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Full text of "Le Monde Diplomatique, 1993, France, French"

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L'Economie : Le système de santé des Etats-Unis 


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«jiseptttM- 
manutention, 
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MARDI 14 SEPTEMBRE 1993 


FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY - DIRECTEUR : JACQUES LESOURNE 


Arafat et d’Itzhak 


?»! «« "MssJ^JV 

* 1 «Sanaiion — - 

§§§§§ Les Etats-Unis garantissent l’accord Israël-OLP 

le pa> s - ,i j ei‘é*â2S 
un correspondait 
gosse. Il as<n« 


80 ssc. Il assure T a 
»n fcrriioire. 
draeuon de 
ras ou des pa v S <j u j5Jï 
v*sent. à terme 

de TELF. Leur Ta 
saluée par i e Pr 
vspcaaJ, pm po *'J’ 
lois attribué . 

commerce d c SaJJJv 
entreprise éirangènT^ 

Pour le maire, 

André Labarrère, 
le nécessaire 
rééquilibrage 
du Sud-Ouest pas 
par le percement 
du tunnel du Sorç 
et le développent 
du réseau 
Pau-T arbes-Lounfe 



Autre cxemplîfEç: 
don d'une PME pss 
Espagne . N'ide.üct 
cntrepriNC de vinpoæs 
étés, spécialisée tota 
men! thermique. szIie 
tien ir.ôustncile Jca 
Bilbaw .lé! en uc à 
capitaux cspujinols tCi! 
j*?; 4 r «ec r/yrjRÊ 

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*c si»ut irnt ChnMiM te 
HI>0 de l'cnt reprise. « 
ntu.iium de crise flMir 
l'ËspJ*nc oblige ftiB» 
réduire sencuseoeiit » 
lions Sc-pt ans jp* 
iiasmc du débui. Thp® 
mainicnani vécue af 
échec. 

I <1 riions m- 

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leur de srapholopt* 
romancier, maire * - 
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« Opportunisme » 
et continuité 


L 'HISTOIRE, au Procha- 
Orient, n'aat pat Ingrats 
pour Bût COnton. En t'accéMrant 
^Soudain d« manière a psc t seulahs 
«Ms a parmis au présidant améri* 
iln da récupérer aujourd'hui à 
r-éon profit uns bonne part da fa 
gloire qui rejaillira aux yeux du 
monda sur Isa participants è la 
cérémonie da signature da 
Washington. Voilé qui témoigna 
sinon d'une grands Intuition poli- 
tique, du moini d'un beau sans 
da rtopportufdama». 

Dieu sait pourtant ai, dans 
cette affaire, Bill Clinton revient 
da loin. N'avait-il pas, dans un 
premier temps, accueilli l'an- 
nonça da l'accord «Gaza-Jéri- 
cho», avec la plus parfaits désin- 
volture, an assurant qu'a II y 
[avait] eu dans la passé nombre 
da choses semblables»? La vire- 
volta ne tarda guère et depuis 
une semains, h chef da la Mai- 
son-Blanche multiplie las propos 
enthousiastes pour saluer la 
caractère ahistorique» da l'ar- 
rangement conclu dans la dos 
des Américains. 

E T pour lui donner la maxi- 
mum d'éclat II n'a paa 
hésité è forcer jla maki d'Itzhak 
Rabin, qui n'anijtjotirbutf jm» 
Ini tialeme nt l'Intention de vawè 
Washington serrer cêffe de Yas- 
ser Arafat. En fait, Bill COnton 
re cisaille aujourd'hui las fruits 
des efforts constants déployés 
par la dfploiratii américains sous 
la règne da sas trois prédéces- 
seurs, an particulier grâce è 
l'obstination patienta da James 
Baker. 

En effectuant huit tour nées au 
Proche-Orient pendant la saule 
année 1991 («S'occuper da 
cette région est un travail à plaln 
temps I » notait déjà Henry Kis- 
singer), an cultivant la confiance 
des pays arabes aMée des Etats- 
Unis pendant la guerre du Golfe, 
an mettant au point la confé- 
rence da Madrid - coparralnée 
par Washington et Moscou, - on 
sachant hausser la ton, ai néces- 
saire, notamment à l'adressa 
d'Israël lors da la controvareâ aur 
la poursuite par la gouverne me nt 
8hamlr des Implant a tio ns Juives 
. an Cisjordanie - ce qui lui valut à 
l'époque las foudres du candidat 
démocr a te Bill CUnton - l'ancien 
secrétaire d'Etat américain a 
ouvert la vola è l'accord du 
13 sept e mbre. 

C E qui compta aujourd'hui, 
c'est que las dirigeants da 
Washington affirmant vouloir 
foira flèche do tout bois pour que 
1*0000111 «Gaza -Jéricho» soit un 
succès aur la terrain. H est vrai 
qu'lia ne manquant pas d'atouts, 
not am ment la confiance que tour 
témoigna Itzhak Rabin, da longue 
data la plus pro-amérlcain des 
dirigeants Israéliens, et la datte 
politique contractée par les pays 
du Golfe, priés da financer géné- 
reusement la future «paix» 
israélo-palestinienne. 

Au dalè da l'accord «Gaza- 
Jéricho s, las Etats-Unis souhai- 
tant consolider rapidement la 
processus on cou», an l'élargis- 
sant aux autres pays arabes. 
VoHè pourquoi Warren Christo- 
pher a laissé entendra di ma nche 
que des Gl pourraient prêter 
main-forts sur la Golan è la misa 
an appBcation d'un traité iaraéto- 
«yrian. La «pax amerlcana » au 
Proche-Orient marquerait alors 
un nouveau point 


M0147- 0914 0 -7.00 





et veulent rassurer la Syrie 


Avant d'arriver à Washing- 
ton pour participer, lundi 
13 septembre, à la signature 
de raccord préRrninaim israé- 
lo-palestinien sur l'autonomie 
des territoires occupés, Yas- 
ser Arafat a déclaré que la 
négociation sur le statut défi- 
nitif des territoires occupés 
doit conduire i la formation 
d'un Etat palestinien formant 
une confédération avec la Jor- 
danie. De son côté Itzhak 
Rabin, a confié : a Je suis en 
paix avec ma conscience et je 
pars à Washington le cœur 
léger.» 

L'administration américaine 
veut maintenant s'efforcer de 
rassurer la Syrie. 





por Jeon-Pîerre Langellier 


Dans le grand album illustré 
du Proche-Orient, trop riche en 
guerres et en drames, la cérémo- 
nie de Washington ira rejoindre 
les' rares images d’espoir offertes 
par le conflit israélo-arabe, et qui 
remontent, pour l’essentiel, è la 
fin du règne d’Anouar El Sadate : 
le discours du rais à la Knesset et 
les sourires de Camp David. Par 
sa puissance symbolique et son 


Exorcismes 

■ 

impact politique, la signature, à 
la Maison Blanche, en présence 
d’Itzhak Rabin et de Yasser Ara- 
fat, d’une « déclaration de prin- 
cipes sur des arrangements intéri- 
maires d’autonomie» n’a rien à 
envier aux célébrations du passé. 
Mais elle a lieu dans un climat 
di ff é r e n t. 

L’Etat juif avait, en novembre 
1977, accueilli par un 
déchaînement d’enthousiasme la 
décision stupéfiante du président 




L’éventail des futurs 

par Jacques Lesourne 

Uenrw aspirait de plus en plue * 
échanger des territoires contra 
une paix durable; 

2) En ne aa Imitant paa è la 
dimension politique du pro- 
blème. mais an consacrant da 
nombreux paragraphes aux 
questions économiques, la 
Déclaration, avec une hauteur 
da vues remarquable, s’inspire 
d’une vision è long tanna et 
réunit en un seul texte ce que 
furent pour l'Europe occiden- 
tale, ë neuf ans de distance, la 
naissance de la République 
fédérale en 1949 et le traité de 
Rome en 1958; 

3) En quelques jours, les 
regards que portaient aur l'Au- 
tra fa majorité des Palestiniens 
et des Israéliens se sont déjfc 
senslblemsnt transformés, 
comme si près de quarante ans 
de promiscuité hostile avaient 
inconsciemment engendré las 
prémices d’un respect mutuel. 

lira la strfta paga 3 


UL doute que, en dépit des 
muhiplM future qu’il contient en 
germa, l'accord signé h 
Washington le 13 septembre 
entra IsreAI et l'OLP annonce 
une rupture dans l'évolution 
d'un Proche-Orient marqué par 
les tracas des tivBeationg nom- 
breuses qui se sont succédé ou 
ont coexisté sur son aol. Mais 
uns rupture est toujours source 
d’incertitudes, comme vient de 
nUuatrar la fin du commuresme 
soviétique. Quels enchaî- 
nements et quels acteurs peu- 
vent mortifier demain le devenir 
des relations israélo-palesti- 
niennes? 

Au dépan, une triple consta- 
tation : 

1} L’accord est devenu pos- 
sible parce que l'OLP, convain- 
cue de i’ebsence de solution 
militaire, s’était progressive- 
mtnt dégagée de l'emprise des 
autres pays arabes pour assu- 
mer seule son destin, tandis 
que l'opinion publique israé- 


ëgyptien. Arafat n’étant pas 
Sadate, la fièvre est empreinte, 
cette fois, de gravité. La recon- 
naissance mutuelle et l’accord 
Israél-OLP suscitent un assez 
large sonjjen, mi-tranquille, mi- 
inquiet. Selon les derniers son- 
dages, 57 % des Israéliens juifs 
l’approuvent (60.% en comptant 
les Arabes). Mais l’incertitude est 
trop grande pour autoriser des 
réjouissances massives. 

lire Je smlt» page 5' 


La longue quêta d'une reconnaissance américaine 

par ALAIN FRACHON 

Les Américains ont forcé la main à M. Rabin 

Réjouissances et vague d'attentats dans la bande 
da Gaza et en Cisjordanie 

par PATRICE CLAUDE 

Comme un rêve d'enfance à Nazareth, parmi les 
quelque 800 000 Arabes Israéliens 

par DOMINIQUE LE GUILLEDOUX 

Quarante-cinq ans de conflit 

pages 3 à 6 


PS : le retour 

de Lionel Jospin 

L'ancien ministre de l'éduca- 
tion nationale, qui avait pris 
sas distances avec la politi- 
que an avril damier, a réuni 
ses amis sociafistss au cours 
du week-end. 

pag§8 

Un entretien 
ane JSrgen Htbtmas 

Le philosophe sllsmand 
revient sur l'état d'esprit dé 
sas compatriotes et plaide 
pour des progrès rapides de 
l'union politique de l'Europe. 

page 2 


Emploi : recettes éprouvées 

j Mok Mûrement, le projet à M lest emre évolutif ; 3 comporte hrnmp à mesures et peu d'innovations 


par Alain Lebaube 


Tel qu'il devait être présenté en conseil des 
ministres, le 13 septembre, le projet de loi 
quinquennale sur l’emploi sera un simple 
brouillon. Q ne comprendra pas tous les amé- 
nagements élaborés lors des récentes discus- 
sions avec les partenaires sociaux, et notam- 
ment ceux qui concernent la formation 
professionnelle. Evolutif, le texte devrait 
adopter sa forme définitive - et convenue - 
lois de la discussion parlementaire, par voie 
d’amendements déposés par le gouvernement 
Ce qqî supposera une parfaite discipline de la 

mqjorité... 


Cette situation pour le moins curieuse, 
voire inédite, s'explique par des contraintes 
de calendrier qui avaient déjà amené le 
Conseil économique et social (CES), la 
semaine dernière, & condamner la * précipita- 
tion » gouvernementale. Comme il est de 
droit, le Conseil d’Etat a été consulté, mais 
sur une version antérieure à la «concerta- 
tion» qui a eu lieu le 6 septembre avec les 
.syndicats et le patronat {le Momie du S sep- 
tembre) et qui s'est poursuivie depuis. Et 
c’est cette version qui devait être soumise au 
conseil des ministres. Drfile de cafouillage 
institutionnel pour un document censé être, 
selon les vœux de Michel Giraud, ministre du 


travail, aune loi de société» 1 Ironie de la 
procédure quand il s’agît d’arrêter des orien- 
tations dans une duree elle-même voulue 
exceptionnelle, à savoir cinq ans. 

Quoiqu’il en soit révélateur d’une improvi- 
sation surprenante, largement due à un man- 
que de rigueur dans la pratique du dialogue 
social dont se sont plaints les partenaires 
sociaux è des degrés divers, là n’est pourtant 
pas FessentieL En dépit' de son ambition affi- 
chée, des objectifs fixes et de l'importance du 
catalogue offert, il ne ressort pas de ce projet 
de loi quinquennale le souffle que la gravité 
des temps aurait pu dicter. 

Un is sait» page 20 



Le gestionnaire des crises 

Jmfhde Tridet sera le mm gouverneur 
è la toupie à France. Christian Royer M soccèè m îrésor 


par Erik Izraelewicz 

Si, par hasard, vous l'aviez sur- 
pris, cet hiver, dans son salon de 
thé-restaurant pcéfibé du Marais, à 
Paris, vous n’auriez sans doute pas 
été étonné par sou choix: aux for- 
mules «le classique» et «le colo- 
nial», Jean-Claude Trichet, direc- 
teur du Trésor an ministère des 
finances, préfixait déjà le menu «le 
gouverneur»! Un choix qui, 
inanny J amnignt —im trahis- 

sait son ambition du moment : 
gouverner ta Banque de France. 
Pris en flagrant délit, Jean -Claude 
Trichet devait en sourire. Six ans 
presque jour pour jour (c’était le 
26 août 1987) après avoir été 
nommé A b tête de b. direction du 
Trésor, M. Trichet, cinquante ans, 
quitte donc son poste, sans doute 


Fun des plus influents de l'adminis- 
tration française, pour devenir gou- 
verneur de la Banque de France. 
Cela au moment même - pure 
coi&icidence - où le pouvoir moné- 
taire se déplace, avec la réforme de 
l'institut d’émission, de Bercy vus 
b nie de La Vriüièret siège de b 
banque. Chargé d’en étrenner les 
nouveaux statuts, «J.-C. » - 
comme on rappelle au ministère - 
y arrive alors même que le flanc, le 
système monétaire européen (SME) 
et Féoooamîe française sont en dif- 
ficulté. Ce qui ne devrait pas trop 
gêner ee grand commis de rËtat - 
u en est presque une caricature - 
qui a démontré, au cours d’une 
csfriftre déjà bien riche, un savoir- 
foire sans doute inégalé dans b ges- 
tion da aises. 

lire la suite pag» 1$ 


A L'ÉTRANGER ! Mme. S DH ; TtrtaJa, B50 m; ASatnagrw. 2JBQ DM; Ainridia. 28 ATS; Bskfoua. 4S rarCSwk, 2Jtfi S CAN ; Aitf wM onlav B F ; Cate-tflwln. 488 F CFA; Denameric, U KflO : Etpegna, 180 PTA ; (L4L BS p. ; Mml 2SO M ■ 
Irlande. 1J0 X r Italie. 2 400 L ; Lwambours, 48 FL j Norvège, 14 KRN ; Peyi-fciêrÏR- : Vonugal Con*„ ISO PÏE ; Sénigel, 480 F CFA : SoMe. 18 KR$ ; Stria», 1,80 ÉSîUSA |NV), 2 S ; USA (oitiiini)7 îTboj! 


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2 Le Monde • Mardi 1 4 septembre 1 993 • 


DEBATS 


Un entretien avec Jurgen Habermas 


« Nous oublions que les nouveaux problèmes ne changent rien aux anciens » 


s A ta différence de fa pliqtart 
des universitaires allemands. 
vous Intervenez dans le débat 
pubBc à propos de questions par- 
ticulièrement sensibles. En 
outre, vos prises de position ren- 
contrent un écho International. 
Nous aimerions vous demander 
d'abord de rappeler quel est l'ar- 
rière-plan philosophique de vos 
interventions. Pourrait-on les 
caractériser globalement en 
disent que vous considérez les 
dangers de notre civilisation 
comme un défi pratique, alors 
que des penseurs comme 
Adomo et Heidegger les envisa- 
geaient comme un destin inéluc- 
table? 

- Je ne mettrai pas si nettement 
sur le même plan Adomo et Hei- 
degger. H est vrai que tons deux 
font on diagnostic dramatique de 
l'époque en la plaçant dans la vaste 
perspective d'un déclin historique. 
La «ntison instrumentale * ou bien 
le «dispositif ée la technique» font 
apparaître au grand jour des ten- 
dances fatales, d’origine archaïque, 
conduisant & Ihssqjettissement et a 
la réification. Mais Adomo savait 
que même la critique la plus radi- 
cale de la raison ne peut se passer 
d’une force de négation inhérente à 
la raison eOe-mème. A la différence 
de Heidegger, il n’a jamais rejoint 
les adversaires des Lumières. Aussi 
était-il suffisamment inconséquent, 
comme intellectuel assumant un 
râle public, pour parler et agir en 
contradiction avec ce que l’on 
aurait attendu du théoricien du 
«monde administré». Malgré son 
pessimisme théorique, il a tout bon- 
nement adopté, vis-à-vis du grand 
public, une attitude de pédagogue. 

- N 'avez- vous pas mafgré 
tout envers des questions 
d'intérêt public, une attitude 
plus pragmatique, qui vous dis- 
tingue a la fols d'Adoma et de 
Heidegger ? 

- Peut-être a-t-il fallu attendre 
ma génération pour que nous nous 
débarrassions de certaines préten- 
tions propres à la culture des man- 
darins allemands. Après la guerre, 
nous sommes entrés plus étroite- 
ment en ‘contact avec Tèsprit 'anglo- 
saxon. D existe par ailleurs aujour- 
d'hui, _■ en -■ philosophie.- - uae 
conscience plus nettement dévelop- 
pée du fait que nos arguments sont 
faillibles. Je ne fais plus confiance 
au concept fort de «théorie» pro- 
pre à la tradition philosophique, ni, 
pour ainsi dire, à la Vérité avec un 
grand V. Mais je ne fais pas non 
plus le deuil d r une telle connais- 
sance de la totalité, dans le style 
d’une théologie négative. 

- Vous souhaitez cependant 
mettre e n évidence les enjeux de 
notre époque et dire comment 
faire race aux défis que nous 
rencontrons. Quels sont en ce 


Né à Düsseldorf en 1929, JQrgen Hôbermas, professeur à 
t université de Francfort est l'un des philosophes les plus 
renommés de notre époque. Auteur <f une œuvra œnsdôm- 
trie, tam par le norrim de ses ouvrages et rides que par 
l'ampleur de sa réflexion, où convergent rapport de la tradi- 
tion philosophique et celui des sciences humaines, B se 
caractérise aussi l depuis près de quarante ans, par une 
constante activité JoumaSsOque menée paraSèlament à son 
travaB de recherche. 

Prolongeant de manière originale le mouvement de pensée 
inauguré par récote de Francfort, où B fut dès 1956 l'assis- 
tant dJ Adomo, 3 s'est fcvmé notamment atqxès de Horkhei- 
mer, de Gadamer à Heidelberg, et de Kart Lôwitfh Au cours 
de œs dernières ornées, une quinzaine de ses Bvres ont été 
traduits en français. Ses analyses, notamment cela de la 
* raison communicatiormeBe», sont aujounfhui au centre 
des débuts aiteBectuels entre l'Europe et les Etats-Unis. 
Connu pour ses prises de position en faveur du mouvement 
étudfsnt de 1968. 9 n'a cessé dlntervenk, particulièrement 
sur les questions qta confrontent l'Allemagne à son passé, 
provoquant de fréquentes polémiques, dont ta frius récents 
concerne la motSBcadon du statut du chrit d'asile dans la 
Constitution aBemande. 


domaine vos principaux thèmes, 
et vos obÿectm? 

- A une telle question, on ne 
peut répondre que par un livre on 
par une phrase : a mon sens, la 
question formulée par Max Weber 
à propos des paradoxes de la ratio- 
nalisation reste la meilleure clé 
pour un diagnostic de l’époque 
fondé & la fois sur la philosophie et 
la science. 

- Qu'est-ce à dire? 

- Nous devrions, sans gémir, 
nous rendre compte tout A la fois 
de la tournure ironique propre à un 
progrès social et culturel qui ne 
cesse de se démentir lui-même, et 
du prix A payer pour une moderni- 
sation A laquelle nous refusons 
néanmoins de renoncer. Ce qui 
domine actuellement, c’est une cri- 
tique assez peu dialectique des 
Lumières qui ne nous apprend pas 
grand-chose: Quand Horkheimer et 
Adomo pariaient de « raison instru- 
mentale », ils ne voulaient pas dire 
que l’on serait en droit d’identifier 
la raison à l’activité objectivante 
d’un entendement tel qu’a est pro- 
pre A un sujet qui s'affirme lui- 
même. Ce qui leur importait, c’était 
qu’un entendement qui cherche A 
s ériger en totalité usurpe une place 
qui ne revient en vérité qu’A la 
raison. Les Lumières se changent 
alors en mythes positivistes. C’est 
notamment au cours de notre siècle 
qu’elles montrent leur revers bar- 
bare. Les horreurs nues d’une dérai- 


LES NOURRITURES 
DE DEMAIN 


Manger pour vivre 
ou vivre pour manger ? 

Médecins, sociologues, chercheurs, 
diététiciens et autres nutritionnistes 
se penchent sur le contenu 
de nos assiettes et nous expliquent 
les liens entre habitudes alimentaires 
et santé, entre "science-fiction" 
et nourriture de demain. 

Un numéro spécial été 
de Sciences et Avenir 
pour devenir - enfin - 
des consommateurs avertis. • 


3 SS 

. flt r 


SCIENCES 

* ET 


AVENIR 




son existante noos ont débarrassés 
du dernier reste de oonfîance essen- 
tialiste dans la raison. 

» En même temps, il n’existe à 
notre connaissance aucune solution 
de rechange A une modernité qui a 
pris conscience de ses propres 
contingences. Moins nous choisis- 
sons des subterfuges imaginaires, 
moins nous sommes tentés d’inter- 
préter les risques inhérents à Ea 
modernité comme une fatalité agen- 
cée depuis longtemps. U n’existe 
rien de supérieur ni de plus profond 
A quoi nous pourrions en appeler. 
Seule existe une raison, devenue 
procédurale A force de désenchan- 
tement, et qui travaille 
seulement au moyen d’arguments, y 
conquis en s’opposant A elle-même. 
C’est d'ailleurs ce qu’a voulu dire 
KahtTfff ttitfqUé'de la raison ‘àa* sa 
propre œuvre. 

N'estr.çe. pas, en fin. .de 
compte, l'ancien rationalisme 
que vous êtes en train de 
décrire? 

- Non, à condition que la dialec- 
tique de la raison soit animée par 
une méfiance, radicalement antipa- 
tonicienne, contre. la consolation 
idéologique qu’apportent les fausses 
générantes. Le travail d’une raison 
autocritique consiste en effet A sur- 
monter ses propres projections 
déraisonnables. Une telle raison est 
capable de transformer ses énergies 
critiques en forces d'engagement de 
la communication qui réalise l'ac- 
cord sans contrainte. Je pense à la 
force de l’entente intersubjective 

S ri, en cas de conflit, est la seule 
tentative A l’emploi de la vio- 
lence. 

» Grâce A la force non coercitive 
du meilleur argument, elle permet, 
eu effet, d'aboutir A un accord non 
violent, y compris entre étrangers 
qui ont besoin d’une communica- 
tion de ce type pour se reconnaître 
comme étrangers et pour se respec- 
ter précisément A travers ceux de 
leurs traits qui les font «autres», et 
par lesquels ils se distinguent les 
uns des autres. 

- Soyons plus concrets, si 
vous le voulez bien. Les boule- 
versements intervenus en 
Europe centrais et orientale ont 
profondément modifié la vision 
que no tre époque avait d'elle- 
même. Les problèmes actuels 
ont-Bs encore un Ben avec ceux 
que vous aviez identifiés et étu- 
diés au cours des années 60 et 
70. ou bien vous semblent-ils 
être d'une nature tout à fait dff- 
férente? 

- Eh bien, on peut tout de même 
parler d’émancipation A propos de 
cette «révolution de rattrapage» à 
laquelle nous avons assisté avec 
étonnement et enthousiasme. 
Certes, nul ne s'attendait à une telle 
faillite du socialisme d'Etat D va de 
soi qu’un événement aussi inat- 
tendu et qui change le cours de 
l'histoire, entraîne de nouveaux 
problèmes auxquels nous n’aurions 
pas osé penser il y a dix ans : 
reconversion d’une économie d’Etat 
épuisée en rapports de propriété du 
capitalisme privé} retour de guerres 
civiles à motivation ethnique et de 
conflits nationalistes, désintégration 
de l'ordre bipolaire du monde, nou- 
velle constellation des forces en 
Europe centrale. D'un autre côté, 
des césures aussi profondes génè- 
rent leurs propres illusions. Nous 
oublions que les nouveaux pro- 
blèmes ne changent rien aux 
anciens, ils ne font qu'en détourner 
notre attention. 

- Par exemple? 

- Officiellement, la CEE compte 
aujourd’hui 17 millions de 
chômeurs. Dans les pays de 


m 

J A 




w U . 


>^1-. 


Jt-S 






rOCDE, on en prévoit 36 millions 
pour l'année prochaine. Même la 
prochaine reprise s’effectuera sui- 
vant le modèle d’une «croissance 
sans création d’emplois» ( jobless 
growth). Cela signifie que Ta seg- 
mentation se renforcera dans nos 
sociétés, avec les conséquences bien 
connues que F on observe aux Etats- 
Unis : ghettoïsation, dégradation du 
cœur des villes, augmentation de la 
criminalité, etc., sans parler des 
problèmes de l'immigration, de 
l'écologie, de F égalité des femmes. 
Bref, tous les problèmes que nous 
abordions avec 1989 du point de 
vue (fune transformation sociale et 
écologique du capitalisme industriel 
sont simplement devenus plus 
ardus. 


** «LeS.Kgim-.-r.:: 

appauvries du monde 
ne disposent 
d’aucune sanction 
:: contre le Mord» 


» Cria dit, l'interdépendance des 
événements mondiaux, qui s'accroît 
de façon drastique, a anéanti l’illu- 
sion de ceux qui croyaient encore à 
la possibilité de régler ces pro- 
blèmes d’un point de vue purement 
nationaL La responsabilité de l’Oc- 
cident dans la misère croissante de 
l’Europe de l’Est, les flux migra- 
toires planétaires dont les causes ne 
pourraient être éliminées que par 
une reconstruction de ce que l’on 
appelait autrefois le tiers-monde, la 
pression des conflits internationaux, 
le nouveau rôle de TONU, tout cela 
nous a rendus plus sensibles A la 
simultanéité des développements 
inégaux à l'échelle du globe. 

- Vous attendez-vous à une 
Intensification de crises sans 
issue partout dans te monde, ou 
bien ces crises portent-elles en 
efi es leur solution virtuelle? 

- Je n’en sais rien. Nos réactions 
sont peut-être souvent trop subjec- 
tives. De nombreux observateurs se 
sentent paralysés par raccumnlation 
des problèmes qu'ils perçoivent par- 
tout dans le monde: La théorie des 
systèmes répand une idée qui ren- 
contre une fois de plus un écho 
favorable : tout change, mais rien 
ne va plus. Il me semble que la 
constellation qui caractérisait le 
début du mouvement ouvrier en 
Europe, lorsque les masses se révol- 
taient contre la domination de la 
bourgeoisie, se reproduit aujour- 
d’hui à l’échelle mondiale, mais 
dans une configuration bien diffé- 
rente: 

» En effet, les masses des régions 
appauvries du monde ne disposait 
daucune sanction efficace à l’égard 
du Nord : elles ne peuvent pas faire 
la grève, tout au plus peuvent-elles 
nous «menacer» de vagues d’immi- 
gration massive. Ce qui, en Europe, 
était un effet secondaire du désir 
d’émancipation est aujourd'hui un 
objectif déclaré : atteindre les 
formes de vie des sociétés pros- 
pères, participer A cette dvQisatioa 
dont les conquêtes rayonnent A tra- 
vers le monde et qui t par ses signes 
avant-coureurs (sénés télévisées, 
Coca-Cola et jeans), a effectivement 
pénétré jusque dan s les derniers 
recoins. Or nous savons, ne 
serait-ce que pour des raisons écolo- 


giques, que le niveau de bien-être 
que cela suppose ne peut pas être 
étendu au monde entier. 

- Cette évolution mondiale 
coïncide avec une situation très 
particulière en RFA. A ht diffé- 
rence des Etats d'Europe de 
l'Est qui doivent résoudre lettre 
problèmes sur la base d'une 
indépendance politique recon- 
quise. l'Allemagne, engagée 
dans le processus de sa réunifi- 
cation, se trouve pour ainsi dire 
face à eüe-mème. Pan/lendra- 
t-eüe i sortir seule de cette 
situation? 

- Etant les partenaires les plus 


p roches de la France Ot membres de 
la CEE, nous ne sommes heureuse- 
ment pas seuls. De plus, pour un 
pays comme l&n&Pr, dfikf écoio- 
mie est fondée largement sur I ex* 




rmelièmeift rëtafnié e*'à juif Jque 
peu fictive. D’un autre coté, de 
telles fictions ont parfois loir poids 
propre, lorsqu’elles touchent l'ima- 
gination des masses, ou même seu- 
lement celle des élites. Certains se 
remettent A river d’une Allemagne 
devenant A nouveau un e g rande 
puissance au centre de l'Europe. 
C’est pourquoi il est important 
d’observer la mentalité politique 
qui sera celle des Allemands au sor- 
tir de cette rencontre avec eux- 
mêmes. De nombreux Allemands 
de rOuest ont l'impression de ren- 
contrer A l'Est une part de leur pro- 
pre passé. 

» Cela suscite à la fois des souve- 
nirs légitimes et des sentiments nos- 
talgiques, mais aussi des affects 
inconscients qui semblaient être 
oubliés depuis longtemps. Même 
parmi les intellectuels, on rencontre 
des sentiments bizarres, comme 1e 
soulagement d’avoir surmonté, en 
même temps que la division natio- 
nale, une prétendue aliénation 
culturelle, nous permettant aujour- 
d’hui seulement de revenir A ce qui 
nous est propre. Au lieu de laisser 
se développer de tefles idées, il fau- 
drait ouvrir un débat sur le rôle de 
la nouvelle Allemagne. Une telle 
explication aurait dft avoir, lieu 
dans le cadre d’un débat sur la 
Constitution. Cela n’a pas été possi- 
ble, en raison de la précipitation 
avec laquelle la réunification a été 
mise en œuvre. 

- Dans ce contexte, comment 
jugez-vous le changement du 
droit d'asile ? Voyez-vous une 
évolution identique an finnoa od 
le gouvernement, avec sa 
réforme du code de la nationa- 
fité. a mis en cause ta rbrrit du 
sol en vigueur depuis la Révolu- 
tion? 

- En effet, dès que le gouverne- 
ment français a changé, Charles 
Pasqua a agi très rapidement En 
trait cas, en République fédérale, la 
manière dont les partis conserva- 
teurs ont utilisé œ thème du droit 
d’asile contre une opposition 
impuissante a été extrêmement 
dommageable. Devant Panière-plan 
des changements de mentalité déjà 
évoqués et d’un potentiel de confins 
sociaux accumulés depuis Punifica- 
tion, la dramatisation sans scrupule 
de ce thème a encore accentué une 
montée de la xénophobie et de l'an- 
tisémitisme qui n’en avaient pas 
besoin. De toute façon, il n’y a pas 
de solution simple du problème de - 
l’immigration. 


D’autre paît, \1 noos mut faciliter îa 
naturalisation des travailleurs étran- 
gers que nous sommes allés cher- 
cher eu Europe du Sud-Est depuis 
le milieu des années 30. Ils vivent 
chez nous dans le rôle paradoxal 
d'Allemands ayant un passeport 
étranger et ont peur aiyourdTiui 
d'être, comme à MflUn ou à Soün- 

a les victimes d’agressions incen- 
5S de Textrêmc droite. 

' - Comment combattre h 
racisme en Allemagne, et plus 
généralement en Europe? Est-Il 
a mos yeux de même nature que 
celui des années 30? 

- A la seconde question je lépon- 
drai par oui et non- Bien Que les 
ag ressions et les meurtres sur fond 
de terrorisme de droite aient été 
trios fréquents en Allemagne de 
l’Est, les charges catastrophiques 
qu’y subissent des régions aujour- 
d’hui désind us trial isees, avec un 
tain de fhAtnagp régional allant jus- 
qu'à 40 %, offrent au moins une 
explication. En revanche, dans 
P ouest de l’Allemagne, les condi- 
tions n'ont pas changé. Là, ce sont 
des écluses qui se sont ouvertes; en 
effet, les vieux préjugés, qui avaient 
été soumis A une censure infor- 
melle, ont rejailli. Or si cela est 
vrai, la haine actuelle de tout ce qui 
est étranger ou quelque peu déviant 
présente une généalogie qui 
- en passant par des traditions peu 
spectaculaires - remonte jusqu’à 
l'époque nazie, et probablement 
plus Irai encore. 


«Nous devrions 
faire avancer 

l’union 

politique - 
à l’Europe » 


-7 l? ! .TL^rïo-jf- pp? 

- » D’un Autre côté, la comparai- 
son avec les années 30 est musse. 
En effet, depuis le débot des années 
60, la mentalité politique de la 
population d’Allemagne fédérale 
s’est manifestement libéralisée: Par 
suite de la révolte des étudiants, ce 


Reste A savoir si ce progrès de la 
civilisation politique observable 
dans l'ancienne République fédérale 
se poursuit, aujourd’hui, après runi- 
fication de P Allemagne. L’attitude 
que la République fédérale adopte A 
l'égard dés valeurs occidentales eu 
est un bon indicateur. Eu disant 
cçta, je pense aux liens intellectuels 
avec l’Ouest, plus encore qu’à la 
politique étrangère. 

- Cette dernière est égale- 
ment imp or tante. Quelle devrait 
être selon vous h place de l'ABe- 
magne dans le contexte interna- 
tional? 

Nous devrions faire avancer 
Tunion politique de l'Europe, mais 
en évitant de le faire par des 
moyens administratif, sans soutien 
populaire. Dans la mesure où les 
résistances se développent, y com- 
pris en République fédérale, u nous 
faut un droat public sur le dévelop- 
pement futur de la Communauté. 
Ce développement doit certes pas- 
ser par Maastricht mais en visant 
une démocratisation résolue des 
institutions bruxelloises et une 
interpénétration politique effective 
des espaces publics nationaux en 


choses sont nécessaires en Alle- 
magne: D’une part. il nous faut une 
politique d’immigration ouvrant de 
nouvelles options juridiques, afin 


faire en sorte que TONU se trans- 
forme rapidement en organe exécu- 
tif, au lieu de s’en tenir A des réso- 
lutions. Pour être reconnue comme 
une force neutre, garante de Tordre 
mondial, i’ONU doit être capable 
d’agir au moyen d’une armée placée 
sous son propre commandement 
Ce sont IA deux exemptes d’on pro- 
gramme alternatif A une politique 
étrangère qui pourrait se développer 
chez nous, orientée vers l’Est et 
militarisée dans Fesprit de la nou- 
velle souveraineté. 

» En tout cas, l’état interne assez 
flou de la République fédérale, avec 
des alternatives qui restent singuliè- 
rement confuses, est plutôt m alsain 
Pour l’instant, le mot d’ordre 
inquiétant selon lequel «{'Alle- 
magne devient plus allemande» 
n’exprime qu’un état d’esprit vague, 
assourdi par nos propres problèmes 
internes. Mais demain? » 

Propos recusilfis par 

ROGER- PO L DROIT 
et JACQUES POULAIN 

(trarkôi de l'allemand 
par Ramer RochBtz) 


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• L® Monde • Mardi 14 septembre 1993 3 


L’ACCELERATION DU PROCESSUS DE PAIX AU PROCHE-ORIENT 



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* en passant par 

spectaculaires -lÿjf 
IcptMue nazie, ei pmi 
plus loin i-ncoa- 


C'est è une cérémonie «sobre et cBgne», selon 
les vœux du présidant américain, à laquelle étaient 
conviés à assister, lundi matin 13 septembre, su- 
ies pelouses de la Maison Blanche, à Washington, 
quelque 3000 invités, au premier rang desquels 
Itzhak Rabin, le premier ministre israélien, et Yas- 
ser Arafat le chef de l'OLP. Shimon Péris, ministre 
des affaires étrangères, pour l'Etat juif, et Abou 
Mazen, au nom de la centrale palestinienne dont il 
est membre du comité exécutif, devaient signer la 
déclaration de principes sur l'autonomie des terri- 
toires occupés. Premier arrivé, dimanche, dans la 
capitata fédérale, Yasser Arafat qui avait abandonné 
le pistolet qu’il porte d'habitude à la ceinture, a 
reçu, dans son hôtel, de nombreux visiteurs, au 


nombre desquels l'ancien président américain. 
George Bush. Après la cérémonie de signature, le 
chef de l'OLP devait s'entretenir en tata-à-tète avec 
M. Rabin, puis être reçu par le secrétaire d'Etat 
américain, Warren Christopher. En revanche, il 
n'était pas prévu qu'il rencontre Bill Clinton. 

Après avoir fait une brève escale aux Pays Bas, 
qui leur a permis de rencontrer leurs homologues 
néériandais, MM. Rabin et Pérès étaient arrivés, 
luné matin, à Washington. Le président américain 
devait rencontrer le premier ministre, après la céré- 
monie de signature. Dans un entretien accordé au 
New York Times, celui-ci a évoqué la posscbfîté de 
soumettre à référendum l'accord de paix avec l'OLP 
si la Knesset qui est appelée à se prononcer, le 


20 septembre, refusait de l'entériner. Tandis que 
l'OLP avait décrété une journée de c fête natio- 
nale», lundi, dans les terrritoires occupés, les mou- 
vements islamistes, le Hamas et le Jihad, avaient 
appelé, ie même jour, è une grève générale. Plu- 
sieurs attentats avaient été commis, la veille, à 
Gaza et en Israël, par des e x trém iste s musulmans. 
M. CCnton a souhaité que Yasser Arafat condamne 
notamment les meurtres de quatre israéliens, dont 
trais mHKaires. 

Les tensions demeurent très vives au sein de la 
centrale palestinienne. Elles se sont traduites, 
samedi, par la démission du comité exécutif de 
rOLP. d'un membre (indépendant} - le cinquième - 
Abdallah Hourani. Dans une déclaration poétique, le 


comité a présenté l'accord de paix avec Israël 
comme «le premier accord de l'histoire contempo- 
raine è recomaître les droits légitimes des Palesti- 
niens et leur unique représentant : l'OLP» . 

Les Douze de la CEE vont inviter Yasser Arafat è 
m rendra à Bruxelles et un Consafl européen sera 
convoqué à cette occasion, a annoncé, dimanche, la 
présidence belge. L'Organisation de la conférence 
islamique (OCI) a qualifié, samedi, dans un commu- 
niqué, les accords de paix de « développement émi- 
nemment positif». La Chine a Jugé quft s'agissait 
d'une «étape majeurs» sur la voie de la réconcilia- 
tion au Proche-Orient tandis que Jean Paul II y e vu 
«le début d'un chemin long et ardu sur lequel les 
difficultés ne manqueront certainement pas» . 


Les Américains ont forcé la main à M. Rabin 


JÉRUSALEM 



à ÏEim > 


v P'jîn autre effl£.lacc 
son les années Mei: 
En effet, ticpvjh icdrtwc 
M). la menl aide point: 
popc!àfi«<n J 1 Aliénais £ 
>'<M inaniicsicmcni bbccs 1 
Mille <Je îa Italie dette 
change nient «l'ali nude : c 
liai:*}? rurne Je li PP 

RC'itc ■! vau'ir SI a jKtç 
eiuliMiiion politique èr 
dans l’anocnne KrputeP- 
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iKMtion de l Allenuptl- 
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cela ie pense m\ bras- 
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jvpyiài^ njn i fk>rI «L) : 
rcMst.iîice» * fftEi- 
pns en “Jt 


de notre correspondant 

Ses proches sont tons d* accord : la 
premiÈre des raisons pour lesquelles 
Itzhak Rabin n'avait aucun désir de 
se rendre, lundi 13 septembre, i 
Washington, c’est que la perspective 
de serrer la main de Yasser Arafat 
* révulsait tout son être». Sept heures 
après que le premier ministre eut 
explique que, après ravoir mûrement 
rêJléaU», u n'irait pas à Washington, 
il changeait d’avis après avoir reçu à 
sa résidence, dimanche matin & 
Faube, un coup de £3 personnel du 
secrétaire d’Etat américain, Warren 
Christopher. 

Depuis le début des négociations 
secrètes menées par le chef de la 
diplomatie, Shimon Péris, Itzhak 
Rabin, qui fut ambassadeur è 
Washington de 1967 â 1973, était un 
peu mal à ruse d'avoir été contraint 
de tenir i Técait ceux qu’il considère 
comme ses meilleurs alliés. Considé- 
rant que, pour la mise en œuvre du 
plan de paix, il aurait éminemme nt 
besoin de l’aide, notamment finan- 
cière, du président Bill Ginton, le 
premier ministre s’est donc finale- 
ment rendu i ses arguments. Selon 
certains membres de son entourage, 
3 devait cependant rentrer en Israël 
sitôt après la cérémonie et ne pas 
participer au grand dîner à la Maison 
Blanche. 

Interrogé à deux reprises par la 
chaîne améri caine CNN SOT te point 
de savoir s’3 accepterait de serrer la 
main de «l’homme au keffieh», 
M. Rabin, un instant hésitant, a fini 
par lâcher-: *Si c’est nécessaire—» Le 
vieux soldat, chef victorieux de l'ar- 
mée israéüenhe Idra de la guerre de 
.six jours, an mois de juin 1967 
- cote qm a permis la conquête de 
tous les territoires présentement 
occupés, - confie que «cela, ne sera 
pas jaeûe» pour hu. « Je ne prétends 
pas pouvoir changer en quelques 
jours.» 

A la radio d’Etat, Leah Rabin, son 
épouse, avait auparavant commenté 


la réserve de son mari : «Ce sera 
difficile pour lui. mais il ie fera. Il 
faudra bien.*» Et h vieille combat- 
tan le des unités d’élite juives clandes- 
tines d’avant la création d'Israël 
d’ajouter : « C’est un acte naturel 
dans la culture des deux peuples. (.-) 
Qui mieux que nous, les Juifs, pour 
vont pardonner à ceux qui nous ont 
fait au mal? Vous savez, les gens sont 
quelquefois différents de leur image 
publique. Qui sait? C’en peut-être le 
cas pour Arafat*.» 

En tout cas, 1e premier ministre ne 
fait pas une confiance illimitée au 
chef de l’OLP. «Je M accorde, ’a-t-ü 
dit, le bénéfice du doute » Le geste 
hautement symbolique de la pognée 
de main représ e nte pour bemiooup 
d'Israéliens, y compris parmi ceux 
qui soutiennent tes efforts de paix, 
un véritable séisme psychologique. 
«fC’ert beaucoup trop tôt», estiment 
nombre de journalistes locaux. 

alla spectacle 
obscène» 

«Depuis trente ans Arafat incarnait 
pour nous le diable en personne. 
Rafaël Eytan. quand il était chef de 
famée en 1982, parlait des combat- 
tants de VOIR comme de véritables 
« cafards dragués». And Sharon, son 
ministre de Vépoque, aualifiaii Arafat 
de e créature bizarre avec des 
partout sur le visage». Mime si 
taucoup d’entre nous faisaient la 
part de la propagande, nous avons été 
élevés avec ces images-là. Vraiment, il 
fallait déjà laisser un peu de temps à 
l’opinüOrvoar digérer kr reconnais- 
sance de l’OLP. Vota qûè les choses 
s’eMlentet me k gouvernement 
donne ITmprêssÛm ae ne plus 
contrôler le mouvement, c’est grave.» 

«Ce sera un spectacle obscène», a 
prédit te Jérusalem Past, journal de 
la droite anglophone. «Le premier 
ministre, se demande l'éditorialiste, 
paurm-t-il au moins éviter les embras- 
sades d’un homme directement res- 
ponsable, comme dit And Sharon, de 
la plus large flaque de sang civil juif 


-i . — « _ _ 

a espece 
poiu pœ 
beaucou 


jamais répandue dans le monde 
depuis l’époque nazie?» La réactions 
vont du refus franc et net au matnw 
Des hommes peu suspects d’opposi- 
tion an processus de paix en cours se 
demandent si la vofte-Eace d’Itzhak 
Rabin sur cette affaire ne laisse pas 
présager des tournants plus dange- 
reux encore. 

Editorialiste vedette du principal 
quotidien national - Yedioùi Ahôro- 
not, — Nahiim Barnéa s’en prend 
ainsi directement aux Américains, 
«incapables de discerner la paix 
quand die arrive mais champions du 
monde quand il Joui mettre la table, 
préparer les repas et flore signer l'ad- 
dition par les convfns». «(Z) Itzhak 
Rabin, «joute le journal, n’est pas le 
caniche ae Qiruon. Il aurait du résis- 
ter. En acceptant le diktat US, le 
premier ministre non seulement 
n’améliore pas sa stature d'homme 
d'Etat, mais compromet sa capacité à 
convaincre ceux d’entre nous qui hési- 
tera encore à soutenir son pum. » 

Politiquement pariant, la poignée 
de main voulue par la Maison 
Blanche a bien failli rouvrir des 
plaies A peine refermées entre le chef 
du gouvernement et M. Pérès. 
Celui-ci, affirme sa proches, a appris 
la volte-face de M. Rabin par un 
flash de la radio. Furieux, l’architecte 
des accords secrets avec l’OLP a 
immédiatement demandé & sa calter 
barateurs de défaire leurs valises. Os 
n’iraient pas à Washington. Aussi 
pro-euiopeen que son vieux rival tra- 
vailliste est américanopfaile acharné, 
le chef de la diplomatie, qui consi- 
d fe re- flv oir- é t é- t raité. depws-soe 
retour aux affaires an mois de juin 
1992. comme.rmantité négligeable 
par ^administration Clinton, n'était 
pas mécontent de leur avoir, comme 
dit l’un de sa amis, « rendu la mon- 
naie de leur pièce». 

Finalement, , après avoir été 
contraint d'annuler tes invitations à 
raccompagner qu’il avait lancéa à 
certains de sa plus vieux amis de 
l' intellig entsia de gauche israélienne, 
M. Pères, finalement convaincu par 


M. Rabin, qui lui a présenté sa 
excuses, a, une fois encore, avalé la 
couleuvre venue des Etats-Unis. A 
18 boires, dimanche, un peu amer, il 
était avec sa collaborateurs tes pins 
proches aux côtés du premier minis- 
tre et de son épouse Leah, prêt à 
s'envoler pour Washington. 

La poignée de main voulue par 
Bill Clinton n’en continuera Jus 
moins de faire conter beaucoup d’en- 
cre et de salive en Israël. Selon la 
plupart des experts locaux, Tévène- 
meot constitue «une erreur grave, un 
pas de trop . un pas trop tôt». On ne 
comprend pas, à Jérusalem, «quel 
intérêt M. Rabin a bien pu trouver à 
aider Arafat à se construire une 
image d’homme d'Etat». D'autant, 
rcmarque-t-on, que te premier minis- 
tre n’ofTre pas d’Etat au chef de 
l'OLP. 

M. Rabin l’a répété dimanche, 
dans son entretien avec la chaîne 
amfrrainf «Arafat affirme que l'ac- 
cord est la première étape vers un 
Etat palestinien et que son drapeau 
flouera bientôt sur Jérusalem», lui 
a-t-on fait remarquer. «C'est exacte- 
ment le contraire, a-t-U rétorqué. Il 
s’agit d'un accord intérimaire qui per- 
mettra aux Palestiniens de gérer leurs 
affaires propres (4 Mais nous main- 
tiendrons la sécurité des implantations 
[jnivtt dans la territoires], nous 
aurons le contrôle de la sécurité des 
Israéliens circulant dans les territoires 
et tout le dispositif de sécurité exté- 
rieure, le long du Jourdain dans la 
vallée du Jourdain, et au sud de la 
bande de Gaza.» 

. Pour ce qui concerne Jérusalem, te 
premier ministre a été' encore’ pros 
neL «Notre position est très claire : 
Jérusalem est imlflèè-sàùPhâJe sou- 
veraineté, a-t-il répété. Elle est la 
capitale if Israël et de tout le peuple 
juif pour toujours. Les Palestiniens 
ont accepté ce fait pour toute la 
période intérimaire [cinq ans] au 
cours des négociations de Norvège : le 
conseil qu'ils vont élire n’aura pas 
juridiction sur Jérusalem. » 

PATRICE CLAUDE 


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U éventail des futurs 


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Suite de la première page 

Aussi, au-delà d'un accident à 
court terme provoqué par les 
radicaux et toujours possible, 
l'analyse suggôre-t-elle trois 
scénarios pour penser le futur à 
un horizon de dix ans. 

Dans le premier scénario, 
l'éloignement de l'Iran, l'affai- 
blissement de l'Irak, une relative 
stabilité an Syrie, Jordanie, Ara- 
bie Saoudite et Egypte assurent 
la pérennité du tôte-à-tête israé- 
lo-palestinien. Dès lors, la 
nécessité de résoudre ensemble 
des problèmes quotidiens, l’es- 
prit d’entreprise des Israéliens, 
ie niveau d’éducation des Pales- 
tiniens, la démocratie relative 
qui règne au sein de l'OLP, l’exi- 
gurté des territoires, l'aide des 
diasporas, le soutien économi- 
que de la Communauté euro- 
péenne et des Etats-Unis favori- 
sant Iss investissements 
étrangers et l'essor économique 
de la. zone. Dans un tel 
contexte, les intégristes de tous 
bords peuvent se retrouver mar- 
ginalisés et les questions les 
pkis difficiles, comme celles de 
Jérusalem et du statut et du 
devenir des implantations israé- 
liennes en Cisjordanie, recevoir 
une solution. A plus long terme, 
rien n’empéche même de rêver 
è l'émergence d'un marché 
commun proche-orientai 
incluant la Jordanie, l'Egypte et 
peut-être l’Arabie saouefite. 

Un deuxième scénario est 
concevable, avec de multiples 
variantes : (a déstabilisation 
politique de l'environnement 
israélo-paiesiinien - chaos dura- 
ble en Syrie après la disparition 
d'Hafez El Assad, lunes vio- 
lentes de dans en Arabie Saou- 
dite, ébranlement du régime 
égyptien par les Frères musul- 
mans, élargissement des possi- 
biités de manœuvre de Saddam 
Hussein, montée en puissance 


P- 






de l'Iran. Dans es scénario, la 
découplage israélo-palestinien 
subsisterait, mais il serait en 
permanence menacé par ie ter- 
rorisme d'intégristes musulmans 
trouvant refuge dans l'un ou 
l'autre des pays de la région. 
Des hommes politiques de pre- 
mier plan pourraient être assas- 
sinés. Le développement écono- 
mique israélo-palestinien s'en 
trouverait ralenti par suite des 
craintes des investisseurs étran- 
gers, at les inégalités de reve- 
nus entre israéliens et Palesti- 
niens contribueraient è alourdir 
le dimat déjà assombri par les 
attentats. 

Un troîsiàme scénario enfin, 
le plus noir : le bouleversement 
de l'environnement atteindrait 
un tel niveau et prendrait des 
formes telles que la coexistance 
paisible entre Israël et l'Etat 
palestinien en serait gravement 
compromise, tandis que l'Etat 
hébreu pourrait se voir à nou- 
veau impliqué dans des conflits 
avec ses voisins. L'accord du 
13 septembre 1993 aurait 
certes changé le cours de l'His- 
toire, mais ses effets potentiels 
auraient été largement annihilés 
par las soubresauts d’une 
région encore grosse de ten- 
sions. 


Ces images du futur ne sont 
que des caricatures, des 
béquilles pour la pensée. L'ave- 
nir tracera son chemin irréguDer 
au gré des déas, de l'action des 
forces sociales et de la volonté 

des hommes. Rien n'est encore 
écrit, mais les deux signatures 
apposées, à la Maison Blanche, 
au bas de la Déclaration de prin- 
cipes israélo-palestinienne ren- 
dent soudainement concevable 
un futur d'espérance. 

JACQUES LESOURNE 


f, 


Abou Mazen 
an grand jour 

Mahmoud Abbas - alias Abou 
Mazen - qui devait signer pour 
l’OLP raccord avec Israël est un 
homme de l’ombre, plongé depuis 
plus de dix ans ans dans 1e complexe 
dossier da relations israélo-palesti- 
niennes. Considéré comme Pun da 
archi tecta de l’accord sur Tautono- 
mie palestinienne, il est avant tout 
un ndèle de Yasser Arafat. Il a 
adhéré à son mouvement, le Fath, an 
tout début (tes années 60, afans qu’il 
vivait dans tes pays du Golfe. 

Agé de 58 ans. le discret Abou 
Mazeu, apprécie da dirigeants 
arabes et da diplomates, n’est pas 
spécialement populaire dans tes rangs 
palestiniens. La militants ne Te 
connaissent pas. II n’est pas prolixe 
et reste peu connu da joumalista 
qu’il évite généralement 

Originaire de Safêd, dans le nord 
de la Palestine (aujourd’hui Israël), 
qu’il quitte en 1948 pour s’établir à 
Damas, 3 est titulaire d’une thèse de 
doctorat sur le sionisme; soutenue à 
Moscou à la fin da années 70. Cest 
à cette époque qu’Abou Mazen. de 
nature réservée, «a été convaincu 
qu’il nV avait pas de solution possible 
au conflit israélo-arabe sans un dialo- 
gue entre Israéliens et Palestiniens», 
scion sa prodns collaborateurs. 

Dès 1e milieu da années 70, ce 
pragmatique noue da contacts dis- 
crets avec da personnalités de la 
gauche israélienne non-sioniste, 
notamment da membres du Parti 
communiste israélien qu'il rencontre 
à Prague. Membre du Comité central 
du ratah, il entre en 1983 - au 
moment où il quitte Damas pour 
Tunis - au Comité exécutif de 
rOLP, où 3 devient chef du départe- 
ment da relations arabes et interna- 
tionales. Cest à cette époque qu'il 
commence è apparaître en public lors 
de rencontres avec da Israéliens en 
1983. n participe à tous tes forums 
qui se tiennent a l'initiative d'organi- 
sations non-gouvernementales en 
Roumanie ou en Hongrie et s’entre- 
tient alois avec da personnalités du 
Mapam, la gauche sioniste israé- 
lienne. Ces rencontres devaient lui 
attirer l’hostilité d'une partie da 
cadres de l’OLP. - (AFP.) 


Le précédent 
de Camp David 

La signature da l'accord entre 
Israël et l'OLP en rappelle une 
autre, celte de raccord négocié, 
à Camp David, aux Etats-Unis, 
dans l'Etat du Maryland, au mois 
de septembre 1978, sous 
l'égide des Etats-Unis, entre 
l'Egypte et l’Etat juif. Cas deux 
pays s'engageaient alors à 
conclure un traité de paix dans 
les trois mois, l'armée israélienne 
se retirant du Sinal selon un 
calendrier précis. L'avenir des 
territoires occupés de Cisjordanie 
et de la bande de Gaza était 
aussi évoqué. Un projet d’auto- 
nomie dans ces terri to ires occu- 
pés - assez comparable à celui 
qui vient d'être étabfi - avait été 
déjà élaboré, mais, les Palesti- 
niens ayant refusé de l'examiner, 
1 était resté lettre morte. 

Le voyage historique du pré- 
sident égyptien, Anouar El 
Sadate, à Jérusalem, la 
19 novembre 1977, avait ouvert 
la voie au processus de paix. P 
fallut de longues tractations 
avant que le président américain, 
Jjmrny Carter, décide, au début 
du mois d'août 1978. de ianoer 
ees Invitations à Anouar El 
Sadate et au premier ministre 
israélien, Menahem Begjn. afin 
de «chercher un cadre pour la 
pabc au Proche-Orient». 

La réunion commença, le 
6 septembre, à Camp David, ta 
résidence de week-end des pré- 
sidents américains. Alors que 
Ton commençait à croire que tas 
négociations étaient dans l'im- 
passe, l'accord fut annoncé et 
paraphé, le 17 septembre, par 
Jknmy Carter, Anouar Al Sadate 
et Menahem Begln. 

La traité de prix Israélo-égyp- 
tien fut signé ie 26 mars à la 
Maison Blanche par les prési- 
dents américain et égyptien at 
par te premier rranistra israélien, 
au cours d'une cérémonie à 
laquelle quelque 1 600 per- 
sonnes avalent été conviées. 


Les principaux points de l’accord 


Voici les principaux points de 
raccord entre Israël et l'OLP sur 
l'autonomie palestinienne pour 
Ie> cinq ans è venir, en com- 
mençant par «Gaza, Jéricho 
d’abord», qui devait être signé, 
hindi 13 septembre, è Washing- 
ton. Intitulé «Déclaration de 
principes sur des arrangements 
intérimaires d'autonomie», cet 
accord doit entrer en vigueur un 
mois après sa signature. Le 
Monde avait publié, la 2 sep- 
tembre, cette c Déclaration » 
dans son intégralité. 

■ Prénatale : Israël et la Pales- 
tiniens proclament qu’il at temps 
de mettre fin ft leur conflit, de 
reconnaître kurs droits légitimes et 
politiques mutuels, de s'efforcer de 
vivre dans la coexistence pacifique 
et d’aboutir i un accord de paix 
juste, total et durable. 

a ■ Elections : un conseil sera élu 
directement, sous supervision inter- 
nationale, par tes Palestiniens de 
'Cisjordanie et de la bande de Gaza 
pour gérer l’autonomie pour une 
période transitoire n’excedant pas 
cinq ans. Un accord sera conclu sur 
tes modalités de rétectian, gui aura 
lieu au plus tard neuf mois après 
rentrée en vigueur de la Déclaration 
de principes. La Palestiniens de 
Jérusalem qui y vivent pourront par- 
ticiper au processus électoral 

■ Juridiction : la juridiction du 
conseil s'étendra aux territoires de la 
Cisjordanie a à la bande de Gaza, A 
rexceptida'des'.qüênions'qui seront 
discutées lois da négociations sur le 
statut peririaaenL-La Cüÿefdanie et 
la bande de Gaza forment une unité 
■territoriale unique dont l'intégrité 
■sera préservée durant la période 
•mtérimaire. 

i ■ Période transitoire et négocia- 
tions sur le statut final : la période 
transitoire de cinq ans commencera 
avec le retrait israélien de la bande 
de Gaza et de la zone de Jéricho. 
La négociations sur te statut défini- 
’tif commenceront au plus tard au 
:début de la troisième année de la 
période intérimaire. Ces négocia- 
tions couvriront notamment : Jéru- 
salem, tes réfiigiés, la imnhntatioas, 
la arrangements de securité, la 
frontières et tes relations avec la 
voisins. 

n Passation préparatoire da pou- 
voirs : dès rentrée en vigueur de 


cette Déclaration de principes et te 
retrait de la bande de Gaza et de ta 
zone de Jéricho, commencera un 
transfert d’autorité du gouvernement 
militaire israélien aux Palestiniens, 
dans tes domaines suivants : éduca- 
tion et culture, santé, affaires 
sociales, taxation directe et tourisme. 

■ Accord Intérimaire : la deux 
parties négocieront un accord sur la 
période intérimaire qui devra spéci- 
fier la structure du conseil ainsi que 
le transfert da pouvoirs en faveur 
du conseil. L’accord intérimaire 
devra aussi spécifier l'autorité exécu- 
tive du conseil et son autorité légis- 
lative ainsi que la organes judi- 
ciaires palestiniens indépendants. 
Après la mise en place du conseil, k 
gouvernement militaire israélien se 
retirera. 

■ Ordre publie et sécurité : le 
conseil établira une puissante force 
de police. Israël conservera la res- 
ponsabilité de la défense et de la 
sécurité globale da Israéliens. 

■ Coopération : un comité de liai- 
son israélo-palatin ien sera établi, 
ainsi qu'un comité israélo-palesti- 
nien de coopération économique. 
La deux partia inviteront b Jorda- 
nie et l’Egypte A participer A da 
arrangements de coopération. Une 
coopération israélo-palestinienne est 
prévue notamment dans les 
domaines suivants : au, électricité, 
énergie, finances, transports, com- 
merce, industrie, recherche, affaires 
sociales, protection de l’environne- 
ment, média et communication. 

■ Redéploiement da bras israé- 
liennes : pas plus tard qu’à la vrille 
dea élections .pour, le conseil, un 
redéploiement dès força' militaires 
israéliennes en Cisjordanie et dans 
la bande de Gaza sera opéré hors 
da zona peuplées. D’autres redé- 
ploiements dans da endroits préa- 
lablement spécifiés seront mis en 
oeuvre graduellement avec la prise 
en charge par la police palestinienne. 

■ Gaza-Jéricho : tes deux parties 
signeront, dans la deux mois sui- 
vant l'entrée en vigueur de cette 
Déclaration de principes, un accord 
sur le retrait da força militaires 
israéliennes de la bande de Gaza et 
de la zone de Jéricho, qui sera 
achevé au plus tard quatre mois 
après la signature de cet accord. 
L’accord pourra prévoir la présence 
d'une force internationale tempo- 
raire. 


REGIS DEBRAY 




L’ETAT 

SÉDUCTEUR 


i l S RI \ M|l | |( INS Ml .1 H' > I ' H . 1 C j 1 • s 


l >i j’i > ! . \ mi i-: 


ANALYSE DE LA FORMIDABLE 
DETERIORATION DE L'ETHIQUE 
DE LA FONCTION PUBLIQUE 
ET DE L'ART DE GOUVERNER. 


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G A I 1 . I M A R D 


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■ I 


4 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 


f 




L’ACCÉLÉRATION DU PROCESSUS 


Le départ de Tel-Aviv du premier ministre israélien 

« En paix avec ma conscience 
je pars le cœur léger » 


JÉRUSALEM 


de notre correspondant 
«Bravo! Vive Rabin I Vive la 
paix!» C'est une véritable haie 
d’honneur que plusieurs centaines 
de femmes, israéliennes et palesti- 
niennes, côte i côte, portant éten- 
dards et calicots aux couleurs 
nationales bleue et blanche, ont 
dressé, dimanche soir, à Jérusalem, 
pour je départ d'It 2 hek Rabin à 
Washington. Souriant et un peu 
gauche comme à l’ordinaire, le pre- 
mier ministre a serré des mains, 
accepté quelques baisers et quel- 
ques fïeurs avant de se rendre, 
accompagné d’un joyeux cortège, 
en direction de C aéroport Ben- 
Gourion, près de Tel-Aviv. 

«Je suis en paix avec ma 
conscience et Je pars à Washington 
le caur léger», avait auparavant 
déclaré le chef de l’exécutif, à l'is- 
sue de la réunion dominicale de 
son gouvernement. Mis à part la 
démission attendue d’Arien Deri, 
le ministre de l’intérieur ultrareli- 

S ieux, mêlé à une sombre affaire 
e corruption, la réunion s’est 
déroulée sans incident, les dix -sept 
membres restants du cabinet 
votant comme un seul homme la 
reconnaissance officielle de l’OLP. 

De nombreuses réjouissances, à 
Jérusalem-Ouest et dans la partie 
orientale arabe de la ville, de 
même qu’à Gaza et Jéricho, étaient 
programmées pour célébrer un évé- 
nement qui devait être notamment 
retransmis, en direct depuis la 
capitale américaine, sur des écrans 
géants dressés sur certains sites 
publics. Une association a été créée 
qui, sous l'appellation d’« état-ma- 
jor de la paix», groupe des élus 
travaillistes et du parti de gauche 
Meretz, ainsi que des militants du 
mouvement La paix maintenant et . 
plusieurs personnalités arabes et' 
palestiniennes. 

Le premier ministre, accompa- 
gné de son épouse, Léab, de son 
chef de cabinet. Shimon Shévès. et 
de son aide de caiftp, le général 
Dany Vatom, a passé en revue une 
garde d’honneur et salué le dra- 
peau national, avant d’embarquer i 
bord d’un avion militaire. Le 
ministre des affaires étrangères, 
Shimon Péris, accompagné de son 
vice-ministre, Yossi Beilin, et du 
directeur de ce ministère, Ouri 
Savir - trois hommes-clés de l’ac- 
cord historique conclu avec 
l’OLP, - a été accueilli par des 
centaines de personnes, parmi les- 
quelles de nombreux écoliers, au 
cri de « Shimon , nous t’aimons! 
Bravo!». Le long du tapis rouge 
déroulé pour l'occasion sur le tar- 
mac, de nombreuses autorités reli- 
gieuses d'Israël étaient venues 
saluer les « voyageurs de la paix». 

Les lignes 
d'avant 1967 

M- Shulamit Aloni, ministre de 
la culture et des sciences, et chef 
de file du parti de gauche Meretz 
- principal partenaire des travail- 
listes au sein de la coalition gou- 
vernementale, - était aussi du 
voyage. M. Rabin avait tenu a 
inviter un certain nombre de 
parents de victimes israéliennes 
d'actes terroristes commis par des 
Palestiniens. Une femme, 
M”* Smadar Haran, qui a perdu 
son époux et ses deux enfants en 
bas âge lors d’une prise d’otages 
montée, en 1979, par des comman- 
dos du Fath de Yasser Arafat, a 
noblement déclaré forfait. «Je sou- 
tiens le processus de paix , a-t-elle 
dit au bord des larmes, mais je 
n’aurais pas la force de faire face à 
celui gui est responsable du meurtre 
de ma famille.» 

Nouvelle illustration du pragma- 
tisme de M. Rabin dans l’entretien 
accordé, dimanche après-midi, à te 
chaîne américaine CNN. e Lorsque 
vous avez un ennemi très dur. a-t-il 
expliqué, ou bien vous continuez à 

Confirmation 

de la démission 
dn ministre de l'intérieur 

Le ministre de L’intérieur israé- 
lien, chef du parti Shass (ultra- 
orthodoxe), Arieh Déri, a confirmé, 
dimanche 12 sep t embr e , sa démis- 
sion . «Je ne pense pas reprendre 
ma fonction de ministre de l’inté- 
rieur. Je veux seulement prouver 
mon innocence et renforcer mon 
parti. C’est mon premier objectif», 
a déclaré M. Dèri à sa sortie du 
conseil des ministres. 

H est impliqué dans une affaire 
de corruption et de détournement 
de fonds publics. Les trois vice-mi- 
nistres du Shass ont également pré- 
senté leur démission à leurs minis- 
tres respectifs. Les six députés du 
Sb3ss n'ont pas encore fait savoir 
s’ils allaient soutenir le gouverne- 
ment, à la Knesset, lors du vote 
prévu le 20 septembre sur l'accord 
avec l’OLP. - (AFP.) 


vous battre cent ans contre lui. ou 
bien vous essayez de trouver un 
compromis pour réduire l 'anima - 
sUé. la haine et te sang versé. J’ai 
passé l'essentiel de ma vie d’adulte 
comme soldat, ministre de la 
défense et premier ministre : ma 
responsabilité est d’essayer de met- 
tre un terme au conflit. C'est ce que 
je fias.» 

M. Rabin estime et «espère» 

?iue l'accord passé avec Yasser Ara- 
at « pourra fonctionner (...) ». 
«Nous n’allons pas nous retirer tout 
de suite, précise-t-iL Nous allons 
négocier un retrait graduel de cer- 
taines zones et observer jusqu'à quel 
point la police palestinienne sera en 
mesure de garantir la sécurité. 
Cette question est un problème 
commun entre eux et nous (...) 
C’est une sorte de test Notre armée 
est forte : en un moment, si la 
situation dérape, nous pourrons en 
reprendre le contrôle » « Atten- 
tion . ajoute-t-il, cela ne veut pas 
dire que je chercherai l’excuse pour 
envoyer l'armée... » 

« Pour l’instant, je n'ai donné 
aucun territoire, a qjouté M. Rabin. 
Mime dans le contexte de leur sta- 
tut définitif, (lequel sera débattu au 
début de la troisième année de 
l’expérience d'autogouvernement 
transitoire palestinien), je ne veux 
pas que nous nous retirions le long 
des liâtes d’avant 1967. Comme 
chpf a état-major pendant la guerre 
de six Jours, j’ai fait un serment : je 
n’aiderai jamais à créer une situa- 
tion dans laquelle l'un de mes suc- 
cesseurs à la tête de l’armée aurait 
à défendre Israël à partir des lignes 
que /'avais à défendre avant 
juin 1967.» 

PATRICE CLAUOE 


Dans lavion qui le conduisait à Washington 

« Construire est plus difficile que se battre » 


souligne le chef de l’OLP 


WASHINGTON 


de notre envoyée spéciale 

« Construire est plus difficile que 
se battre. Je sens que maintenant 
les vraies responsabilités ont com- 
mencé pour nous. Il va nous falloir 
réaliser dans les faits ce que nous 
allons signer. » Dans l’avton qui, 
dimanche 12 septembre, le condui- 
sait de Tunis vers Washington, 
tendu et fatigué par deux longues 
semaines de batailles intestines, 
Yasser Arafat avait bien conscience 
de n’en être qu'au tout début d'un 
nouveau et long chemin. 

La gravité du moment était per- 
ceptible chez tous les membres de 
la- délégation qui l’accompagne, 
conscients que, dans cette partie 
décisive, ils n'ont pas droit à 
l’échec. Principal artisan de cet 
accord qu’il signera lui-même, 
Mahmoud Abbas (Abou Mazen) 
l'avoue : « J’ai peur.» Cette «paix 
des braves» à laquelle il avait 
appelé Israël, Yasser Arafat le sait, 
n en est qu’à ses prémices. Evo- 
quant sa rencontre à venir avec le 
premier ministre israélien, Itzhak 
Rabin, le chef de l’OLP confie : 
«Ce sera la rencontre des ennemis 
qui font la paix et seuls des 
hommes courageux peuvent la 
faire.» Mais, qjoute-t-il, tout de 
suite, « l’appliquer sur le terrain 
demandera plus de courage et de 
lourds devoirs des deux côtés. Le 
dus important est de bâtir pour que 
les prochaines générations puissent 
vivre sur leur propre terre et leur 
propre Etat» . 

Pour ce voyage sans précédent à 
Washington du chef de l’OLP, le 
roi du Maroc avait bien fait les 
choses. Aménagé avec une chambre 


et deux salons, le Boeing 707 des 
Forces armées royales (FAR) offre 
à Yasser Arafat ces derniers ins- 
tants de répit et de réflexion avant 
une visite qui. affirme souriant un 
de ses conseillers, «il y a deux 
semaines encore, .aurait relevé de la 
science-fiction». 

Le « merveilleux rôle » 

de Bill CUotoa 

« J’espère avoir l’occasion de 
remercier le président Clinton du 
merveilleux rôle qu’il a Joué discrè- 
tement avec M. Christopher pour 
nous permettre d'accomplir ce que 
nous avons fait en Norvège», sou- 
ligne le chef de l’OLP. Au-delà de 
«la reconnaissance du peuple pales- 
tinien » qu’elle signifie, M. Arafat 
espère bien qu’elle permettra aux 
siens « d'établir de nouvelles rela- 
tions avec l'administration et le 
peuple américain. Ainsi, dît-il, nous 
pourrons coordonner à haut niveau 
nos actes pour la réalisation de nos 
droits et intérêts. Sans leur aide , 
nous ne pouvons pas continuer» . 

L’émotion et les souvenirs ne 
sont pas absents de ces 
longues heures de voL Yasser Ara- 
fat évoque « les martyrs, les réfu- 
giés, le long chemin de souffrances, 
de peines, de difficultés, parcouru 
par te peuple palestinien». «La 
guerre n’est pas un but. dit-il Noire 
objectif est de libérer notre terre. 
Cet accord que nous allons signer 
va nous donner une complète auto- 
rité nationale dans les régions de 
Gaza et de Jéricho, ce qui signifie 
que nous allons déjà commencer, 
sur une partie de nos territoires 
occupés, a appliquer le statut final 
Celui-ci conduira à un Etat complè- 


tement indépendant, confédéré, avec 
la Jordanie, selon le choix des deux 
peuples», qout&t-fl. • 

C’est, à dessein, qu’il rappelle ce 
voeu du roi Hussein d’une consulta- 
tion populaire avant toute décision 
de confédération. «On y vient. 
assure le chef de l’OLP qui, rece- 
vant, après son arrivée a Washing- 
ton, des représentants de la com- 
munauté palestinienne, leur dira : 
« Pour la première fols de noue his- 
toire, dans les prochaines semaines, 
un drapeau palestinien flottera sur 
une terre palestinienne. Sur cette 
terre, il y aura , un pouvoir palesti- 
nien et un gouvernement palesti- 
nien.» 

Va visiteur sommé 
George Bush .. 

En attendant ce moment, proche 
à l’en croire, puisque c’est «en 
semaines» que Yasser Arafat 
compte le temps qui le sépare de 
son arrivée à «Jéricho et à Gaza ». 
c'est un nouveau pas qu’il a fran- 
chi, dimanche, en foutent, pour la 
première fois, le sol de Washing- 
ton! Paria aux Etats-Unis il y a 
encore trois jours, le chef de l’OLP 
y a été accueilli, sur la base 
aérienne d’ Andrews, par le secré- 
taire d’Etat adjoint pour le Proche- 
Orient, Edward Djeredjian. 

La têre couverte de son keffieh, 
Yasser Arafat qui, dans l’avion, 
avait changé son habituelle saha- 
rienne vert olive pour une autre, 
kaki clair, a simplement déclaré : 
«Je suis très heureux d'être là en ce 
moment historique.» Très concen- 
tré et quelque peu nerveux, il a 
serré les mains des ambassadeurs 
des pays arabes et islamiques 


Pour les prochaines étapes 


Les Etats-Unis veulent ménager et rassurer la Syrie 


WASHINGTON 


de notre correspondant 

Et maintenant? Passées les poi- 
gnées de main «historiques», 
l'émotion accompagnant la conclu- 
sion du premier accord entre Israël 
et l’OLP, passés Les commentaires 
lyriques sur la «paix des braves» 
et l’énumération du nombre de 
tabous pulvérisés en quelques 
heures, passée la signature de la 
Déclaration de principes sur l'auto- 
nomie, quelle va être l’étape sui- 
vante? 

L’administration américaine pré- 
voit une route semée d’embûches, 
une course d'obstacles, qui pour- 
raient s'avérer pas moins redouta- 
bles que ceux qu’il a fallu franchir 
pour en arriver & cette cérémonie 
du lundi 13 septembre, à Washing- 
ton, sur la pelouse du jardin sud - 
south iawn - de te Maison Blanche. 
Pour soigner son prestige; à l'inté- 
rieur et à l’extérieur, et, aussi, pour 
donner {dus de crédibilité encore à 
l’accord sur l’autonomie des terri- 
toires occupés, le gouvernement 
souhaitait une «ceremonie à la 
Camp David», quelque chose de 
spectaculaire. Le president Bill 
Clinton a insisté auprès d'Itzhak 
Rabin, le premier ministre israé- 
lien, pour que celui-ci vienne à 
Washington. Ce faisant, il n’igno- 
rait pas qu’il incitait Yasser Arafat 
- qui ne demandait que cela - à se 
rendre, lui aussi, à la Maison 
Blanche. 

Seulement, la «beauté du geste» 
ainsi provoqué - la poignée de 
main Arafat-Rabin - ne doit pas 
occulter les dures réalités de la 
situation sur le terrain. Un terrain 
autrement plus rocailleux que le 
gazon de la Maison B lanche— 

En parrainant une cérémonie 
aussi spectaculaire pour entériner 
ce qui n'est après tout qu'un 
accord sur l'autonomie en Cisjor- 
danie et à Gaza, les Etats-Unis 
acceptent, d’une certaine manière, 
de se porter garants de sa bonne 
exécution. A eu croire un long 
entretien que le président Clinton a 
accordé ce week-end au New York 
Times, (es Etats-Unis estiment que 
deux facteurs seront déterminants : 
l’opinion israélienne, qui doit être 
rassurée, et la Syrie, qui doit l’être 
également et qu’il faut aider à 
conclure un règlement de paix avec 
l’Etat juif. 

Fin connaisseur de la scène 
israélienne, comme de la politique 
américaine, Ori Nir, le correspon- 
dant du quotidien Haaretz i 
Washington, relève avec prudence : 
« personne ne sait très bien com- 
ment l’opinion publique en Israël va 
réagir à la cérémonie de la Maison 
.Blanche», une cérémonie qu’Holly- 


wood n’aurait osé imaginer. Au 
New York Times, le président CUn- 
; torra-coufié z« Beaucoup vaMépen- 
dre de la manière dont raccord sur 
l’autonomie est reçu en Israël Une 
des choses que j’espère accomplir en 
étant, lundi, l'hôte de cet événe- 
ment. c'est, sans vouloir m'immis- 
cer dans leurs affaires intérieures, 
de réaffirmer aux Israéliens que tes 
Etats-Unis sont engagés à assurer 
leur sécurité.» 

Garanties 
de sécurité 

Des sources officielles laissaient 
entendre que tes Etats-Unis pour- 
raient augmenter - qualitativement 
sinon quantitativement - leur aide 
militaire à l’Etat juif Le Washing- 
ton Past et le New York Times par- 
laient de « garanties de sécurité» 
supplémentaires. Comme au 
moment du retrait israélien du 
Sinaï, en 1979, au lendemain des 
accords de paix de Camp David 
entre Israël et l’Egypte, les Etats- 
Unis entendent «compenser» en 
aide militaire ce que Jérusalem 
rend en territoire. 

Il s’agit, dit le président améri- 
cain, d’obtenir que «le peuple 
israélien se sente plus et non moins 
en sécurité du fait de cet accord» 
(sur l’autonomie). M. Clinton ne 
promet pas d’aide financière sup- 
plémentaire (autre que les 3 mil- 
liards de dollars d’assistance 
annuelle, militaire et civile, que les 
Etats-Unis accordent déjà à IsraH). 
A l'Europe, au Japon et aux pays 
arabes du Golfe, il laisse le som 
d’investir en Cisjordanie et à Gaza. 

Mécontente de ne pas avoir été 
mise dans Le secret des négocia- 
tions d’Oslo, opposée à tout ce qui 
ressemble à un «accord séparé» 
encre une partie arabe «X l’Etat juif, 
convaincue qu’elle a son mot à 
dire dans le règlement de la ques- 
tion palestinienne, la Syrie du pré- 
sident Hafez El Assad doit aussi 
être «rassurée». Elle peut grande- 
ment contribuer à faire capoter le 
processus en cours. Selon l'appui 
qu’elle donnera ou non aux 
groupes palestiniens qui dénoncent 
l’accord d’autonomie, Damas, 
estime l’administration américaine, 
jouera un rôle fondamental. 

Dans 1a capitale fédérale, les 
échos recueillis sur l’humeur du 
président Assad sont contradic- 
toires. L’envoyé spécial du New 
York Times à Tunis rapporte que, 
recevant Yasser Arafat, la semaine 
dernière, le président syrien lui 
aurait dit : «Je ne vais pas m’oppo- 
ser à cet accord fsur rautonomiej 
mais je vais aider quiconque s'y 
opposera. Cet accord ne marchera 
pas.» 


’ M. Clinton, qui-’s’est entretenu 
au téléphone avec M. Hafez al 
Assad, a recueilli; des propos moins 
négatifs. Le président américain a 
assuré que son interlocuteur lui a 
tenu le langage suivant -. «Je crois 
que vous avez raison, cet accord est 
quelque chose de positif pour nous 
tous. Mais je veux être sûr que vous 
[les Etats-Unis] restiez engagés 
dans l’ensemble du processus» de 
réglement des conflits entre Israël 
d les Arabes. 

Cest la hantise d’un «accord 
séparé à 1a Camp David». Selon le 
Times , 1e chef de l’Etat syrien 
aurait lancé un avertissement : 
«S’il n’y a pas de paix globale 
[entre Israël et ses voisins arabes], 
cet accord [sur l'autonomie palesti- 
nienne] ne tiendra pas le coup; s’il 
y a un long délai sans progrès [sur 
les autres dossiers du conflit israé- 
lo-arabe], les difficultés vont com- 
mencer.» 

Tout se passe comme si le prési- 
dent syrien, fidèle à sa manière, 
avait décidé de garder deux fera au 
feu. D’un côté, il maintient son 
appui aux groupes palestiniens 
opposés aux accords de paix. De 
l’autre, il manifeste une certaine 
bonne volonté à l’égard de 
Washington en dépéchant son 
ambassadeur à la signature de la 
Déclaration de principes sur l’auto- 
nomie. Mais, s’il ne boycotte pas, 
comme il l’avait fait pour Camp 
David, il met eu guide : des pro- 
grès doivent intervenir rapidement 
sur le front israélo-syrien. 

Un traitement 
d’homme d’Etat 

Les Etats-Unis entendent multi- 
plier les garanties en ce sens. Us 
vont tout faire pour que progres- 
sent les autres négociations bilaté- 
rales qui mettent face à Israël, à 
Washington, la Syrie, le Liban, et 
la Jordanie, ns n’ignorent pas, 
cependant, que l’opinion israé- 
lienne pourrait difficilement «digé- 
rer» à la fois un retrait, même 
partiel, de Cisjordanie et de Gaza, 
et un retrait du plateau du Golan, 
pris & te Syrie en 1967 et que 
celle-ci entend récupérer. 

Le secrétaire d’Etat Warren 
Christopher devrait prochainement 
se rendre au Proche-Orient, et 
notamment en Syrie. De l’attitude 
de Damas dépendra, pour une 
huge part, celle du Liban et, dans 
une moindre mesure, celle de la 
Jordanie. Avec ce dernier pays, les 
progrès pourraient être rapides. A 
la chaîne américaine CNN, 
M. Rabin disait, dimanche, « qu’û 
y avait de bonnes raisons de araire 
qu’il y aura, mardi, la signature 
d’un ordre du jour avec ta Jorda- 


nie» -uttéqsdvaleut'.de»la Déclara- 
tion de principes établie avec les 
PdesùqtengK LLLo* - 

Avec l’opinion israélienne et la 
Syrie; l’OLP est, pour l'administra- 
tion américaine, le troisième élé- 
ment de l’équation «autonomie». 
Pour être appliqué, l'accord de la 
Maison Blanche suppose une OLP 
forte. Incapable de s'imposer, 
défiée par les islamistes, privée de 
moyens financiers suffisants, divi- 
sée, la centrale palestinienne ris- 
querait de ne pas même réussir le 
premier galop d’essai de l’autono- 
mie, dans la bande de Gaza et & 
Jéricho. 

En l'accueillant, pour la première 
fois, à Washington, en lui réservant 
à la Maison Blanche on traitement 
d’homme d'Etat ou presque, l’ad- 
ministration américaine entend 
rehausser le prestige de Yasser Ara- 
fat. Cest une manière de donner 
un peu pfau de poids encore à l’ac- 
cord d’autonomie. 

Pas plus que M. Rabin, Yasser 
Arafat ne devait signer 1a Déclara- 
tion de principes sur l’autonomie 
palestinienne; cette mission devait 
être confiée au ministre israélien 
des affaires étrangères. Shimon 
Pérès, et à un membre du comité 
exécutif de l’OLP, Mahmoud 
Abbas (Abou Mazen). MM. Rabin 
et Arafat devaient assister à la 
cérémonie, aux côtés du président 
Bill Clinton et de ses 2 500 hôtes 
(parmi lesquels, les anciens prési- 
dents Jimmy Carter et George 
Bush). MM. Rabin, Arafat et Clin- 
ton devaient prononcer, chacun, 
une allocution de trois minutes. Le 
chef de l’OLP devait ensuite avoir 
un tête-à-tête avec M. Rabin et 
être reçu au département d’Etat 
par Warren Christopher. Presque le 
tapis rouge.- 

Le moins que Ton paisse dire est 
que l'événement diplomatique qui 
a pour théâtre te capitale fédérale 
ne paraît guère bouleverser ses 
habitants. N'étaient quelques bar- 
rières, un dispositif de sécurité 
serré autour de 1a Maison Blanche 
et une densité de limousines un 
peu supérieure à 1a moyenne (déjà 
élevée), rien ne transparaissait de 
l’intense activité politique en 
cours. Aucun groupe d' Arabes- 
Américains, aucun représentant de 
1a communauté juive ne paradait 
devant 1a présidence. 

Il y avait bien des manifestants, 
mais c'étaient de faux manifes- 
tants, figurants d’un film que l’on 
tournait devant la Maison Blanche. 
Comme pour souligner un peu plus 
encore le caractère quelque peu 
irréel de toute cette affaire. „ 

ALAIN FRACHON 


venus l’accueillir, embrassant 
ensuite la délégation palestinienne 
aux négociations de paix, présente 
sur place depuis plus de deux 
semâmes. 

. . A peine arrivé à son hôtel, le 
ch rf de l’OLP dont tes entretiens se 
sont succédé sans interruption jus- 
qu’au milieu de la nuit, a pu mesu- 
rer l'intérêt que suscitait sa visite . 
Premiers à venir le saluer, les 
.représentants de. la communauté 
palestinienne aux Etats-Unis l’ont 
accueilli par des «Arafat. Arafat 
jusqu’à la victoire », auxquels il a 
répondu, rayonnant de joie : « Ce 
qui compte c'est qu'un jour les 
enfants de nos enfants puissent his- 
ser le drapeau palestinien au-dessus 
des muratiles de Jérusalem. » 

Deuxième sur la liste des visi- 
teurs, l’ancien président Jimmy 
Carter a qualifié «de grande ren- 
contre» son entretien d’une demi- 
tecbre avec Yasser Arafat. Entre 
des membres du Congrès, les 
ambassadeurs arabes, tes représen- 
tants des associations paîe&tino et 
arabo-américaines dont il a solli- 
cité l’aide pour « relever l'infras- 
tructure économique des Palesti- 
niens», l’hôte de marque de la 
soirée a toutefois été l'ancien prési- 
dent George Bush, initiateur du 
processus de paix. Loi dont l’admi- 
nistration avait soigneusement 
tenté d'exdure l'OLP du processus 
de paix, est donc venu discuter 
avec l’homme dont Israël reconnaît 
aujourd’hui qu’il n'y a pas de solu- 
tion sans lui. Retournement d'une 
histoire qui avance à si grands pas 
que l’on en viendrait à oublier les 
multiples et énormes obstacles qui 
demeurent sur 1a route de la poix. 

FRANÇOISE CHIPAUX 


Yasser Arafat 
a échappé à la mort 
■ des dînâm es 

de fois... 

Du jamais vu : Yasser Arafat 
décodant, dimanche 12 sep- 
tambff rÿja g aé roport da Tunis 
au vu aT'éu Si de tous tes 
jo urn alistes I Par le passé, les 
déplacements du leader pales- 
tinien étaient un secret bien 
gardé : ni ses coBaborateurs ni 
lea équipages des avions 
n’étaient tenus au courant des 
heures de départ et d'arrivée 
de Yasser Arafat. Una 
consigne destinée à prévenir 
tout at t en t ai israélien. 

Autre changement histori- 
que : le chef de l'OLP troquera 
vraisemblablement sa légen- 
daire tenue de combat kaki 
contre un costume dvfl pour la 
srçynture de l'accord, ce kmrï 
à Washington, et remettra, 
selon son entourage, son pis- 
tolet - qu’à ne qiàtte jamais - 
aux services de sécurité amé- 
ricains. Yasser Arafat est un 
miraculé : il s échappé à te 
mort des dizaines de fois, 
notamment au Liban, à l'épo- 
que où l'OLP avait son quartier 
général à Beyrouth, de même 
qu'à Tunis, siège de l'organi- 
sation depuis 1982. rOn s 
essayé plusieurs fois de me 
tuer... des doaines de fois à 
Beyrouth. En 1982, ut rrdssSe 
israélien avait détruit un 
bétiment où j’étais censé 
être», témoignait Yasser Ara- 
fat en 1990. 

En 1985, des avions Israé- 
fiens avaient bombardé te quar- 
tier général de l'OLP à Ham- 
man-Echatt, près de Tunis. Le 
sort vodut que Yasser Arafat 
fût en retard ce jouHà... Si Ton 
en croit ses proches, sa 
«baraka» tient à son cuits du 
secret : 8 ne dort jamais deux 
fois de suite au même endroit 
«Un jour, S a même dormi 
dans m camping-car géré dans 
une iue déserte», se souvient 
l'un de ses coflsborateurs. 


t,. 


Aux dires mêmes de ('inté- 
ressé, c'est son sens du dan- 
ger qui le maintient en rie : 
«J'ai te don extraordinaire de 
sentir le danger. flfcsfeurs fois, 
fai échappé à ht mort grâce à 
mon intuition. Bien sûr. Dieu 
mepmtège...» 

(rente de Histoire, te leader 
da l'OLP craint désormais plus 
tes Palestiniens que les Israé- 
liens. La Front populaire de 
libération de la Palestine-Com- 
mandement générai (FPLP-CG) 
d' Ahmed Djjbril a prédit que 
«te peuple palestinien » va l’as- 
sassiner pour avoir conclu un 
accord de paix avec l’ennemi 
israélien». - (Reuter.) 


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Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 5 


DE PAIX AU PROCHE-ORIENT 


Yasser Arafat et les Etats-Unis 

h longue qaête d’une reconmismce 


WASHINGTON 


de notre correspondant 

MA me auprès d'un pobfic- blasé, 
qui a déjà vu le drapeau rouge 
descendre du Kremfln et qui a 
assisté à la chute du mur de Berlin, 
limage est de celles qui laissent 
rêveur : Yasser Arafat à la Maison 
Blanche, d'homme au keffieh», 
longtemps accusé aux Etats-Unis 
d'être un des ps nains du terro- 
risme. repu dans les salons officiais 


Invité pour la première fois de sa 
vie à Washington, hôte de marque 
de l' administration américaine, 
M. Arafat, guérillero- 
diplomata, chef d'Etat sans Etat, 
rescapé de toutes les bataSes du 
Proche-Orient, a dû, à coup sûr, 
savourer riitime étape de ce qui a 
été pour fOLP un long marathon 
diplomatique : la quête d'une cer- 
taine reconnaissance de ta psrt des 
Etats-Unis. 

Yasser Arafat touche au but 
après plusieurs essais. SU obtint 
un visa pour sa rendre à New- 
York, la 13 novembre 1974, où, 
pistolet à la ceinture et rameau 
d'obier è ta main. 9 prononça un 
discours è ta tribune da l'assem- 
blée générale de l'ONU, B ne put 
recommencer en 1988. Las Etats- 
Unis rechig n a n t à lui accorder un 
visa, ta chef de l'OLP se rendit è 
l'ONU, à Genève. 

_ La même année vit M. Arafat 
prononcer les «mots» que le gou- 
vernement américain attendait: 
reconnaissance du droit è l'exis- 
tence d’Israël et dénonciation du 
terrorisme. Washington décida 


alors d'ouvrir le dialogue avec la 
Centrale palestinienne. Brèves ren- 
contres^ Au début de l'été 1990, 
radnvüstnnion Bush suspendt les 
discussions après que l'OLP eut 
refusé de condamner une attaque 
menée par une de ses factions sur 
une plage, au sud de Tel-Aviv. 

A vrai dire, redministi’ee'on ne 
faisait que respecter une Rgne de 
conduite detée par le Congrès. En 
1389, cakn-ci avait voté une légis- 
lation Imposant au gouvernement 
de suivre l'activité da l'OLP et de 
cesser tout contact avec la centrale 
palestinienne ou cas où l'une de 
ses composantes serait coupable 
d '« activités terroristes». Cette 
législation est toujours en vigueur 
et, formellement, l'administration 
ne peut pas «reconnaître» fOLP 
tant que le Congrès ne l'aura pas 
abrogée. 

Le dialogue avec l’«OLP de 
Tunis» cessa. Mds, conséquence 
du processus de négociations 
israélo-arabes mis an œuvre au len- 
demain de la guerre du Gode, tas 
Etats-Unis engagèrent un dbiogue 
soutenu avec tas représentants da 
r«OLP de l'intérieur», Fayçal Hus- 
sein» et Hanene Advenu, qui, pour 
être résidents des territ o ires occu- 
pés, n'en prenaient pas moins 
leurs consignes è Tunis.-. En réa- 
lité, les relations entre les Etats- 
Unis at l'organisation palestinienne 
avaient commencé avant les 
contacts de 1988 : au Lfoan, la 
CIA avait passé un accord avec 
l'OLP, aux termes duquel ceHe-d 
assurait ta protection de l'ambas- 
sade américaine è Beyrouth. 

AL Fr. 


Exorcismes 

SUte de la première pege 

m Tout se passe comme si les Israé- 
liens avaient, au fil des ans, large- 
ment accompli, de manière souter- 
raine, la révolution mentale qui 
éclate maintenant au grand jour. 
Comme s’ils avaient déü, plus ou 
moins confusément — surtout 
depuis le déclenchement de l'Inti- 
fada, - qu'il leur faudrait, le 
moment venn, accepter de 
construire la paix avec Yasser Ara- 
fat et personne d’autre. Bref, la 
majorité d’entre eux étaient 
«mûrs» pour l'aventure. Encore 
fallait-U qu’un dirigeant respecté, 
au-dessus de tout soupçon de fai- 
blesse, les obligeflx à en prendre 
conscience. Ce ne pouvait être 
qu’ltzhafc Rabin, ce sabra pragma- 
tique, sans dogme ni état d’âme. 

*La mémoire est un droit», 
affirmait autrefois, en songeant 
autant aux Arabes qu’aux Juifs, 

' Haîm Weizmann, futur président 
de l’Etat d’lsra£L Ce peut être 
aussi un poison qui nourrit les ran- 
cœurs et brouille la vue. En l'oc- 
currence, le premier ministre joue 
un rôle d’exorciste. Bousculant 
l’Histoire avec une rudesse toute 
militaire, transgressant les tabous, 
il aide ses compatriotes à se libérer 
du poids des peurs et des haines - 
ees levains du conflit, - i se déli- 
vrer du passé. Itzhak Rabin, 
comme Yasser Arafat, a su, en 
quelaue sorte, avoir l’audace de sa 
modération. 

Et comme il n’est pas l’homme 
des demi-mesures, le premier 
ministre est allé plus vite, et plus 
loin, qu’on aurait pu le croire. «A 
partir du moment où nous avons 
décidé de prendre le risque de nous 
fier aux engagements de Yasser 
Arafat, il faut aller jusqu'au bout et 
ne pas s'arrêter en chemin », expli- 



quait, samedi 11 septembre, un 
proche dltzhak Rabin, le ministre 
de l’habitat, et lui aussi ancien 
général, Btnyamin Ben EÎiezer. 

Un sionisme 
pins confiant 

Cédant aux suggestions pres- 
santes de P Amérique, dont u est 
un très fidèle allié depuis un 
de siède, Itzhak Rabin devait 
s’entretenir avec Yasser Arafat, 
avant la cérémonie de lundi, «m» 
aller toutefois jusqu'à cosigner l’ac- 
cord avec lui. En se rendant lui- 
même à Washington, il a sans 
doute voulu donner la plus grande 
solennité & l’événement. Le monde 
est ainsi pris à témoin, de la plus 
spectaculaire manière, des engage- 
ments souscrits par le chef de 

rou». 

«Le passé n'importe plus», lan- 
çait récemment Itzhak Rabin à ses 
ministres. Manière d'inviter les 
Israéliens à se tourner lucidement 
vers l’avenir. Le premier ministre 
incarne ainsi un sionisme beau- 
coup plus confiant et plus pragma- 
tique que ses prédécesseurs; il 
prône un Israël «ouvert» et raison- 
nable, réceptif aux suggestions et 
prêt à prendre des risques pour la 
paix, .plus attentif au monde. On 
est lom de l'indifférence hautaine 
affichée naguère par Golda Meir: 
«Israël, ironisait-elle, n'a que faire 
de son image. Il ignore les salons 
de beauté*. » 

Itzhak Rabin, comme Shimon 
Pères, rejette le « pessimisme his- 
torique» qui a longtemps hanté les 
gouvernants israéliens. Ceux-ci 
voyaient en Israël un Etat-forte- 
resse encerclé d’ennemis mortels, 
ce qu'on appelle depuis toujours le 
«complexe de Afassada» (1). Il leur 
était plus facile d'évoquer l’apoca- 


Comme un rêve d’enÈnce... 


A 



l^-Liia . K.U f diiJn 


et parmi les quelque 800 000 Arabes israéliens, 
même ceux quLsont contre- la paix sont émus 


. i 


NAZARETH 


■ • §• » 'M 


de notre envoyé spécial 

Pour Ndta, c'était un rêva qu'aie 
faisait, enfant, un de ceux dont efle 
savait qu'ils n'étaient pas très 
sérieux mais qu'elle faisait «de 
toute façon» : « c'était comme 
ça ». Pour Nafla, la monda était è 
r époque très simple, «Hastore ne 
s'enseignait pas. Elle s'expliquait 
cTeBe-fn&me. Dots Isa montagnes, 
dans les champs, dans les vêles. 8 
suffisait de voir». Samedi, Natta, 
cinquante-cinq ans, est aHée voir 
ce qu'elle considérait encore, la 
semaine dernière, comme un 
mirage, son rêve, ta miracle cfen- 


Eüe s'est tenue è l’écart, sous 
les arcades des cafés, des 
pâtisseries et des petits restau- 
rants. Au côté de sa fia, Qjemita, 
âgé de dix-neuf ans, els a écouté 
las orateurs qui n'ont rien dit de 
partictéièrennm nouveau dapus le 
«séisme des signatures». Puis. U 
est apparue cette Ima ge qui l'avait 
si longtemps hantée : deux dra- 
peaux, des couleurs autrefois jntar- 
dhes, flottant et croisant les pfe de 
ta grande étoQe bleue de David. 
Natta n’a pas pleuré. Djemila a 
répété : «Cest incroyable, c'est 
incroyable». Natta et Djemila sont 
Palest in iennes da nationalité Israé- 
lienne. Elles font partie des huit 
cents rrnle Arabes en Israël. 

Les organisateurs avalent choisi 
ta place du 1* Mai, installé une 
estrade devant le portique de 
(‘église orthodoxe au-dessous de 
deux branches de palmier. Ils 
avaient prévu une fouie, une marée 
humaine, un défilé d'autocars. 
Deux è trois rraêa personnes seule- 
ment sont venues à Nazareth, la 
vite arabe de Gaflée. JaW, un étu- 
cfiant en médecine de dbt-neuf ans 
axpfique, en souriant derrière ses 
Ray-Bans, que «comme mgours, 
las gens sont contents mais ils 
restant devant leur téléviseur, Bs 
préfèrent regarder Cévénement». 

Md. U. a au envie de prendre 
se voiture et de faire des klomè- 
tres députa son vSage près de Tel- 
Aviv, longer la mer, traverser les 
vallées et crier son soulagement 
per cet après-midi ensoleillé. «Un 
rêve», dit-il, lui aussi, une déli- 
vrance que tas circonstances vien- 
nent, ài moto fespère-t-B, d'offrir 
à une communauté qui n'a cessé 
de vivre entra deux identités : 
israélienne par nécessité, évidem- 
ment palestinienne par sympathie 
■t solidarité. 

«B est temps maint e na nt de feur 
donner hure droits, leur pays et 
leur capitale è Jérusalem, s'enthou- 


siasme JalaL Dans mé"tSts, Sa ont 
toujours été mes frères. Mes 
grands-parents sont nés en Pales- 
tine . Mon grand-père a été tué par 
un commando juif an 1948, ma 
famille s'est installée ensuite en 
Israël. Maintenant ça va. Mon père, 
chauffeur-routier, est payé comme 
w) juif. Moi, j'ai des petites amies 
/unes, je vais à b plage avec elles, 
à Tel-Aviv, je dors chez elles. Mes 
voisins sont juifs, je rie veux pas 
avoir de problèmes avec eux. Mal s 
jamais je n'ai accepté que nos 
frères vivent comme des chiens 
dans les territoires occupés » . 

Croire 

au «petit pas» 

«Bs sont comme des poussins à 
l'intérieur d'un oeuf», dit Natta. 
Cet» femme, professeur de mus- 
qué è Nazareth, voudrait expliquer 
ce qu'elle a ressenti pendant la 
guerre du Golfe : «Mds ï n'y a pas 
de mot: nos compatriotes qui 
riaient à Gaza, le peuple irakien qui 
tombait dans b misère et ce Sad- 
dam, b Italie de Saddam Hussein, 
qui a voulu prétendre qu'il pouvait 
battra, è lui seul, bs Américains et 
Obérer b Palestine.» 

Aujourd'hui, Natta voit croire au 
«petit pas» qui est en train de 
s'accomplir : «La route est encore 
très longue et tSfhcBa. J'ai très 
peur mais je vaux être heureuse. 
Je voudrais oublier, parités foubBa 
qu'a y a deux peuples. Je ses que 
nous sommes b depiés des siècles 
et qu'aux. Bs sont arrivés B y a des 
dizaines d'années. Qu'ils ont 
consentit sur nos terres. Je comais 
les propriétaires arabes qui ont été 
lésés. Je sas que b nouvelle vBb 
de Nazareth-IŒt. b cotante Juive 
bâtie è côté de chez nous, reçoit 
de l’Etat des fonds de développe- 
ment que nous, nous ns touchons 
pas, je sais». 

«Mate, en même temps, ja suis 
contente de vivra avec te peuple 
jttif: B nous a apporté te progrès, 
b technologe, te fiberté, fa démo- 
cratie, c'est unique dans fa région. 
Ja me sens israélienne, malgré fa 
discrimination. Je ne quitterai pas 
Nazareth pour efer vivre en Pales- 
tine si te nouvel Etat indépendant 
se créait. Nazareth reste mon 
pays.» Amateur de musique fbfido- 

rique. Natta adorerait aBer en Syrie, 
au Liban : «Nous avons tes mêmes 
voix, las mêmes visages, les 
mêmes musiques, ja me sens si 
proche d'aux, pourquoi ne pour* 
rions-nous pas nous voir, nous 
rencontrer?» 

Palestiniens 7 Israéliens? Amira 
et SÜman, vingt ans, ôtudrants è 


'■ Berlin, ' ■ s'en" tirent avec %ne 
pirouette qu'te prononcent en fian- 
çais : «Comme çi, comme ç al» 
Dans ta rua, loin de la tribune, un 
vieD homme, Tawfiq Toubi, qui a 
été député communiste à la Knes- 
set de 1947 è 1991, fait écho au 
dtecours d'ibrahim Nvner Hossein, 
le porte-parole du Conseil arabe 
d'Isradi : «Nous, tes Arabes israé- 
liens, nous avons contribué à ce 
que tes deux parties se rappro- 
chent et négociant Depuis foigburs 
nous voûtions cette cohabitation. 
Cest notre victoire historique.» 

A quelques kilomètres de là, 
dan a la ville d’Aum El-Fahim, 
Mohamed JemaJ, trente-sept ans, 
juriste installé è Bruxelles, «en 
vacances au pays», se dit « de tout 
cœur avec les manifestants de 
Nazareth pour soutenir te proces- 
sus da paix». Mais, finalement, il 
s'est promené avec ses parents - 
ta père r e traité, ancien ouvrier dans 
le bâtiment - è Magedu, «leur 
ancien véage, B a été rasé par les 
colons». Aussitôt, sa mère est 
siée voir ta source : «Cest b que 
mes parents se sont rencontrés 
pour te prandère fois - selon te 
coutume ancienne, tout avait déjà 
été combiné k f avance/» 

Même cnltnre, 
même désespoir 

Aujourd’hui, ta source alimente 
un kibboutz et Mohamed montre 
les vieux titres de propriété arabes 
correspondant aux terres confis- 
quées. «Avant l'arrivée des fala- 
c bas (les immigrés juifs éthiopiens}, 
nous étions considérés comme 
des citoyens de troisième degré. 
Mainten a nt, nous sommes descen- 
dus un degré en dessous», dit-il en 
montrant sa carte d'identité israé- 
lienne sur laquelle est inscrite ta 
mention : «Nationalité : arabe». 

« Nous sommas Palestiniens, nous 
parions te même langue, nous 
avons te même culture, te même 


« Quand nous étions petits, è 
l'école, te directeur qui était, 
comme nous, arabe, était obligé de 
noua faire porter des chapeaux 
israéliens et de fêter ranwersséng 
de /Indépendance d'braëL raconte- 
t-il. Il a faite 1974 pour qu'un 
médecin sTnstaBe è Aum B-Fehkn. 
C'était l'un des nôtres. Il avait 
réussi è faire des études è Mos- 
cou. Nous avons toujours eu le 
sentiment d'être des étrangers 
dans notre propre pays, ne 
serait-ce qu'à travers tes contrôles 
d'identité des potiebrs.» 

Bien sûr. Mohamed Jemal est 
ému par ce qui ast en train de se 


passer, « même un Palestinien- con- 
tre la paix est en ce momenr 
ému». Ii approuve le processus 
engagé mais il attend : «Qui peur 
connaître véritablement tes inten- 
tions israéliennes? Pour l'instant, 
Rabin donne nmpression qu’il y 
aura un jour un Etat palestinien. 
faut voir. La communauté interna- 
tionale est-eBe prête à inverser, au- 
delà de l'effet , émotionnel du 
moment l'évolution anti-palesti- 
nienne qui a eu Beu après te guerre 
du Golfe?» 

De leu - côté, les dirigeants isla- 
mistes qui gèrent la ville d'Aum 
El-Fahim ont refusé, jusqu'à main- 
tenant, de commenter publique- 
ment les accords israélo-palesti- 
niens. La présence d'un seul 
responsable du mouvement islami- 
que, Abdallah Nimer Darwish, 
samedi, è Nazareth, aux côtés des 
représentants arabes israéliens, 
était è la fois interprétée comme 
une approbation ctiscrète au pro- 
cessus de paix at comme le signe 
d'une probable divisfon des isla- 
mistes sur le sujet. 

«Comme dans toute démocratie, 
nous discutons, résume, par un 
euphémisme, Ibrahim Atai Jiber, 
directeur du Centre de recherches 
islamiques d'Aum El-Fahim. Le 
sentiment général serait d'approu- 
ver le processus de paix tout en 
exprimant des réserves. Après 
autant d'années d'étranglement, 
les -Palestiniens ne veulent pas 
d'une paix qui se Bmitarak à une 
simple autonomie On ne paria, 
dans tes acc or d s, ni de Jérusalem, 
ni du retour des réfutés». Serveur 
dans un snack-ber d'Halfa, Ali, un 
islamiste de base, pense, lui, que 
«l'OLP a fait un faux pas». «De 
toute façon, nous ne croyons plus 
an un Etat palestinien mais an un 
Etat islamique. La seule loi est celte 
du Coran et Jérusalem reste à Obé- 
rer», cGt-i avec un grand sourire. 

Samedi soir. Natta et Djemila 
sont restées encore longtemps 
sous les arcades. La place était 
devenue déserte, des amis leur ont 
proposé de tas raccompagner en 
voiture, les deux femmes ont 
refusé. Une affichette s’est mise à 
tourbillonner sur la place : «45 
years, h's too long». Plus loin, un 
autobus transportait un groupe de 
visites Italiennes de la basilique de 
r Annonciation vers l'un des trois 
modestes hôtels perchés au som- 
met de la villa. Natta et Djem3a 

sont rentrées, la nuit tombait. 

■ 

DOMINIQUE LE GUILLEDOUX 


lypse que de croire à la réconcilia- 
tion avec l'ennemi. Les actuels 
dirigeants travaillistes sont 
conscients que leur pays n’a jamais 
été aussi fort qu'aujourd'hni et 
qu’il est largement capable de 
«gérer» la paix. Et ils savent égaler 
ment qu’il a perdu réprouve d'en- 
durance de I*« occupation» des ter- 
ritoires. 

Convaincus que la sécurité et la 
prospérité d'Israël progresseront 
d'un même rythme pourvu que Je 

pays retrouve les vertus du com- 
promis, l’équipe an pouvoir à Jéru- 
salem rejette résolument le spectre 
d'une guerre perpétuelle. Elle veut 
doter l’Etat juii d'une véritable 
«sécurité politique» où la force de 
dissuasion, la vigueur de l’écono- 
mie et la cohésion nationale comp- 
tent M»rnnt que le contrôle du terri- 
toire. La reconnaissance mutuelle 
et l'accord signé lundi, conformes à 
ce pari optimiste, contribueront 
aussi à exorciser les vieilles peurs 
héritées de l’Holocauste, à inciter 
les Israéliens - et par contrecoup 
les Palestiniens - à renoncer peu à 
peu à leur «victimologie compara- 
tive». 

Fidèle à ses vieux réflexes, la 
droite israélienne tente de mobili- 
ser contre l’accord la majorité 
silencieuse, en réveillant sa peur. 
Mais ses exhortations n’ont pas eu, 
jusqu’à présent, l’écho espéré. Les 
arguments idéologiques - la 
défense du «Grand Israël» - et 
sécuritaires - le spectre d’un Etat 
palestinien aux mains d'anciens 
terroristes - ne semblent plus 
émouvoir une population qui sou- 
haite qn’on lui parle de la paix à 
laquelle elle aspire. Le Likoud sem- 
ble plus que jamais prisonnier 
d'une strategie purement négative, 
qui, au-delà du statu quo, n’offre 
ni perspective claire ni espérance 
durable. 


De nombreux 
problèmes concrète 

Leur accord conclu. Israéliens et 
Palestiniens ne vont pas s'aimer 
pour amant, et d’aitteius personne 
ne le leur demande. Pour Itzhak 
Rabin, Yasser Arafat reste «un 
ennemi tout à fait désagréable». Et 
les deux hommes se serreront sans 
doute la main sans plaisir. Mais 
l’acte même de négocier est un évé- 
nement considérable, qui modi- 
fiera, dans les deux camps, bien 


des réflexes et des comportements. 
Des verrous psychologiques saute- 
ront, des soupçons se dissiperont. 
Au Proche-Orient, comme ailleurs, 
la confiance ne se décrète pas, elle 
se mérite. 

Dans les mois et les années qui 
viennent, Israéliens et Palestiniens 
devront s’atteler à de nombreux 
problèmes concrets. Chaque diffi- 
culté surmontée peut consolider 
leur désir mutuel de pré ser ver l'ac- 
quis commun. Paradoxalement, 
l’occupation des territoires aura eu 
au moins un effet bénéfique inat- 
tendu, en permettant aux deux 
peuples de se mieux connaître. 

Par une amère ironie de l’His- 
toire, c'est l'affrontement avec 
Israël qui a. permis aux jeunes 
Palestiniens de reconquérir fière- 
ment l’identité nationale perdue ou 
émoussée chez leurs pères. Mais, 
en même temps, vingt-six ans de 
voisinage forcé avec l’Etat juif ont 
attisé leur goQt pour une société 
plus occidentale, moins pesante et 
moins conformiste que ta leur. Us 
ont ht ta presse ta plus frondeuse 
du Proche-Orient, malgré la cen- 
sure de l’occupant, et regardé les 
émissions de la télévision israé- 
lienne en hébreu, langue que beau- 
coup parlent. Ils rêvent d'un Etat 
palestinien exemplaire, démocrati- 
que et progressiste, qui serait la 
«lumière des Arabes». 

Fortement scolarisés, chaleureux, 
solidaires, les Palestiniens, comme 
tous les peuples, aspirent à ta paix. 
Depuis plusieurs années déjà, ils 
esquissent, par petites touches, les 
structures d’un Eut, administrant 
écoles, ateliers et hôpitaux. A l'évi- 
dence, ils auront besoin d’une 
assistance économique substan- 
tielle. Encore faut-il garder le sens 
des proportions. La communauté 
internationale a largement les 
moyens d'aider deux millions de 
Palestiniens à prendre en main leur 
destin. Tel est le véritable enjeu de 
la longue partie dont le premier 
acte se sera joué lundi dans le jar- 
din de la Maison Blanche. 

JEAN-PIERRE LANGELUER 


(1) Dernier bastion de la résistance 
juive à l’avance des légions ramaÎDes de 
Titus, Massada, sur ta mer Morte, ne 
tomba, en l’an 73 de notre ire, qn’aprts 
le suicide conectif des assiégés. 


ci/ 



SALON INIERNAnONAL DES PROFESSIONS DU TRANSPORT AERBN 

15-17 SEPTEMBRE 1993 

PALAIS DES CONGRES 
PORTE MAILLOT - PARIS 

LE SALON INTERNAnONAL 
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Ce que sera le transport aérien du Ale millénaire, 

L'avenir du transport et des Compagnies en Europe, 

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6 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 • 


LE PROCESSUS DE PAIX AU PROCHE-ORIENT 



Les Palestiniens divisés 


Réjouissances et vape d’attentats 
dans la bande de Gaza et en Cisjordanie 


JÉRUSALEM 


de notre correspondant 

«Si les choses tournent mal, a pré- 
venu, i plusieurs reprises, Itzhak 
Rabin, si les Palestiniens s'avèrent 
incapables de maintenir la sécurité, 
Tsahal [Farinée israélienne] pourra 
toujours reprendre le contrôle de la 
situation en quelques minutes. » 
Samedi 11 et dimanche 12 septem- 
bre, l’armée israélienne, toujours aux 
commandes dans tes territoires occu- 
pés, n’a pas réussi à prévenir quatre 
attentats et tentatives d’attentat, per- 
pétrés par des extrémistes palesti- 
niens. 

Au totaL^ en incluant les deux 
jeunes manif estants islamistes tués, 
samedi après-midi, à Ramallah; par 
des soldats qui affirment avoir 
essuyé des coups de feu, quatre 
Palestiniens et quatre Israéliens sont 
morts ces dernières trente-six 
heures en Israël et dans les terri- 
toires occupés. Tandis que les adver- 
saires armés de raccord de paix se 
mobilisent pour faire dérailler le 
processus de réconciliation en cours, 
tes forces de sécurité de FEtat juif, 
apparemment tendues et hésitantes 
sur la conduite à tenir, semblent 
subir sans broncher les graves incon- 
vénients d’une situation en 
constante et rapide mutation. 

«On ne sait plus quoi faire, confie 
un 'policier. Faut-il laisser les mani- 
festants en faveur de l'accord défiler 
avec leurs drapeaux? Et s'il y a des 
provocateurs parmi eux, que 
fait-on?» Dimanche matin, après 
une manifestation calme et discipli- 
née, à Jérusalem-Est, des ordres 
selon lesquels les forces de l’ordre 
devaient faire preuve a du maxi- 
mum de retenue» sont arrivés dans 


La bande de Gaza 

D'une superficie de 
350 kilomètres carrés, entou- 
rant et incluant la ville de 
Gaza,-!» -bande -de -Gaza est 
située le long du littoral médi- 
terranéen^ .entre le désert, 
égyptien du SinaT et la fron- 
tière sud d'Israél. Elle est 
considérée comme l'une des 
régions du monde è la plus 
forte densité démographique. 

En 1948, la bande de Gaza 
comptait 70 000 habitants, 
360 000 au mois de juin 
1967, au moment de son 
occupation par Israël. Elle en 
compte. aujourd’hui, 
780 000, dont 560 000 réfu- 
giés, parmi lesquels 308 000 
sont disséminés dans huit 
camps ; 5 000 colons juifs 
vivent dans l'enclave de 
Gouch-Katif. 

La population active de la 
bande de Gaza est de 50 000 
personnes, dont les deux 
tiers sont au chômage depuis 
le bouclage du territoire, le 
28 mars 1993. L'Etat juif 
contrôle 42 % des terres. 


les casernements. A Gaza, le com- 
mandant en chef; le colonel Yomtov 
Samia, a précisé, sur (es ondes de la 
radio militaire, que, compte tenu de 
«la réalité nouvelle qui s’instaure sur 
le terrain, il mm faudra changer cer- 
taines de nos méthodes de maintien 
de l'ordre». 

Un accord sans précédent et un 
peu surréaliste entre l'OLP et le 
mouvement de résistance islamique 
Hamas a été rendu public, 
dimanche. Aux termes de ce com- 
promis négocié «pour éviter les effu- 
sions de sang entre frères», les Pales- 
tiniens de Gaza devaient ainsi 
respecter, jusqu'à 15 heures, Tordre 
de grève lancé, pour lundi, par 
toutes les organisations opposées à 
l’accord de paix. A partir de 
16 heures, les manifestations de 
réjouissance populaire organisées par 
TOLP en faveur de l’accord pour- 
raient se dérouler dans le calme. 
Reste à savoir si les groupes armés 
qui écument le territoire obéiront 
aux injonctions de leurs chefs de file 
politiques. 

Un dimanche 
noir 

La journée dominicale a, en tout 
cas, été la plus sanglante depuis 
longtemps. A l’aube, une jeep mili- 
taire avec trois soldats à bord a été 
mitraillée dans le quartier de Zei- 
toun, à Gaza-vifle. L’un des soldats 
a eu le temps de vider un chargeur 
de M 16, avant de mourir, comme 
ses deux camarades. Les assaillants 
- des commandos du groupe Ezze- 
dine-al-Qassem - se réclamant de 
Hamas ont pu s’enfuir en emportant 
deux des fusils-mitrailleurs de leurs 
victimes. 




Un peu pins tard, dans .la même 
région, un commando-suicide, au 
volant d’une camionnette chargée de 
bouteilles de gaz et de bidons d’es- 
sence, a voulu se jeter contre un 
autocar blindé de l’administration 
pénitentiaire israélienne. La camion- 
nette a fait une embardée, et son 
chargement a explosé, à quelques 
mètres du véhicule officiel. Le 
chauffeur est mort, seuls deux sol- 
dats ont été légèrement blessés. 

Au même moment on presque, un 
peu plus au sud du territoire, à 
Rafah, c’est un jeune Palest ini e n de 
vingt-deux ans, recherché par l’ar- 
mée pour appartenance au groupe 
armé des Aigles rouges - lié au 
FPLP de Georges Habâche, - qui a 
trouvé la mort en manipulant Fen- 
gjn piégé qu’il préparait 

En fin d’après-midi, près d*Ash- 
dod, en Israël même, un Palestinien 
solitaire monte dans l’autobus 300 
qui relie Ashkdon à Tel-Aviv. Le 
véhicule est plein de passagers. 
Quelques minutes après s’être assis, 
rhomrne se lève, sort un couteau et 
poignarde le chauffeur dans 1e dos. 
Celui-ci aura le temps, ayant de 
mourir, d’arrêter son véhicule au 
bord d’un fossé et d’en ouvrir les 
pûtes. L’assaillant se retourne, avise 
deux jeunes soldats en uniforme, se 
jette sur eux et les blesse de son 
arme. Au fond de l’autobus, un 
sous-officier de réserve sort alors son 
pistolet et l'abat La police retrou- 
vera, pris du corps, un sac conte- 
nant des grenades et plusieurs engins 
piégés.. 

Enfin, près d’Hébron, en Cisjor- 
danie occupée, c’est un autre autocar 
transportant des colons israéliens 
qui esanera, vers 18 h 30, des tirs 
d’armes à feu. Le chauffeur sera 



La Cisjordanie 

D’une superficie de 
6 878 kilomètres carrés, ta 
Cisjordanie, située entre le 
Jourdain et la.fffigne verte», .a,, 
été conquise au mois de juin 
4967 par Israël, .qui . lui restitua ■ 
son «titre» bibÜque de Judée- 
Samaria. 

Sa population est passée de 
600 000 habitants en 1967 è 
980 000 en 1993, dont 
460 000 réfugiés, parmi les- 
quels 121 000 sont dissémi- 
nés dans dix-neuf camps, 
selon des chiffres fournis par 
l’Agence des Nations unies 
pour l'aide aux réfugiés de 
Palestine fUNRWA). A cette 
population palestinienne s’ajou- 
tent quelque 1 20 000 colons 
juifs, la population juive de 
Jérusalem-Est non comprise. 

La Cisjordanie compte une 
population active de 80 000 
personnes, dont la moitié sont 
au chômage depuis ie bouclage 
des territoires occupés par les 
autorités israéliennes, le 
30 mars 1993. L’Etat juif 
contrôle 65 % des terres, 
Jérusalem-Est non indus, ainsi 
que la totalité despoints d’eau. 


Les Douze fourniront une aide financière 

massive aux Palestiniens 


BRUXELLES 

(Communautés européennes! 

de notre correspondant 

La Communauté est décidée & 
aider massivement les Palestiniens à 
installer leur autorité dan* la région 
'de Jéricho et rian« la bande de 
Gaza. Les ministres des affaires 
étrangères des Douze, réunis i 
Alden-Biezen (Belgique), samedi 1 1 
et dimanche 12 septembre, ont 
approuvé à l’unanimité les orienta- 
tions que leur proposait la Commis- 
sion européenne : d’abord une aide 
immédiate, de Tordre de 35 millioas 
d’éens (230 millions de francs) afin 
de permettre i TOLP de mettre en 
place les services administratifs 
minimaux et d’être en mesure de 
répondre aux besoins les plus 
urgents de la population ; & moyen 
terme, une aide de 500 millions 
tfécus (3,32 milliards de francs) sur 
cinq ans afin de contribuer au 
redressement économique et à 
l'équipement des territoires occupés. 

Willy Claes, ministre belge des 
affaires étrangères, qui préside les 
travaux des Douze, a annoncé que 
ceux-ci avaient décidé d’inviter 
M. Arafat à Bruxelles, une invitation 
que lui-même et Jacques Delors 
devaient remettre, hindi à Washing- 
ton, pu chef de l’OLP puisqu’ils 
devaient y représenter la Commu- 


nauté à la cérémonie de signature de 
Paccord israélo-palestinien. «L'objec- 
tif de cette rencontre sera d'avoir un 
dialogue politique, de voir dans 
quelle mesure la Communauté peut 
aider à renforcer le processus de 
paix, en accord bien sûr avec les 
coprésidents américains et russes de 
la conférence. Nos entretiens porte- 
ront aussi sur l'aspect économique. 
Cest maintenant le plus important 
pour M. Arafat : il faut en effet mon- 
trer à la population que quelque 
chose de fondamental est en train de 
changer», a déclaré M. Claes. 

La Communauté, par ailleurs, est 
désireuse de renforcer ses liens avec 
Israël, notamment en étendant le 
champ d’application de l’accord de 
coopération conclu en 1975. EQe va 
jouer de son influence pour inviter 
les Etats arabes à lever l’embargo 



Syrie, 

Jordanie, au Liban, pourra être 
accrue lorsque ces pays auront, & 
leur tour, coodu des accords de paix 
avec IsraëL 

M. Delors a souligné le souci de 
la CEE d’agir avec efficacité. Echau- 
dée par l’expérience de l’aide à la 
Russie, elle se méfie, a-t-il expliqué, 
des effets d’annonce : des contribu- 
tions financières portant sur des mil- 
liards de dollars sont promises à 


l’occasion de conf&ences internatio- 
nales très médiatisées, mais ensuite 
rien ou presque ne se passe sur le 
terrain. Jacques Delors a rappelé 
que la Communauté est déjà, et de 
très loin, ie principal bailleur de 
fonds de la région : 1 milliard cFécos 
en faveur des réfugiés palestiniens 
au cours des dernières années, 1 mil- 
liard d’écus (1/3 de dons, 2/3 de 
prêts) pour favoriser le développe- 
ment des partenaires méditerranéens 
de la Communauté et 100 miltinns 
d’écus cette année pour l’équipe- 
ment des territoires occupés, aux- 
quels vont s’ajouter les aides déci- 
dées ce week-end. 

Des délégations d’experts palesti- 
niens et israéliens devraient se ren- 
dre bientôt à Bruxelles afin de dres- 
ser un inventaire des besoins. Pour 
le moyen terme, les Douze ont 
approuvé l’idée de la Commission 
de promouvoir la création d’agences 
israélo-palestiniennes pour gérer en 
commun les problèmes que soulè- 
vent F approvisionnement en eau, en 
énergie, les transports et les commu- 
nications. Une telle coopération 
devrait aider à consolider le proces- 
sus de paix. «La Communauté veut 
s’impliquer pleinement dans cette 
affaire», a souligné M. Delors, 


Corée da Ssd : le dtaofi^r de la «yati» 

M. Mitterrand était attendu le mardi 14 septembre 
à Séoul où le président Kim Young-sam est engagé 
dans un vaste programme de Me contre k corruption 


r 


.HltmurfS 


légèrement blessé. On ignore l’ùten- > 
tiré des attaquants. 

Cette succession d’art emats a évi- ! 
demment plongé Israël dans la ; 
consternation sans surprendre véri- ; 
tablement personne. Le chef de b ‘ 
police; Rafi Pried, a mis en pl ace un ] 
dispositif de sécurité «considérable- ] 
ment renforcé» à Gaza, à Jérusalem 
et le long de l’ancienne «ligne 
verte» qui séparait jadis Israël des 
territoires occupés de Cisjordanie. 0 
a ajouté que le bouclage des terri-, j 
tares occupés, décidé il y a près de ; 
quatre mois, allait être, lui aussi, 
renforcé. 

Les réactions à cette vague d’at- 
tentats ne sont guère surprenantes. 
Pour Tsahi Hanegbî. membre de 
Faite extrémiste du Likoud, «Rabin 
devrait immédiatement annuler les 
cérémonies prévues aux Etats-Unis. 
Car ce sont les mêmes mains qui 
tuent des Juifs aujourd’hui, qui signe- 
ront demain le soi-disant accord de 
paix.» Rehavara Zeevi, chef de file 
du parti d’extrême droite Moledet, 
s’est exclamé : « Voilà la réponse des 
Arabes aux gestes de bonne volonté 
de ce gouvernement!» 

Du côté de la majorité, Mosbé 
Shahal, ministre de b police et pré- 
sentement chef du gouvernement 
par intérim, a déclaré que e ces inci- 
dents sanglants confirment, s'il en 
état besoin, qu'il nous faut conforter 
rapidement les partisans de la paix 
contre les extrémistes». Le ministre 
de ta santé, Halm Raraon, un 
proche de M. Rabin, s’est dit certain 
que «l'OLP va coopérer avec nous j 
pour combattre ceux qui s'opposent à 
la paix. Tous ces extrémistes finiront 
bientôt dans les poubelles de l’His- 
toire ». 

P. C. 


SÉOUL 



dis nom s envoyé spécial 

Dans un assaut frontal contre le 
«mal coréen», 1e président Kim 
Yorag-sam entend mettre fin à une 
corruption endémique, favorisée 
par des décennies de collusion entre 
de hautes sphères de b politique, 
de b bureaucratie et de Tannée, 
encouragée par tes régimes muselés. 
Quelques semaines après son arri- 
vée «x pouvoir, en février, tes têtes 
ont commencé à tomber : trois 
mille fonctionnaires; politiciens et 
officiers ont été arrêtés ou démis de 
leurs fonction. Depuis te début du 
mois, b commission éthique 
épluche les avoirs d’un millier de 
fonctionnaires, dans 1e cadre de 
l'application de b loi sur l'éthique 
de ta fonction publique, adoptée en 
juin. 

Dans b Corée «vertueuse» de 
Kim Young-ssm, b richesse et les 
privilèges sont devenus des péchés 
sociaux tandis que l'austérité et tes 
valeurs traditionnelles sont à Tordre 
du jour. La pression 
est forte: les terrains 
désertés, tes fiais de 
réduits de 90 %. et Je bol de 
nouilles a remplacé la viande 
comme ordinaire des bureaucrates. 
Une austérité invoquée par le 
ministère de b culture et de Tin- 
formation pour interdire- te concert 
de Michael Jackson en tournée de 
Moscou à Pékin. 

On a pu penser que M. Kim, 
ancien opposant à b carrière lou- 
voyante, cherchait seulement à 
rehausser son image. En décidant le 
12 août de lever l’anonymat des 
comptes bancaires, 1e président sud- 
coréen a donné une substance à ce 
qui pouvait passer pour du popu- 
lisme bon teint. Politiciens, fonc- 
tionnaires et hommes d'affaires qui 
ont amassé des fortunes en pots-de- 
vin ou en spéculant ont jusqu’au 12 
octobre ponr déclarer les comptes 
ouverts sous un nom d'emprunt - 
en risquant des poursuites - ou 
abandonner leurs avoirs; 

Une épuration qui n’est pas 
dénuée de visées politiques : parmi 
les « victimes ». figureront. vraisem- 
blablement lès adversaires de 
M. Kim au sein du. parti gouverne^ 
mental' ëK' particulier' la " «mafia de 
Taegu», berceau du pouvoir. La 
levé de l’anonymat bancaire est 
néanmoins une décision courageuse, 
ajournée pendant des années par 
ses prédécesseurs, qui devrait favo- 
riser une réforme du fonctionne- 
ment du système politique et assai- 
nir la vie publique. Les deux 
prédécesseurs de M. Kim restent 
jusqu’à présent épargnés par la 
campagne anti-corruption : une 
enquête sur Tâchât en 1991 de 
chasseurs américains F-I6 vient, 
par exemple, de conclure que b 
décision du prérident Roh était jus- 
tifiée. 

Ces pilules de vertu sont amères 
pour Tâite dirigeante. Elles ne sus- 
citent cependant pas de réactions 
ouvertes. Le zèle purificateur de 
M. Kim ravit les petites gens, qui 
pensent que 1e pouvoir les «venge» 
des puissants, et une classe 
moyenne irritée de l’ostentation de 
nouveaux riches : il lui vaut une 


Homme à qui beaucoup de 
Coréens ne pardonnaient pas 
d'avoir été politiquement 
« malhonnête », en trahissant l'op- 
position pour rejoindre le parti au 
pouvoir en 1990. M. Kim a bénéfi- 
cié d’un effet de surprise positif. 
Mais b pu rifi cation a des limites : 
sera-t-il aussi habite à construire 
qu’à détruire Tordre ancien? 

Des critiques commencent à 
poindre. Sur le fond, le président 
parait ader de Pavant sans toujours 
savoir très bien où il va : «La 
Corée est dirigée par le vent, non 
par la hi », nous dit te directeur 
d'un grand quotidien. On peut met- 
tre à b déchar ge de M. Kim qu’il 
n’a pas d’antre moyen que d’agir 
par coups brutaux - finalement 
dans la mentalité locale - pour 
trancher des questions qui auraient 
dû Fêtrc deptns longtemps. 


An gré 
du vent . 


Cest 1e cas de b levée de Fano- 
cymar bancaire. Mais cette mesure 
risque d’avoir un effet économique 
dévastateur : elle assèche brutale- 
ment un marché financier para&ète 
(estimé à 25 milliards de dotbn) 

? ui alimente l’économie noire - 
valuée de 40 milliards à 60 mil- 
liards de dollars pour un PNB de 
294 milliards, - frappent de {ricin 



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□ ÉGYPTE : deux policiers tués 
dans BU attentat - Deux policiers 
ont été tués par balles, samedi 1 1 
septembre, dans un attentat com- 
mis, eu Haute-Egypte, par quatre 
intégristes présumés dans la ville 
de Daïrout, province d’Assiout 
(fief de l’intégrisme égyptien). Les 
auteurs de l’attentat sont parvenus 
à prendre b fuite. Ces décès por- 
tent à cinquante-deux le nombre 
des policiers tués depuis le prin- 
temps 1992. - (AFP.) 

a IRAK-ONU : pus d’accord en 
vue. - Les représentants irakiens et 
les délégués de l’ONU ont achevé, 
samedi 1 1 septembre, une semaine 

de pourparlers sur 1e désarmement 
de l’Irak sans déboucher sur un 
accord permettant à Bagdad de 
reprendre ses exportations de 
pétrole (sous embargo depuis b 
guerre du Golfe). Les Nations 

unies veulent s’assurer qu’à long 

terme Bagdad ne reprendra pas ses 
programmes d’armements de des- 
truction massive [le Monde daté 
12-13 septembre). Elles estiment 
n’avoir pas obtenu, à l’heure 
actuelle, cette garantie. - (Reuter.) 


DANS NOTRE PROCHAIN NUMERO 



fouet les petits entrepreneurs (un 
quart de leur refinancement venait 
du marché financier parallèle). Une - 
nouvelle vague de faillites de PME • 
s’annonce. Compte tenu de l'ar- 
chaïsme du système bancaire. Tas- . 
sèchement de ce marché parallèle _ 
peut provoquer une crise de liqui- 
dités. 

A un moment où 1e gouverne- 
ment appelle les investissements, 
cette mesure va accentuer un repli 
déjà sensible (- 10 % au cours du ' ‘ 
premier trimestre) : tes industriels ' 
délocalisent leur production afin de 
réduire les coûts de main-d’œuvre 
et «boudent.».te territoire national 
L’économie coréenne, qtn a perdu 
sa- compétitivité en raison des 
hausse de salaires consécutives à la 
démocratisation de la fin des 
années 1980, opère une reconver- 
sion laborieuse vers des productions * 
à plus forte valeur ajoutée. Bien 
que la revalorisation du yen 
«dope» les exportations, Tatonie . 
dn premier semestre a conduit à ■ 
réviser en baisse tes perspectives de ; 
croissance pour 1993 (de 6.6 % à 
4,7 %). Or, en dessous de 6%, des 
risques sérieux de chômage se pro- 
filent. Les conflits sociaux ont été 
ns modérés qu’auparavant, mais 
faiblesse de la consommation et 
b stagnation des investissements 
productifs hypothèquent la reprise. 
Une morosité qui entame b 
confiance dans la politique d'un 
gouvernement «vertueux», mais 
dont l'efficacité reste encore à 
démontrer. 

PHILIPPE PONS 


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énorme popularité (70 %) qui le 
rend, pour l'instant, inattaquable: 

pas Tannée, 
force Doliti- 


id, pour l'instant, mattaqua 
La présidence a mis au pas Tara 
longtemps b 




que du pays. Le limogeage de 
gradés, l'arrestation d'anciens chefs 
des services secrets et un grand net- 
ige au ministère de la défense, 
tes deux tiers du personnel ont 
été remplacés, assurent à M. Kim 
une certaine tranquillité. 




□ JAPON : M. Major devrait évo- 
quer à Tokyo te cas des anciens 
prisonniers de guerre britanniques. - 
Le premier ministre britannique, 
John Major, évoquera, lors de sa 
prochaine visite officielle à Tokyo, 
le cas des anciens prisonniers de 
guerre britanniques capturés par les 
Japonais pendant la seconde guerre 
mondiale, contraints à trav aill er 
dans des camps dans des conditions 
épouvantables, et qui demandent 
aujourd’hui des dédommag emen ts, 
écrit dimanche 12 septembre le 
Sunday Times. Selon 1e journal 
dominical, M. Major, qui se rendra 
au Japon du 18 au 21 septembre; 
discutera de cette affaire avec le 
premier ministre japonais Morihiro 
Hosokawa. - (AFP.) 


DANS NOTRE PROCHAIN NUMERO 



SCIENCES ET MÉDECINE 


- 




INDE 

Hait personnes 
ont été tuées 
dans un attentat 
à New-Delhi 

Une voiture piégée a explosé 
samedi 11 septem b re en plein cen- 
tre de New-Delhi, devant le siège 
des jeunesses du Parti du Congrès 
au pouvoir, faisant huit morts et 
trente-six blessés, selon la police, 
qui a attribué l’attentat à des sépa- 
ratistes sikhs. Pour la police, la 
bombe visait le président de Forgp- 
nisation de jeunesse du Parti dû 
Congrès, Maninder Singh Bitta, on 
proche du premier ministre Nara- 
rimha Rao, qui quittait les locaux 
au moment ou Fexpkxion s'est pro- 
duite: M. Bitta n'a eu que des bles- 
sures légères et a été mis en obser- 
vation dans un hopitaL 

Le chef de b police de New- 
Delhi, Mukund KaushaL a accusé 
les séparatistes sikhs, qui luttent 
pour un Etat indépendant au Pend- 
jab. Cest l’attentat 1e plus meurtrier v 
dans b capitale depuis une explo- . ’ ' - t> , 
sion qui avait fait dix morts a la '-. ^ 
gare de Delhi en 1990 et qui avah . ;-fc 
aussi été attribuée aux terroristes /. / ■'< 
sikhs. M. Bitta, qui est lui-même un -, 
sikh originaire du Pendjab, a déjà s "" 
survécu à deux attentats, mais a 
perdu une jambe dans l’explosion -=. 4 _ 
d’une voiture piégée Tan dernier aû _ . 

Pendjab. Deux personnes ont (Tau- ■; ■ 

Ire part été tuées et deux autres . i. 
blessées par l'explosion d'une * 


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Le Monde • Mardi 1 4 septembre 1 993 7 


& Mitterrand était attendu /<■ nM; , , 

À Séoul où le président Kim Yot * 
dins m vaste programme de lutte 


SÉOUL 


Yonne * 

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U président Kim 
Yqu^hmi «tend mettre fin â uœ 
oormjSKW cndéfflkjut, favorisée 
déx ddemtnta de cwrâofl entre 
de tttirtes sphères de te politique, 
«te bumvcraln « de l'armée. 
JJWWfigée par ta tdgiraes musclés. 
Qwtaw» semaines ftprés son arri- 
vée ms pouvoir, «a ftvrfer, ta tfaes 
tal wntMnoé à tomber : trois 
fonctionnaires, politidcas et 
w»m ont été anta ou démis de 
eut» fonction. Depuis le début du 
•wi. la commission éthique 
Jpluchc ta avoirs d'un minier de 
onctirninairo^ dans te cadre de 
application do la ta sur réthiquç 
te a fonction publique, adoptée en 
uin. 

Dans ta Corée *«rra*Bwv de 
Cim Yoong-sam, h richesse et les 
xiyilégs «ont devenus des péchés 
ocaux tandis que l'austérité et Ses 
«tari traditionnelle* sont à roidre 
ht jour. La pression psychologique 
jf tarte ; ta terrant» de pair sont 
tatetés, ta tait de représentation 
éduits tte 90%. et le bol de 
lOuitios a remplacé U viande 
onune o r d waire des bureaucrates. 
Jne austérité invoquée par le 
riftktàro de te culture et de l’in- 
jrmafk» pour interdire 1e concert 
t Michael Jackson en tournée de 
«Oteflu A Pékin. 

On a pu penser que M, Kim, 
Mteu opposant A ta carrière lou- 
oyanta, cherchait seulement à 
ÿaasser km image. En décidant le 
2 «oit de lever l'anonymat des 
MtpteS bancaires, le président sud- 
sréen a donné m»c substance A ce 
ui pouvait passer pour du papu- 
sme bon teint. Politiciens, ranç- 
onnâmes ci hommes d'afliures qui 
nt amassé <ta fortunes en pots-dc- 
in ou en spéculai» ont jusqu'au 12 
tfabre pour déclarer les comptes 
rats sous un nom d'emprunt - 
t risquant des poursuites - ou 
«adonner taire avoirs. 

Une épuration qui n'est pas 
butée de visées politiques ; parmi 
s «vtetimeM.fiiurcroot .vraBcm- 
abtariien! res . adversaires de 
. Kim su sein .dv parti awvcmc- 
ewertM odrtiçuM u * mafia de 
Ufs«, berceau du pouvoir. La 
*« de l’anonymat bancaire est 
inmâta une «datai courageuse, 
N niée peu da ni. des années par 
i p rfdwtewu re. qui devrait favo- 
ter tu» réforme du fooctioflne- 
mt du *y*èn» politique et asai- 
r te vrt publique. Les deux 
é dé c æeu rs de M. Kim restent 
■qu'A présent épargnés par la 
sspègne a nli «corruption : une 
quête sur l'achat en 1991 de 
meure américains F- 16 vient, 
r exempte, de conclure que la 
rtaoo ite pritetdew Roh était jus- 

de. 

Ses ottuta de vertu sont amènes 
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t du pays. Le limogeage de hauts : 
M, retfWttiM <Tuockoi chefs ; 
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tge en mi n istère de 1a défense. ■ 
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EUROPE 

Intensification des bombardements en Croatie 

Les faubourgs de Zagreb ont été touchés 


par un missile serbe 


ESPAGNE 


Manifestation imposante an Pays basque 
pour protester contre les violences de FETA 




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du FenL, 


Wlinitpvn wttftttq» 
fiëtm ter mmfarttv brHinmquc. 

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«i brtfttfttaat eaptuta par les 
mu pa fldta l te wcnnde guem 
idÎÉte. contraints A travailler 
i dm camps dans des conditions 
ivftfttabta. e* qui demandent 
dre dédommag^nents. 
; dimanche 12 «ptembre le 
fta fi**** Selon te journal 

teteal, M- Major, qui se rendra 
•008 ta t> au J t septembre, 
««a de cette affaire avec le 
tar Atetetre tepoftan Monhmi 

dmwa. -» fÀfr.J 



pences et médecine 


C CSl le Cîis de la IkvL i 
nymat bancaire. Mais 
nsque d'avoir un 
dévastateur : elle 

ment un marché finSîS 
(estimé à 25 

qui alimente l’économï 5 

® va i u ^ d «- « métaikiS 

io^ dS Jc ! ar * ^ur un PNB 
-94 milliards. - trappm it»| 

les rv-nti 


La quasi-totalité de la ligne de 

front serbo-croate s'est rallumée, 
samedi 1 1 et dimanche 12 septem- 
bre, en Croatie, où un faubourg de 
Zagreb a été atteint' par un missile 
serbe, tandis qu’une vingtaine de 
localités croates paient touchées 
par des tirs d'artillerie. Les com- 
bats ont débuté jeudi, lorsque les 
forces croates ont lancé une offen- 
sive autour de la ville de Gospic, 
tans le sud de la Croatie, afin de 
s’emparer de trois villages tenus 
par les Serbes. Loc ali sée au départ, 
la riposte serbe s'est étendue les 
jours suivants, atteignant, outre les 
environs de la capitale, des villes 
comme Samoboc, éloignées du 
Pont. 

Dimanche, les rebelles serbes de 
Krajina (région de Croatie 
contrôlée par les Serbes) ont 
menacé d’utiliser de nouvelles 
armes lors d’actions massives de 
représailles contre des objectifs 
militaires croates, si l’armée croate 
ne se retirait pas des trois villages 
qu’elle occupe depuis jeudi dernier 
tans les environs de Gospic. A 
mo ins que les Croates ne se reti- 
rent, les Serbes t utiliseront des 
armes et des systèmes Jamais 


encore employés dans la guerre 

KrùjinorCroalie », a déclaré le com- 
mandement militaire des rebelles 
serbes dans un communiqué dif- 
fusé par Tagence Tanjug de Bel- 
grade. Les Serbes n’ont toutefois 
pas précisé le type d'armes qu’ils 
utiliseraient. Les Serbes ont déjji 
utilisé des missiles sol-sol munis 
d’une charge de 600 kilogrammes 
contre des cibles en Croatie, y 
compris les faubourgs de Zagreb, 
atteints par un Frog 7, selon la 
Force de protection de l’ONU 
(FORPRONTJ). La ville de Karlo- 
vac, i une cinquantaine de kilomè- 
tres au sud de Zagreb, a été parti- 
culièrement visée par l’artillerie 
serbe : onze personnes y ont été 
tuées et vingt-six blessées, selon 
l’agence croate Hina. 

Le président croate Franjo Tudj- 
man a ordonné dimanche soir à ses 
troupes d’observer un cessez-le-feu 
dans les vingt-quatre heures et leur 
a demandé de ne pas répondre aux 
provocations des Serbes dans le 
secteur de Gospic. Un porte-parole 
militaire croate, Drago Krpina, a 
annoncé que les forces croates 
étaient prêtes à signer .un accord de 
cessez-le-feu général avec les Serbes 


- qui ont ravi près d'un tiers de la 
Croatie lots de la guerre d'indépen- 
dance de 1991 - mais qu’elles 
n’abandonneraient pas les trois vil- 
lages occupés tant que les forces de 
rôNU n'auraient pas désarmé les 
Serbes, comme convenu en 1992. 

Un ordre de cessez-Ie-fea 
lancé par Franjo Tndjman 

M. Tudjman a demandé A 
M. Thorvald Stoltenberg, l’un des 
deux médiateurs internationaux, 
actuellement à Zagreb, d’intervenir 
en faveur de la conclusion d’un 
cessez-le-feu, dont Zagreb fait 
dépendre son accord pour un 
renouvellement du mandat de la 
FORPRONU, qui expire fin sep- 
tembre. M_ Tudjman a alterné ces 
derniers jours les mises en garde et 
les appels à la coopération aux 
Serbes de Krajina. Les * rebelles a 
devront, a-t-il dit samedi, 
« reconnaître le pouvoir croate » et 
ils jonirant alors de «tous les droits 
civiques». 

Dans le cas contraire, ils 
« connaîtront le sort de ceux qui. 
ces Jours-ci, ont été défaits dans la 
région de Gospic». Les Serbes de 


Krajina ont jusqu’à présent rejeté 
toutes les exigences croates. Cedric 
Thomberry. responsable des 
affaires civiles de la FORPRONU, 
a, quant à lui, estimé que les com- 
bats en Croatie « étaient 
extrêmement sérieux», les plus 
graves depuis la guerre d’indépen- 
dance de la Croatie en 1991. 
« C’est extrêmement sérieux et 
menaçant („) Nous n’avions pas vu 
ce niveau de tension et d’activité ou 
cette quantité d’armes lourdes (...) 
depuis la guerre de 1991-1992». 
a-ï-il déclaré. - (AFP. Reuter.) 

□ Poursuite des affrontements 
entre Croates et Musulmans. — Des 
tirs d’artillerie des forces croates 
(HVO) contre la partie musulmane 
de Mostar ont fait huit morts et 
dix-sept blessés, samedi 1 1 septem- 
bre, selon Radio-Sarajevo. Le HVO 
a également lancé des attaques à 
Gomji-Vakuf, en Bosnie centrale, 
lesquelles, toujours selon la radio, 
ont été repoussées. Celle-ci a égale- 
ment fait état de tirs sporadiques 
de l’artillerie serbe contre des sec- 
teurs situés au nord de Sarajevo, 
ainsi que contre les villes de 
Magiaj. Olovo et Zvornik. - (AFP.) 




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délocalisent leur production é: 
réduire les coins Je maiinfr 
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L’économie coréenne, qui je 
sa compétitivité en raies 
hausse de salures ionsècinr; 
démocratisation Je liés 
années 1 9$0. opère unesn- 
sion laborieux' vers Jespebc 
à plus forte valeur ajouàb 
que la revalorisation 
«dope» les evponationsfe 
du premier semestre j est 
réviser en bai>»e les percpïB 
croissance pour 1^3 (de w 1 - 
4,7%). Or. en Jeywus ifc ri; 
risques sérieux de diômaat; 
filent. Les conflits socomtf 
plus modcre> qu’auftwav*- 
u faiblesse do i.i cons 8 naff ; 
la stagnation Jev untaisc 
productifs hvpothèiiuenlLS- 
Une moroMtc qm f” 1 */ 
confiance d.ms b politiq® 
gouvernement ivrMtvi». ■- 
dont l’efficacité reste»* 
démontrer 

PHILIPS# 


Les Douze appeUent les trois parties 
bosniaques à reprendre les négociatioi 


Le médiateur international, 
David Qwen, a estimé, samedi 
11 septembre, que les négociations 
de paix sur la Bosnie-Herzégovine 
pourraient reprendre dans dix 
jours i Genève, et il n’a pas exclu 
qu’un accord puisse être trouvé 
d’ici & la fin septembre. Selon un 
diplomate, qui rapportait les pro- 
pos tenus pat Lord Owea devant 
là ministres des affaires étrangères 
des Douze réunis au. château d’AI- 
den-Biesen, en Bdgique, ela ren- 
contre Cliniorhf ietbegovic [la 
semaine deniïèreT^ ff été d'une 
grande importance, laüibegovic sait 
qu’il est ^désorptaiS" Inutile de 
demander>’pius». 

Lord Owen s’est cependant 
refusé à faire publiquement un 
quelconque pronostic sur un calen- 
drier. 0 a affirmé que » les Douze 
sont maintenant prêts à administrer 
Mostar», comme le suggère l’une 
des propositions du plan de paix 
en discussion A Genève, à laquelle 
les Croates ont cependant jusqu’à 
présent refusé de souscrire. Les 
ministres européens ne se sont 
d’ailleurs pas prononcés publique- 
ment sur cette requête de Lord 
Owen. 

Les ministres ont exhorté toutes 
les parties à retourner à la table 
des négociations. Le président bos- 


niaque devrait rencontrer, dés 
mardi prochain à Genève, son 
homologue croate Franjo Tudjman 
pour préparer la reprise des pour- 
pari ers. 

Ua possible allègement 
des sanctions 

La possibilité d’alléger les sanc- 
tions qui frappent les Serbes a éga- 
lement été abordée, notamment à 
la demande de la France, mais elle 
a été écartée par des pays comme 
l'Allemagne, qui refuse' d’autre part 
d'en instaurer contre les Croates, 
eux aussi accusés dé violations des 
droits de l'homme. 

D’autre part, à Bruxelles, où il 
intervenait devant l’Institut inter- 
national d’études stratégiques, le 
secrétaire américain à la défense. 
Les Aspin. a confirmé, dimanche, 
que les Occidentaux envisageaient 
renvoi d’une force de maintien de 
la paix d’environ 50 000 hommes 
en Bosnie dès lors qu’un accord 
aurait été conclu. Il a cependant 
souligné qu’une forte contribution 
américaine ne serait probablement 
pas approuvée par le Congrès si les 
alliés des Etats-Unis ne partici- 
paient pas au moins à hauteur de 
50%.- (AFP, Reuter.) 


En dépit de rintervention de M, Karadzic 

Les soldats rebelles serbes 

occupent toujours Banja-Luka 


BELGRADE 


de notre correspondante 

Le bataillon des forces serbes de 
Bosnie qui s’était mutiné, vendredi 
dernier, pour obtenir une meilleure 
solde et l’arrestation des «profiteurs 
de pierre» bloquait toujours avec ses 
chars, dimanche 12 septembre, le 
centre de Banja-Luka, principale ville 
sous contrôle serbe du nord-ouest de 
ta Bosnie. Cette révolte a viré au 
mini-putsch militaire lorsque- les 
rebelles ont pris le commandement 
du corps d’armée de Bosnie occiden- 
tale et désavoué le chef militaire de 


la région, le général Mourir Talic. «Il 
n’est pas question de nous mirer tant 
que nos revendications ne seront pas 
satisfaites », ont fait savoir Ira mutins 
au responsable politique des serbes 
bosniaques, Radovan Karadzic, qui 
leur avait demandé à plusieurs 
reprises de retourner sur le front. 
Tout en reconnaissant le bien-fondé 
des revendications sociales des sol- 
dais rebelles, M. Karadzic a estimé 
que; «si les troubles à Banja-Luka se 
poursuivaient, tout ce qui a été obtenu 
sur le champ de baume et à la table 
des négociations risquerait d’être 
remis en question».. 

F. H. 


do notre correspondant 

Une manifestation sans précé- 
dent s’est déroulée, samedi 1 1 sep- 
tembre à San-Sebastian, contre 
TETA et la violence et afin d’exiger 
la libération d'un industriel, Julio 
Iglesias Zamora, enlevé depuis le 
5 juillet par un commando de l'or- 
ganisauon indépendantiste 
(le Monde du 8 septembre). 
Soixante-dix raille à quatre-vingt 
mille personnes, selon la police, 
ont défilé derrière une énorme 
banderole «Julio Askatu» («Julio 
Liberté») en portant un petit mzud 
bleu en forme de A, du «A» de 
Askatu, le nouveau symbole des 
pacifistes au Pays basque. 

Cest en effet la première fois 
dans l'histoire mouvementée de 
cette région qu’un mouvement de 
réprobation contre les exactions et 
les crimes de l’ETA prend une telle 
ampleur, d'autant qu'il trouve son 
origine dans la société civile. Le 
raz-dt-matée protestataire a en 


effet démarré au sein de l’entre- 
prise où travaille M. Iglesias - la 
société Ikusi qui emploie trois etm 
quarante personnes - et s’est 
étendu non seulement à San-Sebas- 
tian mais i toute la province de 
Guipuzcoa, pourtant un fief natio- 
naliste, et à toute la région, voire 
au-delà de ses frontières. Comme 
l’a dit le secrétaire général des 
socialistes basques, Ramon Jaure- 
gui, « je crois que l'on va être en 
mesure de dire qu’il a eu un 
» avant» et un » après» dans la 
haie sociale contre l'ETA », 

Afin de relever le défi, Henri 
Batasuna, le bras politique de 
l’ETA, a décidé d’organiser une 
contre-manifestation, samedi pro- 
chain 18 septembre. Nul doute q le 
les nationalistes radicaux, bien que 
de plus en plus isolés, rassemble- 
ront également beaucoup de 
monde, nerri Batasuna a recueilli 
14,49 % des suffrages au Pays bas- 

3 ue lors des élections législatives 
u 6 juin. 

M. B.-R. 


ALLEMAGNE 


Les sociaux-démocrates 
gardent la mairie de Munich 




□ Création d’un collège universitaire 
fiançais A Sarajevo. - Un collège uni- 
versitaire français de l’université de 
Sarajevo a été inauguré, samedi 
1 1 septembre, dans la capitale bos- 
niaque, afin de « manifester l’engage- 
ment de la France» auprès de la 
Bosnie-Herzégovine. Une convention 
sur la création de ce collège a été 
signée par Michèle Gendreau-Massa- 
loux, chancelier des universités de 
Paris, et par le vice-recteur de l’unî- 
versité de Saruevo, Haruk Sdrakovic. 
Le ministre délégué fiançais à rensei- 
gnement supérieur et à la rec her c h e; 
François Fillon, s'était rendu pour 
l'occasion à Sanueva - (AFP.) 


□ Visite du président Izetbegovic eu 
Iran. - Le président bosniaque, Afija 
Izetbegovic, arrivé dimanche 12 sep- 
tembre à Téhéran, a exhorté Ira pays 
islamiques & soutenir plus activement 
les Musulmans de Bosnie. Selon 
l'agence iranienne IRNA, le président 
bosniaque a souligné que les Musul- 
mans de Bosnie «n’abandonneraient 
pas leurs demandes fondamentales». 
Le président Hachemi Rafsandjani a, 
quant à lui, qualifié la situation des 
Musulmans de Bosnie de «problème 
le plus grave du monde musulman». 
- (Reuter.) 


de notre correspondant 

Le Parti social-démocrate (SPD) 
a conservé, dimanche 12 septem- 
bre, la mairie de Munich face à 
Peter Gauweiler, tête de file de 
l’aile droite populiste de l’Union 
chrétienne-sociale (CSU) de 
Bavière. Avec 50,7 % des voix, le 
candidat SPD. Christian Ude, l’a 
emporté dès le premier tour. A 
quelques mois des élections régio- 
nales dans ce Land, où la CSU 
bavaroise, menacée par l'extrême 
droite, risque de perdre sa majorité 
absolue, il s’agissait d’un vote indi- 
catif. 

A une exception près, en 1978, 
la capitale de la très conservatrice 
Bavière a toujours élujdes maires 
sociaux-démocrates. Mais cette fois 
.la faible notoriété de son candidat 
ne lui facilitait pas la tâche. Le 
maire sortant, M. Georg Krona Wit- 
ter, ne s'était pas représenté pour 
raisons personnelles. Personnage 
contesté, M. Gauweiler, ministre 
de l'environnement du gouverne- 
ment régional, était nettement plus 
connu que son adversaire. 

La campagne électorale a été peu 
reluisante. M. Gauweiler, qui 
s’était fait connaître dans les 
années 80 comme partisan d’une 
politique d’ostracisme à l'égard des 
victimes du sida, ne donne pas 
dans le raiTmement. Porte-parole 
des anti-Maastricht et des défen- 
seurs du deufschemark en Alle- 


magne, il était là pour tester un 
langage politique dur qui n'a visi- 
blement pas fait recette, puisqu’il 
n’obtient que 43,4 % des voix. 
L'extrême droite, représentée par 
Heinz Kremzow, membre des 
Républicains de Franz Schônhuber, 
subit un échec cuisant avec 2,8 % 
des voix - le plus mauvais résultat 
des «Reps» dans une élection 
importante depuis deux ans. L'élec- 
tion municipale de Munich faisait 
figure de test pour les élections 
régionales de l'automne 1994, où la 
CSU devra défendre sa majorité 
absolue face aux assauts de 
l’extrême droite et à une opposi- 
tion social-démocrate emmenée par 
la dynamique Reoate Schmidt. 

H. de B. 


□ ROYAUME-UNI : M. Dick 
Sprlng souligne l’intérêt d'une éren- 
'tneUe médiation « extérieure » en 
Ulster. - Le ministre des affaires 
étrangères de la République d'Ir- 
lande, Dick Spring, a évoqué, à la 
fin de la semaine A Cambridge, la 
possibilité d’une intervention 
« extérieure » dans la recherche 
d’une solution politique au conflit 
nord-irlandais. M. Spring a souli- 
gné «l’atout» que représentaient à 
ses yeux les « préoccupations utiles 
de fa Communauté européenne et 
des Etats-Unis concernant l’Irlande 
du Nord». Washington a proposé 
récemment d'envoyer un émissaire 
à Belfast. - (AFP.) 


A TRAVERS LE MONDE 



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ont été tuées 
dans un atteif 
à New-Deflu 




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CHILI 

De violents incidents 
ont marqué 

le vingtième anniversaire 
du coup d’Etat 
contre Salvador Abonde 

Plusieurs incidents ont fait deux 
morts et une centaine de blessés, 
dont dhq par bettes, samedi 11 sep- 
tembre à Santiago, jour du vingtième 
anniversaire du renversement du pré- 
sident Salvador Attende p ar le géné- 
ral Pinochet Un homme Agé est 
mort après avoir été renverâé par 
tu» des voitures da polies interve- 
nant contre des manifestants de 
gauche, qui se dirigeaient vers te 
paMs ds la Moneda où la veuve de 
Salvador Attende a cependant pu 
déposer ire gerbe. 

Un jeine homme de dix-sept ans, 
VlacSrnto Munox, a été d’autre part 
tué d'une balle dans le cou, au 
moment où las forces de l'ordre dte- 
Pw iti ant un autre cortège de trois 
néte personnes, qui se rendaient sur 
te tombe de f ancien président, dre» 
h principal cimetière de la capitale. 
Plusieurs petites bombes avaient 
""Ptaé la vêtis, dont une avait fait 
un blessé, devant une permanence 
riu Parti de la rénovation nationale 
(droite). Lb général Pinochet, qui 
**88 toujours ('année de taira, a 
ra °nresi devant des officiers que des 
* excès > avaient été commis sous 
13 denture. B a par aieure demandé 
Qua tous les auteurs de violations 
ÿ 8 droits de l'homme bénéficient 
d 'une amnistie totale. - (AFP, Reu- 
. . .. 


5 . 


Pou I Schiûter 
quitte la présidence 
du Parti conservateur 

Poul Schiûter a abandonné, 
dimanche 12 septembre, la prési- 
dence du Parti conservateur qu'il 
occupait depuis 1974. U avait diigé 
le gouvernement danois pendant 
plus de dix ans (1982-1993). 
Acclamé pendant cinq minutes par 
des délégués debout, M. Schiûter a 
cédé la présidence «à des forces 
pk/s vives» en la personne de son 
dauphin, Hans Engel, ancien ministre 
de h défense et de ta justice. 

Le départ de M. Schiûter était 
attendu depuis sa démission du 
poste de premier ministre en janvier 
damier, à la suite du scandale du 
«Tamouigatei. En fait, M. Schiûter 
n’avait alors nuNement l'Intention 
d'abandonner le pouvoir, encore 
moins les rênes de son parti mais, 
éclaboussé par l'affaire du gel tiégal 
du regroupement familial des réfu- 
giés tamouls du Sri-Lanka, 8 a dû sa 
résigner à une retraite forcée. 

A soixante-quatre ans, et malgré 
son amertume d'avoir été victime de 
ce scandale. Roui Schiûter n’est pas 
prêt è quitter la scène politique. Ses 
amis, en tout cas, ne semblent 
guère disposés è se séparer d'un 
homme de grande expérience et qui 
a été pendant des années fa figure 
politique la plus populaire du 
Royaume. Ils l’ont même proposé 
comme tête de liste pour les élec- 
tions européennes de juin prochain. 
- (Cùrresp.) 


'i 


HAÏTI 

Les adversaires du retour 
du président Aristide 
mukipFient les actes 
de violence 

Antoine bméiy, un riche commer- 
çant d'origine palestinienne, qui 
finança la campagne du président 
Jean-Bertrreid Aristide en 1990. a 
été tué d’une balle dans la tête, 
samedi 11 septembre, è Port-au- 
Prince, sous les yeux des observa- 
teurs de (a mission des Nations 
usas et de l’Organisation des Etats 
américains. Les tueurs, identifiés par 
plusieurs témoins comme étant des 
< attachés» (auxSatres de la police) 
l'ont enlevé alors qu’il assistait è une 
messe è la mémoire des victimes 
d'un mas s acre perpétré, a y a cinq 
ans, dans l'égBse Saint-Jean-Bosco 
où officiait alors le Père Aristide. Ils 
l’ont froidement exécuté è la sortie 
de TégEse. avant de tuer une autre 
pereonm. 

A Pétionvie. banlieue résidentiel 
de Port-au-Prince, un colonel è la 
retr ai te. Fritz Joceiyn, a été d'autre 
part assassiné par un commando de 
dvBs armés. Son nom aurait été cfté 
dans le cadre du plan de démocrati- 
sation de l'armée. Dans la nuit de 
samedi è dimanche, au moins cinq 
autres personnes ont été exécutées 
par les cescadons da la mon» dans 
la capitale. La médiateur des Nations 
unies, Dante Caputo. a estimé que la 
chef de la police rrafitake, le colonel 
Michel François, «était derrière» ta 
nouvelle vague de violences qui 
menace le retour du président Aris- 
tide, prévu pour fin octobre. Paris et 
Washington ont vivement condamné 
ces assassinats. - (Corresp.) 




EN BREF 

a AFRIQUE DU SUD : 1e 
Coagrès dès syndicats a désigné ses 
candidats poar les premières élec- 
tions multiraciales. - Le Congrès 
des syndicats sud-africains 
(COSATU). réuni en congrès extra; 
ordinaire, a désigné, samedi 
11 septembre, ses candidats pour 
les premières élections démocrati- 
ques et multiraciales du pays, le 
27 avril 1994. Ils se présenteront 
sur la liste du Congrès national 
africain (ANC). Les candidats de la 
centrale syndicale sont Jay Naidoo, 
secrétaire-général, et Chris D la- 
mini, vice-président. Les responsa- 
bles de deux fédérations, le secré- 
taire-général de l’Union des 
métallurgistes, Moses Mayekiso, et 
le secrétaire-général adjoint de 
l’Union nationale des mineurs, 
Marcel Golding, ont également été 
désignés par le COSATU. La liste 
de l'ANC doit également accueillir 
des candidats du Parti communiste 
sud-africain. - (Correspf 

a AZERBAÏDJAN : an journal 
d'opposition censuré. - Les 35 000 
numéros de la dernière édition du 
journal d’opposition Azodlig, qui 
■dénonçait l’intention du nouveau 
{pouvoir d’adhérer à la CEI et 
(publiait une caricature du prési- 
,dent en exercice, Gaïdar Aliev, ont 
[été saisis et détruits, a annoncé, 
Isamedi 11 septembre, son rédac- 
teur en chef Ganimat Zakhidov. 
Ce journal, créé par des proches du 
Front populaire, paraissait déjà 
avec des espaces blancs en raison 
de la censure. M. Zakhidov a aussi 
affirmé qu’un des journalistes 
d' AzodUg a «été battu par cinq 
hommes, pour raisons politiques» - 
traitement également subi par des 
journalistes d’opposition lorsque le 
Front populaire était au pouvoir, 
jusqu’en join dernier. M. Aliev 
vient d’achever une visite à Mos- 


cou, où il a multiplié les déclara- 
tions en faveur d'une adhésiou de 
l’Azerbaïdjan à la CEI, mais sans 
indiquer s T ü demanderait le retour 
de troupes russes en Azerbaïdjan 
comme forces d’interposition face 
aux Arméniens. - (AFP.) 

a DJIBOUTI : trois blessés dans 
une attaque contre une délégation 
goovernementsle. - Deux militaires 
et une troisième personne dont 
r identité n’a pas été révélée ont été 
blessés, samedi 1 1 septembre, par 
huit maquisards du Front pour la 
restauration de T unité et la démo- 
cratie (FRUD), au cours d’une 
attaque d’une délégation gouverne- 
* mentale, à une cinquantaine de 
kilomètres an nord-ouest de Dji- 
bouti. Le 4 septembre, nn convoi 
militaire était tombé dans une 
embuscade du FRUD, faisant de 
quatre à six morts parmi Ira mili- 
taires. Le lendemain, neuf à douze 
jeunes Afars avaient été tués au 
cours d’une opération de repré- 
sailles. - (AFP.) 

a ÉTATS-UNIS : découverte d'un 
réseau de faux visas vendus en 
Egypte. - Le département d’Etat et 
les services d’immigration améri- 
cains ont découvert un réseau de 
vente de faux visas d’entrée aux 
Etats-Unis à des Egyptiens, dont 
deux au moins étaient des disciples 
du cheikh Omar Abdel Rahmane, a 
affirmé 1e Washington Post dans 
son édition du samedi 11 septem- 
bre Le procès de quatre des extré- 
mistes musulmans accusés d’avoir 
posé au World Trade Center la 
bombe qui fit six morts et plus 
d’un millier de blessés en février 
doit s’ouvrir mardi à New-York. 
Soupçonné d’être l’instigateur de 
cet attentat, le cheikh aveugle ne 
comparaîtra que l’an prochain. - 
(AFP. Reurer.) 


□ KENYA : des parlementaires 
néerlandais dénoncent une «épura- 
tion ethnique ». - Des parlemen- 
taires néerlandais ont menacé au 
cours d’une conférence de presse, 
dimanche 12 septembre à Nairobi, 
de saisir les Nations unies d’une 
demande d’enquête sur les affron- 
tements tribaux qui déchirent le 
pays depuis deux ans, en affirmant 
avoir les preuves d’une « épuration 
ethnique terrible». D’autre part, 
plusieurs personnes ont été bles- 
sées, dimanche, lors d'affronte- 
ments entre des policiers et des 
milliers de musulmans, essentielle- 
ment des partisans du Parti islami- 
que du Kenya (LPK, interdit), qui 
manifestaient à Malindi, sur la 
côte de l’océan Indien. - (AFP J 

a NIGER ; reconduction de la 
trêve avec une des trois compo- 
santes de la rébellion touarègue. - 
Selon un communiqué officiel, 
publié samedi 11 septembre, le 
gouvernement et les représentants 
da Front de libération de Tamoust 
(FLT), mouvement dissident du 
Front de libération de i’Aïr et de 
PAzaouak (FLAA), ont «décidé de 
reconduire la trêve» signée le 
10 juin, pour une nouvelle période 
de trois mois. Le FLT, fondé 
en juillet dernier, « en réaction à 
certaines déviances» du FLAA, est 
dirigé par Mono Dayak, ancien 
porte-parole du FLAA. - (AFP.) 

û TURQUIE : plusieurs dizaines 
de morts en trois jours. - Entre 
trente-neuf et cinquante-cinq per- 
sonnes, selon les sources, ont été 
tuées, depuis le vendredi 10 sep- 
tembre, lors de divers accrochages 
entre les forces de sécurité et les 
séparatistes kurdes dans le Sud-Est 
, Anatolien. - (AFP, Reuter.) 




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8 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 * 


POLITIQUE 




Revenant sur la scène politique 


Lionel Jospin veut participer an combat du PS 
contre « le conformisme, la résignation on l’impuissance » 


Après une retraite de cinq 
mois, l'ancien premier secrétaire 
du PS et ancien ministre d'Etat 
Lionel Jospin a décidé de revenir 
sur la scène politique. Ses amis 
sa sont réunis à huis cios, 
samedi 11 et dimanche 12 sep- 
tembre, à Cauterets (Hautes-Py- 
rénées). Lionel Jospin veut lutter 
9 contre le conformisme, la rési- 
gnation ou l'impuissance». Les 
rocardiens s'en félicitent. Les 
amis de Laurent Fabius sont aux 
aguets. 

Lionel Jospin est de retour! Une 
petite nouvelle que nul n’attendait 
de sitôt. Avril 1992 : il n'est plus 
ministre, rupture avec François 
Mitterrand. Avril 1993 : il n’est 
plus député, rupture avec le PS. 
L'ancien premier secrétaire du PS, 
l’ancien ministre d’Etat déserte. 

« Par règle de vie personnelle et par 
nécessite», comme il dit à l’épo- 
que, il choisit de retourner là d’où 
U était parti en 1963 : la diploma- 
tie. Petit din d’ail de l’histoire : il 
revient au quai d’Orsay au 
moment où s'y installe son adver- 
saire d'hier à Paris, Alain Juppé. 
Ministre plénipotentiaire de 
seconde classe, à cinquante-six ans, 
Lionel Jospin rêve d'une ambas- 
sade, pas trop loin de la France. Il 
le fait savoir. Il attend toujours. Le 
dédain d'Alain Juppé est sans 
doute la cause première de ce 
retour en première ligne politique 
d'un homme qui, par déontologie 
personnelle, était, de toute façon, 
incapable de se satisfaire d’un pla- 
card doié. 

Lionel Jospin ne pouvait accep- 
ter cette préretraite forcée. 11 était 
fatal que le virus de la politique le 
reprît Durant l’été, ii a pris langue 
avec Michel Rocard, réorganisé des 
déjeuners hebdomadaires avec ses 
proches pour un retour, dès lors, 
programmé et consacré par la réu- 
nion à huis clos, les 1 1 et 12 sep- 


tembre, d'une centaine de ses amis 
à Cauterets (Hautes-Pyrénées). 
«Nous sommes au fond du trou, 
nous essayons de remonter. J’ai 
pensé : c'est maintenant qu'il faut 
en être», explique-t-il dans un 
entretien publié par Libération 
lundi 13 septembre. Certains de ses 
amis con fient que c’est plutôt le 
démenti inflige par la nouvelle 
«méthode Rocard» à son pronos- 
tic personnel, lequel n’était pas 
particulièrement optimiste, qui l'a 
convaincu de faire ce nouveau pas 
de côté. 

Officiellement, les rocardiens ne 
peuvent, évidemment, que s’en 
féliciter. Ce retour de Lionel Jos- 
pin devrait conforter leur dispositif 
de transformation du parti, ainsi 
que son axe majoritaire. L’ancien 
premier secrétaire du PS peut être 
un coéquipier précieux pour le pré- 
sident de la nouvelle direction du 
parti. En mars dernier, il plaidait 
déjà pour «la métamorphose du 
PS». Son discours n’a apparem- 
ment pas changé. « Contre le 
conformisme, la résignation, l'im- 
puissance, beaucoup, à gauche et 
ailleurs, seraient prêts àse mettre 
en mouvement », persiste-t-il à 
espérer. 

Sur ce discours de transforma- 
tion de leur parti, les deux 
hommes, comme avant l'été, res- 
tent exactement sur la même lon- 
gueur d'onde. Lionel Jospin a su 
préserver, aussi, une image morale 
intacte, ce qui, par les temps qui 
courent, ne peut qu’être profitable. 
Son ancrage à gauche, solide, 
devrait offrir une capacité nouvelle 
de dialogue avec les autres forces 
de gauche - et, notamment, avec le 
Parti communiste - qui manquait 
à l’équipe rocardienne. Enfin, ce 

S ui n’est pas secondaire, Lionel 
bspin bénéficie encore d'un poids 
médiatique qui peut être utile à un 
Michel Rocard fort dépourvu sur 
ce terrain, envahi par la droite. 
« Le PS n u pas été muet, constate 
Louis Mermaz dans le Figaro du 
1 3 septembre. Les déclarations de 


ses responsables ou celles de son 
bureau national n’ont pas été 
reprises. Nuance. 1 » Le 16 septem- 
bre, Lionel Jospin ira, déjà, soute- 
nir Claude Evin dans son combat 
important et symbolique de Saint- 
Nazaire. 


Le retour de Lionel Jospin n’a 
pas que des avantages. A l'heure 
où tous les efforts des rocardiens, 
en vue du prochain congrès, ten- 
dent à «fixer» les fabiusiens dans 
une majorité cohérente et impo- 
sante, cette rentrée pourrait, au 
contraire, accentuer leur mauvaise 
humeur. «Ce n’est pas le meilleur 
moyen de stabiliser tes choses. 
reconnaît l'un des lieutenants de 
Laurent Fabius, Claude Bartdone. 
Nous, nous n’oublions pas qu’il a 
une part de responsabilité énorme 
dans la division de notre parti, ni 
que, s'il est sorti par la fenêtre le 
3 avril dernier, c’était au moment 
où ses amis écrivaient le dernier 
acte d’une pièce écrite en 1986. » 

tes rapports 
arec l’Élysée 

H faudra, aussi, savoir comment 
ce retour est interprété par l'Elysée, 
au moment où le PS s'interroge sur 
la rupture nécessaire ou pas avec le 
mitierrandisme. Pierre Mauroy a 
expliqué au bureau exécutif, le 
S septembre, que le PS n’aurait 
que des désagréments à vouloir 
couper, d’un coup d’un seul, tous 
les ponts avec l'Elysée. Devant ses 
amis, Lionel Jospin a affirmé, lui, 
que « le PS est, désormais, dans 
une autre époque ». Dans Libéra- 
tion, il ajoute, même, qu'il a été 
« désolé » d'entendre les propos du 
chef de l’Etat, le 14 juillet dernier, 
sur l’impuissance des politiques à 
lutter contre le chômage. Il n’a 
donc pas l'intention de se taire. 
Sera-t-il chargé de dire ce que 
Michel Rocard ne pourra se per- 
mettre de déclarer? Pour compren- 
dre le raisonnement de Lionel Jos- 
pin sur le bilan du mitierrandisme, 
- il faut se reporter à ses propos, sur 


Antenne 2, en septembre 1991 : 
«Ce n'est pas simplement Ai. Mit- 
terrand qui a fait le PS. avait-il dît. 
C'est aussi . le PS qui a fait Mitter- 
rand. Cette dialectique-ià, entre un 
leader et une formation politique, se 
poursuivra dans l’avenir. » 

Reste, pour l’heure, à définir 
plus précisément la tâche qui sera 
dévolue à Lionel Jospin. Aura-t-il 
un rôle de simple consultant ou 
prendra-t-il une part active dans la 
direction? 11 pourrait se voir 
confier L'organisation des Assises 
de la transformation socialie, pré- 
vues au lendemain du congrès 
d'octobre. Son nom est avancé 
pour la tête de la liste socialiste 
aux prochaines élections euro- 
péennes. Lionel Jospin veut rede- 
venir parlementaire européen, mais 
il ne semble pas être naturellement 
disposé à relever un défi auquel il 
avait déjà dû répondre, en tant que 
premier secrétaire, en juin 1984. 
Les fabiusiens ne veulent pas en 
entendre parler, considérant qu’en 
la circonstance le dévouement de 
Michel Rocard s’imposera... Mar- 
tine Aubry a semblé, dimanche, au 
«Grand jury RTLr/e Monde», se 
rallier à cette opinion, en déclarant 
que pour ces élections européennes 
Michel Rocard ferait «un excellent 
candidat j», compliment rare autant 
que suspect dans sa bouche. 

Dans un entretien publié 
dimanche par les Dernières Nou- 
velles d'Alsace. Michel Rocard n'a 
pas rejeté cette éventualité. 
Comme on le confie dans son 
entourage, «la logique voudrait 
qu’il y aille si les circonstances ne 
sont pas extraordinairement 
contraires». En tout état de cause, 
Michel Rocard précise, dans cet 
entretien, que le rôle de Lionel Jos- 
pin, « dirigeant intelligent et expéri- 
menté, homme de convictions et de 
haute exigence éthique», serait 
«celui de son choix». C’est ce 
qu'on appelle être accueilli à bras 
ouverts! 

DANIEL CARTON 



Dénonçant tme * tentative de lynchage » 

Le MRG réaffirme 
son soutien à Bernard Tapie 


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Le comité directeur du MRG. 
réuni samedi 1 1 septembre à hun 
dos. a confirmé son - ftwnen poli- 
tique* à Bernard Tapie, qui, en 
raison d’une « semaine éprou- 
vante », était absent. De même, ne 
participaient pas aux travaux du 
«parlement» du mouvement Fran- 
çois Doubin et Roger-Gérard 
Schwanzenbeig. anciens présidents 
du MRG, réputés être parmi les 
plus fermement opposés à la pré- 
sence du député des Bouches-du- 
Rhône dans les rangs de cene for- 
mation depuis son adhésion en 
février dernier. 

Dans une motion adoptée à 
l’unanimité moins quatre absten- 
tions, les radicaux de gauche 
regrettent « les débordements judi- 
ciaires et la excès médiatiques qui 
ont marqué les récents développe- 
ments des affaires touchant V Olym- 
pique de Marseille» et assurent que 
« toute personne. Bernard Tapie ou 
autre, faisant l’obiet d’une tentative 
de lynchage public doit pouvoir 
compter sur le ferme soutien de 
tous les républicains ». Pour Jean- 
François Hory, président du MRG, 
«quelles que soient les turbulences 


du moment », le président de Ï’OM 
représente pour son parti la 
feure chance de faire un vcare très 
ngin.Hrafi/» aux élections turo- 

r tenues, c’est-à-dire entre 3 % et 
% des voix. Un congrès extraor- 
dinaire, prévu pour février, devra 
confirmer ce choix de la tête de 
liste. D’ici là, M. Tapie devrait 
animer «à peu près toutes les 
étapes » d’un tour de France, 
retardé d’un mois, que la direction 
du MRG commencera à la rai-oc- 
tobre. 

Regettan/ « les difficultés persis- 
tantes du PS à sortir de sa longue 
cure psychanalytique *. M. Hory a 
affirmé, d’autre pan, qu’il revient 
au PS de «prendre l’initiative de 
rétablir les relations » avec te 
MRG, rompues depuis le 8 juillet 
demiet, après l’annulation in extre-. 
mis par Michel Rocard d’une ren- 
contre à laquelle devait participer 
M. Tapie. Le comité directeur a 
également approuvé une motion 
dénonçant les «dangers de régres- 
sion sociale v de la politique 
« conservatrice » du gouvernement, 

ANNE CHAUSSE BOURG 


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POLITIQUE 


Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 9 


PHumamté 


Les communistes épellent 

faire échec au ulan Ballad 


Dans le discours qu'il a pro- 
noncé, dimanche 12 septembre, 
à la Fêta de l'Humanité. Francis 
Würtz, membre du bureau politi- 
que, a stigmatisé la politique 
d’Edouard Balladur, décrivant ce 
dernier comme «dur aux faibles 
et dévoué aux puissants » et 
appelant è « faire échec a à son 
«plan». La grande manifestation 
annuelle du PCF a été l'occasion 
de débats sur l'avenir du com- 
munisme. 

De la porte «bleue», 4 States, 
jusqu’à la scène centrale, au coeur 
du jiarc paysager de La Courneuve 
(Seme-Saint-Denis), ce n’est qu’un 
océan de boue, né des pluies tor- 
rentielles du premier soir et des 
longues averses qui ont suivi Dans 
les allées, toutes baptisées du nom 
de rivières ou de fleuves de métro- 
pole, -les milliers de visiteurs s’es- 
saient obligeamment au pas du 
patineur, dans la gadoue. Les plus 
dégourdis protègent leurs chaus- 
sures dans des sacs en plastique. 
Les vrais habitués ont pris le soin 
de se chausser de bottes de caout- 
chouc pour résister à l’épreuve. 

- L'un des porte-parole des Verts, 
Yves Cocbet, n’est pas de ceux-là. 
LC plus «politique», sans doute, 
des. dirigeants du mouvement éco- 


survivonce du siècle passé, dites - 
nous donc qui vous êtes: sinon, 
vous êtes fouuu», insistait le jour- 
naliste face au président du groupe 
communiste de l’Assemblée natio- 
nale, Alain Bocquet. fl s'agissait 
d’un débat sur l’avenir du PCF en 
France. L’interpellé, considéré 
comme Ton des successeurs possi- 
bles de Georges Marchais à la tête 
du PCF, devait dialoguer, peu 
après, avec le philosophe Roger 
Garaudy, ancien dirigeant du parti. 
Il a fait simplement cette réponse : 
«Je me souviens, avoir ■ assisté, 
comme Jeune délégué au congrès de 
1970, au discours de Garmufy et au 
silence qui l'accompagna avant son 
exclusion. Mais nous avons beau- 
coup changé : aujourd'hui, il ne 
serait pas exclu.» 

Le Comité 
Hoaecker 

Pendant que l’on discutait, cour- 
toisement, de l’avenir du commu- 
nisme, à quelques dizaines de 
mètres de la scène centrale, devant 
le stand de la fédération du Pas-de- 
Calais du PCF, un jeune militant 
distribuait tranquillement les tracts 
du Comité Honecker de solidarité 
internationaliste. Le «comité 
d’honneur» de cette association, 
fondée le 10 octobre 1992, est 
notamment composé d'Henri AUeg. 
journaliste communiste torture 


Francis Wurtz : dans l'ombre 
du secrétaire général 


Agé de quarante-cinq ans, 
Francis Wurtz a accompli toute 
sa carrière, au sein du Parti 
communiste, dans l'ombre de 
Georges Marchais. La guerre du 
Vietnam, puis les événements 
de mai 1968 sont è.l'oijgine da 
l’engagement politique de cet 
étudiant en philosophie de 
StrasÉîotnfg,^1s»Ër r tiw 1 - milieu 5 * 
modeste de.petits. employés, 
protestants pratiquants. 

Membre du PCF depuis le 
16 novembre 1969, Francis 
Würtz devient, à vingt-cinq ans, 
permanent au secrétariat de la 
fédération du Bas-Rhin. Après 
un passage è l'école des cadres 
du PCF, è Choisy-ie-Roi (Val-de- 
Marne), en 1975, il est pres- 
senti, un an plus tard, pour 
devenir le secrétaire particulier 
de M. Marchais. 11 le restera jus- 
qu'en 1982. 


Dès lors, sa trajectoire sera 
née à celle du sacré taira général 
du PCF, dont il coordonne la 
campagne présidentielle en 
1981. M. Marchais sait récom- 
penser la fidélité de son secré- 
taire particulier, qui entre, en 
1979, au Parlement européen 
de Strasbourg; 'dont- iF est le 
phis jeune représentant français, 
et accède, la même année, au 
comité central. Alors que la 
contestation gronda, au PCF, è 
l'encontre du secrétaire général, 
M. Wurtz, qui a été réélu 
en 1984 et en 1989 au Parle- 
ment européen, se voit confier, 
en 1991, Je secteur des affaires 
intemationalas du PCF, en 
remplacement de Maxime 
Grematz. 


P. R.-D. 


looste confesse que « c'est (sa] pre- pendant I 
nuère Fête de I'Huma». Cest aussi Aochedé, 
la première fois que le Parti com- 
muniste a invité officiellement les 
Verts à participer i l’un des nom- 
breux débats organisés dans le 
cadre de la fête. Les Verts sont 
même le seul parti français, cette 
année, à avoir eu le privilège de 
discuter «r avec les gens» - terme 
que le PCF substitue désormais à 
ceux de «travailleurs» ou de 
«salariât» - dans le parc de La 
Courneuve. 

Le cru 1993 de la Fête de l’Hu- 
manité devait être, en effet, tout 
spécialement placé sous le signe du 
rassemblement et du dialogue, 
voire - comme Ta affirmé Claude 
Cabanes, rédacteur en chef du quo- 
tidien communiste - de «l’écoute 
des autres». Il l’a été assez 
ment, par exemple, lors d’un 
passionné sur «les pratiques des 
médias » organisé avec la partici- 
pation du directeur de l’informa- 
tion de France-Inter, Ivan Levai. 

Au stand de la revue Avancées, 

Yves Cochet put soutenir, sans 
provoquer trop de chahut, face à 
une assemblée de militants décidés 
à partager le travail mais non les 
revenus, qu’il n’y aurait point, 
selon lui, de partage de l’un sans 
un partage modulé des ressources 



dant la guerre d’Algérie, Rémy 
uchedé, membre du comité cen- 
tral du PCF et député du Pas-de- 
Calais, Jean Garraud, maire du 
Tréport (Seine-Maritime), et Léo 
Figuères, maire de Malakoff 
(Hauts-de-Seine). «Sur une base de 
Classe », ce comité réclame la libé- 
ration de la veuve d’Enver Hodja, 
L’ancien dictateur communiste 
albanais: il dénonce «le « démo- 
crate » Vadav Havel, président de 
la chasse aux sorcières» dans la 
nouvelle République tchèque, et 
l’interdiction du drapeau rouge en 
Hongrie, tandis que, dans les pays 
baltes - toujours selon cette meme 
source, - «les habitants russo- 
phones sont privés de droits civiques 
et politiques». Très fier de cet 
i n t le jeune mili - 
tant ajoutait : «Je ne peux pas dire 
que la direction nous voit a un bon 
ail. mais elle ne peut pas tout 
contrôler.» 

Dimanche, il est vrai, le porte- 
parole du bureau politique a tenu 
un tout antre discours. Evoquant la 
politique du gouvernement Balla- 
dur, Francis Wurtz, tenu lui aussi 
pour un «dauphin» éventuel du 
secrétaire général, a déclaré : 
d'une 



de chacun. Et Bernard Guetta^ 


ancien correspondant du Monde 
Moscou et chroniqueur à France- 
Inter, n’a pas été sifflé lorsqu'il a 
affirmé que, sur ses trois options 
principales - la dictature du prolé- 
tariat, le oentratisme démocratique 
-et l'étatisation des moyens de pro- 
duction, - le mouvement commu- 
niste avait commis trois erreurs. 

"Jt ■ • 

«Si vous avez l'ambition d'être 
ature chase. en l'an 2000, qu'une 


« C'est bien d’une entreprise conser- 
vatrice de grande envergure qu’il 
s’agit. File appelle une mobilisation 
exceptionnellement large des Fran- 
çaises et des Français, sans considé- 
ration d’aucune sorte, à l'exception 
d’une seule, décisive, vitale: faire 
échec au pian B alladur ! (...) Der- 
rière ses allures onctueuses, son 
apparence d'homme de mesure et 
l r image d'arbitre au-dessus de ta 
mêlée qu’il tente de se donner, le 
premier ministre a très clairement 
choisi son camp : dur aux faibles et 
dévoué aux puissants. » M. Wurtz a 
annoncé six mille sept cents nou- 


P^Bekà LIH* jage le gooverne- 
**tat.«Ér£s conformiste». - Brice 
Lalonde qualifie le gouvernement 
fjESbüard Balladur d '«èminem- 
amt'-rassurant. mais liés confor- 
dans un entretien publié 
Journal du dimanche du 
IZ nqptembre, L’ancien ministre de 
raivÎTobnemem juge que «le cou- 



rage et l’audace manquent». «J'es- 
time mais je ne soutiens pas ce 
gouvernement», ajoute le président 
de Génération Ecologie, qui a 
accepté de se voir confier une mis- 
sion par le premier ministre parce 
que, souligne-t-il, «pendant le gou- 
vernement Balladur, la défense de 
la planète continue». 


vellcs adhésions au parti et trois 
mille cent sept aux Jeunesses com- 
munistes. 0 a conclu sur une cita- 
tion d'Emile Zola, lui permettant 
de saluer la présence ae Renaud. 
Gérard Depardieu et Gaude Béni, 
acteurs et réalisateur du film Ger- 
minal. 

En dépit de l’abandon prochain 
du «centralisme démocratique», 
les cellules, sections et fédérations 
du PCF n’ont, en fait, rien fait 
d’autre que décliner, d’une façon 
quelque peu mécanique. leur oppo- 
sition à la politique du gouverne- 
ment issu des élections du mois 
de mars dernier. «Eh! Balladur, il 
y a deux cents ans que 1'esdavage 
c’est Jim!», proclamait la Jeunesse 
communiste de Bobigny. «Balla- 
dur, c'est le servage moderne. Ras- 
semblons-nous pour faire du 
neuf l», proposaient les commu- 
nistes d’ArgenteuiL Au sein de la 
«cité internationale», désormais 
occupée principalement par les 
pays du tiers-monde, le choix est 
sélectif : l’ancien parti frère italien 
n'est plus représenté que par les 
orthodoxes de Refondation com- 
muniste; les plus grands stands 
sont réservés à ce qui reste encore 
de ce qui fut un grand rêve de 
libération de l’homme, la Chine et 
Cuba. 

FRANÇOISE DAUCÉ 
et JEAN-LOUIS SAUX 


Chirac 


Le premier ministre assure 
p’il n’est pas «fâché» avec le président du RPR 


Jacques Chirac, président du 
RPR, s’est entretenu pendant deux 
heures & l’hôtd Matignon, samedi 
11 septembre, avec le premier 
ministre, Edouard Balladur. Au 
terme de l'entretien, le chef du 
gouvernement a raccompagné son 
hôte sur le perron, soulignant que 
cette rencontre n’avait « rien d'un 
événement exceptionnel». Les deux 
hommes ont procédé à « un large 
•tour d'horizon de la situation », 
selon l’expression de M. Balladur, 

3 ixi a précisé : «Nous avons parlé 
es journées parlementaires fdu 
RPR, prévues pour les 25 et 
26 septembre à La Rochelle], des 
problèmes de fond qui concernent 
notre pays et de la conduite de ses 
affaires.» M. Chirac s’est refusé à 
toute déclaration maiy on précise, 
dans son entourage, que le maire 
de Paris rencontre régulièrement le 
premier ministre, «wr pour autant 
que les journalistes en soient infor- 
més. Cette fois-ci, le nécessaire a 
été fait pour que cette entrevue 
soit connue. 

Invité par les journalistes à dire 
s’il s'agissait d’une visite de 
« réconciliation », M. Balladur a 
répondu : «Pour se réconcilier, il 
faut êtrejâchê.» Depuis plusieurs 
semaines, en effet, une rameur per- 
sistante fait état d'une détériora- 
tion des relations entre les deux 
hommes. Elle a été alimentée par 


r absence de soutien de M. Chirac 
à M. B a llad ur après le discours sur 
« l’autre politique» prononcé par 
Philippe Séguin (le Monde du 
p juillet), par la persistance de U 
forte cote de popularité du premier 
minis tre et par les sondages qui le 
présentent comme le meilleur 
«présidentiable» de la droite. 
L’absence de M. Balladur lors de 
l’université d’été des jeunes du 
RPR à Strasbourg et le soutien 
remarqué apporté par M. Séguin à 
M. Chirac n’avaient pas contribué 
à faire taire cette rameur. Le len- 
demain, au « Club de la presse 
d’Europe I», M. Chirac avait tenté 
de dissiper le mai»;»» en indiquant 
qu’il ne serait « jamais en concur- 
rence» avec le premier ministre. 

A l’intention de ceux qui i 

nent que M. Chirac pourrait s'el._ 
cer devant M. Balladur, Jean-Louis 
Debré, secrétaire général adjoint 
du RPR, a précisé, dimanche à 
Nîmes : «Il n'y a aucune ambi- 
guïté, a déclaré M. Debré. Je sou- 
haite que ce soit Jacques Chirac qui 
soit notre candidat à la présiden- 
tielle. dans une complémentarité 
avec Edouard Balladur. » « Je sais 
bien, a ajouté le porte-parole du 
RPR, qu'aujourd'hui, tout le monde 
dit : «il ne faut pas en parler, c'est 
trop tôt », mais je dis : il faut en 
parler, car les élections, c’est dans 
dix-huit mois, et cela va très vite. » 


Pour sa part, Nicolas Sarkozy, 
ministre du budget et porte-parole 
du gouvernement, a indiqué, 
le même jour, au cours de l’émis- 
sion de TF 1 «7 sur 7», que 
MM. Chirac et Balladur «n'ont 
besoin de personne pour s'enten- 
dre». Interrogé sur 1a réforme du 
droit d’asile, M. Sarkozy a affirmé 
qu’un référendum constitutionnel 
serait «un pis-aller » et qu'en ta 
matière, «si le premier ministre a 
interrogé le Conseil d’Etat , c'est 
pour que cette haute assemblée dise 
le droit». 



□ Le congrès da Froat m 

réunira ea février 1994. - Au terme 
d'une réunion du conseil national 
de son parti, dimanche 12 septem- 
bre, à Paris, Jean-Marie Le Pen a 
indiqué que le prochain congrès du 
Front national se réunira du 4 au 
6 février prochain au Port-Marly 
(Yveline*). Comme il l’avait déjà 
indiqué lors de son discours do 
rentrée à La Trinité-iur-Mer (le 
Monde du 24 août) et, avant lui, le 
délégué général, Bruno Mégret (le 
Monde du 25 juin), M. Le Pen a 
répété que le mouvement 
d’extrême droite va lancer une 
« campagne pour un nouveau pro- 
tectionnisme». 


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10 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 




POLITIQUE 



L’élection législative partielle de Loire-Atlantiaue 


Etienne Garnier (EPR) et Claude Evin (PS) se préparent à un second tonr serré 


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Avec une participation médio- 
cre, mais plus forte que prévu, 
dimanche 12 septembre, pour le 
premier tour de l'élection légis- 
lative partielle de la huitième 
circonscription de Loire-Atienti- 
que (Saint-Nazaire), le représen- 
tant de la majorité, Etienne Gar- 
nier (RPR), dont l'élection, en 
mars dernier, avait été invalidée 
par le Conseil constitutionnel, 
devance d'environ un millier de 
voix son adversaire socialiste, 
Claude Evin. Celui-ci enregistre 
cependant une nette remontée 
par rapport au scrutin de mars, 
supérieure è la progression de 
M. Garnier. Le second tour pro- 
met d'être serré. 


nent, en effet, nettement leurs 
concurrents, en réunissant, à eux 
deux, près des trois quarts des suf- 
frages exprimés. 


Pourtant, pas moins de douze 
candidats sollicitaient les suffrages 
des 73 731 électeurs de la circons- 
cription de Saint-Nazaire, invités 
pour la troisième fois en deux ans 
à retourner aux urnes {le Monde du 
10 septembre). On redoutait une 


faible participation : die se situe à 
39,93 %, soit un peu mieux que 
lors de la partielle de septembre 
1991 (37,62 %). Au premier tour 
de mars 1993, le taux de participa- 
tion était de 63,57 % 

M. Evin réduit l’écart avec son 
adversaire UPF en ga gnant près de 
12 points de pourcentage par rap- 
port au premier tonr de mars, alors 
que M. Garnier enregistre une pro- 


gression légèrement inférieure à S 
points. Arrivé en troisième posi- 
tion, le candidat communiste, 
Jean-René Teillant, a recueilli 
i 1,46 % des voix, contre 14,18 % à 
Jean-Lotus Le Corre, maire de Tri- 
gnac, qui représentait le PCF en 
mars. Ce recul était attendu, dans 
la mesure où NL Le Corre bénéfi- 
ciait d’un «coefficient personnel» 
dont ne dispose pas son premier 


adjoint, candidat pour la première 
fois. 


M. Evin a profité de ce recul sur 
Saint-Nazaire, mais, aussi, i Mon* 
toir : dam cette commune dirigée 
par le communiste Hubert Bouyer, 
où il est conseiller municipal. 
Claude Evin, avec 32.23 % des 
voix (21,41 % en mars), repasse 
devant le candidat communiste 
(17,87 % contre 23,38 % en mars). 


A Trignac. le communiste reste n 
tâte avec 36.9 % des voix (contre 
45.SS % pour M. Le Corre en 
marsl. mais M. Evin, avec 
25.54 %, opère une remontée de 
10 points. A droite, un mouvement 
semblable, aux dépens du Front 
national, semble avoir bénéficié à 
M. Garnier. Les écologistes reca- 
lent eux aussi. 


FJ:' 




- - T 



Loire-Atlantique 8‘ circonscription (Saint-Nazaire) 


Sjtün 1988 


12 juin 1988 115 septembre 1991 22 s e p t e m bre 1991 21 mars 1993 


mars 1993 112 septembre 1993 




Votants 

Abstentions (%) 

Suffrages exprimés — 


72 067 
44 838 
37,781b 
44 097 


72 065 
45 719 


36.55% 
44 430 


71240 
26 797 
6238% 
25 503 


71240 
27 917 
60,81 % 
24 551 


73 999 
47 039 
36,43% 
44 381 


73 996 
47 767 
35,44% 
43 596 


73 751 
29 461 
6045% 
28 544 


SAINT-NAZAIRE 


Candidats et 


Voix 


Voix 


Voix 


Voix 


Voix 


Voix 


Voix 


de notre correspondant 

Appelés à voter, dimanche, après 
l'annulation de l'élection, en mars 
dernier, d’Etienne Garnier (RPR), 
tes électeurs de 1a huitième circons- 
cription de Loire-Atlantique ont 
opté, dès le premier tour, pour Le 
vote utile. Avec 38,85 % des voix 
pour le député invalidé et 34,91 % 
pour Claude Evin, ancien ministre 
du gouvernement de Michel 
Rocard, les deux adversaires du 
second tour de mars dernier domi- 


Etieane Garnier (UPF-RPR)_. 

Claude Evin (PS) 

Jean-René Teillant (PC) 

René Boum (FN) 

Marie-France Belin (LO)- 

JoS Gicqniaud (Verts) 

Philippe Bodard (GE) 

André Fagès (div. d.) 

Bernard Hazo(PT) 

Nicole Gird (NE) 

Monique Jacobs (AP) 

Chartes Gcnaudeau (PLN) 


U 737 26,61 

21 880 49,61 

5 855(1) 13,27 

2 266 5,13 

2 359 534 


14 535 
29 895 


32,71 

6738 


6428 2530 

7 621 2938 

4 103(1) 16,08 

2 173 832 

1 105 433 

2 394 938 

1679(3) 6,58 


12 091 
12 460 


4934 13 767 ! 

50,75 10 221 
6 297(1) 

3 703 
1094 

2 241(2)! 

4 406(4) 
813(5) 
754 

1085(6) 


31.02 

23.03 
14,18 
834 
2,46 
5,04 
932 
133 
1,69 

, 2,44 


21 915 
21 681 


5035 

49,73 


11 088 
9 966 
3 272 
1 186 
659 
659 
64 6 
385 
363 
174 
74 
72 


3834 

3431 

11,46 

4,15 

230 

230 

236 

134 

1,27 

0,60 

0,25 

0,25 


(l) Jean-Louis Le Corre; (2) Joël Gicquiaud, Verts diss.; (3) Jean-Claude Demaure, écoL; (4) Gilles Denigot, Entente des ëcologistcs-GE; (5) 
Gabriel Guilloux, div. d.; (6) Brigitte Limesse. 


Au soir de ce premier tour, 
M. Garnier s'est dit convaincu que 
cette huitième circonscription e res- 
tera du côté où elle est passée 
en mars 1993 », tandis que 
M. Evin pense qu'fil est possible 
de remettre cette circonscription à 
gauche dimanche prochain ». 
Comme en septembre 1991, où 
M. Evin avait récupéré son siège 
avec 369 voix de pins que son 
adversaire, et en mars dentier, où 
i! l’avait perdu pour 234 voix, le 
second tour devrait se jouer dans 
un mouchoir. M. Garnier peut 
espé rer attirer è loi les électeurs du 
Front national. Les communistes 
ont réaffirmé qu’il faut s faire bar- 
rage à la droite v, M. Teillant se 
prononçant dimanche pour le sou- 
tien à M. Evin. De même, contrai- 
rement è ce qu’il avait fait en 
mais, Joël Batteux, maire de Saint- 
Nazaire, partisan de Jean-Pierre 
Chevènement, a clairement appelé 
à voter pour M. Evin, comme fa 
fait, aussi, NL Bodard (Génération 
Ecologie). 


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JEAN-CLAUDE CHEMIN 


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Quatre élections cantonales partielles 


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Pour réduire les temps de trajet, 


AISNE : canton <fAuzzy-le-Chàteaa 
(1* tore). 

J- 705 5; V., 3 119 ; .L, 55.77%; 
K, 3001. 


été battu, an second tonr. par Maurice _ 
Boisson £dl*. g.), maire iTAnbais, active- 
ment sonlenc par M. Banmcf. 


■*. - >1 


Annick Counot, maj. p., 1 370 
5,65 %); Jean-Louis Forzy. div. <L 


nous organisons de grandes rencontres 


(45,65 %); Jean-Louis Forzy, div. d_ 
612 (20,39 %); Michèle Marenco, 


div. d., 595 (19,82 %); Michel 
Saleck, FN, 174 (5,79 %); Patrick 
Vallas, CNI, 129 (4,29%); Alain 
Dubois, PCF, 121 (4,03%). IL Y A 
BAU. OTAGE. 


sous nie de France. 


[Le scrutin était rende nécessaire par 
IfBvnXidaCfoci de réfection. an second tonr 
des cantonales de mars 1992, de Daniel 


An second tonr de rétaltai cantonale 
de mars 1992, noe triangabrire avait 
opposé Maurice Boisson, conseiller géné- 
ral, sortant M. Cambacérès - qui ratait 
de quitter le PS et de se démettre de ses 
mandat de nain de Sommières - et n 
uonrean venu, Alain Danilel (RPR), 
adjoint an maire de VDkfieQle. >L Bois- 
son avait été réélu, mais, è la snte de la 
dJflnsfon, la veille du second tonr, d'n 
Eux tract de M. Csmtmxskt, ce scruta 1 
été annoté. 


? *ÏÀf* 4. rf\ 


** m* .4 bL 


• • vfr ""l^v • 1 rjr 


Coaaot (aref. p.J, décidée par le Conseil 
d'Etat le 5 janvier dernier an motif qae 
kn coaqnre de campagne iWnt pas été 
rendus dans les formes. M. Coaaot étant 
inéligible pour an an, c'est son épouse, 
Annick Comot, qtd s’est présentée. M le 
PS id les Verts de ptésentakm de cnS- 
dat. Le Front national perd pins de 
I point de p oar ct ot ag e par rapport as 


p our cent ag e par rapport 
de 1992, taa£qaefe PC 


. • ♦ 


gagne 1,29, 

22 mars 1992 : U 7 152; V, S 377; 

^ ? 2 84ï Danlel Coonot’ 


Pow cette pirtielie, JL CeatbacirH 
était Indirectement grisent è t raver s l’in-' 
restltnre donnée par son dsb AGIR i 
Ch ristia n Martin, qui avait été son . 
coDcarrest an premier tonr de 1991. Le : 
score de M. Martin est foférici r de 
6,62 pœats de pomceatage i criai léaBsé - 
par M. Cambacérès alors qne M. Boisson 
progresse de 9,7 points. M. Danllet gagne 
près de 18 points et le candidat omn- 
nfate pins de 4, tandis qne te Front artfe- 
nal recale de près de 5 points. 

22 nuis 1992: L, 13 311; V„9SB; 




U'-: vi- 


r nnv 


Q ■ 1 


< 


I 657 0134 K); Josette Cosüfe, div. dZ 
sont RPR et UDF, 1 413 (27.15 tt): 






rent RPR et UDF, I 413 (27,15 %); 
Mfcbd Reb, PS, I 064 (20,44 %); Denis 
Cornille/Verts, 372 (7,14%); André 
Demoostler, FN, 358 (6J7 %); Gilles 
GMtel, div. 4 197 (3,78 %); Michel 
Périnl, PC, 143 (2,74 %).] 


«-PS, d, 1 497 (16,27 *); Henri Bonis, 
1 154 (1234 %); Christian Fabre, I 137 
0136 %); JeanOande Lafisot, div. 773, 
(8L40 %) : Marie-Anne Sabatier, Verts. 
«HJ# %); Yves Heran, dh. g^ <3 
(435 %M 


■ ’ *' x ' i 




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U" 4 


» 


DROME : canton de Saiat-Vaiü#» 
(l'tour). 

7, J J 977; V, 7 591; A.. 5147%; 
£•§ 7 3SS* 


;r \ -vr 

■ . » j j ^ 


> • j üv 


mât. 








Jean-Michel Culty, UDF, m. de 
S ai n te Uze, 1 484 (20,08 %); Jacques 
•Carcel, PS, m. d’Albon. 1 385 
(18,74%); Bernard Vallet, RPR. 
1 0^9 (14,46 %); Bruno Girardet, 
■PC, 974 (13,18 %); Louis Blachon, 
LCR, m. de Mureils, 572 (7,74 %); 
Gérard OrioL RPR-diss., 420 

/C £0 CU_\. ir.l fl ¥ _ A r-Cv «.ï 




(53® %); Michel Lo PrêstL FN, 343 
(4,64 %); liond Bernard, UÎ>F-diss_ 
289 (3.91 %): Jean-Qflurie Bhtk* rifv 


289 (3,91 %); Jean-Claude Banc; div 
. cL, 276 (3,73 %); Gilles DessenxuL 



LOTTAGE. 


■ 

MOSELLE : canton de Grotte* 
quin (2* tour). 

/., 9529 ; V.. 6 059; Æ. 36,41 %; J ' 

E-, 5 762. - : . 

Qaude Bitte, div. d_ m. de Val-- ■ 

lerange, 3 282 (56,95 %) ÉLU. - r 

Norbert Massfelder, div. d n m. de/- 
Morhange, 2 480 (43,04 %). /-V 

[Arrivé en tète an pre mi er ton, Oanée^ ‘‘ 

BUte, qui remptaee Daniel Sedan (RPSX- ■'* 
décédé a brin dernier, avait obtem le sot- "i. ■ 
ti« da RPR entre les deux hres. D dermes , 
de 802 voix Norbert Massfelder (div. dJ, .... 
snccessnr de Dnéei Sndaa i la mafefclr. 
Mw rbange, cnnamme b pire importante 


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T- ”• : 


GE, 245 (3.31 %); Pierre Noyaret, 
div. 219 (2.96 %}; René Malatrait, 
div. d, 1 12 (1.51 IL Y A BAL- 


Extension 

du réseau RER SNCF. 


La ligne D raccordée 
du nord au sud. 


La ligne E (Eole) raccorde 
l'est à i'ouest. 


La SNCF se creuse pour étendre 
toujours davantage son réseau 
RER. Avec le percement d'un tun- 
nel entre Châtelet- les- Ha II es et gare 
de Lyon, la ligne D traversera l’Ile- 
de-France du Nord au Sud, via le 
cœur de la capitale. Dès septembre 


[Jean-Michel Culty arrive en tète da 
premier toor de cette partielle, onanisée è 
la aitot du décès, le 24 juin dorai et^ de 
Loden Steûaberg, PS. Le total des voix 
des candidats de droite atteint 49,48 %, 
abcs qu’a t’était qne de 40^02 % an pre- 
mier tsar de 1988. La gaacbe, titnUra de 
“ trente ans, totalise 

42^3 « des exprimés, coetre^ 20 % B y 

a duq ans. 


5 septembre 1993 : L, 9 531; 5776; 

A, 3W9%; E, 5603; Claude Bitte, lOSi-i 
8W2ÿ)î Norbert Massfddm, Z Z2fl 
(21,773): Achille Bler, UDF-ODS, 9» 

116^4 %); Pfem Barbidra RPR-tfisx, 793 : 
(14,15%); Bernard Wdler, RPR, 582, * T 


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a 5%); Bernard Wefler, RPR, ». ’ 
*8 %) ; Gilbert Pbirot, écoL, 265 - 1>> 

’ %); Jean-Antûfae Reiss. FN. «7 
%); Qrede Manterié, PC, 51 CMi 
2 jKtofare 1988 : L. 9 283; V q 6 165; A,v * 
33g58%; E. 5 938; Daniel Surfin, - . 

2 S SffivSfc Cé ** ri Tbaaaa ' VW ' ' 5 - 


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1995, cette ligne reliera la plaine de 
France et le Nord de Paris à la ban- 
lieue Sud-Est et desservira les villes 
nouvelles d'Evry et de Melun- 
Sénart. Et ce n’est pas tout Dès 
1998. EOLE, la ligne Edu RER 
reliera la banlieue Est au quartier 


Saint-Lazare/Opéra. Ensuite, la 
ligne sera prolongée vers l’Ouest 
via La Défense. Quatre nouvelles 
gares seront créées dans Paris 1 
L'extension du réseau RER, ce sont 
des milliers d’heures gagnées pour 
des millions de Franciliens. 


25 septembre 1988: L, 15 SU; 

V,7 7#;^50%;^733;Uc& 


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le journal mensuel 
de documentation politique 




(22,42 %); Gérard OrioL RPR. 1 333 x ■ > 

M’aBssasaisi apres-demain 


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GARD : canton de Sotmnièies (1* 
ton). 

I 13606; V.. S 504; A., 59J4 %; 
EL, 5 321. 

Alain DanUet, RPR. d., I 941 
(36,47 %); Maurice Boisson, c. 
div. fe, m., d’Aubais, 1 570 
P9.50 %j; Christian Fhbrè, PC, 893 
(16,78 %); Christian Martin, div. 
514 (9*65 %); Henri BuüSTVn, 4© 
(747 <!& IL Y A BALLOTTAGE 


Fondé per ta Ligue 
des droits de l'homme 


— h-« *b jm# éra 




(non vendu dans les kiosques] 


• : 


offre un dossier compter stff 


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/le de France 


progrès 


{Lougtmpi détesa par le soc b liste 
Sîî? ta J B< ïSvJï l,, S Congénire et 

idw. g.) nanuS génériL ce ange mit 
été convoité après fe décès dn coredüer 
général, en 1991* par Jean-Marie Qufea- 
çérb, alors dépoté (PS) da Gard, maire 
deSonnniètre et rival da M. Banmet dans 


LES JUGES 
ET LA JUSTICE 


N4-V*. 


Envoyer un chèque de 80 F è 
APRÈS-DEMAIN. 27. me Jaaâ-Ooleet. 
75014 Paria, en spécifiant le dossUr 
demandé ou ISO f peur l'abonnement 
anmdfSO % déeamdd. qufdomedrtd 
à renvoi gsm# de ce mnéro 




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SOCIETE 


• Le Monde • Mardi 1 4 septembre 1 993 1 1 



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Pour protéger la santé des jeunes 





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Une large majorité de Français est favorable 
à de fortes augmentations des taxes sur le tabac 


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Selon un sondage réalisé par 
Institut CSA pour le CNCT 
a ü5 .j • ^ (Comité national contre le taba- 
gisme), rendu public lundi 
de *,13 septembre, une large majo- 


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*vrt,. !i U „ l4m ,|=I di.rîté de Français ast favorable à 
' ^«une forte augmentation des 

\'j ij/oJ < taxes sur le tabac, permettant 

r '; n l’tfiseqj.'.^le réduire la consommation des 
■1: .. '■''■% ^jeunes. 71 X des personnes 

1 -'mm,.- ^" ,dï '<f interrogées se (Usent favorables 
F-m j\ s ^ p(£ tà une augmentation de S francs 
voi/^par paquet Les responsables du 


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cl ft ^CNCT dénoncent, par ailleurs, 
l , ! 1 PL ‘ rd 'i toï'les récentes différences d'aug- 
ii v. niMuï-h^^ïmentation des taxes sur les 
- ur u ^cigarettes, les marques étran- 


JVî^’fiT xiireiCf 

1 r *'r» njii, ma i 7 “gères bénéficiant d’augmenta- 
r, '.iMirm c qg^tions notablement inférieures à 
.^yW.JceRes des cigarettes françaises. 

eupbé- 
tabac n'a pas 

i.xi Bjh^T' ‘ une bonne image en France. Perçu 
N "- n.v. pjr.i^^de plus en plus comme un produit 
\ ! ‘''‘ er.i-m-:ni. 3 ^nocif pour la santé, il devrait être 
fcur M. tt'plus taxé qu’il ne l’est aujourd’hui, 
^ Btàlafm de réduire ou de prévenir sa 
consommation par les jeunes. 
JEAN-Cl^Telles sont les principales conclu-. 




Jr w?. uceRes des cigarettes frai 

i!.-,, WÈ^: C* esl au J° ur< rhui un 
!V:n.-ni a ^“'^Cmistne de dire que le tabac 

lïl.i? . I -..M n ■ 1 h'ime hnnitfl iifiotte pn Pranr 


) Criées Dentjùi, Entente des écctogisic?<-Ol: 




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sions que l’on peut tirer du son- 
dage conduit par l’Institut CSA 
pour le compte du CNCT (1) et 
qui situe à 31 % la proportion de 
fumeurs dans notre pays, propor- 
tion décroissante si l’on se réfère 
aux statistiques antérieures. 

A la question de savoir si elles 
seraient ou non favorables à des 
augmentations supplémentaires des 
taxes sur les produits du tabac, 
44,8 % des personnes interrogées 
(contre 41,3 %) se déclarent «favo- 
rables» ou «très favorables» à une 
hausse de 8 francs par paquet. Ces 
proportions sont respectivement de 
50,7 % (contre 36.7 %) et de 55 % 
(contre 32,6 %) s'il s’agissait d’aug- 
mentation de 4 francs ou de 
2 francs. 

Ces résultats évoluent notable- 
ment dés lors que l’on explique 
aux personnes interrogées qne 
l’augmentation du prix du tabac est 
un facteur essentiel de limitation 
ou de prévention de la consomma- 
tion chez les plus jeunes. Ou sait, 
selon le CNCT, qu'une augmenta- 
tion de 10 % du prix du paquet de 
vingt cigarettes correspond à une 
diminution de la consommation de 
l'ordre de 4 %, cette diminution 
étant proportionnellement beau- 
coup plus importante chez les 
jeunes (- 10 %), le caractère dis- 


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I. 


Quatre élections cantonales m 


RELIGIONS 


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Satoci, FN, (74 |5.79«vi; Paimk 
VglU*, ( NJ, i»9 (4.29 M: Alain 
Dubois. PcT. 121 14.03%!. II. > \ 
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Une assemblée de mormons an Palais des congrès 

Un coin de Salt-Lake-City 

à Paris 


Plusieurs mfflers de mormons 
français avaient envahi, 
dimanche 12 septembre i Paris, 
la Palais des congrès. «Nous 
sommes les vrais disciples du 
Seigneur»,, chante un choeur 
féminin au fond de la scène, 
pendant que Gordon B. Hinckley 
s'avance lentement vers le 
micro. Gordon ast le premier 
conseiller du «prophète» Ezra 
T. Benson, chef suprême de 
l'Eglise des saints des derniers 
jours (1). Près de lui, l'un des 
douze «apôtres», Joseph B. 
Wirthün. A la tribune, tous les 
dignitaires mormons sont 
accompagnés de leur épousa. 
C'est u première fois depuis 
quinze ans que Salt-Lake-City 
(UtahJ envoie en France, terre de 
mission, une si haute délégation. 

Leur discours est dur et dru, 
fondé sur le rejet des «séduc- 
tions» du monde et l’appel è 
une stricte discipline personnelle. 
Le mormon ne boit pas d'alcool, 
ne fiims pas, refuse toute dro- 
gue et tout excitant, sa soumet 
è la règ^e absolue de la chasteté. 
R arrive vierge au mariage et, 
une fois marié, ne tolère aucune 
aventure axtracoiÿnala. B versa 
à son Eglise te dixième de son 
revenu (â «Ane»), respecte son 
employeur, ses dirigeants, 
consacre une part de sa vie è 
des engagements huma ratai res 
et chèques. 

Un prophète 
et dooze apôtres 

Gordon B. Hinckley dénonce le 
déferlement de Sa pornographie, 
du sexe, de la drogpe. « Chaque 
cigarette que l’homme fume 
réduit se vie de sept minutas», 
ajouta t-fl, pressent ses fidèles — 
un piAUc bon chic, bon genre - 
de vivre et d'élever leurs enfants 
dans la vertu, la tempérance, ta 
(fidélité, d'obéir aux lois du Sei-! 
gneur et d'attendre son retour' 
qui ne tardera plus, «car le Se- 
igneur tient toujours ses pro - 


On l'écouta dans un silence 
religieux. Pas d'applaudisse- 
ments, pas de cris, pas d'envo- 
lées lyriques ni de visages exta- 
tiques comme dans certaines 
assemblées baptistes ou 
pentecôtistes. Les mormons 
croient aussi à f Esprit-Saint, aux 
dons de prophétie, de guérison, 
de révélation, de vision, d'inter- 
prétation des langues. Ils bapti- 
sent par immersion, s'imposent 
mutuellement les mains, mais 
leurs assemblées sont sobres, è 
l'image d’une religion austère, 
quelque peu ôfitista, et de cette 
«barre de fer» à laquelle Us 
comparent l’Evangile, seul 


moyen pour échapper à la tenta- 
tion de Satan et à la perdition 
dans le monde. 

Il serait toutefois injuste de 
réduire leur enseignement è un 
catalogua d'interdictions et leur 
Eglise è une école de vie Spar- 
tiate. Les mormons ont trop 
souffert d'une image sectaire 
pour ne pas insister sur la liberté 
souveraine de leurs pratiques. 
Cette jeune danseuse de Tou- 
louse né fait pas de différence 
entre sa foi et sa profession : 
« Pour gagner en dhxtérfté, mon 
corps est soumis à un ensemble 
do (Sscip&res Sbrement consen- 
ties, dit-elle. C'esr /a même 
chose pour celui ou ceBo qui est 
appelé par le Seigneur à témoi- 
gner et à transformer le 
monde.» 

Les mormons, dont te lieu 
saint est Salt-Lake-City, aux 
Etats-Unis, se disent aujourd'hui 
an pJehre expansion. Us seraient 
8 minons dans le monde, dont 
25000 en France. Leurs réfé- 
rences de vie sont contenues 
dans ta Livre de Mormon (2) et 
dans un Evangile révélé par le 
Christ en terre nord-américaine 
au début du stade dernier. Il est 
apparu en 1820 è Joseph Smith, 
jeune paysan du Vermont qui ne 
savait plus è quel saint se vouer 
ni è quefle Eglise adhérer. Jésus 
ta pria alors, non pas de réfor- 
mer son Eglise, mais de ta «réta- 
blir» dans sa pureté et son orga- 
nisation primitives. 

L.' Eglise des saints des der- 
niers jours est conduite par un 
président-prophète, ses deux 
conseillers, un coBège de douze 
apôtres (des hommes) et un cor- 
tège de pieux, de pasteurs, 
d'instructeurs, de visiteurs, de 
missionnaires. Ces derniers sont 
souvent des jeunes qui consa- 
crent deux arts de leur vie è un 
service social, à une «évangéli- 
sation» dans la rue ou par un 
porte-à-porte. Le succès des 
mormons traduirait ta rejet d'un 
monde moderne excessivement 
diabolïsé, l'aspiration è de nou- 
velles valeurs morales et fami- 
liales et è une société de par- 
faits. . 

HENRI TINCQ 


1) Les «saints» sont les fidèles 
mormons. Les «derniers joins» dési- 
gnent leur espérance d’un retour 
proche du Messie. Admettant une 
autre révélation que celle du Nouveau 
Testament, les Mormons ne peuvet 
6tre membres du Conseil œncunténi- 
que des Eglises. 

2) Le Livre de Mormon serait rou- 
vre d’un pasteur américain, contant, i 
partir de l’Ancien Testament, une his- 
toire des premiers habitants de l’Amé- 

des voies 


nque et 


de la vie éternelle. 


* 


Suasif du prix jouant un rôle 
important. Dans cette hypothèse, 
70,6 % des personnes interrogées se 
disent «favorables» ou «très favo- 
rables» i une augmentation de 
8 francs; seuls 24,9 % y sont tota- 
lement opposées. De 70,6 %, on 
passe à 73,2 % pour une taxe de 
4 francs et à 73 % pour une taxe 
de 2 francs, la fraction des oppo- 
sants se situant dans les deux cas à 
moins de 23 %. 

Ces opinions largement majori- 
taires sont, selon le CNCT, d’au- 
tant plus importantes que lé taba- 
gisme concerne de plus en plus les 
jeunes et les adolescents. Chaque 
semaine, affirme ce comité, plus de 
10000 jeunes de douze à dix-huit 
ans commencent à fumer, soit 
environ 560000 jeunes par an. Par 
ailleurs, 50 % des dix-huit-vingt- 
cinq ans consomment aujourd’hui 
du tabac. 

Autre enseignement de ce son- 
dage : 70 % des personnes interro- 
gées souhaitent que les cigarettes, 
comme les autres produits issus du 
tabac, soient taxées en fonction de 
leur toxicité. 64 % se prononcent 
favorablement en faveur de l’inter- 
diction de la vente de ces produits 
aux mineurs. 

D'autre part, confrontés au choix 
entre différentes hypothèses d’aug- 


mentation des impôts, tes Français 
interrogés se prononcent en faveur 
de l’augmentation des taxes sur les 
cigarettes et les autres produits du 
tabac (52 %), devant 1 augmenta- 
tion de l’impôt sur le revenu 
(1 1 %), de la TVA (7 %), des taxes 
sur le carburant (5 %), de la CSG 
ou des cotisations sociales (3 %) et 
des tarifs publics (2 %). 

Un cadeau 
de 500 millions 

Selon les réponses, les revenus 
issus de taxes sur le tabac 
devraient être en priorité aflectés 
aux dépenses médicales ou aux 
soins de santé (76 %), au finance- 
ment de grands travaux, pour lut- 
ter contre le chômage (67 %), aux 
dépenses pour la protection de 
l'environnement (41 %) et au 
financement de campagnes de pré- 
vention en matière de santé publi- 
que (35 %). 

Une forte majorité des Français 
approuverait des actions de com- 
munication et de prévention 
concernant le tabac. 84 % souhaite- 
raient que 1 % des revenus du 
tabac (3S0 millions de francs en 
1992) soit utilisé afin de financer 
des actions de prévention de la 
consommation de tabac ; 74 % 


seraient favorables à ce que les 
paquets de cigarettes comportent 
davantage d’informations sur les 
conséquences du tabagisme sur la 
santé. 

Les responsables du Comité 
national contre le tabagisme accu- 
sent en outre les fabricants de ciga- 
rettes et les pouvoirs publics de ne 
pas avoir respecté les augmenta- 
tions prévues des taxes sur les ciga- 
rettes. « Une augmentation de deux 
fois 15 %. soit 32 % des taxes sur 
les cigarettes a t'iê promise, puis 
annoncée. L’étude réalisée par nos 
services conclut ù un résultat éton- 
nant. voire incompréhensible : la 
cigarettes françaises ont vu leur 
taxation augmenter de 30% contre 
20 % pour les cigarettes étrangères, 
écrivait, le 3 août dernier, le pro- 
fesseur Gérard Dubois, président 
du CNCT à Edouard Balladur. 

9 Chacun a pu croire que les 
cigaretriers avaient baissé leurs 
marges. Il n’en est rien; il s’agit là 
d’un véritable cadeau fiscal gui 
s’élève à près de / franc par paquet 
et qui ne concerne que les marques 
des groupes étrangers qui. pour la 
plupart, ont maintenu une publicité 
illégale. S’il ne parvenait pas à 
obtenir une réponse claire et cohé- 
rente à ce sujet, le CNCT serait 
conduit ù s’interroger publiquement. 


car une telle orientation nuit au 
plus haut point aux intérêts de la 
santé publique, v 

Scion le CNCT, celte différence 
correspond i « un cadeau de près 
de 500 millions de francs en année 
pleine pour les cigarettiers ètrangtrs 
qui. pour la pfupart, à h différence 
de la SEITA. cherchent J ivutour- 
ncr l’interdiction de la publicité ». 

Ce comité s'interroge aussi « jur 
{'impassibilité J 'obtenir le détail de 
{‘utilisation des 450 millions Je 
francs destinés aux sports mécani- 
ques, somme qui n’a pas servi à 
promouvoir des messages sani- 
taires e. Dans l’attente d'une 
réponse du premier ministre et des 
différents ministres concernés, le 
CNCT demande aux parlemen- 
taires, lors de la prochaine discus- 
sion sur le budget d'augmenter les 
taxes de 40 centimes par gramme 
de tabac, soit 8 francs par paquet 
de cigarettes. 

JEAN-YVES NAU 


(I) Ce sondage a été mené auprès d'un 
échantillon de 1 000 personnes igées de 
plus de dix -hait ans et re pr é sen tatives de 
la population adulte (méthode des quo- 
tas, sexe. fige, catégorie socioprofession- 
nelle du chef de famille, région, rési- 
dence et habitat). 



Contrat de retour à remploi : jusqu’à 20000F de prime et l’exonération des 
charges sociales patronales à toute entreprise qui embauche un demandeur 
d’emploi de plus de 50 ans, un bénéficiaire du RMI sans emploi depuis plus dun 
an, un demandeur d’emploi depuis 3 ans... 

Les formalités ont été simplifiées au maximum. 

Renseignez-vous en tapant le 3615 EMPLOI ou en appelant le 16 (1) 40 86 00 87. 

LES MESURES D’URGENCE POUR L’EMPLOI. 



Ministère du Travail, de l'Emploi 



et de la Formation Professionnelle 


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1 2 Le Monde • Mardi 1 4 septembre 1 993 


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A Trébearden et Saint-Quay-Portrieiix (Côtes-d'Armor) 

Les horizons incertains 
de la plaisance 


L'avenir économique des 
deux nouveaux ports de plai- 
sance des Côtes-d'Armor, 
Trébeurden et Saint-ûuay- 
Portrieux, est incertain. 
Contrairement aux prévi- 
sions, las anneaux sont loin 
de se vendre comme des 
petits pains. La conjoncture, 
mais aussi d'âpres polémi- 
ques ont créé un climat 
défavorable. Surtout à Tré- 
beurden, où, après la pre- 
mier tour de l'élection muni- 
cipale partielle du dimanche 
12 septembre, Pierre Jago- 
ret, ancien député (PS) des 
Côtes-du-Nord, devrait suc- 
céder è Alain Guennec, 
maire (PS) démissionnaire. 

SAINT-BRI EUC 


de notre envoyé spécial 

Il n'y a eu cet été, dans le 
port dé plaisance de Trébeur- 
den, que des vagues natu- 
relles. Mais le futur maire sait 
que toute fausse manœuvre 
peut faire chavirer les esprits 
et raviver le polémique. Car 
l'approche des problèmes en 
suspens paraît aussi délicate 
que celle, par gros temps, de 
l'anse de Trozoul elfe-môme. 

Ecueil financier, d'abord : la 
Société du port de plaisance 
de Trébeurden (SPT) et l’en- 
treprise Campenon-Bemard, 
actionnaire è 46 % de la SPT. 
réclament 7 méfions de francs 
è la commune. Cette dette 
correspond au non-versement 
d'une subvention d'équipe- 
ment et d'une avance rem- 
boursable, Inscrites dans un 
avenant signé en avrB dernier 
mais attaqué depuis par la pré- 
fecture des Côtes-d'Armor. 
Pour s'en acquitter, le conseil 
municipal attendait te verse- 
ment des indemnités liées au 
procès de VAmoco-Cadiz.. 

De plus, un contentieux, 
portant sur une vingtaine de 
misions da francs, demeure. Il 
résulte de l'augmentation de la 
facture globale du chantier, 
passée de 4S à 66 ou 70 mil- 
lions de francs, selon le coût 
des ultimes réalisations è venir 
(capitainerie, parkings et sani- 
taires). Début septembre, pel- 
leteuses et rouleaux compres- 
seurs procédaient encore au 
tracé d'une route et d'une 
zone piétonnière entourée 
d’espaces verts. 

Cette hausse, explique 
Arnaud Vercken, président de 
la SPPT. découle de s l’ensem- 
ble des perturbations » écolo- 
politico-judiciaires qui ont 
interrompu les travaux è deux 
reprises entre novembre 1991 
et mars 1993. Perturbations 
dont la responsabilité finan- 
cière sera difficile è établir 
dans la détail... 

Dans ce contexte, ('inaugu- 
ration officielle du port, le 
3 juillet, a été on ne peut plus 
discrète. Il ne s'agissait pas, 
indiqua M. Vercken, de donner 
aux opposants s le sentiment 
d’étre provoqués». Mais il 
était vital, pour les promo- 
teurs, de ne pas différer d'une 
nouvelle saison la naissance 
de Trébeurden è la plaisance. 
Même si l'inachèvement des 
travaux a pu causer des dés- 
agréments aux vacanciers... 
Informés. Car il fallait savoir 
que la port fonctionnait : la 
première opération de marke- 
ting n‘a eu lieu qu'à la mi-août, 
avec l'organisation de trois 
journées «portes ouvertes» 
pendant lesquelles on a comp- 
tabilisé 240 bateaux et 
800 personnes. 

Un « port 
mégalo» 

S'agissant d'une création 
toute récente, on ne peut par- 
ler d'échec ou de réussite, ni 
spéculer sur sa future fréquen- 
tation. La saison 1994 s ara 
autrement significative. Mais 
tout da môme : le port dispose 
de 560 places, dont 80 réser- 
vées au passage. Sur les 
480 anneaux disponibles, 50 
avaient été achetés au 
31 août. Tous les exploitants 
de ports de plaisance assurent 
que la rentabilité passe aussi 
par un environnement immobi- 
lier et commercial satisfaisant. 
Or, à Trébeurden, le projet ini- 
tial de ZAC (zone d'aménage- 


ment concerté) est, si l'on ose 
dire, è l'eau. L'arrêté préfecto- 
ral qui t'autorisait a été annulé 
pour f insuffisance d'enquête 
publique et défaut de concer- 
tation». 

* La projet de ZAC est i 
repenser entièrement», estime 
' M. Vercken. Un nouveau défi 
pour le futur maire, et Trébeur- 
den ne veut pas se contenter 
d'ôtre un «port de passage», 
doté d'un seuil abattable qui 
permet l'accès è la mer sept à 
nuit heures par marée, soit 
trois fois plue de temps qu'à 
Perroa-Gurrec. le concurrent le 
plus proche. 

Sahn-Quay-Portrisux n'a pas 
connu une telle fièvre lors de 
l'édification de son port mixte 
pôche et plaisance, livré en 
juillet 1990. Les associations 
de défense du site ont 
pourtant fait preuve d'une 
combativité égaie, mais leur 
action n’a pas été autant 
médiatisée. Blés dénonçaient 
un «port mégalo», avec ses 
1 030 places programmées. 

Après trois ans, on peut 
déjè faire un bilan, môme si 
Safnt-Quay a. lu) aussi, accu- 
mulé les retards : les sani- 
taires n’ont été utilisables 
qu’en juin 1992 et le dernier 
ponton sera Installé l'an pro- 
chain. Premier constat : les 
anneaux se vendent au 
compte-gouttes, après l'en- 
gouement du début, dû è l’at- 
trait d’un port en eau pro- 
fonde, toujours accessfcie. Fin 
1990, 322 places sur les 933 
disponibles avaient trouvé pre- 
neur. Fin 1 993, on n’en 
dénombrera guère plus de 
380. 

Des places parfois 
plus chères que le bateau 

Certes, Il convient d'ajouter 
tes locations, surtout è l’an- 
née, et les passages. La pro- 

S resslon des nuitées de 
atesux est honorable : 
34 780 en 1991, 46 820 en 
1 992, quelque 60 000 pré- 
vues en 1993 (40083 au 
31 août). Mais beaucoup de 
plaisanciers continuent à utili- 
ser, les fonds d'estuaire ou les 
ports d’échouage plutôt que 
d'investir dans un abri, môme 
sûr. 

aies gens trouvent l'argent 
nécessaire pour acheter un 
bateau, mais pas pour la pro- 
téger, regrette Michel Taton, 
le directeur du port. C'eer 
pourtant un placement renta- 
ble pour l’acheteur qui loue un 
anneau. Mieux, même, que 
l’emprunt Balladur I» Encore 
faut-il pouvoir s'offrir une 
place qui, pour les voiliers de 
6 è 8 mètres, vaut parfois plus 
cher que le bateau. A Saint- 
Quay, le prix des anneaux est 
le plue élevé de la Bretagne 
nord. Les plaisanciers se plai- 
gnent en outre des tarifs de 
location : en juillet-août, il en 
coûtait de 410 F à 1 035 F la 
semaine pour les bateaux de 
6 à 12 mètres, tous services 
compris il est vrai. 

Remisées, donc, les prévi- 
sions euphoriques, voire trom- 
peuses, de la fin des 
années 80, qui tablaient aussi 
sur la création (pôche incluse) 
de près de 1 000 emplois - 
on ns parle plus maintenant 
que de la a sauvegarde» des 
quelque 200 emploie por- 
tuaires existants. La zone 
commerciale (remplie è 60 % 
actuellement) devant ôtre 
réduits, le seul équilibra d'ex- 
ploitation ne sera pas atteint 
avant 1997-1998. A Trébeur- 
den, on parle, pour ce faire, de 
l’an 2000. 

Dana cas conditions, le 
vaste dessein d'une a chaîne 
de la plaisance», de Brest è 
Saint-Malo, n'est plus évoqué. 
Et les promoteurs reprochent 
maintenant au conseil général 
des Côtes-d’Armor un certain 
« désengagement politique et 
économique », après une 
active période de soutien. 
Aussi les projets de Lannion, 
également candidat è la plai- 
sance, via sa rivière du Leguer, 
sont-ils gelés. Mais pas aban- 
donnés. Alain Gouriou, le 
maire (PS), estime que la polé- 
mique trébeurdinaise, è 
10 kilomètres de Lannion, a 
apollué l'atmosphère » pour un 
bon moment. Il garda sa 
maquette (toute prête) pour 
des jours meilleurs... 

MICHEL CASTAiNG 


SOCIETE 


DEFENSE 


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Après la collision avec le pétrolier «Lyria» 


Le « pacha » do sons- 


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« Mis » 


est relevé de son commandement 


M. Léotard à «L'heure de vente» 

Les essais nucléaires reprendront 
la crédibilité à la dissuasion est en 


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L'amiral Alain Coatanéa, chef 

(Tétat-mqjor de la marine, a relevé 
de son commandement le «pacha» 
du sous-marin d'attaque à propul- 
sion nucléaire Rubis, qui est entré 
en collision dans la nuit da 17 an 
18 août avec le pétrolier Lyria an 
large de Toulon. Cette décision fait 
suite aux conclusions rendues par 
la commission d'enquête réunie à 
la demande de l'amiral Coatanéa, 
selon le service d’information de la 
marine, qui ne mentionne pas le 
nom du commandant de l'équipage 
«bleu» du Rubis. Chaque sous-ma- 
rin nucléaire dispose de deux équi- 
pages - un «bleu» et un «rouge» 
- qui se relayent & bord pour des 
missions de deux mois. 


La collision, qui n'a pas mit de 
victime, a eu Lieu de nuit lors 
d'une manœuvre du sous-marin. 
«Le sous-marin a sorti son péri- 
scope, a vu le pétrolier, et a tenté 


une nvBunrvre en plongeant à une 
vitesse qui aurait dû lut permettre 
(de Hériter largement», avait indi- 
qué la préfecture maritime de Tou- 
lon après l'accident. Le choc avait 
ouvert snr le Lyria une brèche de 
5 mètres de long et de 50 centimè- 
tres de large par laquelle se sont 
échappés entre 2 000 et 
2 500 mètres cubes de pétrole, tan- 
dis que le dommage principal pour 
le sous-marin a été l'écrasement 
d’un dôme en matériaux compo- 
sites. Le coût total de cet incident 
naval est estimé & 40 millions de 
francs. 

Cast pour des considérations à 
la fois administratives et person- 
nelles que Pétat-nuûqr de la murine 
a choisi de ne oas divulguer le nom 


131 fn<ns ’ nelles que rétat-nuûor de la m 

I ui n’a pas fût de a choisi de ne pas divulguer le 
ieu de nuit lors du «pacha» du Rubis, qui ai 


du «pacha» du Rubis, qui appar- 
tient & une famille ayant une lon- 
gue tradition dans la marine fran- 
çaise. 


Le ministre de la défense, Fran- 
çois Léotard, a affirmé, dimanche 
12 septembre & «L'heure de 
vérité», sur France 2, que la 
France reprendra ses essais 
nucléaires si lé rapport de la com- 
mission d'experts, attendu pour la 
mi-octobre (le Monde du 17 juil- 
let), fût apparaître une remise en 
cause de la crédibilité de la dissua- 
sion. «A la question posée aux 
experts qui est : est-ce que. la sus- 
pension des essais met en cause la 
crédibilité de notre firme?, a expli- 
qué M. Léotard si la réponse est 
oui, alors, il faudra . reprendre, 
quelle que soit la situation Interna- 
tionale. C'est le message du général 
de Gaulle : Ne comptons que sur 
nous-mêmes quand if s’agit de l'au- 
tonomie de la décision de la 
France.» «Si c’est non. nous reste- 
rons dans cote situation de mora- 
toire», a-t-H ajouté. 


Pour M. Léotard, la France 
devra en-tort état de cause rattra- 
per, dans le domaine nucléaire 
militaire; « un retard scientifique et 
technologique» accusé face aux 
Américains et aux Russes, auteurs 
d'un -bien plus grand nombre (fes- 
sais, et «acquérir rapidement ce qui 
lui p ermettr a de se passer définitive- 
ment des expériences, c’est-à-dire la 
simulation». 

Evoquant l'avenir des missiles 
nucléaires sol-sol enfouis dans le 
plateau d'Albion, dont le chef 
d'état-major de l'armée de l'air, le 
général Vincent Lanata, souhaite 
Fabandon au profit d’un nouveau 
missile aéroporté (le Monde du 
5 août), M. Léotard a indiqué que 
ce problème peut D’être tranché 
qu'après 1 995. « La question se 
posera Mutât pour le nouveau pré- 
sident de la République », a estimé 
1e ministre de la défense. 


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Des Trots soflfBaat jnsqn'à 155 km/h 

La tempête a secoué 
la façade atlantique 

Des vents soufflant en tempête 
(jusqu’à 155 km/h à Be Dé-Dé. H*n< 
le Morbihan) se sont abattus, 
rfîmangha 12 septembre, sur la Bre- 
tagne, arrachant arbres, poteaux 
électriques et panneaux publici- 
taires, renversant des caravanes et 
drossant des voiliers à la côte. Un 
voilier en détressa A 120 ndllgg de 
la pointe de Penmarch (Finistère) a 
été abandonné par ses occupants 
en canot de sauvetage. Un avion 
de la marine nationale était tou- 
jours A leur recherche, lundi matin 
13 septembre. 

Un hélicoptère du centre de 
secours de Soulac (Gironde) a 
repéré, dimanche après-midi, le 
petit bateau i moteur sur lequel 
s’était embarqué un estivant de 
nie de Ré, mais les recherches 
pour retrouver son occupant 
étaient restées vaines lundi en fin 
de matinée. D'autre part, quatre 
marins d’un chalutier de la 
Rochelle en panne de moteur ont 
été hâitreuiilés et ramenés i terre 
ce même dimanche. 


Selon un sondage IF0P-« l’Express » 

92 % des étrangers 
sentent bien » en France 


Les étrangers disent vivre bien 
i en France tandis qu’un nombre 
croissant de Français fl oient en eux 
des concurrents sur le marché de 
remploi et un facteur d'insécurité. 
Tels sont deux des enseignements 
essentiels du sondage réalisé par 
ITFOP et que publie l'Express du 
9 septembre. 

Sur les 435 étrangers de réchan- 
tilkm interrogé fin juillet pour cette 
enquête, 92 % affirment «se sentir 
bien en France ». Seuls 30 % disent 
avoir été victimes de racisme de la 
part de Français, qu’ils sont 54 % à 
trouver « plutôt agréables n et 
même 20 % e chaleureux ». 

Le sondage confirme une forte 
volonté d'intégration puisque 91 % 
estiment qu'etrangen et Français 
doivent vivre dans les mêmes 
endroits (75 % des Français parta- 
gent cette opinion), tandis que 
68 % souhaitent avoir le droit de 
vote aux élections municipales. 

Légalistes et soucieux de leur 
propre protection, ils sont 80 % i 


approuver « une hâte rafbrcèe con- 
tre l'immigration clandestine» maii 
45 % pensent que le gouvernement 
actuel leur est moins favorable que 
le précédent Si 88 % des étrangers 
se sentent en situation d'égalité 
avec les Français dan* tu bureau 
de poste, ils ne sont plus que 67 % 
à éprouver ce sentiment «dans la 
rue avec la police » et seulement 
56 % «pour trouver un logement ou 
un travail». 

L’emploi focalise la tendon avec 
(es Français. 52 K des 92S natio- 
naux interrogés pensent que les 
Français accepteraient le i:pe de 
travail « que les immigrés font 
actuellement» (contre 38 % dans 
un sondage de 1983). Immigration 
et insécurité^ sont liées pour 53 % 
des a Français interrogés (42 % 
d'opinions contraires). Une propor- 
tion identique de nationaux esti- 
ment «gênant» pour un enfant le 
cas où «les enfants d'immigrés» 
représentent plus d’un tiers de ia 
griffue. 


ESPACE 

La navette 
fDiscov&y* 
lance deux satellites 

Avec prba de deux mois de 
retard et après trois tirs avortés, 
la navette américaine Discovery 
a finalement décollé dimanche 
12 septembre è 13 h 45 (heure 
française) de Cap-Caneversl (Flo- 
ride}, pour une mission de dix 
jours. Les cinq membres d'équi- 
page ont procédé dans la soirée 
au lancement d‘un satefiite de 
télécommunications expérimental 
d’un coût de 363 millions da dol- 
lar*. Effectué è 23 h 13 (heure 
française), le largage de cet 
engin baptisé A CTS (Advencad 
Communications Technology 
Satellite) a dû être retardé de 
quarante-cinq minutas en raison 
d’une interruption des communi- 
cations avec le aol. 

Lundi 13 septembre vers 
15 h 30, Orfeus-SPAS, une 
piata-forme réutilisable da fabri- 
cation allemands, devait être 
déposée en orbite per le bras 


UNJOtE AFFICHE 



beaucoup 

en France 


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Ÿ-Tbj.kr- J 

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-y&V: <: 



R K F E R K S 

robot de (a navette. Elle sera 
récupérée de le même manière 
sept jours plus tard, après avoir, 
notamment, observé les étoiles è 
l’aide d*un télescope h ultravio- 
lets. Une sortie dans i’espsce da 
six heures est également prévue, 
jeudi 16 septembre. Le retour de 
Discovery est programmé pour la 
22 septembre è 10 heures 
(heure française). - (AFP, Reuter, 
UPiJ 

Education 

Les écoles parisiennes 
fermées 

un samedi sur deux 

Pour répondre à la demande 
croissante des familles et des 
instituteurs (le Monde du 2 sep- 
tembre), la rectorat de Parie 
vient de décider que les classes 
das écoles primaires et mater- 
nelles vaqueraient un samedi 
msrin sur deux pendant cette 
année scolaire 1993-1994, è 
compter du samedi 18 septem- 
bre. Seize matinées de classe 
sont ainsi libérées sur la durée 
de Tannée scolaire. En contre- 
partie. la date des vacances 
d’été est reportés d’uns journée, 
du mardi 6 juillet au mercredi 
6 juiOat. En outre, un groupe da 
travail sur les rythmes scolaires 
journaliers a été constitué. Au 
début du second trimestre de 
Tannée scolaire, une consultation 
des conseils d'école sera organi- 
sée «fin d’évaluer T organisation 
mise en place cette année et 
d’en tirer des conclusions pour 
l'année scolaire suivante. 


Le tnumerus clausus» 
des étudiants 
en médecine 
cesse de baisser 

Le nombre d'étudiants en 
médecine admis en deuxième 
année va cesser de baisser. Son 
augmentation reste symbolique 
puisque le nombre de 
places ouvertes su concours 
1993 - 1994 sera ds 3 570 
contre 3 500 cens année, répar- 
ties sur (es vingt-trois facultés. 
Dix places supplémentaires 
seront en outre proposées è des 
pharmaciens et des dentistes, 
soixante-dix autres è das profes- 
sions paramédicales. Par cette 
augmentation du «numéros clau- 
sus », el légère qu'elle n*a pas 
rencontré d'opposition chez les 
syndicats de médecins, le minis- 
tre de l’enseignement supérieur 
et da ta recherche et le ministre 
de le santé mettent un terme è la 
réduction du nombre da méde- 
cins sn formation. La démogra- 
phie médicale justifie ce renver- 
sement de tendance. Lee doyens 
de médecine souhaitent, pour 
leur part, une ouverture plus 
large des portes de la faculté, 
arguent de le longueur des 
études, dix ans en moyenne. 


EN BREF 


□ Cambriolas* et incendie chez on 
député da RbOne. - Le permanence 
électorale de Marc Fraysse, député 
(RPR) de la sixième circonscrip- 
tion au Rhône, s été cambriolée, et 
son ancien appartement incendié. 
Le 30 août; M. Fraysse a constaté 

S ue des individus avaient pénétré 
ans sa permanence, à Villeur- 
banne et emporté des documents 
relatifs su financement de sa cam- 
pagne électorale. Le 5 septembre, 
venu dans son ancien appartement 
pour en terminer le déménage- 
ment, il a découvert que celui-ci 
avait été incendié. Deux plaintes 
ont été dépotées auprès du procu- 
reur de la République de Lyon. 
Parmi les pistes envisagées pour 
tenter d’expliquer ces actes, 
M. Fraysse évoque celles de fami- 
liers de sa permanence ou d'an- 
ciens membres de son entourage. - 
(Bur.rég) 

□ Protection do l'enfance. - 
Lucette Michaux-Chevry, ministre 
délégué à l’action humanitaire et 
aux droits de Thomme, a installé 
un groupe de travail chargé de 
faire des propositions sur la contri- 
bution de h France i la protection 
de l'enfance dans le monde. Le 
présidé par Ûaude Fonro- 



sociale, devrait remettre son rap- 
port début 1994, 

□ Les camions dVue entreprise de 
transports interdits de lo ng ées dis- 
tances. -Après un accident qui a 
coûté la vie A six personnes sur 


Les parents d'élèves 
de la PEEP réclament 
une clarification 
des objectifs du ministère 

La Fédération dos parants 
d’élèves da Ttnceignamant 
public (PEEP) a domandé, jeudi 
9 septembre, que soient clari- 
fiées las mis aJons de l'éducation. 
«Il y ë trop d'injonctions 
diverses, de réformes, sans que 
l'on sache où l’on va at avec 
quai» objectifs», a déclaré Jean- 
Pierre Bocquot, présidant do la 
PEEP. Commentant Iss récents 
propos do François Bayrou, 
ministre ds l’éducation nationale, 
M. Bocquot a souligné qu’il était 
« surprenant que tant d'ensei- 
gnants, i en croire le ministre, 
ne sachant pas enseigner fa lec- 
ture». Le président do la PEEP a 
estimé que pour es qui concerna 
ce dossier et celui do la lutte 
contra (a dyslexie s un certain 
nombre da taxtaa existant qui 
mériteraient déjà d’être appli- 
quée». 

Le président do la PEEP a indi- 
qué, par slltaurs, qu'en cas da 
révision do lo loi Falloux «tes 
systèmes d’enseignement 
seraient à ce point Idantiquea» 
qu'il n'y aurait aucuns raison 
pour que la PEEP no puisse avoir 
pour adhérents dos psroms du 
privé. Enfin, M. Bocquot a souli- 
gné qu‘ «être ministre supposa 
un certain nombre de sacrifices» 
ot qu'U y a una certaine incompa- 
tibilité antre «des ambitions poli- 
tiques et uns carrière de ministre 
de l'éducation». 

POLICE 

Le ministre de l'intérieur 
défend le code 
de déontologie 

Accueillant quelque sept cents 
gardiens da la paix stagiaires at 
policiers auxiliaires nouvellement 
affectés è Paris, Charles Pasqua 
a déclaré jeudi 9 septembre que 
ia coda do déontologie doit 
devenir « la référence quoti- 
dienne des rapports entra la 
police et la population». Aussi le 
ministre a-t Ji insisté sur l'impor- 
tance du petit carnet plastifié qui 
a été récemment distribué è F en- 
semble des policiers, afin da leur 
permettra da consulter en per- 
manence des extraits du code ds 
déontologie (fa Monde du 9 juil- 
let). Ce document «voua a été 
remis et vous devrez ie porter 
sur vous, a Indiqué M. Paaqua. 
Je ne doute pas que vous com- 
preniez [ta] portée, car la déon- 
tologie doit aujourd'hui être inté- 
grée, au même titra que ta coda 
pénal ou la coda da procédure 
pénale, dans la comportement 
quotidien de chacun de vouas. 
Se référant aux de ml ara inci- 
dents du Parc des Princes et du 
Forum des Halles, le ministre e 
cependant précisé que «rien ne 
saurait remplacer la présence 
continue, rassurante et vfsibie 
des policiers dans la rue». 


l’autoroute A 6 , près de Couiteaay 
(Loiret) le 28 août dernier (le 
Monde daté 29-30 août), le préfat 
du Loiret et de 1s région Centre, 
Hubert Blanc, a décidé d’interdire 
aux camions de l'entreprise de 
transports dont le chauffeur a pro- 
voqué Tacddent, et qui est domici- 
liée i Pannes (Loiret), de rouler sur 
de longues distances. Le ministre 
des transports, Bernard Bosson, 
avait déjà suspendu le 31 août les 
autorisations de transport de cette 
entreprise (le Monde daté 2 sep- 
tembre). Les salariés de l'entreprise 
Van Eetvelde, au nombre d’une 
centaine, inquiets de leur avenir, 
ont organisé une journée « portes 
ouvertes», dimanche 12 septem- 
bre, leur entreprise se trouvant de 
surcroît en redressement judiciaire. 
- ( CorrespJ 


«Par jugement en date du 
7 juillet 1993, le journal 
fa Monde a été condamné par 
la première chambra du tribu- 
nal da grande instance de Paria 
A payer è Evelyne Robert la 
somme de 50000 F de dom- 
mages et intérêts pour avoir 
publié le 14 décembre 1991 
un article portant atteinte i son 
honneur at è sa réputation.» 




■P 


t - ■' . 


- T" f* 

- 


I 






14 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 






TENNIS : les victoires de Sampras et Graf aux InternatinnaiiY des Etats-Unis 


Cédric Pioline entre rêve et réalité 


Double victoire pour Pete Sam- 
praa. En remportant, dimanche 
12 septembre à New-York, les 
Internationaux de tennis des 
Etats-Unis face au Français 
Cédric Pioline, l'Américain est 
redevenu numéro un mondial, 
soufflant Ja place à son compa- 
triote Jim Courier. Cédric Piofine 

a, lui, gagné quatre places au 
classement mondial pour arriver 
au onzième rang. En Fafoeencs de 
Monica Seles, Steffi Graf, qui a 
aisément battu Ja Tchèque 
Hetena Sukova, samedi 11 sep- 
tendue, a signé sa troisième vic- 
toire consécutive dans un tournoi 
du Grand Chelem après Roland- 
Garros et Whnbiedon. EHe conso- 
lide sa place de numéro un mon- 
dial. Pour la première fois de sa 
carrière, l'Espagnole Arantxa San- 
chez- Vicario devient sa dauphine. 
Monica Seles rétrograde à la qua- 
trième place. 

NEW-YOBK 

de notre envoyée spéciale 

Enfant, Cédric Pioline rêvait de 
jouer devant un central noir de 
.monde : «Je pensais plutôt à cela 
que de brandir une coupe», raconte- 
t-il. Pendant quinze jours, son lève, 
petit à petit, a pria corps. Il a joui 
cinq de ses sept marchés sur le Sta- 
dium Louis-Armstrong de Flushing 
Meadow, Q a fiait lever les foules en 
éliminant Jim Courier au terme de 
Pune des plus belles rencontres de 
la quinzaine. Il a battu AndreT 
Medvedev et Wally Masur. Il a 
accédé en finale des Internationaux 
des Etats-Unis où près de vingt 
mille amateurs l'attendaient, 
dimanche prêts à soutenir un gar- 
çon que b presse américaine; una- 
nime, trouvait élégant et fort sym- 


pathique. Les photos de ses exploits 
ont fait b une des journaux ; les 
New-Yorkais Font reconnu dans les 
rues de Manhattan,. 

Des histoires qui ont jalonné 
Tédition 1993 b sienne a été la plus 
beOe, la plus palpitante. Celle (Ton 
Fiançais venu chercher une victoire 
i New-York et succéder ù René 
Lacoste, dernier vainqueur « fran- 
chie» en 1928. Celle d'un cham- 
pion qui pourrait enfin décrocher 
un titre, lui qui a’en avait jamais 
gagné. Seul son rêve de gosse a été 
réalisé. Dimanche, Cédric Piofine a 
été salement battu, par Pete Sam- 
pras, en trois manches. Comme si 
le tournoi, qui avait marché sur la 
tête pendant deux semaines, était 
revenu à la réalité, à b logique que 
l'on avait voulu oublier. En quel- 
ques minutes, l’Américain a rappelé 
tout le inonde & l’ordre, prenant 
d’entrée le service du Français. 

Ce sera un match douloureux et 
frustrant. Cédric Pioline, qui a 
impressionné par son calme, pen- 
dant la quinzaine, est terrassé par le 
trac. Il dispute sa première finale 
dans un tournoi du Grand Chelem, 
b troisième, seulement; de sa car- 
rière, eda se voit U a les jambes et 
le bras droit eu coton. Son tennis 
bégaie. Q commettra quarante-cinq 
(mites directes : des doubles fautes 
aux moments les pins cruciaux - 
ainsi a-t-il offert b balle de match i 
son adversaire -, des balles léchées 
dans les bâches, dans le filet; dans 
te public. En face de lui, Pete Sam- 
mas joue les blasés, les aguerris. Il 
fera deux fois moins de bévues et 
ses coups feront plus maL Lui 
connaît tous les recoins du court 
centrai et place ses traite là où üs 
mouche à i 



font 


coup sûr. 


L’Américain expédie ses jeux de 
service en quelques minutes, le 
Français doit batailler dur pour 
remporter les siens, soumis à d’in- 
cessants rallyes sur b ligne du fond 
ou bien venant à b volée se faire 
transpercer de passing^hots. Alora, 
il s’énerve, Cédric, écope d’un aver- 


tissement sous les sifflets d’un 
•lie déçu. Quand il fait enfin un 
dans b troisième manche b 
central explose de joie. Liesse 
fugace car Sampras douche les 
enthousiasmes en effaçant l’avan- 
tage au jeu suivant devant un 
adversaire de plus en plus ratatiné 
de découragement. «Pete m’a 
entpic/té de jouer mm jeu, explique 
le numéro un fiançais. Le tennis se 
passe surtout dans la tête et il m'a 
impressionné. Aujourd'hui, je savais 
que ce /t'était pas un jour comme les 
autres. Je n’ai pas réussi à oublier 
que c'était une finale. Je suis surtout 
triste de ne pas avoir pu offrir un 
beau spectacle.» 

Champion 
on é toile filante ? 

Finaliste à Flushing Meadow, 
Cédric Pioline est devenu onzième 
joueur moodiaL Que rapportera-t-il 
de son aventure américaine? «Je 
vais plus croire en moi-mime. Je 
sais que je peux battre de meilleurs 
joueurs que moi et ce/a me donne 
confiance pour l’avenir.» Champion 
solitaire, Cédric Pioline a grandi 
loin du giron d e b Fé dération fran- 
çaise de tennis (FFT)l II s'est passé 
des services des entraîneurs natio- 
naux et a préféré choisir un système 
plus individualiste. Il voudrait tant 
que sa performance ne l’isole pas 
du clan français. «La e méthode 
Pioline » va peut-être ouvrir l’esprit 
des dirigeants, disait-il il y a quel- 
ques jours. Je crois qu’eue 
peur. Maintenant, ale a f 
preuves.» 

Peut-être b performance aura- 
t-elle des vertus récoscüiatrices et 
mettra-t-elle un terme an conten- 
tieux qui oppose Cédric Pioline & b 
Fédération française de tennis. 
Parce qu’il voulait continuer à tra- 
vailler avec ses deux entraîneurs au 
sein de l’équipe de France, 3 n'a 
pss participé au quart de finale de 
la Coupe Davis qui avait opposé b 
France et l’Inde en juillet, a Fréjus. 


disait 
ses 


Il est difficile d’envisager que b 
Fédération puisse à l’avenir se pas- 
ser de lui sans subir quolibets et 
critiques. Yenu, samedi, soutenir b 
Français, Christian Bûmes, président 
de h FFT, a d’auteurs annoncé que 
l'affaire serait réglée en octobre. 

Avant cela, Cédric Pioline ne 
repassera que fugitivement par b 
France recueillir les lauriers de sa 
quinzaine américaine. Il y faisait 
juste étape, mardi, avant de s’envo- 
ler pour le tournoi de Bucarest : 
«Je sais que l’on va désormais m’at- 
tendre. observer chacun de mes 
matches .» Nouvelle vedette, il ne 
va rien changer de ses habitudes : 
« Je vais continuer à travailler et à 
prendre toujours autant de plaisir à 
jouer.» Peut-on rêver avec lui, espé- 
rer qu’D ne sera pas seulement une 
étoile filante? En 1979, le Para- 
guayen Victor Pecri avait été fina- 
liste surprise aux Internationaux de 
France avant de sombrer dans les 
oubliettes du tennis. Finaliste en 
1986, à Paris, le Suédois Mücael 
Pcmfors est revenu à un niveau 
convenable il y a quelques semaines 
seulement A New-York, il s’est 
incliné au deuxième tour, face à 
Mats Wîbsder. 

b 

Cédric Pioline n’est pas un 
joueur Kteenex. Il a constamment 
progressé depuis son arrivée dans te 
monde professionnel, eu 1989. Cin- 
quante et umème en 1991. trente- 
troisième en 1992, il était quin- 
zième joueur mondial à b veille des 
Internationaux des Etats-Unis. U a 
juré, dimanche, qu’il n’avait que 
vingt-quatre ans et qu’il pouvait 
encore progresser, presque furieux 
de ne pas encore appartenir au dub 
des dix meilleurs mondiaux. Sou 
rêve d'enfant s’est réalisé, n vou- 
drait désormais plus, e Quand 
j’étais petit, se souvient-il, je dési- 
ras surtout faire des merveilles sur 
le central de Roland-Garros.» 

BÉNÉDICTE MATHIEU 


AUTOMOBILISME : le Grand Prix ^Italie de formule 1 

Alain Prost stoppé 
sur le chemin du sacre 


Le Britannique Damon Hil! 
(Williams- Renault) a obtenu sa 
troisième victoire consécutive 
de la saison en s'imposant dans 
le Grand Prix dé formule 1 d'Ita- 
lie, dimanche 12 septembre è 
Monza. En tête è cinq tours de 
l'arrivée, son coéquipier Alain 
Prost, qui était alors en passe 
d'obtenir son quatrième titre de 
champion du monde de 
formule 1, a dû abandonner sur 
casse de son moteur. La 
deuxième place est revenue è 
Jean Alesi, qui amorce, semUe- 
t-U, le renouveau de Ferrari sous 
la direction de Jean TodL 

MONZA 

de notre envoyé spécial 

Alain Prost devra encore patien- 
ter et se ronger un peu plus les 
ongles avant de s’assurer une qua- 
trième couronne de champion du 
monde de formule I. Après te titre 
des constructeurs obtenu lors du 
précédent grand prix, en Belgique, 
l’équipe Williams-Renault 
s’apprêtait à fêter son champion. 
Depuis b première séance d’essais 
du vendredi, le scénario espéré 
était joué & la perfection. Après 
avoir signé sa douzième pôle posi- 
tion en treize courses, le pilote 
français avait réussi son déport et 
abordé en tête le premier virage. 
Les péripéties du début de course 
le servaient au-delà même de ses 
espérances. 

Ayrton Senti a et Damon Hill, 
deux pilotes encore mathématique- 
ment en lutte pour le titra, avaient 
été retardés en s'accrochant dans b 
première chicane. Le Brésilien 
avait abandonné dès le neuvième 
tour, après avoir percuté au frei- 
nage la Ligier-RenauJt de Martin 
Brandie. Treize tours plus tard, 
l'Allemand Michael Schumacher 
(Benetton-Ford), autre candidat au 
titre, s'arrêtait aussi, moteur cassé. 
Confortablement installé en tête 
avec 18 secondes d'avance sur son 
équipier britannique et 
52 secondes sur Jean Alesi (Fer- 
rari), Alain Prost pouvait penser 
qu’il allait en finir avec ce curieux 
sort qui s’acharne sur lui depuis 1e 
début de la saison. Ses sept vic- 
toires ont été obtenues après des 
dépans ratés. En revanche, chaque 
fois qu’il a bien exploité sa pôle 
position pour entrer en tête dans le 


premier virage, il a ensuite été 
battu. 

En améliorant presque à chacun 
de ses passages le record du tour 
pour revenir dans les roues d’Alain 
Prost à sept tours de l’arrivée, 
Damon Hill avait bien un peu 



par pan- 
neau de ralentir. «Alain n’utilisait 
pas le régime maximum de son 
moteur. La téièmèirie ne révélait 
rien d’anormal, expliquait Bernard 
Dudot, directeur technique de 
Renault Sport Cest la température 
du moteur de Damon qui nous pro- 
curait quelques inquiétudes. Pour 
revenir après son accrochage du 
départ, U avait beaucoup roulé der- 
rière d’autres voitures. La gomme 
des pneus s’était accumulée devant 
les radiateurs. Nous lui avons 
demandé de ne pas rester dans le 
sillage d’Alain pour faire refroidir 
son moteur.» 

La discipline 
do second pilote 

En second pilote discipliné, 
Damon Hill avait aussitôt exécuté 
les ordres. « C’est la course», 
oonfiera-t-ii à ceux qui lui deman- 
daient quelle avait alors été sa 
réaction. Les positions entre les 
deux équipiers semblaient figées. 
Alain Prost n’avait plus que cin 
tours (moins de 30 kilomètres) 
parcourir pour signer sa cuquante- 
deuxième victoire en grand prix et 
obtenir son quatrième titre. Cétait 
compter sans un coup de théâtre 
qui ne figurait pas dans 1e scénario 
de Williams-Renault. 

«Je n’avais vraiment eu aucun 
problème, racontait Alain Prost. A 
partir du moment où Schumacher 
était hors course, j’avais ralenti 
pour préserver mon moteur et ma 
première place. Ce n’était pas 
important d’avoir 20 secondes 
d’avance sur Damon. Le moteur 
s’est arrêté brutalement. C'est fa 
première fois cette année que j’ai 
un problème mécanique, et malheu- 
reusement U est survenu le mauvais 
jour. C’est dommage... » Alors qu’U 
ne reste plus que trois grands prix 
à disputer (et donc un maximum 
de 30 points à prendre pour celui 
qui les gagnerait), (a position du 
pilote français reste toutefois tris 
confortable au championnat du 
monde, où il précède Damon Hill 
de 23 points et Ayrton Senna 
de 28. 

GÉRARD ALBOUY 


ATHLETISME : les records Snmans en demi-fond 

Les Chinoises en force 


Après s'être imposées en 
demi-fond lors des champion- 
nats du monde d’athlétisme de 
Stuttgart en août les coureuses 
chinoises ont améJIoré ios 
records du monde des 1 500. 
3 000 et 10 000 mètres au 
cours des septièmes Jeux natio- 
naux qui ont lieu è Pékin. 

PÉKIN 

de notre correspondant 

Wang Junxia, vingt ans, est 
devenue le 8 septembre la pre- 
mière femme au monde è courir 
10 000 mètres en moins d’une 
demi-heure en couvrant la dis- 
tance en 42 secondes de moins 
que la Norvégienne Ingrid FCris- 
tiansen. Cela ne lui suffisait 
manifestement pas, puisqu’elle a 
amélioré par deux fois l’ancien 
record (1984) de b Russe Tatania 
Kazankina sur 3000 mètres, 
d’abord dimanche 12 septembre 
en réalisant 8 min 12 s 19, puis- 
lundi 13 en terminant en 8 min 
6 s 13, soit un gain total de 
16 s 49. «Prodigieuses» perfor- 
mances réalisées dans un laps de 
temps aussi court... 

Samedi 1 1, Qu Yunzia - 
deuxième du 3 000 mètres - avait 
amélioré de 2 secondes, en 3 min 
50 s 64, le record du monde sur 
1 500 mètres, également détenu, 
depuis 1980, par Kazankina. Der- 
rière elle, Wang Junxia était éga- 
lement arrivée plus vite que la 
Soviétique. Ces gazelles avaient 
déjà été remarquées - et si (fiées - 
par le public averti des champion- 
nats d’athlétisme de Stuttgart en 
aoflt, offrant en particulier à la 
Chine un triplé historique sur 

3 000 mitres, mais arrachant éga- 
lement le titre au reste de la pla- 
nète sportive sur t 500 et 
10 000 mètres. 

Les autorités chinoises n’ont 
pas manqué de relever que cette 
brusque émergence de leurs 
athlètes - que rien ne laissait pré- 
voir - suscite pour le moins des 
interrogations dans la commu- 
nauté internationale. Depuis le 
début des Jeux nationaux le 

4 septembre, la propagande a 
entrepris de démentir que ces réa- 
ctions aient quoi que ee soit à 
voir avec l’usage de substances 
chimiques. 

Tout, assure le régime, est l’œu- 
vre de l’entraîneur Ma Junren, un 
ancien militaire qui n’a aucune 
expérience personnelle dans le 
sport de haute compétition, mais 


r. r - 


dont on ne peut pas dire qu’ii 
n’ait pas une Rire idée de lui- 
même. «Les journalistes étran- 
gers, vous ne comprenez rien à 
l’athlétisme», rétorque-t-il quand 
on l’interroge sur sa méthode. 
Celie-d, ou ce qu’il en révèle par- 
cimonieusement, est aussi éloi- 
gnée du sport amateur que la 
haute couture du prêt-à-porter. 

Le régime 
Ma 

« J’ai commencé à étudier la 
course en 1970», a-t-il déclaré à 
b presse. Animé <T««Jt vif intérêt 
pour les animaux», il a parcouru 
les zoos, observé tes chevaux, les 
ânes et les chiens, pour enfin 
«trouver la clé du succès en 
matière de course de longue dis- 
tance en étudiant le cerf ri l’au- 
truche». Avec b même délica- 
tesse; Ma précise qu’il sélectionne 
ses athlètes dans le monde rural, 
«car on y est habitué à supporter 
les difficultés». L'entraînement 
comporte un marathon par jour, 
pratique que même d'autres 
entraîneurs chinois jugent quel- 
que peu exigeante. «Je ne crois 
pas que beaucoup d’entre nous 
s'essaieraient à copter cette 
méthode», a dît l’on, cité par b 
presse du régime. Enfin, les 
machines & courir sont emmenées 
sur te plateau tibétain pour cinq à 
six sessions- d’entraînement en 
altitude par 


L’homme, qui commande un 
bataillon de dix-huit coureuses i 
dans la province- du Liaouing > 
(ancienne Mandchourie, nord-est 
du pays), s'indigne qu’on s’étoime 
de ne pas voir tes' mêmes résultats 
chez les hommes.- Il va, promet-il, 
former aussi des coureurs mâles. 
Nationaliste et paradoxal au 
moment où t’ôn soupçonne la 
Chine d’avoir recruté des 
entraîneurs de l’ex- Allemagne de 
l’Est, il souligne qu'il -a mis au 
point sa méthode, précisément, en 
comprenant que les entraîneurs 
chinois des années 80 copiaient 
encore le style soviétique et est- 
européen des années 50. Quant à 
l'alimentation de son écurie, il 
jure qu’elle ne comporte que les 
substances naturelles 
extrêmement bien répertoriées 
par b pharmacopée, chinoise tra- 
ditionnelle, notamment une. 

« soupe de tortue d’eau douce». 
Serait-ce du côté de l'apothicaire 
qu’il fendrait alors chercher b clé 
du mystère? 

FRANCIS DERON 


Steffi et les autres 


Monica Seles. Malgré son for- 
fait, «Me n'aura jamais été aussi 
présente' dans un tournoi Son 
nom était sûr toutes les lèvres, 
son absence ressentie comme 
un vida. Dans son discours, 
après (a victoire, Steffi Graf a 
répété, comme eBe l'a fait pen- 
dant deux semaines, que sa 
principale rivale fui manquait, 
qu'eHe souhaitait sincèrement 
qu'ele revienne. H faut b croire. 
En tennis, le problème arithméti- 
que est bête comme chou : B 
faut -être au moins deux pour 
jouer. La numéro un mondiale 
n‘a pas de camarade de jeu de 
sa stature, les autres joueuses 
étant réduites eu piètre r(Ue de 
faira'valoir. 

Ainsi, Heierta Sukova, sèche- 
ment battue en finale, samedi 
1 1 septembre. La Tchèque avait 
éliminé b veille l'Espagnole 
Arantxa Sanchez Vicario, téta 
de aéria n> 2, ta saute qui «sait 
pu asticoter Steffi Graf. Les 
autres? Des ex-futurs espoirs 
Jennifer Capriati éSminée dès te 
premier tour, des joueuses 
déprimées : Gabriela Sabatini.au 
Jana Novotna et une cham- 
pionne sur le déclin, Martine 
Navratifova. 

Contrairement aux hommes, 
fes femmes n'ont jamais offert 
de spectacles de choix dtf début 
è la fin d’un tournoi du Grand 
Chelem. Les. premiers tours 
sont catastrophiques, les 
joueuses étant de niveaux trop 
différents ou trop faibles dès 
lors qu'eBès ne sont plus dans 
les vingt premières mondâtes. 
Le tennis féminin avait trouvé 
un semblant de crédfeifité grâce 
à des duels eu sommet en 
demWmale ou en finate.-! y «fix 
ans, Martine Navratifova et Chris 


Evert foima i o nt un duo de rêve. 
Qtes s'étaient rencontrées près 
de quatre - vingt-fols dans leur 
carrière et pouvaient offrir une 
affiche banale mate promet- 
teuse, troublée parfois par 
Hanna Msndikova. ■ 

£b attendant 
Monica 

En emportant les quatre tour- 
nois du Grand Chelem dans 
l'année en 1988, Steffi Graf 
avait dénoncé, malgré elle, ta 
Mriesse du système, avant que 
r apparition de Monica Soies ne 
sauve les compétitions de le 
dérive. L'ex- Yougoslave l'a 
certes, dominée, mais ta plupart 
des matches que les deux 
femmes . ont disputés, les Inter- 
nationaux d’Australie st è 
Roland-Garros, en particulier, 
ont été tendue, déchirés. Cha- 
cune a caressé la chance de 
l'emporter, avant que Seles 
n’arriève. te titre. 

Sans Monica, restait encore 
l'émotion è défaut du tennis : b 
finate surprise de Mary-Jo Fer- 
nandez è Roland-Garros et tes 
larmes amères da Jana Novotna 
è Wîmbtedon. Samedi, la troi- 
sième victoire consécutive da 
l’année de Steffi Graf dans un 
tournoi du Grand Chelem n'a été 
qu'une formalité. En attendant 
Monica, i! faudra sa contenter 
d’une joueuse soBtaire qui a 
confié qu'ette n'avait jamais eu 
autant confiance en elle, que 
son jeu s'était amélioré. D man- 
que quelqu'un pour tul prouver 
qu'efie a raison. Pour que te ten- 
nis féminin retrouve une crédbt- 
lité. 

B. M. 


Les résultats 



GRAM) FROC D'ITALIE 
' 1. D. VH m WBanw-RemdO. tas 
307 km en 1 h 17 min 7 s 
239,144 km/h}; 2. J. Alesi 
è40s;3. M. AndrattijEU, 
è 1 bar; 4. K. WendBnger (Ab, Sauter), 
è 1 tour; 5. R. Patrase (ns., Bertatton- 
ForJ), è 1 tour; 8. E Cornas (Fis., Ur- 
rousse-L art xx ÿ Ai j , à 2 L 

Champion nat du (mode des pilotes 
(après treize courses), t 1. A. Prost, 
81 ponts; 2. D. H9L 58; 3. À. Sonia, 
53;4. ML Sdmmachflr, 42; 5. R. Pâtisse. 
20 . 


*Monaoo b. Lite ......... 

Totéou» et Mareaffle 


1-0 

00 


Championnat du monda du 
co ai t ni ctew». - 1. WlKans-Ranautt, 
138 pointa; 2. Banetton-Foni, 82; 3. 
McLaren-Ford, 60; 4. tigiar-flanault, 21 ; 
5. Ferrari, 20. 


' *Sàm-Etiflme et Socfcaox — ...... — 0-0 

•Cames b. Angers 4-3 

•Bordeaux b. Metz 2-0 

•Pafe-SG b. Montpaffiar 1-0 

lahs b. Lyon-J 2-0 

Aurore b •Manquas. — .......... 1-0 

CbasauMBL t t. Bordeaux A Cannas, 
12; 3. Monaco, Psis-SG, Marmite st 
Nantes, 10; 7. Sochaux, Aurore m Stras- 
bourg, 9; 10.' Martigues, Lyon et Caen. 8; 
13. Metz, 7; 14. Lsns, Saint-Etienne, 
Angers et Mompefiar, 6; 18. L3e, Tou- 
louse, 5; 20. La Havre, 4. 

Deuxième dmribn 
. & Tbdèm journée! 

•Basés b. Rennes 


•Beauvais b. Lé Mans-—. 
Mes b. *CharlevjB8 ~ 

•Lava) b. tares 

•Saim-Briaucb. Rouer 


hm 


■■Ml •■•■« WM 


2-1 

1-0 

1-0 

3-2 

3-2 


INTERNATIONAUX DES ÉTATS- 
UNIS 

SKPLE MESSIEURS 
Dem fû ule s 


Aiès b. *Gueugron ... 3-1 



•Dunkerque b. Va le nciennes 

Sedan b ■Bourges ..... 

ftinaa et Nkxt 

HMxxiss b. Valence ^ 

•Nancy b. Red Star 





fini» 

P. Sampras (EU, n" 2) b. C. Ptofcie (Fra., 
n* 15), 6-4, 6-4, 6-3. 

SMPUE DAMES 

& Graf {AL; n’ 11 k fi Sukova (Wp/ 
tch., n* 12), 8-3, 63.' . ■ ; 

DOUBLE MESSIEURS ’ 

rsTfff 

K. FUcb-fi: Laech (EU, n*~12) b. 
IL DaimHL Novacek (Rép. tch.), OT. 
04,8-2..' ' 

. '.DOUBLE DAMES - 
> Rade 

■ A.Sanctow-Vlcaria-H. Sritova 
Rép. tch, ri* ^ b. A. CoetzeH. 
tagui ftf. SArg., ti* 9), 84, .8-2: ’ 

. DOUBLE MDCTE • 
r.FMe 

H. Sufcovè-T. Woodbridge (Rép. tch.- 
Awl, n«'l|jb. M. NavretAwar IL Wboti- 
ftnte (BU-Aus., rr 2), 6-3, 7-8. ; 

> : SNPlf JUNIORS GARÇONS 
finale • 

HL Rio* (HL, (i* 3) b. S. Dow» (NZ. 
(T4), 7-8,84. . - 

• SMPLE JUNIORS RUES 

. . . • 

• rmn 

IL*. Bentwwfo (ta* n* 2) b. V. Yos- 
Nda (Jap., n* 15jr2-6. 64. 

(Entre parenthèses, la nationshté des 
jouem et, émn&tahrâsnt leur numéro de 
tSadasâôej . 


- FOOTBALL 

CHAMPIONNAT DE FRANCE 
Première dMsten 
fffiïtièm fownéef 


4-1 
2-1 
04 
2-1 
3-1 

Classement. - 1. Nancy, 15 pts; 2. 
Bastia, Î4r 3. B sauvais" et îfica, 13; 5. 
Mort, Rames «t Rouan, ^ >2 ; 8. CharievNe 
at Sabt-Briauc, 11; 10, Bourgas et Dun- 
kerque, 10; 12. Laval, IBnes, Muhause et 
fîueugnon r 9;-l6. Red S&r, Valence, ASès 
et Valendemesr 8 ; 20. Sedan et La 
Mm, 7; 22. tares, S. 


BA5KET-MU 

■ ^ ■ 

CHAMPIONNAT DE FRANCE 
-■ • Nationale A 
(Premfra Journée) 

Antibe* b.*Châkm3 101-80 

limoges b. 'Sceaux 80-62 

•Chotet b. ASVEL 10741 

GravsBRHtL 'Landais 82-74 

Montpefar b,*ftscmg PSG. 73-70 

*D|on b. le Mans 10447 

•Lyon b. Itau-Orthez. 68- $6 


HR A PARC 


CHAMPIONNATS DU MONDE 
' Les Français Sébastien Fluta, Lionel 
Torres et Eric tfnbekand sont devenus 
champions du monde de tir è l’arc par 
éqrfpes, an battant les Coréens du SW en 
finale, (branche 12 septembre à Antaya 
fruntfe). .. 


SH NAUTlOUE 


' CHAMPIONNATS DU MONDE 
La Français Patrice Martin a remporté un 
tranftrne titre consécutif de champion du 
mende de atenarigue en s'imposant dans 


Caen b. *U Havre ......... 2-1 

*Nan&N «Strasbourg--.. — 2-2 


. dimanche 12 sep- 
tembre à Singapour. Egànwu deuxième 
du datant et des figures, Patrice Martin est 
devenu, awc sept titras gagnés au coure 
fte^rrfeela dwrçion te pk* mrë da 
! Mm œ do nautique. 


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■ 


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Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 15 






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tW Mj taftfrr Stojffi Gref. La* 
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Sans Monica, resta. 
Umotion à défaut du aS 
finale surprise de MaylJ^ I 
nandez à Roland-Gan£ J? 
tannes amères de Janaulz; 
fc Wimbledon. Samefl, îï ' 
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l'année de Steffi Graf £ ” 
tounoi du Grand Chetamn'ata 
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Monica, il faudra se 
d'une joueuse solitaire «H 
confié qu’elle n’avait pn* a 
autant confiance en Ma. « 
son jeu s'ôtait amélioré l« 
que quelqu'un pour lu pmw 
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Les résultats 






*Monsco b. üHe : 

TottaïM « Mar mile • 

■Stfebîtfenne et Sorian 

’Ctanas b An^ivs — i 

‘BordMux b Met:.._ : 

*P«ifrSGb. MontpelEer ■ 

Asn* b. Lyon — î 

’ l'haptsm b ‘Manques 

VI? Ornement. - l. Borde» a fc 
&.lt;3 Monaco. Pans-SC. tej 1 
•■■■• JNsotes. 10. 7. Sodiaa. Aarnafe 
bowg. 9; 10 .Martigues. Lwr«œ! 
.: 13. Ma», 7 ; 14 Iws, S»te 
-;■ Angers et Montpellier. 6 : 18 là E 
tous*, 5 ; 20 Le Havre. 4. 

Deuxième Æw® 

iCtirène jossr&l _ 

% ttasoab Renws — ‘ 

Travw b. Lo Mans — , 

•: ' tact b. "Charieviïte — — ! 

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rSNMt-Srwuc b Kou®° '[ 

AH» b \ 

■Osnkerqus b. Vatenoenns — -, 

'_. Sedan b 'Bourges. 

. lî ta e i et l^ort ; 

UMbouMb. Valence 

fèncv b Red Star — 

«W»- ,4 - 3 fc^iîïo* 

Mort. R«nn« e: JJwWj ’iJLiî 
« Swrt-Bnwc. V:J ■JiJJÇtf 
taïque. 10:1= 

Oawgiwn. 9.16 

Mmis, 7: 22. Is !W*« 


basket-**^ 


CHAMPIONNAT^ 
Nationale ^ 

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CULTURE 


CINEMA 


LA QNQUAMWMI MOSTRA Di VINIS t 

lions pour tous 

Ploie de récompenses sur k lagune 

et triomphe ex-æquo pour Altman et KieslowsM 




do notre envoyée spéciale 

Rien à redire: le palmarès de la 
cinquantième Mostra du cinéma est 
un modèle -de justice, d’équilibre et 
de diplomatie^ Mais rien a dire sur 
la cérémonie de clôture, intermina- 
ble (deux heures) et sobrement 
ennuyeuse, bien que se déroulant i 
Venise dans le somptueux décor de 
la cour du Palais dà doges - Public 
frigorifié et aveuglé par les projec- 
teurs, extraits de films illisibles défi- 
lant sur un grand écran trop éclairé, 
lauréats apparaissant très loin, 
comme sur un quai de gare : une 
fois encore; la démonstration a été 
apportée qu’un spectacle conçu pour 
la télévision - c'était le cas - ne ê 
ressemble en rien à un spectacle tout d 
court. 

Mais qu’importe Le flacon pourvu 
qu’on ait l’ivresse de ce palmarès 
roboratif généreux. Le jury présidé 
par Le metteur en scène Peter Weàr 
(1) ne peut choisir entre Kiesloyvski 
et Altman, entre Trois couleurs : 
Bleu et Shorts Cuis. Autrement dit, 
entre la sonate et la symphonie, 
entre Fabstrait et le concret, entre le 
cinéma des corps et le cinéma de 
rSme, entre l’Europe et l’Amérique? 
judicieuse incertitude: Deux Lions 
d’or ex aequo viennent donc récom- 
penser deux grands films (les der- 
niers ex aequo vénitiens remontent à 
1980, avec Atlantic City , de Louis 
Malle, et Gloria, de John Cassa- 
vetes), les plus indiscutables de la 
sélection officielle qui comportait 
dix-huit oeuvres intéressantes et iné- 
gales. 

Le film de Kkskiwski a, par ail- 
leurs, reçu, outre de nombreuses 
médailles annexes, dont celle de 
l'Office catholique pour <r_ l'expres- 
sion intense des problèmes universels 
et existentiels déjà souffrance et du 
désespoir auxquels est. ' confronté 
l'homme contemporain » f lié prix de 
la méritai re photographie pour 9a- 
dûmir Jtfritt et&jpgx .d’interpréta- 
tion ftmmino jwyr juliet^ Binophe, 
transcendante et silencieuse' héroïne 
(le Mondé du 9 septembre). Krzysz- 
tof Kiestowski monte en scène avec 
un sourire gris, fût un petit signe de 
la main qui peut dire « meta » ou 
« au revoir » ; quelques instants 
auparavant, il a déclaré A la RAI 
qu’il achevait sa trilogie jmis se reti- 
rait définitivement, précisant que ce 
qu’il avait à dire, il l’avait diL. Per- 
sonne ne veut le croire. 


i, 

b 



Juliette Blnoche : meilleure actrice 


Le palmarès 


Lions d'or : Short Cuts , de 
Robert Altman ; Trois couleurs 
Bleu, de Krzysztof IGeslowskJ. 

Prix spécial du Jury : Bad 
Boy Bubby. de Rolf De Heer. 

Uon d'argent : Kosh ba 
Kosh, de BaJchtiyar Khudojnaza- 
rov 

Coupa Volpi extraordinaire : 
pour l'ensemble de la distribu- 
tion de Short Cuts. 

Coupe Volpi du meilleur 
acteur : Fabrizio Bentivoglio, 
dans Un 'anima divisa in due, de 
SBvio Sotdini. 

Coupe Volpi de la meilleure 
actrice : Juliette Binoche, dans 
Trois couleurs : Bleu. 

Coupe Volpi du meilleur 
acteur de eecond rôle : Mar- 


cello Mastroianni, dans Un, 
deux, trois Soleil, de Bertrand 
BEér. 

Coupe Volpi de la meilleure 
actrice de second rôle : Anna 
Bonaiuto, dans Doue siéra? lo 
sono qui. de Liliane Cavanl 

Prix de ta présidence du 
Sénat : Za zui Zi. de liu Miao- 
Miao. 

Os alla d'or pour la meilleure 
photographie : Slawomir Idzrak. 
pour Trois 'codeurs : Bleu.. 

Oseiia d'or pour la musi- 
que : Cheb Khaled, pour Un. 
deux, trois Soleil. 

Lions d'or à le carrière : 
Claudia Cardinale, Robert De 
Nîro, Roman Poianski, Steven 
Spielberg. 





de Rolf De 
13 septem- 


S~.' 


Plusieurs initiatives heureuses, 
notamment le prix collectif d’inte- 
prélation è l'extraordinaire troupe 
de Short Cuts (le Monde du 7 sep- 
tembre); la même récompense avait 
été attribuée, il y a dix ans, ...è 
Sireamers , de Robert Altman. Et le 
choix iconoclaste de Bad Boy Bubby, 
««WM Prix spécial du jury, saluant 


Heer (lé Moi 
breX 

Et le prix & Marcello Mastroianni 
pour sa prestation brève et inoublia- 
ble dans Un. deux, trois Soleil (le 
film de Blier étant aussi légitime- 
ment distingué pour sa musique - 
Cheb Khaled, - et receva nt, en 
prime, une mention de PUNI CEF et 
le Prix de l'Académie européenne du 
cinéma et de la télévision), tout 
comme les deux médailles pour 
deux des filins italiens de la compé- 
tition, celui de la Cavani, celui de 
Soldini, deux films de bonne 
volonté, l’un plaidant pour l’intégra- 
tion des sourds, l’antre pour l' inté- 
gration des Gitans: Curieusement, ce 
n'était pas dans ces films-là qu'il 



«Clllr 


Inconfortable dissidence 

En marge de la Mostra 
k Semaine de k critique vénitienne 


Si la Mostra de Venise s’est vou- 
loe à la tête du combat pour les 
droits d’auteur et de la défense du 
cinéma européen face à l’hégémo- 
nie américaine, elle s'est trouvée à 
son tour contestée par le syndicat 
national des critiques italiens, qui 
a décidé d'organiser sa dixième 
semaine du jeune cinéma en 
dehors du Festival. Il a voulu 
manifester ainsi son opposition à 
la nouvelle direction de la Biennale 
de Venise (mais non à Gillo Poute- 
corvo) et réclamer une modifica- 
tion des statuts qui font une part 
trop belle aux jeux politiques et au 
pouvoir bureaucratique. Lutte légi- 
time, mais qui a limité l’audience 
d'une programmation destinée à 
découvrir de nouveaux meneurs en 
scène. 

Abandonnant le Palais du festi- 
val et les facilités qu’il lui offrait, 
la Semaine s'est, en effet, réfugiée 
une salle vétuste à 1 autre 
bout du Lîdo, sans traduction 
simultanée, avec un seul projecteur 
et d'inconfortables . fauteuils de 
boit, Les cinéastes et leurs oeuvres 
étaient.. ainsi les otages dune 
contestation qui fleurait bon les 
luttes d’il y a un quart de siècle. 
Mais, on le sait, quand l'Histoire 
« répète, elle bégaie souvent _et cet 
acte dé révolte engendra moins la 
solidarité que l’absentéisme. 

Devant un public clairsemé, on a 
pu néanmoins apprécier quelques 
révélations. Neues Deutschland , 
film collectif composé de cinq 
moyens métrages, jette un regard 
adde sur un- pays en pleine muta- 


tion, de la croissance de Panlisémi- 
tisme aux vagues de xénophobie et 
au malaise qui a suivi la réunifica- 
tion. Entre la fiction et le docu- 
mentaire, ce film mosaïque par- 
vient à rendre justice à son titre : 
le portrait d’une nouvelle Alle- 
magne. 

Touchia se veut aussi un témoi- 
gnage sur la situation d’un 


Non sans courage, Rachid Benhaui, 
& travers son héroïne - une Algé- 
rienne de quarante ans qui se 
remémore ses espoirs de petite fille 
au moment de l’ indépendance et 
qui vient témoigner à la télévision 
contre l'intégrisme d'aujourd’hui, - 
fait le bilan des rêves envolés et 
des désillusions amères. L'enfance 
et l’adolescence ont toujours ins- 
piré les réalisateurs débutants. 
Agnès Merlet le confirme avec le 
Fus du requin (Prix de la critique 
internationale). Partant d'un fait 
divers et tourné dans le nord de la 
France, son film, fuyant la psycho- 
logie et le jugement moral, retrace 
r odyssée de deux jeunes garçons en 
cavale qui règlent leur compte avec 
la société. L'énergie et la vitalité de 
la mise en scène, la vérité des 
interprètes, auraient justifié la pré- 
sence en compétition de cette pre- 
mière œuvre vigoureuse_ qui 
confirme la richesse du jeune 
cinéma fiançais. Cest le ménte de 
la Semaine de la critique véni- 
tienne de l’avoir révélée, cette 
année encore, après avoir distingué 
auparavant Un monde sans pitié, la 
Discrète et le Ciel de Paris. 

MICHEL CIMENT 


fallût chercher un néo-réalisme revi- 
sité, mais dans deux productions 
pauvres de moyens et riches d’éner- 
gie venues de deux très jeunes réali- 
sateurs de Chine et du Tadjf 
Liu Miaomiao, cinéaste de 
quième génération», trente et un 
ans, reçoit le Prix de la présidence 
du Sénat pour une sensible histoire 
villageoise où un petit garçon trop 
bavard se révèle être l'espoir d’une 
communauté encore terriblement 
dépourvue de tout, biens matériels 
autant que confort affectif, tandis 
que le Lion d’aigent salue Tanivée 
d’une robuste Tadjik de vingt-huit 
ans, Bakhtiyar Khudqjnazarov, qui. a 
fait le voyage depuis 
Douchanbe(capitaie du Tadjikistan) 
en voiture, -et. qui, tout éberluée de 
ce qui lui arrive, semble avoir pris 
un coup de lion sur la tète, son 
film, Kosh ba Kosh, est plein de 
chanme et conte les amours incon- 
fortables d’une jeune fille que son 
pire a perdue aux osselets dans la 
cabine d'un conducteur de funicu- 
laire— 

Cultivant mieux que jamais ses 
contradictions congénitales, la Mos- 
tra de Venise, dominée par des 
figures de mères monstrueuses et 
ponctuée d’incestes récurrents (chez 
IssermaiL De Heer, Carpi), a finale- 
ment été riche de films et de pro- 
messes, animée à la fois de bonnes 
intentions et d’événements symboli- 
ques. La fondation de l’Union inter- 
nationale des auteurs, lors du sym- 
posium des 6 et 7 septembre, peut 
déboucher sur des actions politiques 
et non plus utopiques en faveur de 
la défense des droits des créateurs, 
et les stars américaines appelées 


LE FESTIVAL DU CINÉMA AMÉRICAIN DE DEAUVILLE 


La firme et les artisans 

Réédition emmielle de Fétemel effrontément 
entre Hollywood et les cinéastes indépendants 


DEAUVILLE 


de notre envoyé spécial 

Quand Sydney rencontre Leslie... 
Sydney Pollack, en compagnie de 
Tom Croise, samfïût au rite de la 
conférence de pre s s e, à P occasion de 
la présentation de ut Firme, le der- 
nier film du réalisateur des Trois 
Jours du Condor. Leslie Harris, 
auteur de Just Another Giri on the 
IRT, s’est levée et a demandé : 
«Monsieur Pollack. où en est votre 
carrière d’acteur? Je vous ai trouvé 
formidable dans Maris et femmes ef 
l'ai un rôle pour vous dans mon pro- 
chain film.» 

Dans on film, justement, Sydney 
Pollack aurait répondu qu’il avait 
adoré. Just Another Giri, et que rien 
ne lui ferait [dus plaisir. An fieu de 
quoi, il a répondu avec une grande 
courtoisie qui ne parvenait pas à 
masquer son ignorance parfaite du 
film et de l'existence de Leslie Har- 
ris. 0 ne suffit pas d'être américains 
et réalisateurs de cinéma pour avoir 
quelque chose en commun. 

Malgré tout, le festival de Deau- 
ville fait profession de réunir les 
animas que produisent les cinquante 
Etats de l'Union en une espèce de 
vezûon cinématographique de la 
lame de Geoige Orwell, où tous les 
films sont égaux mais où ceux qui 
sont fabriqués à Hollywood sont plus 
égaux. Côté poids lourds, on pouvait 
voir le plus lourd d’entre eux, en 
clôture, Jurassic Parie, de Steven 
Spielberg. Et aussi Dans la ligne de 
mire (Cunt Eastwood, John Malko- 
vitch, match arbitré par Wolfgang 
Petersen), Searching for Bobby Fis- 
cher, avec Ben Kingaey, ou what’s 
Love Got to Dojwitn It? (Tina), 

Turner. Ces 
le détour de 
en Norman- 
die^ et leur valeur médiatique s'en 
était trouvée écornée. En revanche, la 
Firme n’était là que pour Deauvfile, 
avec son réalisateur et sa star. Tiré 
<fnn roman à succès de John Gris- 
ham, interprété par le seul concur- 
rent sérieux d’Arnold Scbwarae 




sur le terrain du box-office, rean: 
par une des rares valeurs sûres de 
Hollywood, the Firm est avant tout 
un Rarement sûr. 

Sydney PoQack se définit comme 
un auteur de films e commerciaux, 
hollywoodiens, grand publics, dont le 
premier devoir est de distraire». Entre 
la conférence de presse et la projec- 
tion de gala - toutes deux accompa- 
gnées des hurlements juvéniles qui 
signalent la présence de Tom Croise, 
- le réalisateur égrène quelques 
réflexions. «Cest la première fols que 
je tourne un JUm dont le personnage 
[principal n'appartient pas a ma géné- 
ration.» Sans compa r er Tom Croise 
à Paul Newman, Dustin Hoffinan ou 
Robert Rcdford, fauteur de Jeremiah 
Johnson rem arq ue : «Cest quelqu'un 
ad s'est forcé à devenir acteur. H a 
beaucoup travaillé, il se donne du 
mai et case voit Enfin, Je veux dire 
mdû 


simple de foire des films, mais parce 
qu’ils coûtaient moins mer. Tootsie a 
{1 coûté 21 millions de doilan (en 1982) 
\et je me ra^elLe m'être dk: « Cest 


\t de la folie 
•Ont of Africa 


ara a jointes progrès.» tn revanche, 
Sydney Pollack semble dus frappé 
par le pouvoir qu’exerce Tom Cnuse 
(acteur, mais aussi dirigeant d’une 
sqçïâé de production) sur la vie de 
Hollywood. 

«Le bon vieux temps a existé , 
recoanaît-fl. pas pane qu'il était pha 


\hons, Havana (1990) 40 mMons. Et 
\ce jui un four.» Sidney Pollack se 
i.râoonnaît le mérite d’espacer les 
[min. Depuis son- premier grand suo- 



ça I» Ensuite 
a coûté 31 mil- 


bès public, avec ôn achève bien les 



avant Havana, étant 


Depuis quelques années, le réali- 
sateur produit, toujours avec l'appui 
de grands studios : Suzy et les Baker 


avec des accents incantatoires au II chevaux, il n’én a connu que 

secours d'une manifestation assoupie |l --- — 7 - 

de vertu sont brièvement apparues. 

Mais, exceptions faites de Steven 
Spielberg, venu assurer la promotion 
de ses dinosaures qui envahiront 
l’Italie la semaine prochaine, et de 
Robert De Niro, on ne peut pas 
v raiment dire quelles aient rempli 
leur mis sion : on a aperçu Michelle 
Pfeiffer et Harrison Font, Tina Tur- 
ner a donné une conférence de 
presse à minuit, Madonna, comme à 
son habitude, a déclaré forfait-. 

La religion des stars a besoin d’un 
lieu de culte. H n’y en a pas sur le 
Lîdo. Pas de marches à monter, 
comme à Cannes, pas de foules à 
bénir. D n’en demeure pas moins 
que le directeur de la Mostra, Gillo 
Pontecorvo, qui a affirmé ne pas 
briguer un troisième mandat, a 
gagné son pari ; la: cinquantième 
Mostra, dans une austérité relative, 
a su honorer son Dieu*, le cinéma. 

DANIÈLE HEYMANN 



(1) Le jury était composé de Peter 
Weir, PierrHienri Del eau, Caria G ra- 
vina, Mohammed Camaia, James Ivory, 
Ch en Kaire. Nelson Pcrc ira dos San les, 
Giuseppe Tonaxore. 


D M. Toubon et le cinéma amé- 
ricain. — Le ministre de la culture 
et de la francophonie s'est élevé, 
samedi 11 septembre à Deauvîlle, 
contre’ la prédominance des films 
américains en France. M. Toubon 
a^fait remarquer que «la position 
domtnànte de certaines grandes 
sociétés de distribution de films 
américains des major companies, 
comme la United International Pic- 
tures, représente 25 % du marché 
eh France et 25 % en Grande-Bre- 
tagne». A l'issue de ta première 
fran çaise du film de Steven Spiel- 
Eèifg, Jurassic Parc, il a estimé que 
■ «cèÿjttm est très impressionnant, 
mais pas du unit émouvant ni 
humain en raison des effets spé- 
ciaux, et it menace l'identité fran- 
çaise». e Les Américains devraient 
■respecter notre diversité et notre 
Identité», a conclu le ministre. 


Boys, Présumé innocent ou Dead 
Agjan , de Kenneth Branagh, Il a per- 
mis à Searching for Bobby Fischer, le 
premier film réalisé par le scénariste 
Steven Zailîian (auteur (T Eveils et de 
SchùuBer’s List, que tourne actuelta 
ment Steven Spielberg) de voir le 
jour, en apportant sa caution, mais 
aussi en intervenant dans l’écriture 
du scénario et au marnage. Lorsque 
Sydney Pollack produit, il s’agit la 
plupart du temps de mettre en sdlc 
des réalisateurs qui feront ensuite 
une carrière hollywoodienne. Il ne 
s’intéresse que peu au cinéma indé- 
pendant américain, «par paresse, 
pane que je ne suis au courant que 
de ce que font les gens que je connais, 
ceux qui travaillent à Hollywood*. 

Mus 

par une nécessité 

A LHeurs, A New- York, par exemple, 
on fait aussi du tinéma. H y a, bien 
sûr, les jeunes gens aux dents lon- 
gues, qui utilisent le cinéma indépen- 
dant comme marchepied. Rob Weiss, 
le réalisateur d’Amongst Friends, 
appartient probablement à cote caté- 
gorie. Sinon, pourquoi filmer celte 
triste histoire de petits gangsters juifs 
en empruntant à Scorsese sa violence 
et sa virtuosité technique, sans 
jamais approcher l'essence du cinéma 
de Scorsese, l'inquiétude, le doute? 
Pour montrer à un grand studio 


qu'on peut filmer efficace et pas 
cher : c’est la seule réponse logique. 

En revanche, Jod Hcrshman ne 
court aucun risque de séduire les stu- 
dios. Avec Carman City, comédie 
burlesque et misérabiliste, il fiai du 
John warers, comme Weiss fait du 
Scorsese. Cest plus gai, moins ambi- 
tieux, mais ça ne fan pas beaucoup 
avancer les choses. On préfère fina- 
lement les films communautaires, 
ceux qui sont mus par une nécessité : 
montrer oes pans d’Amérique que 
Hollywood laisse dans l’ombre ou 
n’édaire que d'un côté. La prem ière 
raison de voir Just Another Giri on 
the IRT, c'est de découvrir que la vie 
dans les prokas (veraioo américaine 
de nos HLM) de Brooklyn ne se 
résume pas à la monoculture du 
crack que montrait New Jack City. 
Ou qn une noce A Chinatown - 
comme celle qui est au centre du 
Garçon d’honneur, de Aung Lee - 
peut être autre chose que la toile de 
fond d'un règlement de comptes 
entre trafiquants d’héroïne. El pua, il 
arrive que ces films fassent encore un 
peu plus. L’énergie de Air Another 
XSirl, la vigueur des actrices et le 
mépris de T’autcur pour la conven- 
tions dramatiques en font un film 
courageux, qui se met en danger, inu- 
tilement parfois. Toula choses qui 
n 'arrivent plus à Hollywood que par 
accident. 

THOMAS SOT1 N EL 


MUSIQUES 


France Gall mezza-voce 


Quand France Gall apparaît, 
quand effe parte de Michel Berger, 
son compagnon disparu, quand 
eOe dft : «Je ne vous ai pas vus 
depuis six ans, et en six ans la 
meilleure chose qui me soir arri- 
vée c'est d'être id ce soir», elle 
déchaîne les ovations du public 
parisien qui a rempti Bercy. Mais 
quand les morceaux se tarminem, 
les apptautfissements semblent è 
peine pois. Pour reprendra la dis- 
tinction qu'établit Godard entra 
personnalité (celui, celle qui pro- 
duit, en l’occurrence des chan- 
sons) et personne (le reste de cet 
fitre-îi), la public semble avoir 
choisi la personne. 

8 faut dire que France Gall a fait 
le pari risqué de traiter Bercy 
comme si cétaft l'Olympia. Après 
une première partie au cours de 
laqueHe huit chanscns sont som- 
mées de fournir une heure de 
musique, ce qui est au-dessus de 
leurs forces, .b chanteuse sacrifie 
au rituel acoustique. Assise sur 


une chaise de bureau, entourée 
de musiciens qui font semblant 
de renier l’électricité (Il y a un 
piano, mais aussi un synthétiseur, 
une basse tout è fait électrique, 
une batterie complète, et toutes 
sortes de guitares), élis accélère 
to rythma du spectacle, prend 
quelques risques calculés, mais 
ne conquiert que les premiers 
rangs. Ls chaleur des jam ses- 
sions ne monte pas jusqu'aux dri- 
ves. Pour que ta communication 
passe, i fa Sait peut-être plus que 
les chansons de Michel Berger, 
faites peur ta radio è fréquence 
modulée, pour le music hall è 
grand spectacle, mais pas vrai- 
ment pou- ta musique, 

T. S. 

► Au Palais omntaport de 
Parle Bercy, 75012 Parle, 
métro Bercy. Tél. : 
44-68-44-68. Reprisa : du 22 
au 25 septembre è 21 heures. 
Oe 110 à 240 F. 


□ Antoelo de Almeida nommé A 
Moscou. - Le chef d'orchestre 
français Antonio de Almeida vient 
d’être nommé directeur musical de 
l'Orchestre symphonique de Mos- 
cou. Il prendra ses fonctions 
dis octobre 1993. Fondée en 1989, 
cette formation a déjà joué dans 
i’ex-URSS, au Royaume-Uni, en 
Finlande et en Espagne. Almeida, 
dont le répertoire est l’un des plus 
étendus parmi la chefs d’aujour- 
d'hui, avait déjà collaboré avec 
rQSM pour une intégrale des sym- 
phonies de l'Italien Gian Francesco 
Malipiero (1882-1973), prochaine- 
ment publiée par ta marque de dis- 
ques Marco Polo Records. 


□ Une Italienne et nn Japonais 
meilleurs chefs A Besançon, - Le 
43* Concours international de 
jeûna chefs d'orchestre, organisé 
.par le Festival de Besançon et de 
Franche-Comté, a été remporté ex- 
aequo, samedi ! 1 septembre, par 
l’Italienne Silvia Massaretli et le 
Japonais Daisuke Soga. Agis res- 
pectivement de trente-deux ans et 
vingt-huit ans, tas lauréats, distin- 
gués parmi plus de 
soixante-dix concurrents, n'ont pu 
être départagés par le jury, présidé 
.par Manuel Rosenthal. Une men- 
tion spéciale a été décernée & un 
Français de vingt-huit ans, Vincent 
Baithe. 


1 



Et aussi à Lafayette Gourmet et Monoprix Lafayette. 










16 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 


Le livre 


sur 


la Place 


NANCY ■ PLACÉ STANISLAS 
DU 16 AU 19 SEPTEMBRE 93 



F “Les Livres qui ont fait 
l'Histoire” 


àç Ncrcy !» AHeirev Cc'fv rrl '« a ZZ C5 32 7b 



CULTURE 


ARTS 


US DESSINS Di MODHàUAWl, a feas C-w à \‘ea 

Amadeo avant la légende 

Une exposition des dessins de la coiiection de Paul Alexandre, jusqu’alors inconnue 


CA1K8, j. iièe fasse iMm 



» 

l 




6ème 

saison 


Mon sentiment sur la 
saison 93/94 
hallucinante, pleine de 
promesses profondes, 
sensibles et significatives. 
C'est aussi la poursuite 
d'un combat sans 
concession pour un 
théâtre d'auteu ns qui nous 
parlent de notre temps, de 
nous mêmes dans la 
configuration de notre 
société. Rien de moins que 
la beauté de vivre au 
présent en tirant les leçons 
de l'histoire. 

Jorge Lavelli 

É 12000 abonnés 
ont soutenu notre 
dernière saison. 

Après 

Eugène Ionesco 
Macbett 

George Tabori 
Mein Kampf 

Jorge Lavelli 

met en scène 

Edward Bond 

Maison d'arrêt 

et 

Arthur Schnitzler 
Les journalistes 


Théâtre National de la Colline 

15, rue Motte Brun 

75020 Poils - Métro Gambetta 

TEL : 43 66 43 60 






de notre envoyé spécial 

Il faut être sûr de soi, surtout eu 
Italie, pour exhumer des Modi- 
gliani inconnus. C’est pourtant ce 
qu'ose aujourd’hui le Palazzo 
Grassi, en montrant ta quasi-tota- 
lité des dessins provenant de la 
collection du docteur Paul Alexan- 
dre, ami et mécène du peintre ita- 
lien de 1907 i 1914. Lors de la 
conférence de presse présentant 
l’exposition, bien des journalistes 
gardaient en mémoire le canular 
des étudiants de Livourne qui, en 
1984, avaient taillé quelques têtes 
à la manière d’ Amadeo Modigliani, 
pour les jeter ensuite dans un 
canal, précisément là où, selon la 
légende, l'artiste aurait immergé 
ses sculptures à une date restée 
imprécise. L’authentification des 
faux miraculeusement redécouverts 
avait valu & la conservatrice du 
Musée de Livourne une longue 
hospitalisation. Son frère, directeur 
de la Galeria d’Arte Modema de 
Rome, qnî avait immédiatement 
publie un catalogue sur les objets 
en question, fut destitué quelques 
mois plus tard. 

A Venise, moins de dix ans 
'après, l’ambiance de la conférence 
de presse était d’autant plus tendue 
que les organisateurs de l’exposi- 
tion se refusaient à indiquer la pro- 
venance actuelle des dessins expo- 
sés (ce qui est parfaitement normal 
lorsqu’il s’agit de collections pri- 
vées). Noël Alexandre, l’un des fils 
de l’ami de Modigliani, se bornait 
& garantir la provenance et l’au- 
thenticité des dessins, déclarant les 
connaître depuis longtemps : «J'ai 
vu chacun de ces dessins lorsque j'ai 
fait avec mon père, entre 1959 et 
I960, l’inventaire de sa collection, 
qu'il n’a dispersée qu’ensuite. Char 
que dessin est numéroté et porte le 
cachet de Paul Alexandre. Ce der- 
nier redoutait que des faux circulent 
lorsque sa collection sentit connue. 
Devant chaque dessin. il évoquait 
pour moi ses souvenirs. » 

Ses souvenirs sont précisément à 
l’origine de cette exposition. En 
1924, il écrivait au frère de Modi- 
Jiani : «Je suis personnellement 
désigné pour raconter la vie de 
votre frère à Paris car nous finies 
unis par une intime amitié... » Les 
aléas de l’existence ne lui permi- 
rent pas de rédiger ses mémoires, 
et c’est à son fils NoSl qu’échut la 
mission. Mais l’histoire commence 
un peu plus tôt. En 1988, François 
Beigot, conservateur du Musée de 
Rouen, reçut un étrange message : 
«Notre père trouvait votre musée 
bien tenu, il a voulu que vous rece- 
viez ces deux tableaux. » Il s’agis- 


¥ 


sait du Portrait de Jean-Baptiste 
Alexandre au crucifix (1909), et du 
Portrait de Paul Alexandre devant 
un vitrage (1913), commandés à 
Modigliani par le docteur Paul 
Alexandre. Deux de ses enfants. 
Biaise et Philippe, en donnant ces 
toiles, respectaient le vœu de leur 
ère décédé vingt ans plus tôt. 
out naturellement, lorsqu’un 
autre fils, Noël, historien de son 
état, voulut mettre en ordre les 
souvenirs de son père, ce fat à 
François Bergot qu’il s'adressa. 
Lequel le mit en contact avec un 
éditeur parisien, le Fonds Mercaror 
(filiale de Paribas), dont le respon- 
sable, Didier Marty, évoqua à son 
tour l’histoire devant Jan Martens, 
le commissaire de l'actuelle exposi- 
tion. Martens sut persuader le fils 
que son livre devait s’accompagner 
d'une présentation des dessins de 
la collection paternelle. 

Son seul client 
dorant des années 

Et c'est ainsi que surgissent 
aujourd’hui 448 dessins inconnus 
de Modigliani, ce qui double le 
corpus de l'œuvre graphique de 
l’artiste. Elle s’accompagne de la 
publication apocryphe, mais filiale, 
des fameux souvenirs, qui éclairent 
une époque jusqu’alors floue de la 
vie de Modigliani à Paris, et obli- 
gent à reconsidérer un certain 
nombre d'idées reçues. A ce pro- 
pos, Noël Alexandre déclarait : 
«J'ai voulu faire ici un travail 
d’historien, qui se veut profondé- 
ment scientifique, basé sur des 
documents . J'apporte la version du 
seul vrai témoin de cette période la 
plus obscure de la vie de Modi- 
gliani. » 

Le docteur Alexandre s’était éta- 
bli à Montmartre en 1907. 11 avait 
alors vingt-six ans. De quatre ans 
son cadet, Modigliani, venu de 
Livourne, via Venise, hantait la 
Butte depuis Tannée précédente. Le 
bon docteur avait loué une maison 
délabrée nie du Delta : U y accueil- 
lait ses amis, les artistes Drouard 
et Doucet. Ce dernier rencontra 
Modigliani au Lapin agile; T Italien 
venait d’être expulsé et cherchait 
un autre atelier. « C’est ainsi, dit 
Paul Alexandre, qu'a commencé 
mon amitié avec Modigliani. » Elle 
devait dorer jusqu’au départ de 
Paul Alexandre pour le front, en 
1914. Il fut, toutes ces années 
durant, son seul client. Persuadé 
du génie de son ami, il conservait 
tout, y compris le moindre croque- 
ton qui, sans lui, eût échoué danç 
la cheminée. 

Après la mort de l'artiste, quand 
la légende a commencé à croître, 


PREMIÈRE CE SOIR 


S/\ll MHBIE<DIR<S<IES 


MARIA PACQME 
MICHEL CRETON 




Q. 


e 


oesf^i 

c 'CQûyy 


DANS NOTRE PROCHAIN NUMERO 


Cf Wrnêt 

INITIATIVES 


Nouvelle comédie de MARIA PACOME 
Mise en scène de JEAN-LUC MOREAU 
Décor et Costumes de CHARLIE MANCEL 

Avec 

MICHEL BONNET 
FRANÇOIS PACÔME 
NATHALIE MAZEAS 
CLAUDE BRECOURT 
LAURENT MONTAGNER 

et 

MARIE-FRANCE M1GNAL 


LOCATION s 48 78 63 


Alexandre fut tenté d'établir sa 
vérité. II écrivit ainsi à la famille 
de Tarxisie, recueillant les souve- 
nirs de sa mère. Ce sont ces textes 
qui sont aujourd'hui publiés dans 
le catalogue de l’exposition. Ils 
éclairent d'un jour nouveau Modi- 
gliani qui, alors, se considérait pins 
comme an sculptear que comme 
un peintre. 

D’abord, on est surpris par les 
premiers dessins réalisés & Venise 
vers 1905, très proches des gra- 
phistes de la sécession viennoise. 
Un carnet, avec le modèle qui 
répète la même pose nne bonne 
douzaine de fois, mais aussi la suc- 
cession et l’accrochage dense des 
dessins justifient cette affirmation 
de Paul Alexandre : «Ses grandes 
créations d’avant-guene ont été lon- 
guement méditées et mûries- Il s'en 
délivrait ensuite dans un chvf-d’au- 
vre. L’intensité de son attention aux 
formes et aux couleurs était extra- 
ordinaire. Quand une figure hantait 
son esprit, il dessinait fiévreusement 
avec une rapidité inouïe, ne retou- 
chant pas, recommençant dix fins le 
même dessin à la clarté d’une bou- 
gie. jusqu'à ce qu’il ail obtenu le 
contour désiré dans un jet qui le 
satisfasse. D’où la pureté et ta 
fraîcheur incomparable de ses plus 
beaux dessins, * 

Ainsi, l'exposition, en montrant 
tout - doutes, hésitations, 
reprises, - livre au public la genèse 
des travaux d’un Modigliani par- 
fois aux antipodes du dessinateur 
élégant et un peu superficiel qu’on 
se représente trop fréquemment, 
x II sculptait de la même manière : 
il dessinait longtemps, puis il atta- 
quait directement fe bloc. Si quel- 
que erreur survenait, il reprenait un 
autre bloc et recommençait. (...) 
Dans toute sa vie. il a sculpté un 
peu plus de vingt figures. Presque 
toutes en réalité sont la même sta- 
tue constamment recommencée en 
vue d'une forme définitive qu’il n’a. 
je crois, jamais atteinte. » 

Le peintre déjà sûr 
de son talent 

On redécouvre enfin Modigliani 
sculpteur, son amitié avec Brancuà 
qui lui prodigue des conseils 
techniques et Taide même très pro- 
bablement à organiser une exposi- 
tion dans l'atelier de Souza Car- 
doso, lé S mars 1911. La date 
précise fait partie des nombreuses 
révélations qui émaillent te texte 
de Noël Alexandre. 

Une autre affirmation devrait 
remuer le petit monde des spécia- 
listes : sa carrière de statuaire 
aurait été extrêmement brève, soit 
«entre les derniers mois de 1910 
et avril 1913 ». Il serait fastidieux 
pour le non-initié d’énumérer tous 
les apports de l’ouvrage qui accom- 
pagne l’exposition. Bornons-nous à 
signaler une intéressante relation 
entre le goût de Modigliani pour la 


scène et l’aspect théâtral des caria- 
tides, et une probable influence 
kfaraëre dans ses sculptures, très 
visible dans certains dessins; Paul 
Alexandre, via son fils Noël, de 
préciser: «Il m’emmenait au 
musée du Trocadêro où il se pas- 
sionnait en réalité pour l'expoUlion 
d'Angkor, dans l'aile occidentale. - 

Petit à petit, la légende et les 
certitudes sc délitent : foin de 
l’ivrogne, amateur de haschisch. 
Certes, les soirées rue dn Delta 
étaient animées et des vapeurs 
diverses envahissaient l’immeuble. 
Mais les séries de dessins sont là 
pour montrer un Modigliani 
acharné au travail systématique, et 
déjà sûr de son talent. Paul 
Alexandre restait persuadé que la 
tuberculose contractée durant sa 
jeunesse, et à laquelle il résista 
vingt ans durant, fut, plus que l'al- 
cool et la drogue. la cause du décès 
prématuré de Modigliani. 

C’est an docteur Alexandre 
qu’on doit également cetre citation 
de Modigliani, et son exergue : 
« Ce que je cherche, ce n’est pas te 
réel, pas l'irréel non plus, mats l’in- 
conscient, te mystère de l'instincti- 
rité de la Race* (I). El Paul 
Alexandre d'ajouter : « Modigliani 
cherchait à exprimer le moi profond 
de ses modèles, n On comprend 
mieux pourquoi la baronne Mar- 
guerite de Hasse de Viltera refusa 
son portrait, aujourd’hui célèbre 
sous le nom de V Amazone. On lit 
dans son regard toute la morgue 
d'un hobereia, le dédain du sang 
bleu, mais aussi le plaisir légère- 
ment canaille et nuancé d'ennui 
que pouvait éprouver la jeune 
femme à poser pour le petit juif de 
Livourne. Le fait que Modigliani 
ait jugé bon de peindre en ocre une 
jaquette de cavalière originellement 
ronge ne dut pas diminuer l'incom- 
préhension de l’amie de Jean 
Alexandre, le frère de Paul, qui dut 
finalement se porter acquéreur du 
tableau refusé. Cela pour rappeler 
un détail : sept ans durant, Paul 
Alexandre fut le seul soutien de 
Modigliani. L'exposition d'aujour- 
d’hui montre abondamment qu’il 
ne s’était pas trompé. 

HARRY BELLET 

► Modigliani dans ia collection 
du docteur Paul Alexandre, 
Palazzo Grassi, Venise. Tél. ; 
(19) 39-41-523-51-33. Jus- 
qu'au 4 janvier 1994. 

► Catalogue broché, 453 pages, 
80 000 lires. Edition française 
Fonds Mercator- Albin Michel, 
rellâ, 690 francs. 


Les œuvres de poche 
du sculpteur américain 

Le Calder accueilli à Amibes, 
dans la citadelle de Picano. n’est 
pas le sculpteur monumental mais 
l'homme de l'éubli. Ceitti des 
grosses mains habites à tordre te fil 
de fer pour boucler dans l'air des 
personnages et des animaux; i réu- 
nir de petites famés de tôte décou- 
pée pour équilibrer des pointes et 
des courbes; à assembler des pièces 
de métal pour créer des bijoux 
d'une somptuosité barbare... en des 
couverts et an presse-purée d'une 
simplicité humoristique. Calder 
intime, en quelque sorte, jouant des 
formes figuratives ou abstraites 
avec une science tris aiguë et un 
esprit d’enfance inaltérable. 

Les dessins du c ir q ue, datant des 
années 30, ilhistrem cette ingénuité 
astucieuse fondée sur une observa- 
tion rigoureuse et passionnée. Le 
graphisme de Calder saisit ta méca- 
nique essentielle des postures et des 
gestes, détermine les articulations 
grâce auxquelles bêtes et gens pour- 
ront s’animer. Le cirque en réduc- 
tion, acrobatie manuelle au fi! de 
fer, valut à Calder sa première 
notoriété à Paris. Les bronzes, thés 
des modelages, sont de même 
nature cocasse. 

Bonhomie 

œrdiate 

Quant aux gouaches, nombreuses 
dans cette exposition - Calder com- 
mença d'en faire à partir de 1951 
- elles proclament la bonne santé 
solaire de l'artiste, sa bonhomie 
cordiale, qu’dtes soient eu affinité 
avec les signes astraux de Mira on 
avec les figures prolétariennes de 


(I) Il faut comprendre par «Race» 
l'affirmation systématique que fil Modi- 
gliani de sa jndéilé dans an Paris alors 
fortement teinté d’un antisémitisme 
inconnu en Toscane. 


Mobiles et stabiks - ces termes 
furent suggérés à Calder respective- 
ment par Duchamp et Arp, - jalon- 
nent l'exposition, tous de petire 
taille. Il s'agit le plus souvent de 
maquettes prêtées par la galerie 
Maeght, de h main même de l’ar- 
tiste, qui parient e nc o re dis chiffres 
et des indications destinées aux 
spécialistes de l'agrandissement. Les 
coutures entre tes différentes parties 
leur donnent un caractère artisanal 
tactile. 

Une grande tapisserie et une 
sculpture de plein air évoquent la 
finalité possible des maquettes et 
des gouaches. Pourtant, l’image 
qu’impose cette exposition est celle 
de l’« ingénieur hilare» dont pariait 
Préven, le colosse soufflant douce- 
ment sur les pétales de ses sculp- 
tures, le Vtdcain d’Amérique quit- 
tant la forge pour tailler dans te 
métal les jouets à vent d’une cité 
miniature. 

JEAN-JACQUES LERRANT 

► Musée Picasso, château Gri- 
maldl, Antibes. Tél. : 
93-34-71 -07. Jusqu'au 27 sep- 
tembre. 


/ 




RÉDACTION ET SIÈGE SOCIAL 
15. RUE FALGUIÈRE 
75501 PARIS CEDEX 15 
TéL : (1) 40-65-25-25 
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Edité par la SARL le Monde 
Dorée de la société : 
ceni ans i compter du 
10 décembre 1944 
Capital soda! : 

620 000 F 

Principaux associés de la société : 
Société civile 

«c Les rédacteurs du Monde », 

« Association Hubert-Beuve-Méry » 
Société anonyme 
des lecteurs du Monde 
Le Monde-Entreprises, 

M. Jacques Lesounte, gérant. 


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18 Le Monde 9 Mardi 14 septembre 1993 • 


ECONOMIE 


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billet 


GATT : 


éviter la crise 

Las Français vont-is obtenir un 
aménagement du préaccord 
agricole de Blair House, condu en 
1992 entre la Commission 
européenne et les Etats-Unis? 
Alain Juppé a estimé 
* encourageant» l'échange de vues 
que les Douze ont consacré à ce 
dossier au cours d'une réunion, ce 
week-end, en Belgique, « Nos 
partenaires admettent que nos 
contra-pnpposltfons n'ont rien de 
démsarmablG». a-t-l c om menté. 
Parce qu’is sont convaincus que 
les Américains ne bougeront plus, 
les autres États membres hésitent 
à suivre Paris, lis redoutent qu'en 
rouvrant le dossier, on retarde la 
conclusion de l'Uruguay Round et, 
panam, une relance de l'activité 
économique mondiale. «Pourquoi 
tes Américains bougeraient-ils tant 
que nous sommes divisés? Si 
nous ne demandons rien, nous 
n'aurons tien», rétorque M. Juppé. 

Soucieux d'éviter une crise 
européeme grave, tes Douze 
donnent l'impression de 
rechercher un co m pr o m i s, tü faut 
se demander si le moment n'est 
pas venu de feto un effort de 
darification, d’interprétation du 
préaccord de Blair House. Nous 
aft»TS inviter tes Américains à faim 
preuve de pkts de scupfesse». a 
déclaré WSBy CJaes, ministre belge 
des affaires étrangères, qui 
préside tes Douze. Douglas Hird, 
te secrétaire au Foreign Office, 
s'est prononcé dans le même 
sens. Beaucoup dépend de l'issue 
des conversa ti ons entre Français 
et Allemands. «Nous ne sommes 
pas encore parvenus à une 
approche commune, nous 
continuons à porter, mais il ne faut 
pas se (Ssskmler l'Importance dés 
cffUcultés à surmonter», a 
commenté te ministre allemand. 

PfL L 


La préparation dn budget 1994 

Neuf Français sur dix 
paieront moins d'impôts 


pennntations à la tête (rétablissements 


Annoncée cet été, dtetUtée dans 
ses grandes lignes au fil des 
semaines, la réforme de l'impôt 

sur te revenu prend forme. Pour 
les contribuables, a indiqué 
dimanche 12 septembre, au cours 
«te rémission «7 sur 7» de TF 1, 
te ministre du budget Nicolas Sar- 
kozy, elle se traduira par une 
réduction d'impdts de 19 à 
20 mfflfeids de francs, chiffre qui 
correspond è la fourchette haute 
des prévisions. «Le J* Janvier 
1994, à revenu égal. 50 % des 
contribuables - soit près de 
7,5 mdSons de Français, - paie- 
ront environ 10 % de moins par 
rapport à 1993 ; 90% des contri- 
buables auront une réduction de 
3 %». a précisé le ministre. Relati- 


vement important - comparé aux 
300 müards de tartes récupérés 
par l'Etat au titre de l'impôt str le 
revenu - l'alégement, qui vise à 
favoriser un redémarrage de la 
consommation des ménages, 
s'accompagne, comme prévu (te 
Monde Ai 25 août}, d'une refonte 
des tranches d'imposition, qui 
seront ramenées de treize à sept 
La mi n i s tre du budget a toutefois 
précisé que ta tranche supérieure 

(taux marginal de 56,8 %| ne 
serait pss modifiée en 1994, mæs 
n'exclut pas cette possjbffité, une 
fois les finances publiques 
remises è flot. 

De son côté, le ministre du 
logement, Hervé de Charatte, au 
cours d'un entretien sur Radio- 


Afin de construire 4 000 habitations sociales par an 

Le ministre du logement espère libérer 
une trentaine d’hectares à Paris 


Le ministre du logement, en liai- 
son avec la Ville de Paris, s’est fixé 
comme objectif de libérer sur cinq 
ans *30 i 40 hectares de terrains 
dans Paris intra-muros pour y 
construire des logements sociaux, à 
raison de 60% des terrains libé- 
rés». Dans un entretien publié, 
vendredi 10 septembre, dans le 
Parisien, Hervé de Charatte précise 
que, «avec ces terrains et ceux que 
la ville libère, le rythme de 
construction pourrait être d'environ 
4 000 logements par an». 

Par ailleurs, le ministre indique 
qu'il «approuve totalement la 
demande rat maire de Paris de rele- 
ver de 30 % à 35 % les plafonds de 
ressources » permettant d'avoir 
accès à des HLM (le Monde du 
16 juin). «Depuis dix ans, explique 
le ministre, les plafonds en francs 


constants ont subi une baisse de 
30 % On a ainsi ëimini des loge- 
ments HLM des familles modestes 
mais pas démunies, qui ne peuvent 
pourtant pas avoir accès à la pro- 
priété ou même à la location sur le 
marché libre.» 

«Je considère que les plafonds 
des prêts PAP (prêts aidés à La pro- 
priété) sont encore trop bas», a-t-il 
déclaré par ailleurs, sur Radio- 
Classique, samedi il septembre, 
avant de se prononcer pour leur 
réévaluation. En outre, 3 a adressé 
«un léger reproche aux grands 
réseaux bancaire &», qu’il trouve 
«trop réservés à l'égard de l'inves- 
tissement dans la pierre». Il ren- 
contrera ces derniers pour en dis- 
cuter. 


Classique, s laissé entrevoir un 
autre cadeau fiscal de ta3le. La 
gouvernement a, en effet, décidé 
de permettre aux détenteurs de 
sicav monétaires de les vendre en 
franchise d'impôts sur tes plus-va- 
lues s'ils réinvestissent dans ITm- 
mobHfer. «Date s'applique au neuf 
et à l'ancien > cela s’applique au 
logement que l'on veut occuper 
pour soi-même ou que l'on veut 
huer», a rappelé M. de Charente. 
Le ministre n'a pas exete d'éten- 
dre la mesure aux résidences 
secondaires. « Cens question est 
ouverte», a précisé le ministre 
dont l'entourage faisait savoir que 
la mesure était en bonne voie 
d'être acceptée. 

Une «petite» Mercedes 
pourrait être construite 
en France 

La France figure avec la Grande- 
Bretagne, la république tchèque et 
l’Allemagne, sur -la liste des pays 
retenus par Mercedes-Benz pour la 
construction éventuelle de son 
futur petit modèle, a indiqué la 
Cnne. Rien n’est encore décidé, ni 
te lancement de cette voiture ni a 
fortiori, son lieu de fabrication, 
mais tes choses avancent assez vite 
et un certain nombre de sites pos- 
sibles ont déjà été écartés (comme 
l’Espagne). Le constructeur alle- 
mand expose un prototype de cette 
voiture, sous le nom de «Vision 
A», au salon de Francfort pour 
«tester la réaction du public» et se 
faire une idée du marché potentieL 
La décision de lancement sera 
prise avant la fin de Tannée. Cette 
petite mais luxueuse automobile 
présente la particularité d’avoir le 
moteur sous te plancher. 


Le Crédit lyonnais, 1W et le Crédit 
national ponrraient changer de président 

***• > a-ïï * 


Après ta. Banque du France et 
la drection du Trésor {lira page 
m rUAP et le Crédit lyonnais, 

respectivement première com- 
pagnie d'assurances et première 
banque française, ainsi que le 

Crédit national seraient à la 

■ 

voûta de c ha nge me nts de prési- 
dent Evoquée depuis plusieurs 
jours, l'hypothèse d'un jeu de 
« chaises musicales i prend 

d'autant plus de crédibilité 
qu'efie devient aujourd'hui près- . 
que pub&que. Un moyen pour le 
gouvernement et notamment 
pour Matignon de forcer 1a main 
aux uns et aux autres. 

Point de départ du schéma envi- 
sagé, r aniv ée a échéance 1e 20 octo- 
bre du mandat d’Yves Lyon-Caen, 

K résident dn Crédit nationaL 
L Lyon-Caen n’a pas démérité à la 
tête d’un établissement en pleine 
mutation, mais 3 paie te prix d'une 
nomination en octobre 1990 par 
Michel Rocard de qui il était te 
directeur adjoint du cabinet, jugée 
avant tout politique., Un moment 
proposée à Daniel Lebègne, numéro 
deux de la BNP et candidat malheu- 
reux à la succession de René Thomas 
& la tète de la banque en cours de 
privatisation, (a. présidence vacante 
du Crédit national donne aux. pou- 
vons publics une bdfe occasion tren- 
denener un jeu de «chaises musi- 
cales». 

Am de dusse 
aax sorcières, mais» 

Le Crédit national serait un point 
de chute «honorable» pour Jean- 
Yves Haberer,, président du Crédit 
lyonnais, qui serait alors remplacé 
par Jean Peyrelevade, 1e numéro un 
4e rUAR dont le porte reviendrait i 
Jacques Friedmann. La mise en place 
de ce scénario c omp l ex e aurait ai nsi 
pour principal objectif de mettre i la 
tête de l'UAP, M. Friedmann, tout 
en tentant de ménager tes susceptibi- 
lités. Ami de impie date de Jacques 
Chirac et collaborateur très proche 
d’Edouard Balladur, M. Friedmann 


celle de 1a BNP, tes deux groupes 
étant l'actionnaire principal de 1 au- 
tre. 

Ma ti gnon, qui cherche toujours à 
ne pas donner prise & Faccusation de 
SC livrer à u oc chusse aux sorcüres à 
la tête des entreprises publiqu», a 

pourtant quelques difficultés a taire 
admettra ces changements & Jean- 
Yves Haberer et i Jean Ptyreterade. 
Le premier nommé aurait été mis 
brutalement face au choir suivant : 
yra nfer te Crédit national ou ne plus 

rien retrouver àf échéance deaçm 
mandat d'ad m i n i s t r ateur du Créait 
lyonnais au printemps prochain. 
Après avoir connu une douloureuse 
traversée du désert entre 1986 et 
1988 en perdant la présidence de 
Paribas, M. Haberer se serait presque 
résigné. Le Crédit lyonnais, dont la 
stratégie d'expansion tous azimuts est 
très contro v ersée, est en passe (Tan- 
nonoer à nouveau de lourdes pertes 
(1 milliard de francs) au premier 
«pnv’tfm L'ancien directeur dn Tré- 
sor aurait, totâefbis, reçu le soutien 
de citants importants comme Fran- 
çois Pinaidt, Bernard Arnault et 
même Robert Hersant qui auraient 
plaidé sa cause. 

Pour Jean Peyrelevade, qui 
dément tas « uformatûms annonçant 
son arrivée prochaine à la présidence 
du Crédit lyonnais», fa. situation est 
différente. Il n’est oas sûr du tout 
qu’il soit disposé à finalement accep- 
ter b tète du Lyonnais. L’Elysée sou- 
haite que, en cas de remplacement, 
on lui trouve un poste à sa mesure, 
et le gouvernement loi est en quelque 
sorte redevable de son refus de sui- 
vre Pierre Bérégovoy dans Faffarre 
du raid, organisé avec raccord de 
Pierre Bérégovoy, alors ministre de 
réoonom ie, contre b Société géné- 
rale. Jean Peyrelevade tient i 
conduire' b privatisation de l'UAP, 
mai» en terme de prestige b prési- 
dence de la première banque fran- 
çaise vaut celle dn premier ass u reur. 
Certes, b remise en état du Crédit 
lyonnais risque dïtre longue et diffi- 
cile, M. Peyrelevade «wwft b 
banque, il y a bit ses premières 
«me? aux cotés (te Jean Deflasstaax. 

ÉRIC LESER 




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SIEMENS 


Chaque jour, Siemens innove 
pour aider les hommes 
à mieux communiquer. 






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au I er semestre 1993. 

Il n’y a pas de hasard. 

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20 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 


ÉCONOMIE 


SOCIAL 


Mission impossible pour John Monks. le nouveau secrétaire général du TUC 

La crise persistante du syndicalisme britannique 


Recettes éprouvées 


Le cent vingt-cinquième 
congrès du Trade Union Con- 
gress (TUC), la confédération 
syndicale britannique, s'est 
achevé, vendrais 10 septembre, 
à Brighton, dans un climat 
morose. La tâche de John 
Monks, le nouveau secrétaire 
général, tient de la gageure : le 
déclin du militantisme s'accen- 
tue et la «concertation b avec le 
gouvernement et le patronat 
semble artificielle. 

LONDRES 

de notre correspondant 

Inaugurant ses responsabilités i 
la tête du TUC, John Monks ne 
pouvait se borner i déplorer la 
crise profonde du mouvement 
syndical britannique. Il lui fallait, 
au contraire, affirmer que son 
accession au poste de secrétaire 
général, en remplacement de Nor- 
man Willis, était de nature à 
inaugurer une ère nouvelle. 
n L'opinion évolue en faveur (...) 
d'une régénération du syndica- 
lisme britannique », a-t-il ainsi 
annoncé, à la surprise générale. 
Le propos n'était pas le fait d’un 
naïf : ayant gravi peu à peu les 
échelons de la hiérarchie au TUC 
depuis vingt-quatre ans, ce parfait 
apparatcbik mesure à quel point 
la tâche qui lui incombe tient de 
la mission impossible. 

Le TUC a perdu près de 


459 000 membres eu 1992 et 
comptabilise 7,3 millions d'affi- 
liés, contre 12,2 millions & la fin 
des années 70. Les défections sont 
deux fois plus nombreuses que les 
pertes d'emplois. Le constat sem- 
ble indiscutable : employeurs et 
salariés croient de moins en 
moins à la pertinence de l'action 
syndicale. Guère plus de 30 % des 
salariés britanniques adhérent 
aujourd'hui i un syndicat. 

Loin 

des rodomontades 

Une étude récente montre que 
moins de 40% des Britanniques 
sont couverts par des accords de 
négociation collective, contre 
75% à la fin des années 80. John 
Monks, cet homme de quarante- 
sept ans. que l'on dit « sérieux, 
réfléchi et consensuel », est mani- 
festement le représentant d'un 
nouveau réalisme syndical. Loin 
des rodomontades d'un Arthur 
Scarçill, figure emblématique du 
syndicat des mineurs, il parle, lui, 
de frapper à la porte du gouverne- 
ment. David Hunt, le ministre de 
l’emploi, se dit prêt au dialogue. 
Les deux hommes ont développé 
des relations amicales, i l’image 
de celles qui se sont nouées entre 
John Monks et Howard Davies, le 
directeur général de la CBI 
(Confédération of British Indus- 
try, le patronat britannique), deux 
hommes «nouveaux», de la 
même génération et originaires de 


la même ville, Biackley, pris de 
Manchester. 

Mais de quel dialogue s'agit-ii, 
au moment oh le gouvernement 
entérine l’abolition des conseils, 
qui garantissaient un salaire mini- 
mum pour les 2,4 millions de Bri- 
tanniques se situant au bas de 
l'échelle salariale, et où la loi qui 
limite considérablement la déduc- 
tion automatique des cotisations 
syndicales entre en application ? 
Confronté an bourgeonnement du 
déficit public, le chancelier de 
l'Echiquier, Kenneth Clarke, est 
en train de prendre des décisions 
draconiennes. Comme les réduc- 
tions de dépenses n’y suffiront 
pas, la menace d’un alourdisse- 
ment de la pression fiscale se pré- 
cise. Le chancelier a annoncé 
qu’il ne fallait pas compter sur la 
levée de la limitation de l'aug- 
mentation des salaires à 1,5 % 
l'année prochaine, et le premier 
ministre, John Major, évoque des 
mesures nécessairement * impopu- 
laires». 

Pour les cinq millions de sala- 
riés du secteur public et aussi 
pour les congressistes de Brigh- 
ton, ces nouvelles ont fait reflet 
d'une douche froide. Le TUC 
parle d’un hiver de mouvements 
revendicatifs. John Monks va 
devoir montrer beaucoup de per- 
sévérance pour continuer le «dia- 
logue»... 

LAURENT ZECCHIN1 


| Suite de la première page 

■ 

Alors que nia société a changé b. 
•pour reprendre l'expression de 
Jean Mattéoli, président du CES 
et auteur d'un rapport d’étape pré- 
paratoire, la montagne des cin- 
quante-trois articles semble accou- 
der d’une souris. Placé au centre 
:des préoccupations et justifiant 
des mesures parfois contestées, 
l’emploi n'est pas assuré et encore 
moins promis. D’ailleurs, hormis 
peut-être Michel Giraud, personne 
ne se lait vraiment d’illusions sur 
ses effets immédiats. 

Ce faisant, le texte laisse sans 
réponses deux critiques extrêmes 
et implicites, qui ne cessent d’ali- 
menter le débat. Celle de Philippe 
Séguin, d'une part, rejoint sur cer- 
tains de ses thèmes favoris par te 
Centre des jeunes dirigeants 
(CD J), qui explore une logique de 
rupture et appelle «une autre po/i- 
tique ». Celle, aujourd’hui relative- 
ment discrète, d’une base patro- 
nale de plus en plus élargie, selon 
François Perigot lui-merae, qui 
reproche à ce gouvernement, pour- 
tant nanti d’une majorité écra- 
sante, de ne pas profiter de l'occa- 
sion pour aller loin et fort. Ce qui 
justifie la prudence du CNPF, déjà 
amené à ne pas s'engager et peu 
enclin à clamer son enthousiasme. 
En outre, cela lui donne une rai- 
son supplémentaire pour refuser le 
lien entre l'annualisation du temps 
de travail et la réduction de 
celui-ci, souhaitée par les syndi- 
cats et espérée par la CFDT. 

Dès lors, peut-on s’étonner, au- 
delà des critiques formulées ç& et 
là, que l’impression générale soit 
au sentiment de déjà vu? Depuis 


maintenant dix-huit ans ou pres- 
que que se pratique h: cérémonial 
du rendez-vous de septembre pour 
annoncer un énièsnc plan emploi, 
se développe un phénomène de 
saturation et, pour tout dire, de 
banalisation. Peu ou prou, les 
recettes proposées tournent autour 
de solutions voisines, reprises et 
ravaudées. En fonction de la 
période, de la conjoncture, au 
moins autant que l'alternance poli- 
tique, seuls changent les infléchis- 
sements. Une fois, l'accent sera 
mis sur le chômage de longue 
durée, une autre sor les jeunes, 
une autre encore sur tes salariés 
âgés, et ainsi de suite (la forma- 
tion, l’exonération de charges, 
l’abaissement du coût du travail, 
le traitement social, etc.). 

Sentiers 

battus 

De ce point de vue, sauf pour ce 
qui est de sa longue période d'ap- 
plication, dont on peut douter, 
tant les besoins de relance sont 
nécessaires à la mobilisation dans 
le temps, le projet de loi s'inscrit 
dans la continuité, il ne s’écarte 
réellement des sentiers battus, 
in exemple suffira : l’aménage- 
ment du temps de travail, dévora 
aujourd’hui annualisation, fait 
partie des thèmes récurrents, le 
plus souvent associé à sa contre- 
partie, la diminution de la durée 
hebdomadaire. 

Si l’équipe de M. Balladur ne 
déroge donc pas à la tradition, il 
n'en reste pas moins qu'avec ce 
remake, des innovations (des 
reculs, selon certains) apparais- 
sent, qui donnent son sens polrti- 


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Ntttio Epargne Retraite 


N atio Perspectives 





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comme si te gouvernement fouit 
I* apprentissage des pesanteurs d’un 
corps social organisé, qu'on le 
veuille ou non, autour des parte- 
naires sociaux. C est ainsi qu’il 
faut interpréter les abandons pré- 
cipités tant du moratoire sur tes 
prélèvements obligatoires que sur 
L’all ong em ent des contrats à durée 
déterminée ou des missions d’inté- 
rim. 

Suas sood 
de l'existant 

Quoi qu'il en soit, quatre élé- 
ments retiendront l'attention irai, 
abordés de manière • attestât- 
srante ». selon la formule de 
Michel Rocard, pourraient se révé- 
ler néfastes avant te fameux -délai 
de cinq ans. La baisse des charges, 
grâce au transfert des allocations 
familiales, pourrait provoquer un 
efTet de seuil sur révolution des 
salaires et sans doute des carrières, 
bloquant cdtc des actifs rémunérés 
plus de 1,5 fois le SMIC. Subrepti- 
cement, avec te rôle dévolu aux 
missions locales et aux Perma- 
nences d’accueil, d’information er 
d’orientation (PAIO), renseigne- 
ment de dix années d'action en 
faveur des jeunes est ignoré. En 
séparant l'insertion sociale de rin* 
sertios professionnelle, à l*iavcac 
(te ce que préconisait le apport de 
Bertrand Schwartz dés 1981, le 
risque d'ajouter à l’exclusion aug- 
mentera, not a mment dans les ban- 
lieues. Si cc$ publics doivent trou- 
ver un emploi, ce besoin ne peut 
être dissocié du logement ou de la 
santé, par exemple. 

La troisième observation va 
dans te même sens. Sans que cela 
soit exprimé, te nouveau schéma 
pour la formation revient sur Pin- 
dividualisation des parcours et. 
plus encore, sur la dfflêrenciation 
des dispositifs en fonction des 
publics. Au nom de te simplifica- 
tion, un thème parfois racoleur. 1e 
contrat de formation individualisé 



! 


t 


les plus défavorisées, sont menacés 
dans tes faits. Avoir pour inten- 
tion de créer une seule filière de 
formation en alternance, en 
regroupant l’apprentissage et le 
contrat de qualification, ou consti- 
tuer une mande filière de l’inser- 
tion, avec le contrat emploi-solida- 
rité (CES), d'une part, le contrat 
d’insertion profession nefle d’autre 
part - en lieu et place des contrats 
d'orientation et des contrats 
d'adaptation, - peut accélérer la 
tendance de ces formules au ren- 
forcement de la sélection. Ce gm 
se fera au détriment des plus 
démunis, entraînant leur exclu- 
sion. D’ailleurs, peut-on penser 
que l'entreprise est aujourd'hui es 
mesure de tenir le rôle qui lui est 
proposé? 

I/e ujeu 

de la formation 

Enfin, la préparation du projet 
de loi a mis en évidence te peu de 
cas qui était fait de la politique 
contractuelle et a démontré, au- 
delà d’une méconnaissance des 
relations entre les partenaires 
sociaux, que le gouvernemeut 
intervenait sans souci de l’exis- 
tant, souvent fruit de la négocia- 
tion collective, à laquelle le patro- 
nat est autant attaché que les 
syndicats. L’illustration la plus 
probante en est fournie par te dos- 
sier de la formation profession- 
nelle. Proposant une régionalisa- 
tion qui réponde aux souhaits de 
l’UDF au moins, le gouvernement 
entend légiférer dans un domaine 
où les partenaires sociaux n’ont 
cessé de construire depuis {dus de 
vingt ans un vaste appareil 

Or, pour les syndicats comme 
pour le patronat, la formation est 
devenue un énorme enjeu finan- 
cier. Bien plus, celle-ci fait figure 
de champ d'application exem- 
plaire pour 1e paritarisme, pour la 
politique conventionnelle et pour 
le partenariat. De part ét d’autre, 
on a fait de ce sujet la clé de 
voûte des rapports sociaux, et l’on 
considère ce lieu d’entente et 
d’échange comme indispensable à 
l'évolution de la politique sociale. 

D’autant que les accords qai y 
sont signés sont te résultat de 
compromis et donc d’équilibres 
qui correspondent à la réalité du 
monde du travail. 

Cela explique l’unanimité qui 
s’est faite contre ce volet forma- 
tion et dont M. Giraud devra 
nécessairement tenir eompte- 
Sinon, déjà affaiblis, les parte- 
naires sociaux sortiront amoindris 
de l'adoption d’un projet de loi 
censé construire l'avenir, alors que 
la période qui s’ouvre s’annonce 
socialement comme celle de tous 
les dangers. Le résultat pourrait 
être l’inverse de ce qui était 
espéré. Cest ce qui arrive quadd 
on veut déc»**» pour longtemps- 
dans la précipitation. 

ALAIN LEBAUBE 







éim imIéÛ 


Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 21 



feu prtt- 
ofeta&usii 
ta Pta mbre pour 
lèfc- tQivroè fttipioi, 
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as pwa douter. 
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g^mutm ^ nt 
te tetupJL te sn M As toi •'tascrit 
4aoa U w«t‘BWii4. O ne t'ècane 
flft mSftMd éttMtMl btttot 

uwi MwirMii 1 1 a ff.H -T V 1 * 

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fllèmo* ràwrrem*, le 
te coatis* 
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faveur dus jeunes en fi?: 
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de cc que prtfrconîsaii lep^ 
Bertrand Schwartz <Æ 
nique d aiouier à reyw' 
««niera. notamment; 
lieues. Si ces publics domf 
ver un emploi, ce \xm tt 
être diwvk- du logamai B f 
santC. par exemple. 

La iroiMdme obsenain 
; dans le même sens Sasis- 

■ soi! exprime, le nouvamt 

: pour 1.1 l’onnaiion renaittl 

'. diMdual'.sativ'n des pacnBi: 
plus cruvre. sur la dtfec. 
des Jîvp.'Mlil's en força. 

: pubkcs \u nom de b ^ 
non. un thème partit ofe 
| contrat de tVirmaiiiM inànt 
i (CFIl. et le pwjnimme f afc, 

■ qualiîicaii.'n ci a fc 
i <PA01l ' Jvqimk in\ est 
; lç* plus .M'4'on-vCw.scBiib 
j dans les fans \> oir pou; 

| lion de créer une teutelL 
! ftwm.i !!»<:■. en .iliernu 
{ ffeHroujMiv: l appremiss^ 
i contrai de qualification, fl- 
l tuer une fraude filière é: 

■ tron. ce le contrat emplie 
i rilè (<T : Si. d’une pan. If z 

I d'tnsciii.'n proïessionoifcîL 

; part * en lieu cl place de c 
i d'oricntaiion ci des te 
î d adaptation. - peut «rie 
tendance de ces («mideii 

rorccnu*::! Je ^ A 11 ®. 6, 

: jjp fi': ,i .::> jitriinenl »■ 
tJCinuiiiv enirainanl ItS 1 
: s, on IVatlk-utx. pcui-flP 
que IVnîrepriM’ e*l 3UJ®7 
I meMJTC de tenir le wlet»" 

; L'enjeo 

de h formas 
tut, U. 13 prerjnwjr 

; de lot 

Cjs qui «a |! f *‘ l1 'jwE 
• com-.actuelle rt 
. Jdd d'une 
. iCUfMn f "| rt 'J^S 

v wiaux. O» 1 lc 
: ,n:cr»enjil * h # 
uni. sou » cm |ru ■ 

HO" cvîis’»'li*s. d JJjj 

S> «dK.lls pjt- 

t'I.pi J» n. l ‘ ,n Vnfoa^ 
entend U jjrtœs- 

ou le-- Jcpnp/' 

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ECONOMIE 


Après le rachat des « Dernières Nouvelles d'Alsace » 


Le groupe Hersant est-il en règle arec la loi ? 


33,23 % de la presse qnotidienne 


la rachat au groupa Hachette, 
pour 331,5 millions de francs, 
de la majorité du capital des 
Dernières Nouvelles d'Alsace 
(DNA) par la Société alsacienne 
de médias, créée pour fa cir- 
constance, aurait pu passer, cet 
été, quasiment inaperçu. Las 
interrogations que suscite, cette 
transaction et le flou qui l'en- 
toure embarrassent aujourd'hui 
le gouvernement qui n’a tou- 
jours pas exposé les éléments 
sur lesquels il se fonde pour fa 
juger légale. 

Mené au aeur de Tété (le Monde 
daté 18-19 juillet), le rach at des Der- 
nières /fournies d’Alsace, le quoti- 
dien qui fut le fleuron des titres 
régionaux <THach ette - 634 millions 
de francs de chiffre d'affaires et 
10 minions de résultat net en 1992 
- associe des partenaires dont la 
notoriété n’est plus à établir dans le 
monde des médias : l’Union de 
Reims, quotidien champenois du 
groupe France-Antilles présidé par 
Philippe Hersant, P un des fils de 
Robert Hersant; France-Esc (groupe 
Est républicain, gui édite notam- 
ment ï'£ft républicain de Nancy, 
rfnnr les deux entités du groupe Her- 
sant. France-Antilles et la Socpresse 
détiennent 26,98 %) ; et la Société 
centrale d’investissement du ban- 
quier Jean-Marc Vemes, ancien bail- 
leur de fonds du Quotidien de Paris. 

Dans cette nouvelle affaire de 
presse, Robert Hersant a renoué 
avec Teffet de surprise : le rachat du 
groupe le Progrès de Lyon à Jean- 
Charles Ligna avait eu lieu en 
pleine trêve des confiseurs, le 3 jan- 
vier >986. fl reste à savoir si le 
patron du Figaro devra aussi enga- 
ger, comme il y a sept ans, une 
bataille judiciaire analogue à celle 
qui l'opposa alors à deux syndicats 
de journalistes, le Syndicat nation al 
des journalistes (SNJ) et la CFDT, 
soutenus par la Fédération 
des sociétés de journalistes 

En 1986. M. Hersant était accusé 
d'être en infraction avec la loi du 
23 octobre 1984 sur la transparence 
et le plnialisfne de. la presse, qui 
préctsaft gu’aucün groupç de presse 
ne pouvait contrôler plot dè 10 % 
de la difihsion des quotidiens natio- 
naux et {dus de 10 % de celle des 
journaux régionaux . L'affaire s'était 
conclue par son renvoi sine die (le 
Monde du 7 mai 1986). 

L'affaire des Dernières Nouvelles 
d’Alsace se présente diffé remment. 
Aiguillonné par la FFSJ, qui lui 
demandait de se prononcer sur ce 
rachat et de. prouver que le groupe 
Hersant n’a pas franchi le seuil de 
30 % de la diffiision totale des quo- 
tidiens d’information politique et 
générale sur le territoire national, ce 
qui dans le cas contraire; le mettrait 
en infraction avec la Ira du 1 er août 


1986 modifiée le 27 novembre de la 
même année, le gouvernement a 
rendu son arbitrage & la mi-août. Le 
ministère de la justice a avalisé la 
prise de contrôle des DNA. maïs il 
l’a fût en catimini, sans donner à 
cet aval la moindre publicité ni le 
moindre aspect officiel. « A la 
demande des journalistes Qui s’en 
préoccupent». Le cabinet dn garde 
des sceaux nous indiquait, le 
18 août : «La direction tus affaires 
criminelles, sollicitée, a mené une 

sur les chiffres offi- 



ciels de diffusion données par le 
de la communication. La 


ministère 
note rédigée fait apparaître que. 
Quelle Que soit la configuration du 
groupe Hersant, qu’il soit pris dans 
son ensemble ou par filiaks séparées, 
le seuil de 30 % n’était pas 
dépassé. » « Il n’y a donc pas lieu, 
concluait-on alors au ministère de la 
justice. Que le parquet agisse en l’état 
des choses » (le Monde du 19 août). 

La FFSJ ne l’entend pas de cette 
oreille. Prenant acte quelle n’a pas 
«été informée officiellement des 
résultats des investigations menées 
par les services du ministère de la 
justice » et donc au' «il convient de 
ne pas préjuger de la position que 
sera amenée à prendre la chancelle- 
rie et de son interprétation du groupe 
de presse au sens de l’article Tl» de 
la loi de 1986, b Fédération a tait 
ses propres comptes, de même que 
le SNJ. 

Des différences 
extrêmes 

Ils se fondent sur la diffusion 
totale des quatre-vinas-deux quoti- 




premier ministre et sert de bras 
séculier au ministre de b commu- 
nication. Mais aussi sur Partide II 
de b loi de 1986, qui introduisait, à 
b demande du Conseil constitution- 
nel. b notion de «contrôle direct ou 
indirect d’un quotidien par une per- 
sonne physique ou morale ou par un 
groupement de personnes physiques 
ou morales». Ainsi armés, la FFSJ 
et te SNJ affirment que le groupe 
Hersant dépasse 1e seuil fatidique de 
30 % puisqu'il atteint, selon leurs 
comptes; 32,95 % de b diffusion de 
tous les quotidiens. Ces comptes 
indiquent que les quotidiens du 
groupe, i r exception de ceux du 
groupe Midi libre de Montpellier - 
dont Robert Hersant détiendrait 
30 % - exclus par 1e bit quUs sont 
encore soumis i une décision de jus- 
tice, totaliseraient 2 599 024 exem- 
plaires sur une diffusion totale de 
7 887 865 exempiûresw Us joignent 
ceux dont dispose le Monde (voir 
tableau ci-contre). 

Pour le SJTI, l’af&ire n’est pas si 
simple. Son propre calcul est bâti 
sur l’exclusion des participations 
minoritaires (comme celle de b Soc- 
presse et de France-Antilles dans le 


Une clarification nécessaire 


par Alain Rollaf 


I L est difficile de croire que, deux 
mois après le rachat estival 
des Dernières Nouvelles d’Alsace 
par le groupe Hersant, te gouver- 
nement ne soit pas encore en 
mesure de porter à la connais- 
sance du pub&c les éléments de la 
démonstration occulte au terme de 
laquelle il s'est cru autorisé, par un 
Nais presque clandestin, en plein 
mois d'août, è accréditer l'idée 
que cette opération n'enfreindrait 
pas tes dispositions prévues par b 
loi pour limiter les concentrations, 
assurer b transparence financière 
et protéger l'expression du plura- 
lisme dans b presse française. Ces 
éléments, connus de tous les pro- 
fessionnels, sont en effet è b dis- 
position permanente de ses ser- 
vices administratifs. 

Mais l'embarras du gouverne- 
ment est compréhensible. Pour 
deux raisons. D'abord, il se couvri- 
rait de ridicule s'il osait soutenir 
publiquement qu'il n'existe sucun 
rapport d'interdépendance ou d'in- 
fluence entre Iss journaux que 
Robert Hersant gère directement, 
ceux que dirige son fils Philippe 
avec (e concours des infimes ban- 
quiers et ceux qu'ils gèrent en 
famille. Le Figaro lui-même ne 
cherche guère è donner b change. 
Dais ses éditions du 10 ssptem- 
brs, par exempte, il écrivait que le 
Courrier de l’Ouest fait bien partie 
du « groupe Hersant» alors que, 
s'il s’en tenait eux distinctions for- 
me fos qui plaident en sa faveur, ü 
aurait écrit que ce titre appartient à 
b Socpresse... 

Ensuite, et surtout, il apparaîtrait 
que b nouvelle majorité parlemen- 
taire piétine ses propres œuvres 
légistatives. Car s’il n'y a rien dUB- 


cite, au regard du droit sur les 
sociétés commerciales, dans les 
montages juridiques qui permet- 
tent tous les emboîtages dont 
usent, en France comme ailleurs, 
les. magnats de fa presse pour 
consolider leurs empires, c'est 
bien pour empêcher toute dévia- 
tion de b loi que b Conseil consti- 
tutionnel avait obligé las gouver- 
nants de 1986 è revoir la copie 
originelle de leur loi du 1» août 
1986 portant réforme du régime 
juridique de la presse et promul- 
guée sous d'éminentes signatures, 
entre autres celles d'Edouard Balla- 
dur, François Léotard, Charles Pas- 
qua, Alain Martels,, Alain Juppé et 
Gérard Longuet 

Dans leur décision du 30 juillet 
1986, tes neuf «sages» du Palais^ 
Royal avaient exigé une version de 
l'article 1 1 de cette loi qui soit 
rédigée de telle sorte qu'aucune 
personne physique ou morale ne 
puisse, en France, «sa rendre 
effectivement et pleinement mettra 
de nombreux quotidiens existants» 
en obtenant te contrôle de plus de 
30 % de la diffusion nationale è 
l'abri de quelque montage que ce 
soit . Et même si ceb était rencte 
possible f par des procédures par- 
faitement Bcites au regard du droit 
des sociétés. » Le gouvernement 
de l'époque s'était exécuté. 

En l'absence de tout organisme 
de contrôle indépendant, il revient 
au gouvernement d'aujourd hui, 
composé des mômes, d'assumer 
la responsabilité, puisqu'il y a 
contestation, de confier au pouvoir 
judiciaire b soin de soumettre è ce 
crible te rachat des Dernières Nou- 
velles d’ Alsace. Encore faut-3 avoir 
te courage de la clarté. 




groupe nancéien de l’Est rii 
et des journaux qui sont b 
de la famille de Robert Hersant 
(l’Eclair de Nantes on le Havre 
libre}. Surtout, le SJTI estime que 
France-Antilles, devenu L’un des 
trois principaux actionnaires des 
DNA, constitue un groupe en tant 
que tel, sans liens probants avec 1e 
groupe Hersant Le SJTI croît donc 
pouvoir établir que France-Antilles, 
qui regroupe l’Union de Reims. 
Paris-Normandie, eta, ainsi que tes 
titres des DOM-TOM, totalise 
539 1 12 exemplaires, soit 6,83 % de 
la diffusion totale. 

Une troisième analyse 
quotidiens détenus par la 
et par France-Antilles, à H 
des titres où ces deux filiales sont 
minoritaires - comme l’Est républi- 
cain - pour aboutir à un taux de 
concentration du groupe Hersant qui 
n’atteindrait que 29,28 %. C’est cette 
troisième approche qui permettrait 
au garde des sceaux d*i 
«ensemble, ou par 
l'infraction contre te groupe 
ne saurait être retenue. 

La différence extrême entre les 
chiffres avancés par la FFSJ et 1e 
SNJ «Tune paît, te SJTI d’autre part, 
pose à nouveau te question de la 
définition du groupe de presse, des 
liens existant entre ses actionnaires, 
de la réalité du contrôle exercé, tant 
sur 1e plan éditorial que sur celui de 
la gestion. Depuis la mi-août, te 
ministère de b justice et celui de la 
communication se renvoient b balte 



« Nous sommes intervenus en tant 
que conseil, ü n’est pas de notre res- 
sort de prendre position sur la réalité 
du groupe Henam. expose-t-on pru- 
demment au ministère de la justice. 
Ce débat appartient au muùsîère de 
la communication.» Mais au cabinet 
du ministère de la communication, 
personne n’est réellement saisi d'un 
dossier dont la gestion est jusqu'à 
présent laissée au SJTL Et ce der- 
nier défend ses calculs, en se retran- 
chant derrière son statut d'adminis- 
tration. «Nous ne pouvons faire 
l’amalgame entre la Socpresse et 
France-Antilles, en matière de droit 
des sociétés ou de droit social, nous a 
expliqué un membre du SJTL sous 
couvert d’anonymat. Nous n’avons 
fait qu'établir des chiffres, sans autres 
conclusions que la jurisprudence. Il y 
a des indices d’influence. Mais seul 
un juge, une fois saisi, paumât éta- 
blir l’existence d’un groupe Hersant 
qui. à travers des participations 
diverses, exercerait sa maîtrise sur m 
ensemble de titres. » 


Crans- 


Or la désignation d’un juge c 
formerait l'affaire en poudrière poli- 
tique. Le gouvernement actuel 
peut-il prendre le risque de heurter 
un groupe de presse qui lui a donné 
une dizaine de députés et qui peut 
manier une vraie force de frappe 
éditoriale? Si une t elle nomination 
n’intervient pas, b FFSJ et 1e SNJ 
envisagent de faire directement 
appel aux tribunaux 

YVES-MARIE LA8É 


Titras 


La Figaro 


ST 

on> 


in Progrès (Ly 
La Journal do Sadna-et-Lok» 
(Chakm-sur-SaOns) 

Le Courtier do lOuest (Angara) 

La Mmna Bbr* (La Mans} 

La DmqMné libéré (Granobie) 
Praaaa-Océan (Narnas) 
Camra-Praaaa (Poidors) 

La Havro-Proxma {La Havre) 

La Lüané du Morbih an (Lorient] 
LVnion (RaVns} 

L'Aidennais 
(Chariev a e -Matières) 

Nord-CcUr (Roubaix) 

Nord-Matin (Roubaix} 
Paha-Normanda (Rouen) 

Las Damièns NouveSas d’Alsace 


Quotidien» des DOM-TOM 
\Fnmco-Ant&e* Guadeloupe, 
Frmca-AmSIaa Martinique. 
la Dépêche de Tahiti, la Journal 
de Fia de la Réunion . etc.) 

L'Est républicain (Nancy) 



La Hauza-Mame 
L'Eclair (Nantes) 

La Havre Jgy» (La Havre) 


TOTAL 


Affi&ation 


Soc pressa 


Socpresse-La Progrès 

Socpresse 

Socpresse 


Socpresse 

Socpresse 

Franca-Antftas 

France- Amîfles 
France-AntBss 
Francs- AntUas 
Francs* Antdles 

France- AmBies 


France- Antfiaa 

France-Antftfss 
Socpresse (26,98 K) 
Est républicain 
Est républicain 
Est républicain 
Famffle FL Hersent 
FamSe R. Hersent 


Diff usi on Totale payée 
francs) 1992 I 
(an emmptoèus) 


391 473 
205 725 
55 574 
317 381 

77 572 
103 824 

52 019 
285 158 

78 004 
22 702 
15 593 

8 187 
108 586 

25 859 
91 785 

74 432 £3JO 1986] 


214 498 


70 000 
(estimation) 

231 338 
30 260 

11 548 
14 279 
11 136 
22 406 


2 621 664 


La dlffualon male payée dea quatkttena Ai groupa Hersant, au sans de 
Farride 11 de la lot, atteint 2 821 664 axamptahea saton leechitfrme 1992 
de Diffusion oo nt rôi e- QJD, soit 33,23 % du total da la dlflùahn dea quoti- 



parfOJD. cetie des titras de* DOM-TOM résulte d'une estimation du SJTI, 


Olivetti Suprema. 

Tous les PC se ressemblent, à une exception près. 




Système intégré 
de gestion du son. 
Olivetti M6-460 Suprema. 
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. * 


r 


22 Le Monde e Mardi 14 septembre 1993 •• 


VIE DES ENTREPRISES 


Alors que ia Confédération helvétique connaît une troisième année de rfeflaâm 

Les banques suisses se félicitent de leurs résultats 


Le malheur des uns férait-II le bonheur 
des banques suisses? Du moins c'est ce 
qu'on pourrait penser à en juger par les 
* excellents» résultats semestriels affichés 
par tes principaux instituts bancaires hefué* 


tiques. En août déjà, l'Union des banques 
suisses (UBS) et le Crédit suisse avalent 
annoncé des bénéfices records, respective- 
ment en hausse de 89 % et 67 % pour les 
six premiers mois de l'année. U troisième 


BERNE 


de notre correspondant 

SH Ton lient compte des montants 
des bénéfices, ils s’élèvent à 1,3 mR- 
fiard de francs suisses (1) pour 
PUBS, 883 millions pour le Crédit 
suisse et 719 millions pour la SBS. 
Les grandes banques reconnaissent 
avoir amplement profité «des condi- 
tions favorables qui ont régné sur les 
marchés des titres et des devises, 
ainsi que de la baisse des taux 
d'intérêt ». Comme l'indiquait la 
SBS, elles ont aussi directement 
bénéficié des tensions qui ont agité 
le SME Pour sa part, le Crédit 
suisse se Gugue d'avoir bien digéré 
l'absorption, ut début de Tannée, de 
la Banque populaire suisse. Autre 
facteur ayant largement contribué à 


cet essor : U part croissante des 
revenus réalisés & l'étranger. Ainsi, 
les bénéfices réalisés bon des fron- 
tières helvétiques ont atteint 34 % 
pour le Crédit suisse et près de 40 % 
pour PUBS et la SBS. 

Loin de s’endormir sur leurs lau- 
riers, les grandes banques suisses se 
montrent optimistes pour Tavenir et 
tablent également sur de «bons 
résultats» au second semestre. Alors 
que la Suisse connaît sa troisième 
année de récession, l’insolente santé 
des banques contraste avec la moro- 
sité ambiante. L’Association suisse 
des banquiers a beau s'évertuer & 
présenter ces résultats spectaculaires 
comme «un signe positif peur la 
reprise de l’économie», le message 
passe mal auprès d'une bonne partie 
de l’opinion. Comment expliquer oes 


grande banque, la Société de banque suisse 
(SBS), qui vient à son tour de .publier ses 
chiffres début septembre, fait encore mieux 
avec un bàiéfice en augmentation de 98 % 
par rapport au premier semestre de 1992. 

bénéfices faramineux à ceux qui dot- 
vent ae serra la ceinture, quand le 
chômage avoisine lès 5 % 

Mm M m _ A •_ V 


élevé pour la Suisse) et que les 
finances publiques accusent des défi- 
cits croissants? 

Pour 1994, la Confédération pré- 
voit un déficit budgétaire supérieur 
à 6 milliar ds de francs suisses, tan- 
dis que le canton de Genève va 
jusqu’à emprunter au Japon pour 
ses dépenses courantes. Tout en se 
réjouissant que les banques tiennent 
bien leur rang, le ministre socialiste 
des finances, Otto Stich, leur a 
cependant reproché de n’avoir pas 
plus rapidement et plus fortement 
baissé leurs taux hypothécaires, alors 
qu’eRes en avaient les moyens. Aussi 
les a-t-il invitées à accorder à nou- 
veau davantage de crédits dans 


CHIFFRES ET MOUVEMENTS 


NOMINATIONS 

I 

□ Un nouveau directeur général 
aux chambres d'agriculture. - Louis 
Goupilleau a été nommé directeur 
général des services de l'Assemblée 
permanente des chambres d’agri- , 
culture (APCA). Agé de cinquante- 
six ans, M. Gcupiueau est diplômé 
de droit rural et d’économie agri- 
cole. Il a débuté sa carrière & la 
Fédération nationale de l’horticul- 
ture et est entré aux chambres 
d’agriculture en 1965. Il était 
depuis 1986 directeur général 
adjoint de l’APCA. 

□ Denis Piet (CEA Industrie) pré- 
sident de Sopha MedkaL - Denis 
Piet, directeur financier de CEA 
Industrie, a été nommé président 
de Sopha Médical, en remplace- 
ment de Raymond ChasteL Colin 
McNaught, patron de la filiale 
américaine de Sopha Médical, est 
nommé vice-président de Sopha. 
Les rumeurs sur une nomination 
de M. McNaught A ta présidence 
avaient soulevé l’opposition décla- 
rée des syndicats de Sopha, qui 
voyaient là un signe de désengage, 
ment de CEA Industrie de sa filiale 
d'imagerie médicale, dont il avait 
pris le conbôle en mars, au profit 
d’an partenaire américain. 

□ Michel de Roses, nouveau direc- 
teur général de RhAne-Ponleac 
Rom. - Le conseil d’administra- 
tion de Rbône-Poulenc Rorer, la 
filiale pharmaceutique américaine 
de Rhône- Poulenc, a annoncé plu- 
sieurs changements affectant son 
équipe dirigeante, dont la nomina- 
tion de Michel de Rosen comme 
directeur général du groupe dirigé 
par Robert E Cawthom. Actuelle- 
ment directeur général du secteur 
«fibres et polymères» de Rhône- 
Poulenc, Michel de Rosen, dont h 
nomination prend effet immédiate- 
ment, reprend les responsabilités 
assumées par Jean-Jacques Ber- 


trand et Randy Thurman. M. Ber- 
trand deviendra vice-président- 
directeur général de Pasteur 
Mérieux sérums et vaccins le 
1 e * janvier 1994. Quant A Randy 
Thurman, il a quitté le groupe (e 
9 septembre pour devenir président 
de Corning Lab Services. Par ail- 
leurs, Martin Pinot, actuellement 
directeur général adjoint du secteur 
«fibres et polymères», est nommé 
directeur général de ce secteur en 
remplacement de Michel de Rosen. 

□ Hans-Olaf Henfcel vice-PDG 
d’IBM Europe. - Hans-Olaf Hen- 
kel a été nommé vice-président 
directeur général d’IBM Europe et 
directeur général d’IBM World 
Trade pour la région 
Europe/ Moyen -O rient /Afrique. 
M. Henlcel dirigeait la Gliale alle- 
mande d’IBM, fi est appelé A rem- 
placer Renato Ri verso, actuelle- 
ment PDG . d’IBM World Trade 
pour la région Europe/Moyen- 
Orient/Afrique et PDG d’IBM 
Europe, lorsque celui-ci fera valoir 
ses droits A la retraite début 1994. 

DÉCÈS 

□ Warner Nïefer, l'ancien patron 
de Mercedes, est décédé. - Werner 
Nïefer, président du directoire de 
Mercedes-Benz jusqu’en mai 1993, 
est mort dimanche 12 septembre, a 
Stuttgart, à soixante-cinq ans des 
suites d’une opération d’on cancer 
du poumon. Le président du direc- 
toire de Daimler-Benz AG, Edzaid 
Reuter, a interrompu un voyage 
dans l’ ex-Union soviétique pour 
revenir d’urgence à Stuttgart en 
apprenant la nouvelle. L’actuelle 
structure de groupe Mercedes et la 
réputation de ses voitures doivent 
beaucoup au travail de Werner 
Nïefer, décrit par ses proches 
comme un pragmatique qui 
connaissait tous les rouages de son 
entreprise, où il était entré comme 


AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS 





■* ■■■ î B jj 

r m m mm ■■ as 

■ M «v 


Le chiffre d'affaires consolidé de Sema Group pour le premier 
semestre 1993 a atteint 232,9 millions de livres, soit une 
augmentation de 19 % par rapport à la même période de 1 992. 
Le bénéfice courant avant impôt a augmenté de 38 %, 
à 10,6 millions de livres hors plus-value de cession. 

Le bénéfice net, part du Groupe, a progressé de 35 %, 
atteignant 6,5 millions de livres. 

Le bénéfice par action est en augmentation de 33 % à 7,0 p, 

La situation financière du Groupe s'est encore améliorée avec 
en particulier une croissance significative des disponibilités 
nettes qui atteignent 1 8 millions de livres (contre 5 millions 
de livres à fin 1 992). 

Les bonnes performances des activités intégration de Systèmes 
(76 % du CA) et Facilities Management (15,5 % du CA), 
les positions acquises dans des secteurs tels que la Banque, 
('Energie, (a Défense et le Transport, ainsi que sa couverture 
géographique ont permis au Groupe de résister aux aléas 
de la conjoncture. 

La coopération avec France Telecom se poursuit et s'est déjà 
concrétisée par ia création d'une joint venture dans les 
télécommunications civiles en France et par la prise de 
participation de France Telecom dans la filiale Facilities 
Management du Groupe au Royaume-Uni. 

Dans un environnement économique difficile, le Groupe 
aborde te second semestre 7 993 avec un solide carnet 
de commandes et les atouts nécessaires pour continuer 
à progresser. 


SEMAUCROUP 



tation de 
ristne».- 


incation «too- 


CONTRATS 

□ Transmote remporte un contrat 
en Chine. - Un consortium fran- 
çais, avec pour chef de file Trans- 
route International SA, et -Composé 
d'Alcatel CIT et de CSEE-Peage, 
vient de remporter un contrat en 
Chine pour la fourniture de l’équi- 


rintérêt de l’ensemble de l'écono- 
mie. 

A en croire l'A s socia ti on suisse 
des banquiers, te climat tf euphorie 
régnant sur les marchés financiers 
anticiperait une reprise attendue 
pour la deuxième moitié de 1994. 
Cet optimisme prudent est partagé 
par Hans Sieber, directeur de l'Of- 
fice fédéral des questions conjono- 
torefks. Commentant h diminution 
de 0,2 % du PIB au deuxième tri- 
méstre, soit sensiblement moins 
qu’au cours des trois trimestres pré- 
cédents, 3 a cm pouvoir en déduire 
quVoji se rapproche d'un retourne- 
ment conjoncturel». 

JEAN-CLAUDE BUHRER 




franc suisse vaut environ 


apprenti, avant de passer on 
diplôme d’ingénieur. En 1976, il 
avait accédé au directoire, avant 
d’en devenir président en 1989. 

EMPLOIS 

□ La poste aBenurade devrait sup- 
primer 60800 emplois en dix nus. 

- Le ministre allemand des postes, 
Wolfgang Boetsch, a estimé samedi 
11 septembre, que les services du 
courrier, des télécommunications 
et tes services bancaires de la poste 
supprimeront environ 
60 000 emgois <Tid A la fin de la 
décennie. Dans une interview A 
l'hebdomadaire Web am Sonntag, 
M Boetsch a toutefois précisé qu’il 
n’y aurait «pas de licenciements 
massifs», mais que la réduction 
résultera de « fluctuations natu- 
relles». 

□ Deutsche Airbus va supprimer 
3 000 emplois -« Allemagne tfîd ir 
1995. - La Deutsche Aerospace 
Airbus, partenaire. allemand dit 
consortium Airbus Industrie, va 
supprimer d’ici A 1995 quelque 
3 000 emplois sur tes 20 000 que 
compte la société, en raison de la 
crise du transport aérien. Neuf 
sites de production seront touchés, 
seul celui de Dresde étant épargné. 
Les représentants du personnel 
accusent la direction de l’ent re prise 
de ne pas avoir su peser sur la 
stratégie de vente d’ Aubes. 

□ Lonva International (confec- 
tion) : licenciement de 59 salariés. 

- L’entreprise de confection Louva 
International va licencier pour rai- 
sons économiques 59 personnes sur 
son site de Mntzig (Bas-Rhin) en 
raison, selon la direction de la 
société, de la concurrence étran- 
gère, notamment asiatique. Le 
groupe SM, qui contrôle Louva 
International, emploie au total 
600 personnes, dont 200 à Mutzig, 
et fabrique essentiellement de la 
lingerie féminine destinée A la 
grande distribution et A la vente 
par correspondance. SM réalise 
■environ 30 % de ses votes à l'ex- 
portation et dispose, outre de son 
! unité alsacienne, de deux autres 
centres de production, l’un A 
Orléans et l'autre en Tunisie. Sur 
Les 59 licenciés, une trentaine 
devraient être reclassés dans d’an- 
tres entreprises de la région. 

; □ Suppression de 180 emplois chez 
' Continental A Sarregaemiiies. - Le 
allemand Continental a 
de stopper, d'ici A. la fin 
(994, la production de pneumati- 
ques pour poids lourds dans son 
usine de Sarreguemines (Moselle) 
et d'y supprimer 180 des 
1 070 emplois. La direction avait 
indiqué récemment que la produc- 
tion quotidienne de 750 pneus de 
20 ponces, qui ne trouvait pins de 
débouché^ devait être transférée 
vers rex-Tchécoslovaquie. Toute- 
fois, selon un porte-parole de l’in- 
tersyndicale, elle a signifié, au 
cours d’un comité central d’entre- 
prise et d'an comité d’établisse- 
ment extraordinaire, que, finale- 
ment, la fabrication ne demeurerait 
probablement pas en Europe. Le 
plan social prévoit 95 licencie- 
ments et 85 départs en pré re traite 
ou départs volontaires. Les diri- 
geants du site lorrain entendent 
compenser partiellement l’arrêt de 
cette production par une augmen- 
te faorir 


percent d’une autoroute Canton- 
Shenzhen. Ce contrat, signé A l’is- 
sue d’un appel d’offres internatio- 
nal, avec le Superhighway Tnrnkey 
Construction Consortium (STCC) 
en République populaire de Chine, 
porte sur un montant de 225 mil- 
lions de francs. L’ au toroute, longue 
de 122 kilomètres, reliera la fron- 
tière de Hongkong au boulevard 
périphérique de Canton. Son 
ouverture complète est prévue pour 
Tété 1994. 

□ Paco Rabanne-Couture : contrat 
de Home avec le groupe sud-coréen 
Lotte. - Paco Rabanne-Couture a 
signé pour cinq ans un «très 
important contrat de master-li- 
cence» avec le groupe d’hôtellerie 
et de distribution de luxe sud- 
coréen Lotte. Le géant de la distri- 
bution coréen proposera une qua- 
rantaine de produits Paco Rabanne 
(prêt-à-porter fenrâfa et masculin, 
mode enfantine, arts de la table, 
petit mobilier, articles dé décora- 
tion, linge de maison) fabriqués 
localement et distribués, dès octo- 
bre 1993, dans tes circuits de dis- 
tribution sélective traditionnelle, 
les «M gwns et les mfl grrina 
hors taxe Lotte. Ce contrat devrait 
se traduire par environ 250 mil- 
lions de francs de volume d’affaires 
par an. 

INAUGURATION 

□ Grundig ouvre nue usine de com- 
posants en Autriche. - Grundig 
Austria a inauguré, mercredi 8 sep- 
tembre, une nouvelle usine A Sie- 
gendorÇ A 50 kilomètres au sud de 
Vienne, repr és en tant un investisse- 
ment de 40 millions de schillings 
(20 millions de francs). Grundig 
Austria produira A Siegendorf des 
composants techniques pour appa- 
reils de télévision. La direction 
envisage une augmentation du chif- 
fre d’affaires annuel de Grundig 
Ahstria de 900 minions de schil- 
lings grâce à 1a production de Sie- 
gendorf. L’usine a été planifiée 
«pour faire de Grundig Austria le 
centre de télévision du groupe et la 
plaque tournante pour le marché 
est-européen» de te société Grun- 
dig 



EdM par la SAHL L» Monda 
Comité de direction : 


da te pubfcatfon 
no An 
dncour do ta 


drveteur ôm lai 


Rédacteurs «n chef 


db Jt fékd aé 




Ancfens dractour* : 

1944» 1968) 
1882) 



(1982-1885) 
André Fou Üa (1885-1891) 



7B«h l nUtS CEDEX 15 

m:fii«o-e»s-2s 
TSMoobbu- : 4048-2549 

t.puawnaSaB WHtey 
M882 Mnr-sun-OEiiw cedex 
Ttl : fTf 40-$S-25-2B 
TMcopaur : 49-40-30-10 




U 


— r 


MÂECHES 



PARIS, 13 septembre : t“j 
Timide reprise 


Aptes ira baissa quasi tahanompui 
pendant une tentes de Joua, la Bouta» 
,cte Paris amorçait une. petits reprise, 
kirKfi 13 septembre, dans un marché 
calme -qui- attend mis baissa dm taux 
d'intérêt en Franoe. En hausse da 
0,36 % h r ouverture, rfcdfce CAC 40 
aflMMt an mtieu de journée un pro 
aresafcn.de 0. 15 % A 21 1 1,62 potes. 

fri un peu moine de deux semeAnes, 
les valeur* fran çais es ont cédé 6 % par 
rapport aux sommets atteht 1*31 août 
I est donc fcgiquB, aiat jeux dm opéra- 
teurs, que des orties crachote 

testent, avant 
techniques. La 


testent, avant tout pour 

marché h réjouit par 


aüieurs du projet gouvernemental 
d'abaisser la seul da taxation des sfcav 
da trésorerie. «Une taxation plus- tons 
or les aksmrde üéeonde ne peut que 
fttwrtear b Bouse», soufigne un inter- 


La légère dmteutten <fc Jsyar de -far- 


gant au jo ur je jour , à 7, 
par affauna pr ésager un geste de la Ban- 
nie de fiance apte la Mess des taux 
djrectaùfada ta Bundesban k jeud i dan- 
résr. te raffermissement du doter aptes 
'un net recul ces damiers jours, nwte 
également an faveur d'un aasaûpHssa- 
ment de b poWque monétaire Aén- 


Pourt an t, ai ces espoirs de baisse 
des taux se corugélteant, b prarohé a 
dapte» des samafnas largement anticipé 
ua tête tentative. 1 ne ctaNrak donc pas 
réagir da manière spectaculaire, esti- 
mant bs investissons. Avant b oanaal 
européen du 20 s e p temb re consacré 
aux négociations sur to GATT, des 
conjoncturïstas considèrent que rien 
d V y oïtaa en matière de taux ne aère 


Du coté des valeurs, les échanges 

Avfontque 


importants sur Sextant 
qui fiée l'objet d'une offre pubBqua 'de 
retrait : 7,1 % du capital a changé de 


LONDRES : chiffre d'affaires record en août 


BILAN HEBDOMADAIRE 

DE IA BANQUE DE FRANCE 

'^ssas*'** 

2*pL 1993 
783383 





0(q»r«i^AwH4o«)sv; 




Ondatras actifs de rfearw 4 raca- 
w te Rwh ampé» te «opte- 

uninonKOT, 


Cüococh au Trésor pi* 

TtondBatteasateigainfr — 
Aotm titra da marché* nnoAm 


EbttjSMé 


Tehépra* 

dont 

BtettnctaMoa. 


retntatti hcoretirfm te réserva- 
Compte carent do Trésor priée . 
Repues < ~ 


ifefcptf* 


Coobm qécfaf * Fonds di sbbfes- 

tfaeds ItlUÿM.. . - ■ 

bm à hm au Fonds eurapéan de 

Mena da léfatauta du avoir» 
priées anv 


169388 

83352 

53042 

16799 


64204 

36030 

138619 

1 181 
1S3 866 
9231 


783 383 

268 602 

3672 

13962 

2998 

8 631 

53174 

179319 



La Bourse de Londres a vécu un 
mois d’août particuliérement floris- 
sant : tandis que rndee Footsie des 
.cent grandes valeurs battait record 
sur -record, son chiffre d'affaires s'est 
élevé à 109.27 milliards de Hvres 
(960,1 néBbrds da francs), un niveau 
jamais atteint. 

Les investisseurs se sont notam- 
ment portés sur les valeurs étran- 
gères, dont b chiffra d'affaires total a 
égaler 


Gaxo. HSBC Holdings, Hanson, Natio- 
nal Westminster Bank et Vodafone. 

L’activité a été particulièrement 
active sur las valeurs françaises, dont 
h chiffre d'affaires est passé de 
10,1 müRards de (ivres en juillet A 
1 1,6 mSards en aoOL 


ilement atteint un 


record è 


égal 

54j8 mSards de hrea. 

La chiffre d'affaires des huit valeurs 
les plus actives a compté pour près 
d'un quart du total da l'activité de b 
Bourse. Ces valeurs sont : Barctays 
Bank, British Gas. British Telecom, 


Les valeurs itafan ne s et 

ont également été en haussa mats les 
«flamandes et les suisses ont reculé. 

Para Bêtement, l'indice Footsie a 
gagné 158,3 points (5A %) entra la 
clôture du 2 août (2 941,7 points) et 
cote du 31 août (3 100 points), bat- 
tant.» Jour-tt un record absolu de 
3 115,1 points. Cette hausse s'expé- 

£ e notamment par l'enthousiasme 
s kivestissaure américains. 


TOKYO, 13 septembre t Au-dessus des 21 000 

rebncar r économie Japonais* a incité les 

■ a-achater 


La Boufsa da Tokyo a; flnf en forte, 
hausse, lundi 13 aeptiimbré. à b faveur 
d’achats d’tavestbsam testitutiomels. 
L'Indice NBcfcei a gagné 330,13 point* 
(1,58 è 21 148.11 pointe. Le Nftkel 
a ainsi franchi la barre des 
21 000 poires pour as retrouver è son 
pfaa haut niveau da T année. La volume 
des tr a nsaction s a été estimé h qualque 
270 mffloru da titres c on tre 670 mil- 
Rom vandrwft. 

L 'espoir d'une baissa rapide du taux 
<f e sc ompte et d'autres mesures pour 


ment, rapport a nt dss boursiers. 



candi 


Coan du 


w«te 

13 N* 

1420 J 

1450 

1200 ! 

1300 

1410 

1440 

2450 

2430 

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15» 

1100 

1410 

on 

«F 

4000 

4 IM 

1720 

1 720 


CHANGES 

Dollar : 5,6035 F 4 

Le franc français m raffermissait, 
lundi 13 septembre, sur b marché da 
tempes jnzkk.% A 3^5060 fina pour 
an aertseben a aae contra 3,5124 fiança 
vendredi 10, le m ar ché c ro y an t A une 
prochaine baissa da taux directeurs de 
h B anque de France. Le doBar basait 
légèrement A 5, 6035 francs contre 
5,0110 franc* vendredi soit les opéra- 
teurs notant une fitible ac tivit é, raidi 
matin, en Pabseoce de jmblicâiafl ffîn- 


13 sept. 
lé HS 
U sept 

MM* 


Doter (a DM) 

TOKYO 


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yra 

10 sept 

mja 


MARCHÉ MONÉTAIRE 
(effets privé s) 

Péris (13 sept) 73flf %-79fl6% 

*— ■ 3 % 


BOURSES 


9 sept. 10 
(S8F, base 100 : 31-12-81) 
tntioe général CAC 584,2 NC 
(SSE, base 1000 : 31- 12-87) 
lafioe CAC 40 2^8,75 3108# 

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Renseignements : 46-62-72-67 


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•• Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 . 23 


MARCHÉS FINANCIERS 



DU 13 SEPTEMBRE 


Liquidation ; 23 septembre 
Taux de report : 7,25 


Cours relevés à 13 h 30 
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Hors-cote (sélection) 


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CoopiMior 

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CredcSmlnL. 
Data y 


EamBessnVfefn. 
Edi 1 


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610 

540 95 

279 m 
351 3*9 


DupUnOTA. 

Omtor 2 — 

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25791 MA 


- Marché des Changes 

rv Cours des btll&s 

Cours indicatifs ftri ç r in/no achat I vent 


Marché libre de l'or ia bourse sur miniib. 


Eat» Unb fl uad) M530 5^*70 

Eco SJ653H BJBSSD 

Atamagns (100 An) 353,7flOn 351^000 

Brigiqin (100 F1_ 16.1975 16^015 

P*f»4as (100 fl 314^900 3117700 

Kala (1000 Km) 3^445 3JU3S 

Danon»/* fl 00 krd) 0SJBD0 OSJH» 

Iriamtollhp) 8y2030 8.1665 

SOe-Bntagno fl H 8,77S V22Û 

Grtca (100 drachmes) — Z4665 &4420 

Sua» (100 i) 40Z.4S00 «TJ5D0 

SuàdB (100 kra)_ 71^000 71,4800 

Norvège (100 Û 806000 BD, 4200 

AHridn (100 sch) 50,1910 49^380 

Espagt» (100 pes) 4^380 4^015 

Porhigaf [TOO asc) X4250 314300 

Canada (1 f can) 4,2956 4^S0 

Japon (lOOvam). 5^813 X3049 


vente 

%90 


Monnaies 
et devises 


Cours Cours 
préc. 1Q/Q9 


339 

15L75 

302 

X37 

80 

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2JS3 

387 

67 

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4.10 

5.10 


16175 

323 

182 


51,30 

4/JO 

180 

4Æ 

145 


36-15 

TAPEZ II MONDE 

PUBLICITÉ 

FINANCIÈRE 

<f> 4&Œ-72-67 


RÈGLEMENT MENSUEL (1) 

I nnrfi daté mardi : % de variation 31/12- Mardi daté marcredi : montant du 
coupon - Mercredi daté jeudi ; paiement dernier coupon - Jeudi daté 
vandrmfi : comp*ns«»n - Vendredi doté samerfi : quotités do négociation 


Matif (Marché à terme international de France) 

10 septembre 1993 


Or Go (kio en b«JT9) M 63900 
OrfinltninpoK^» 64000 

Nipotam 370 

PtaFrfTOft 394 

Pfièca Sutan {20 f) — 39 

Préca Lntbis {20 F}.^. 361 

SofvtfMi 461 

Pièce 20 dota 2410 

Pièce «(Mort — 1217, 

PftceEdota^^^ 736 

PfèC056p69f 2325 

Pi6c»10flom 365 


3900 64000 

14000 04950 

370 375 

394 

39 373 

361 302 

461 464 

2410 249 

121750 129 


NOTIONNEL 10 % 
Nombre de contrats estimés : 175630 


CAC 40 A TERME 

Volume : 19887 


Cours 

Dernier 

Précédent... 


Mars 94 I Sept. 93 Déc. 93 Cours Sept 93 Qct 93 


Nov. 93 


128J0 

726,78 


123J5Z 

123.48 


123J2& Demier^„,„, 212) 

123124 Précédent- 2117 


2139 

2130SO 


ABREVIATIONS 

B * Bordeaux U s Lille 
Ly = Lyon M = Mamaia 
Ny = Nancy Na * Nantes 


SYMBOLES 

1 ou 2 » catégorie de cotation - sans indication catégorie 3 - * valeur éBgibto au PEA 
■ coupon détaché - • droit détaché • O coure du jour • ♦ cours précédant 
o = offert - d a demandé • J dira réduira - f demanda réduite - i contrat d'animation 


-Tt 


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24 L&Monde «Mardi- 14- septembre !f993 m 




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r-’pv. 




ECHECS 


Troisième partie da championnat du monde 

Kasparov pare, riposte et gagne 


La pression psychologique 
aurait-elle déjà défait Nîgel Short? 
Après avoir perdu au temps dans 
la première partie, après être passé 
à côté d’une position gagnante 
dans la deuxième selon la plupart 
des analystes, l'Anglais ne s'est pas 
reconstruit un moral dans la troi- 
sième, disputée samedi 11 septem- 
bre â Londres. 

Avec les Blancs, Kasparov 
reprend une partie espagnole, 
comme dans la première rencontre. 
Short change de ligne au 8* coup 
(8- Fb7), mais le tenant du titre, 
très serein, prend son temps, 
consolide sa position, manœuvre 
sur l’aile-dame tandis que son 
adversaire se lance, de l’autre côté, 
dans une attaque qu’il souhaite 
décisive : il veut mater le Russe. 
Alors que le temps presse pour les 
deux joueurs, Kasparov se défend 
minutieusement, avec calme, 
jugeant que la menace n’est pas 
mortelle. Au 27* coup, Short sacri- 
fie un cavalier (27... Cg3+), mais 
son réseau de mat manque de den- 
sité et son attaque de justesse : te 
champion du monde se retrouve 
avec une pièce en plus pour deux 
pions. 

Tei un escrimeur, après avoir 
paré, Kasparov va riposter pour 
profiter de son avantage matériel, 
simplifier une position qui devient, 
au fur et à mesure des échanges; 
désespérée pour Short Celui -ci 
abandonne au 59* coup, pour ne 
pas voir l’inéluctable. Après la ren- 
contre, le Russe, qui mène désor- 
mais 2,5 à 0,5, déclarera négligem- 
ment avoir eu de la chance dans 
les trois parties... Comme si, en 
(dus de devoir battre le champion 
du monde, Short devait venir à 
bout de la scoumoune ! Prochaine 
confrontation, mardi 14 septembre. 


Par ailleurs, Karpov et Timman 
ont fait nulle dans les 4* et 5* par- 
ties du championnat du monde 
concurrent qui se déroule aux 
Pfys-Bas et sont à égalité au score, 
2,5 partout. 

P. B. 


: KASPAROV 
Nain : SHORT 
Traisttnt patte 


1. «4 «5 

2.00 Cçfi 

3. ns *s 

4. FM CS 

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6. T.1 hS 

7. F» M 

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9.43 TtS 

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U.ç3(2?) 

12, FU *6 

13. CM (48) Dd7 (46) 


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15. Cxffl 

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17. M 
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20. axbS 

21. Fe3 

22. Ta2 

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24. RU 


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25. MflOQ -MfHM) 


26.84 

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28. hxg3 

29. FM 

30. TU 


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31. Dml 

32. Cd2 

33. Ffcî 

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36. Dè3 

37. T62 

38. TM 

39. Dç5 

40. hx(5(117) 
41. 02(126) 

42. RQ 

43. FU 

44. CO 
4L «4 
4L FM 

47. FU 

48. NI 

49. F*4 
SttCel 
51. (Wf 
52.03 
53. CM 
S4wM(I57) 
55. FM 

5LCM+ 

57. Rc3 

58. Bxe4 

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Les sMfffts entre parenthèses représentent, 
en minuta, le temps total de réflexion tte char 
qtsg joueur depuis b débu t ds fa parût. 


MOTS CROISES 


PROBLÈME N* 6126 


123456789 



H0R1Z0NT ALEMENT 

I. Un mouvement qui peut 
donner du mal. - II. Comme des 
mouvements qui se font en par- 
lant. - 111. Pronom. Les fines ne 
sont pas mauvaises. - IV. Peut 
être pris dans un salon. Une 
bordure. - V. Sert pour étendre. 
D'un auxiliaire. - VI. Frappe fort 
quand elle est grande. - 
Vil. Constellation. Peut faire 
pâlir une étoile. - VIII. Endroit 
où l'on envoie paître. Qui s’est 
fait tout petit. - IX. Adjectif 
pour une bonne œuvre. Battu 
quand on s'en moque. - X. Des 
questions. Circule en Albanie. — 
XI. Airs d’enterrement. Une 
direction. 

VERTICALEMENT 

1. Endroit où l'on trouve des 
fidèles. Quand il est posé, on 
attend pour rien - 2. Lavé et 
blanchi - 3. Quartier de Tarbes. 


Un homme de notre monde. - 

4. En Belgique. On peut y trou- 
ver du sang. Un préfixe quand 
on fait les c hoses è moitié. - 

5. Le premier vigneron. Lie. Pas 
innocent. - 6. Instrument è 
vent. - 7. La Judée en a fourni 
un. Est mis sur la voie. - 8. En 
Belgique. On y accueille des, 
touristes qui n'ont pas peur de' 
la mort. - 9. Sur la Ruhr. 
Adverbe. Lettres pour annoncer 
qu'on ne répond plus. 

Solution du problème rr 6125 

Horizontalement 

I. Phraséologie. - II. Pleu- 
reuse. Urnes. - III. Lapée. 
Mécréants. - IV. Este. Mérou. 
Siée. - V. Ota. Nanan. Scia. - 

VI. Nitrate. Oui. Go. - 

VII. Achat. Notables. - 

VIII. Liure. Baile. - IX. Tao. 
Repas. Reste. - X. Innée. Antre. 

- XI. Préau. Anis. - XII. Utile. 
Cautère. - XIII. Errai. Noliser. 

XIV. Outrée. Etal. AT. - 

XV. Bun. Etres. Seule. 

Verticalement 

1. Pléonastique. - 2. Plastic. 
An. Trou. - 3. Heptathlon. irun. 

- 4. Ruée. Rai. Eclat. - 5. Are. 
Nature. Ere. - 6. Se. Mat Ré. 
Et. - 7. Eumône. Epargner. - 
8. Osera. Ane. - 9. Leçon. Obs- 
tacles. - 10. Ru. Ota. Ruait. - 

11. Gué. Suaire. Usas. - 

12. Irascible. Atèle. - 

13. Ennui. Lésiner. - 14. Etiage. 
Ir. Al. - 15. Asse. Osée. Séné. 

GUY BROUTY 


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principaux domaines de la culture générale. Des réfé- 
rences et des repères indispensables à votre réussite. 

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£*m***e 

EDITIONS 


LES PARADOXES DE LA PAUVRETE 


REPORTAGES 

préfacé de 

René Dumont 


CABNET DU Wrèfe 


Naissances 

M. et M" Rn6 GUnXESAULT 

Mot heureux d'annoncer la naissance 
da leur premier petit-enfant 

Chloé, 

le vendredi 13 août 1993, i Neuilly- 


- Françoise Unai^ 

Gérard et Claude Li 
et tara enfants, 

Bernard et Elisabeth Umi* 
leurs enfants et petits-enfante 
Et tome la famille, 

ont h tristesse de faire paît du rappel à 
Dieu de 

■ ™ 

M" Germaine CÀUVIN, 


flh de 

GUnXERÀULT-BARBKLIVim 


Mariages 


Anoeite LAMATHE 
et 

Jacques BARON 

ont le plaisir de Aura put de leur 
mariage» célébré dans l'intimité, le 
1 1 septembre 1993, â Paris, 

Décès 


M- Bernard BUREAU, 
née « Loiette» MsrtUee, 

nous a quittés dans la sérénité, et dans 
la paix du Seigneur, le 1 1 septembre 
1991 

Paul et DQûuite Bureau, 
leurs enfants et petits-enfants, 
Mari&Qaire et André Bonftemps, 
leurs e nfant s et petits-enfants, 

Monique et Alain Bouleau, 
leun enfants et petits-enfanta, 

Chantal et Jean-Pierre Cavroy, 
leun e nfan ts et petits-enfants, 

Solange et Philippe Barrai, 
leun enfants et petits-enfants, 

Pierre et Elisabeth Bureau, 
leun enfants et petit-enfant, 

Edith et Jacques Rideau 
et leurs enfants, 

Amie-Marie et B erna rd Barrai 
et ïfflwi enfants, 

Elisabeth Bureau 
et ses enfanta, 

Marie-Christine et Pierre Brisse 
et leun enfants, 

Gérard et JoHle Bureau 
et leun enfants, 

ses enfaats, petits-enfants et arritre- 
petitfrenfants, 

Ses frères et sœurs, 

M- Régis Marti nier, 

M. et M— Philippe Lepeu, 

M. et M- Pierre Martini», 

M— Féüx Bureau. 

M. et M- André Monconduit, 

M— Rémi Bureau, 

Leun enfants et petits-enfants. 

Les familles Marti nier. Bureau, 
Caaet, Munck, Usazmaz-Joris, 

Parents et alliés. 

■La-oéx fanon ie Tdigie c Be sera c él ébrée 


le maidLM.septcmbrBr * h 13, eu 

' l’égtise in N6tre- Dàme-de- Naaareft; 
331, rue Leoouibe, Paris- 15*. 

106, avenue Félix-Faure, 

7501S Paris. 


décédée le 8 septembre 1993, dan, sa 
quatre vipgHfo-huitièaie aimée. 

Us rappellent le souvenir de sou 
époux, 


LINAES, 
er honoraire 
à la Cour de cassation. 

La cérémonie religieuse a été célé- 
brée dans Clntimîté famStain à La Per- 
rière (Oree). 

Une messe sera dite & son intention 
le jeudi 16 septembre, & 19 heures, eu 
réalise Saint-Jacqués-du-Haut-Pas, 



- M- veuve Chartes Cool, 

M. et M— Gérard CooL 
M. et M— Jean-Claude Delarue, 

Et toute la famille^ 

ont la douteur de faire part du décès de 
M— Louise COOL, 

survenu 1e 10 septembre 1993, dans sa 
quatre-vingt-treizième année, i 
Pari*a>. 


14 s e ptembre, è 10 h 30, en 
l’église Salnt-Jacques-du-Hsat-Pa*, 
232, eue Saint-Jacques, à Paris- 5*. 

80, bou l e var d de Reuflly, 

75012“ 


- M— Julien Freund, 

Scs enfanta 
Et petits-enfants, 

ont la ^rsnde tristesse de faire part da 


JuHea FREUND, 
p r o f ess e ur à F université de Strasbourg, 

survenu le 10 septembre 1993, dans sa 
soixante-t reizièm e année. 

La cérémonie religieuse sera célébrée 
le mardH4 septembre, i 16 heures, en 
l’égGse de VlUt 

3, chemin de ta Scbrann, 

67220 VUié. 

(Lire ci-dessous.) 


Nos abonnis 


& 


mass 


Kÿtffician? 
insertions dfc « Corner du Monde i, 
sont pariés de Men vouloir nota covn- 
tnunUpter leur numéro 


Mort du sociologue Julien Freund 

Le sociologue Julien Freund, 
professeur A l'université de 
Strasbourg, est mort vendredi 
10 septembre, il était âgé de 
soixante-douze ans. 


Né à Henridorff, en Moselle, en 
1921, agrégé de philosophie, Julien 
Freund participa A partir de 1941 
aux combats de la Résistance; il 
Tut emprisonné à Clermont-Fer- 
rand puis à Lyon; il s'évada en 
juin 1944 pour rejoindre le 
maquis. Après avoir été professeur 
de philosophie & Metz, il dirigea la 
faculté des sciences sociales de 
l’université de Strasbourg dont il 
avait été Tun des créateurs. 

Marqué par la pensée de Max 
Weber, qu’il contribua à introduire 
en France, Julien Freund s’inté- 
ressa principalement à la philoso- 
phie politique. Remettant en ques- 
tion la tradition marxiste, il 
cherche à penser, dans son essai 
l'Essence au politique (Ed. Sirey, 
1963), le politique comme phéno- 
mène distinct de l’économique et 
du religieux. «Art de la décision », 
le politique s’articule selon lui 
autour de trois présupposés : la 
relation commandement/obéis- 
sance, le rapport du privé et du 
public et celui de l’ami et de l'en- 


nemi. A la suite de Cari Schmitt, 
Freund analyse, d’une manière 
pragmatique, cette dernière opposi- 
tion comme fondatrice de la nature 
même du politique : la force, c’est 
la violence surmontée, mise au ser- 
vice de l'ÉtaL Pioche de Gaston 
BouthouL il fonda à Strasbourg, un 
institut de polémoiogie. 

«Je crois que l'Occident est, 
hélas , avec sa complicité, en train 
de s'affaisser lentement, alors qu'il 
a découvert le monde connu et qu'il 
a constitué jusqu'à présent la seule 
et unique civilisation mondiale », 
affirmait Julien Freund dans un 
récent livre d’entretiens (1). Pen- 
seur de cette décadence (la Déca- 
dence, Sirey, 1984), défenseur 
d'une vision fédéraliste de l’Europe 
(la Fin de la Renaissance, PUF, 
1980), convaincu de la nature posi- 
tive des conflits ( Sociologie du 
conflit, PUF, I983X Julien Freund 
était reconnu, et souvent cité, par 
l’ extrême-droite. Il préparait un 
ouvrage sur r« essence de l’écono- 
mique». 

P. K. 


(i) L'Aventure du politique, Entretiens 
de Julien Freund avec Charles Bfamcbet, 
Critérion 1991 (voir l’artide d’André 
Laurens dans le Morde do 21-22 juillet 
1991) . 


- M. et M - KhalË Hqfiar, 
i am e uta 

h/L et M* Raymond Hqjjar 



. M. et MH 
et leurs enfants, 

M* Violette Htfar, 

M. et Mr Jo seph Hgfiar 
et lents 

M. et M- Piètre Hqgar 
et leur fille. 


- M. Robert HAJJAR, 

survenu le 6 septembre 1993, dans sa 
et unième année. 


iiiovu-r. 


Les obsèques ^ eu fioo fa A septem- 
bre, à RaoKMiviDe-Serat-AgM (Hante* 
Garonne). * 

La famille remercie tous ceux qui lui 

ont témoigné et 

4> place Mirnr 

31320 RflXBoavfflejaiahAcne. 

- Sa famOte 
pioches^ 

ont ta douleur de faire part du décès de 

■ 

M. Guy-Robert SN1, 


swveau brutalement, à Pftge de cin- 
quante ans, le mercredi 8 septembre 
1993. 


— Jacques Abbott, 

g époÜ» 

Les familles Afabou, Wotfirom, Cha- 
hs, Fareau, 

U famüie Vqgd, 


et sa Ole, 

ont ta douleur de faire part du décès de 

MkbeHae MEYEB-ABBOU, 

au r remi le 10 septembre 1993. 

Incinération in crématorium du 
Père-Lachaise, ce jour, lundi 13 sep- 
tembre, à 16 h 30. 


- Agnès Tissot, 
ses enfants. 


OLP, 

^ " - tek» _ - .■ — 

François et uCnnco txtu, 


Dominique Petit, 


CécfleetJean-Lonis Deibots, 
abats et 
Ptiimi» 61 MMfrl'finpOUB r cul , 

leurs enfants et petits-enfants, 


La cérémonie refigœuse sera célébrée 
le mercredi 13 se ptem br e, A 10 h 30, en 
ta chapelle Saint-Bernard, 34, place 
Raonl-Dreby, Parô-14*. 

L’ in h umati on mua lien au cimetière 
de Neuüly-sur-Sdne. 


49, rue RoueOe, 
73013 Paris. 


Mess es anniversaires 

- Constantin. Alger. 

Pour les sixième et neuvième anni- 
versaires du rappel A Dieu de 


CHAMBON-VAISSaffiRE 


et de son époux, 

Georges CHAMBON. 
ancien agriculteur A Taber (DjidjelU), 
officier du Mérite agricole 
ancien combattant 1939-1943, 

une pieuse pensée est demandée à tous 
ceux qui les ont connus, aimés, en réu- 
nion avec les messes qui seront célé- 
brées le dimanche 19 septembre 1993, 
i 10 battes, en ta cathédrale du Sacré- 
Cœur d’Alger et en l’élise du Bon-Pas- 
teur de Constantin e. 

Leurs 50e, gendre et petit-fila, 
tt. Sadek et Jamil GueDaL 

6, nie Vornot, 

Alger. 

18, rue Br&nty, 

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Tél. : 46-06-78-83 hr soir 


- Le 27 septembre 1992, décédait te 

gfcAd d'année RICHARD. 

Pour cet anniversaire, sa femiilem 

ses amis, seraient beorcox de 
sencc en l’égiiae Samt-Loois des Inva- 
lides, le lundi 27 septembre 1993 a 
18 b 30. 

Anniversaires 

— n y a un an, le 12 septembre 1992, 
disparaissait 

EDea BLOCS. 

Que tous ceux qui l’ont connue et 
appcédée aient une pensée pour elle. 

M. et M- Carlos Ostravsky, 

» EHc et tou gendre, 

M. et M- Gérard VeOrns, 
son frère et a beüeesur. 

Et leurs enfants et petits-enfants. 

3, rue Jacob, 

73006 Paris. 

56, avenue René-Coty, 

75014 


- Le 14 septembre 1943, 

Rémy CARTIER 

était arrêté par ta Gestapo A Vaudagnc- 
Les Bouches (Haute-Savoie). 

11 est mort è Buchenwald. 

Sa faming ne l’oublie 


- Pour le 
rappel è Dieu de 


anniversaire du 


ont ta dtaw de faire past du décès de 

r : .si-.-vr-'O 1 * “î c L- - rî - jï .. 

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survenu le 10 septembre 1993, à Tige 
de 


ML Jacques CHIROUZE 
(HEC-PBE), 

des menés seront cél ébré es è son inten- 
tian, auxquelles peuvent rejoindre per 
la pensée ceux qui restent fidèles A son 
souvenir. 

- Le 14 se p te mbre 1986, 

Madeleine de HASTING 
nous quittait. 


En 

Toat 


ce jour anniversaire, que ceux qui 
aimée aient une 


- Le 13 septembre 1983 était assas- 


MASSIMI, 
tire général 
du d é part em ent delà Hau 


Que ceux qui l’ont apprécié et aimé 
se'ioavieaiiem.de hq-. 








- B y a vingt ans, 

André SCHEIMANN, 

(X, promo 33). 

Reada-vousle dmanche 19 septem- 
bre 1993, à 12 bernes, entrée principale 
du cimetière parisien de Bagnc u x. 

Soutenances de thèses 

- « L’élite industrielle allemande. 
Métier, pouvoir et politiques. 
1933-1989 », par Hervé Joly, sous ta 
direction de Christophe Charie, le 
18 septembre 1993, A 9 heures, A 
t’EHESS, 34, boulevard Raspail, 
Paris-6% salle 324. 


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CARNET DU MONDE 

Renseignemafita : 40-65-29-94 
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Jaaina M ^ y g 
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Mtctuttav MEYKB-ABBOU, 
te 10 Bupnubn 1993. 


»u crénutonum du 
PfatelAdtMrê, «jour, lundi 13 tep> 
teotbra, à lb to Jû. 


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Fnraooktti Béatrice Petit, 
twn retenti «t prtto-éfcfaiUL 
fîûMiM&ue PétiL 
m Mfiuin «t prttociiAurtA 
Uolt «I letoiotri* Déffcou. 
teen» «ntetolt H ptbiMateMt. 

VittM « MuiteFraçNM Petit, 
teorf «o&nts M petrtwafwtï. 

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pm te utem* te te* d» décà» d* 

Ttete*PEÏtr, 

MtrvMti If 10 BfptenbK îW3, 4 rite 

dé DkUffiMWto «M. 

ta «drfenortc «én fdMbrte 

ta mena*# l i t m ptmib tt, i ïO to ». en 
ti ctaMüt Saint Bffnwd, 3«, plue 
Ifa uTawIr r. ftwl* 1 

VdiMMtew *otb 1m ia cimctttrr 
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tinn. .iL^utfUcs WneB^ 
la pensec ceux qui resu 
souvenir 

■" l c ■•cpicmbre 

Madeleine de HADfi{ 

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En ce j ^rir- er^ajp^ 

l'onl connue c\ j:mcc3naiK* 
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Piorrc-Ji-jn M.VSSM 

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«lu Jcp.i^:ir.cr.i JcUKoj 

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&c v>ui. cM Je lui. 


ManKestattonsdue 

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Andrv SCHEIMA& 

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Krn î-v %.-iU*- le Jl|TUiÜf.-C 
ti-c p>.v.: il nrurrs.fOflïP 
du iis::c's-fr ^o:iîim «fcfcp 


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lb i<T:ci::»rc ^ a4, - i X 

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METEOROLOGIE 


SITUATION LE 13 SEPTEMBRE A 0 HEURE TUC 


PRÉVISIONS POUR LE 14 SEPTEMBRE 1393 



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T&tfB PREVU LE MARDI 14 SSTEMRE 1998 VERS MO 


Mardi : journée grise, pluvieuse, et 
encore venteuse. - Le matin, la ciel 
sera très nuageux sur tout la pays, et 
aucune région na sera épargnée, soit 
par les pluies, soit par les averses. 

Dans la journée, 1a zone du plues 
lu plus marquées, qui pourront locale- 
ment prendre un caractère Instable, sa 
déplacera vers l'est. On ta situera è le 
rrêjouméa du Pyrénées au Massif cen- 
tral, Carme-Est, Rhône- Alpes, jusqu'à 
ta Lomino^î auxAndemas. Les.quamt 
tés ds pluies pourront Stre usez 
conséquentes,' notamment sûr l'ouest 
du Massif central, Jura, Franche-Comté, 
et ouest du Vosges. Du ondées ora- 
geuses ne sont pu exclues sur le mas- 
sif alpin. 

A l'ouest de ces régions, la ciel 
deviendra simultanément plus variable, 
avec de timides édelrctes, mais da fré- 
quentes averses dans Tapràs-mld. 


Ce mauvais temps s'accompagnera 
encore da vents forts, qui seront toute- 
fois en nette atténuation sur lu régions 

littorales, par rapport è la veHie. lia 
seront lu phis forts dans la zone pki- 
vio-in stable précitée, soit dans un axe 
allant du Massif central aux reliefs du 
Nord-Est. Le vent y soufflera de sec- 
teur sud, atteignant parfois 
70 kilomètres/heurs en pointes. En 
Manche,, lo vent sera de secteur nord- 
ouest, du Nord è la Normande, mais de 
secteur nord-ouest sur lo -nord de la 
Bretagne, soufflant è 
&0 kBomètr es/ heure en rafales. Sur le 
littoral atlantique, c'est du vent d'ouesi 
qui soufflera jusqu'è 

60 kilomètres/heurs. 

Les températures matinales seront 
conformes aux normales, évoluant 
entre 10 et 14 degrés du Nord au Sud. 


— ' PRÉVISIONS POUR LE 15 SEPTEMBRE 1993 A 0 HEURE TUC 


Soutenances dflj FJî 



TEMPÉRATURES maxima - minime et tempe observé 

Vdatn extrêmes relevées entre le 13-9-1993 

le 12-4^1993 i 18 haro TUC et b 13-9-1993 è 6 heures TUC 


FRANCE 


AJACCIO 

BIARRITZ 

BORDEAUX 


BREST. 

CAffl_ 


CHERBOURG— 


DD0N_ 

GBBiOBLE 
1JIJJ 


LMOGBS. 


LYOK-BS0N 

MARSEILLE 

NANCT 

WANBSi, 

NICE 


25 

29 

25 
21 
17 

15 

16 

26 
SO 
26 
17 
1» 
ZS 

25 
19 
19 

26 
16 


PARIS-MONTS - 
PAU 29 

PERPIGNAN 26 

NBflBAPRtt. U 

RBiM S 17 

SHHHfflK — 25 


14 D 
12 D 
16 N 
12 N 

12 P 

13 C 
12 C 
12 N 

12 P 
16 C 

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17 N 
12 N 
10 D 
17 N 
25 D 
12 P 
9 P 


STRASBOURG- 21 18 P 

TOULOUSE 26 U N 

TOURS 18 12 N 



ÉTRANGER 
31 


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BANGKOK 

BARCELONE— 

BELGRADE 

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OOP®HAGUE_ 

DAKAR. 

GENEVE 

BEANBUL— 
jaOSAlflf— 

LE CAIRE 33 

LISBONNE. 53 

LONDRES 16 

LOS ANGELES. 21 
LUXEMBOURG. 17 
MADRID 26 


15 D 

13 C 
21 D 
26 N 
19 D 

14 D 
9 C 

14 C 
8 N 
26 N 
14 P 
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14 
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18 
11 


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MARRAKECH— 

MEXICO 

MILAN. 


SI 17 D 


MONTRÉAL 
MOSCOU. 

NAIROBI 

NEW-DELHI 

NEW-YORK 

FAUIAUBMAJ- 
0SL0 


RRH0JUUSIRO. 

ROME 

HONGKONG — 

SÉVILLE 

SINGAPOUR — 
STOCKHOLM— 
SYDNEY 
TOKYO 
TUNIS. 
VARSOVIE 

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VIENNE 


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10 

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25 

23 
28 

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26 
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18 

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19 


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ange 


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pluie 


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tempête 


• vu = temps universel uanwihioj i# ma ™ 

moins 2 heures en été ; heure légale moins T heure an hiver. 

(Document établi avec le support technique spécial de la Météorologie national**) 



Le Monde • Mardi 1 4 septembre 1 993 25 



RADIO-TELEVISION 


IMAGES 


DANIEL SCHNEIDER/VtANN 


Cris et discrétion 


S I l'on a bien compris les 
explications de France 2 à 
propos du triplex historique 
de fa semaine dernière entre Fran- 
çois Mitterrand, Yasser Arafat et 
Shimon Pérès, délivrées au cours 
dé l'émission «Télés Dimanche» de 
Canal Plus, Arafat n'avait pas com- 
pris qu’il passait à la télévision. U 
croyait s'entretenir avec le chef de 
l'Etat français. France 2 n* étant par- 
venue & le joindre que quelques 
minutes avant 20 heures, n'aurait 
pas eu le temps de lui expliquer 
que ce dialogue privé aurait quel- 
ques millions d'auditeurs. Quant è 
Shimon Pérès, s'il se trouvait bien 
dans un studio de télévision, fl ne 
savait pas qu'Arafat était présent 


fla Palestinien étant arrivé trop tard 
pour qu'on eût le temps d'avertir 
l'Israélien de sa présence). Réali- 
sant les choses en direct, 3 aurait, 
selon là Journal du Dimanche , 
manifesté quelque colère, et aurait 
clairement exprimé son méconten- 
tement en quittant brusquement les 
lieux (les images de cette colère ne 
sont d'ailleurs pas passées à 
«Télés Dimanche», où l'on a seule- 
ment vu M. Pérès quitter le studio). 

Les détails de cette reconstitu- 
tion peuvent paraître dérisoires, 
dans le tourbillon euphorique de 
l'Histoire en marche, à quelques 
heures de la cérémonie de la Mai- 
son Blanche. Au-delà du lait que le 
chef de l'Etat français a été. dans 


cette opération, utilisé par une 
chaîne de télévision comme une 
sorte d'appât, l'épisode permet 
pourtant de mesurer, a posteriori, 
l’importance de la discrétion dans 
le succès des négociations d'Oslo. 
Que les caméras s'emparent d'un 
événement, avec leur impatience, 
leur concurrence, leur désir de 
«coups», leurs directs par sateRite. 
et instantanément elles suscitent 
rodomontades, surenchères, gesti- 
culations. manipulations. 

Les reportages sur la bande de 
Gaza en offrent encore, ces 
jours-ci. un exemple. Que nous 
montrent-ils? Des manifestants en 
cagoule du Hamas ou du Djihad, 
s'opposant à la paix Des affronte- 


ments. De la violence. Certes, les 
caméras ri inventant pas cette vio* 
lertce. On meurt encore à Gaza. 
Mais les manifestants encagoulés 
ne représentent qu'uns infime par- 
tie des Palestiniens de Gaza - les 
commentaires des reponagos l'ad- 
mettent d'ailleurs. 

Qu'importe, les encagoulés sont 
plus téiégérüques que les paisibles, 
et le choc des images laissera 
davantage de traces que la relativi- 
sation du commentaire. Cette 
région n est-efia pas assez sonore, 
pour qu'il faille faire de ses ens 
l'aliment perpétuel de la caisse de 
résonance planétaire? 



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16.55 Signature 

de l'accord israélo-palestinien. 
En direct de la Maison Blanche. 

20.00 Journal, édition spéciale. 

Accord israélo-palestinien. 

21 .00 Variétés : Stars 90. 

Spécial Lagaf . 

22.40 Magazine : Combien ça coûta? 

23.50 Sport : Fl Magazine. 

Spécial Grand Pnx d'Italie, è Monza. 

FRANCE 2 


16.55 Signature 

de T accord Israélo-palestinien. 

En direct de la Maison Blanche. 

20.00 Journal, Journal des courses. Météo. 

20.50 ► Téléfilm : Eüssa R haïs. 

De Jacques Otmezgulna. 

Les Chefs-d'œuvre 
de la Fondation Bames. 


22.32 

22.35 


23.55 
0.15 


Magazine : Savoir plus. 
Comment s’arrêter de fumer?. 

Jourral et Météo. 

Magasine : Le Cercle de minuit. 


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15.15 

16.05 

17.45 


18.25 

18.50 

19.00 

20.05 

20.45 


Feuilleton : Dynastie. 

tine : La Fièvn 

Guy Montagné. 

Magazine : Une pêche d'enfer. 


Magazine : La Fièvre de l'après-midi. 

Invité : C 


IhnscT de Méiobief (Doubs), pour les 
championnats du inonde de VT T. 

Jeu : Questions pour un champion. 

Un livre, un jour. 

Trait de croie, de Migualanxo Prado. 

Le 1 9-20 de l'information. 

De 19.09 è 19.31, le journal de la région. 
Feuilleton : 

Une famille pas comme les autres. 
Cirque : 

Grand Prix international de Milan. 
Présenté par Serglo. 


1 5.25 Série : La clinique de la Forêt-Noire. 

1 6.20 Jeu : Une famille en or. 

16.50 Club Dorothée. 

1 7.50 Série : Premiers baisers. 

18.20 Série : Le Miel et les Abeilles. 

18.50 Magazine : Coucou, c'est nous I 

19.50 Divertissement : Le Bébé te Show. 
20.00 Journal, Tiercé et Météo. 

20.45 Cinéma : Mais où est donc passée 
la septième compagnie? □ 

FHm français de Robert Lamoureux (1973). 

22.25 Divertissement : Ciné gags- 

22.30 Cinéma : La Piscine. ■ 

Film français de Jacques Deray (1968). 
0.35 Magazine : Le Club de l'enjeu. 


15.40 Variétés : La Chance aux chansons. 
Emission présentée per Pascal Sevran. 

16.35 Jeu : Des chiffres et des lettres. 
17.05 Magazine : Giga. 

18.35 Jeu : Un pour tous. 

Animé par Christian Morin ei Cendrine 
Dominguez. 

1 9.1 5 Jeu : Que le meilleur gagne pius. 
20.00 Journal, Journal des courses et 
Météo. 

20.50 Cinéma : 

On peut toujours rêver. ■■ 

FHm français de Pierre Richard (1990). 

22.25 Les Chefs-d'œuvre 

de la Fondation Bames. 

22.30 Magazine : Bas les masques. 

Je suis meilleure mère que ma femme. 
Reportages : Entre deux pères; Trois 
entants sur les bras. 

23.45 Journal et Météo. 

0.05 Magazine : Le Cercle de minuit. 
Présenté par Michel Field. 


Lundi 13 septembre 


FRANCE 3 


20.45 Cinéma : Adieu Poulet, ai 

Film fronçais de Pierre Gramer-Deferre 
(1975). 

22.1 5 Journal et Météo. 

22.45 Magazine : L'Atelier 256. 

Présenté par Jacques Chance!. Le chsmior 
de \a Grande Bibliothèque : le sac d'embal- 

tste Ta Jus: Jes artistes de 


M 6 


loge; la rétrospective 
ta photo copieuse... 

23.40 Continentales. 

CANAL PLUS 


20.35 Cinéma : La Totale. ■ 

Film français de Claude Zidï (19911. 

Flash d'informations. 

Le Journal du cinéma. 

Cinéma : Faces. ■■ 

Film américain de John Cassavetes 
(1988) tv.o.). 

Le Journal du hard. 

Cinéma : Femmes caméléons. 

Film américain, classé X, da John Leslie 
(1992). 


22.10 

22.20 

22.22 

0.25 

0.30 


ARTE 


20.40 Cinéma : . 

Dona Flor et sas deux maris, a a 
Film brésilien de Bruno Barreto 
(1976) (v.o.). 

22.25 Cinéma : Le Lâche. ■ 

Film indien de Satyajit Ray (1965) (v.o.). 

23.35 Court métrage : Ya Nabîl. 

De Mohamed Zran. 

0.05 Cinéma d'animation : Snarfc. 

Noblesse oblige, de Rao Hetdmets. 

Mardi 14 septembre 

22.00 Journal et Météo. 

22.30 Cinéma : Topaze, a 

Film français de Louis Gasnier (1932). 

23.55 Magazine : A la une sur la 3. 

Présenté par Christine Ockrent. Avec Serge 
Juiy et Philippe Alexandre. 

0.20 Continentales. 

CANAL PLUS 

15.40 TamarHoffs 
présente The Haircut. 

1 5.44 Court métrage : The Haircut. 

De Tamar Simon Hoffs. 

16.05 Surprises. 

16.10 Le Journal du cinéma. 

16.15 Cinéma : Warfock. a 

FHm américain de Steve Miner (1990). 

17.55 Surprises. 

1 8.00 Canaille peluche. Corentin. 

En dah jusqu'à 18.45 — — 


20.50 Cinéma t Road Houso. □ 

Film américain de Rowdy Harrington 
(1989) 

22.50 Cinéma : 

Le Club des monstres. ■ 

Film britannique da Roy Word Baker ( 1 980) 


FRANCE-CULTURE 


20.30 LHistoIrd en direct. 

28 septembre 1958 # lo naissanco do la 
V» République (2). Avec Jean Foyer. 
Georges VedeL Jean Lacouturo, Philippe de 
Saim-Roben. Ofhner Duhamel. 


21.30 Avignon 93. ThàAiro Scandinave : Lao- 
nora f de Sven Ho fan, traduit du danois par 
Teqo Sinding. lu par Mario! Guttior. 

22.40 La Radio dans les yeux. 

0.05 Du jour au lendemain. 

0.50 Musique : Coda. 

Les grandes dames du fado. 

FRANCE-MUSIQUE 

20.30 Concert (en direct du Théâtre des 
Champs-Elysées) : Ma mère l’Oye. de 
Ravel ; Concerto pour violon et orchestre n* 
2, de Bartok; Denses symphoniques, de 
Rachmarànov, par l'Orchestre national de 
France. d!r. Charles Dutoit ; Schlomo Mntz, 
violon. 

23.09 Ainsi la nuit. Par Véronique Gasnier. 
Octuor pour cordes en mi bémol majeur op. 
20, de Mendelssohn ; Pkbces en stylepopu- 
l&ira pour violoncelle et piano op 102, de 
Schumann. 

0.00 L'Heure bleue. Transatlantique, par 
Xavier Prévost. Las métamorphoses d'un 
standard. 


18.30 Çacartoon. 

1 8.40 Sport : Football. Coupe des Coupes 
(1» tour aller) : Apoel Nicosie-PSG. en 
direct; b 18.45. coup d'envoi. 

20.45 Sport ; Football. Coupe de rUEFA : 
Bohémiens de Dublin-Bordeaux, en direct. 

22.35 Flash d'informations. 

22.40 Cinéma : Scènes de ménage 

dans un centre commercial. ■■ 

Film américain de Paul Mazursky 
(1991) (v.o.). 

0.05 Cinéma : Darfcman. ■ 

Film américain de Sam Raimi (1990). 

ARTE 


- ■■ — Surfe câble jusqu'à 19.00 — 

1 7.00 Magazine : Mégamix (rediff.). 

1 7.55 Documentaire : 

Jackson Pollock (rediff.). 

1 9.00 Série : Fast Forward. 

De Tod Emery. 

19.30 Documentaire : La sobre ivresse. 

Uns petite histoire de café, d’Anke Welf- 
Graaf. 

19.45 Documentaire : Friedrich Ebert, 

militant socialiste et homme d'Etat. 

Ds Jans Fleming et Thoreten Jess. 

Issu du protétanat, Ebert devint président 
de la République de Weimar. 

20.30 8 1/2 Journal. 

20.40 Soirée thématique : 

Qu'est-ce qu'un homme? 

Soirée proposée par Françoise Castro et 
Pierre Desfans. 

20.41 Cinéma : 

Un dimanche comme les autres. ■ 

Film britannique de John Schle singer 
(1971) (v.o.). 


22.25 te Documentaire : 

Paroles d'hommes. 

De Pierre Desfons. 

0.00 Documentaire : Cabinet de lecture. 

De Pierre Desfons. 

Chorégraphie, fantasmes, avec une heure 
de Pierre Arxhti et des textes de référence, 
Sollers, Camon, Kafka. 

0.1 0 Court métrage : Boeuf mode. 

Une fable da Jean-Louis Fournier. 

M6 

14.00 Magazine : La Vie à pleins tubes. 

17.05 Variétés : Multitop. 

17.35 Série : Rintintin Junior. 

18.05 Série : Le Magicien. 

19.00 Série : Deux flics à Miami. 

19.54 Six minutes d'informations. Météo. 

20.00 Série : Notre belle famille. 

20.35 Magazine : Grandeur nature. 

20.50 Série: 

Docteur Qulnn, femme médecin. 

De Beth Sullivan. 

Saga des premières femmes médecins du 
Nouveau Monde. 

22.35 Série : Mission impossible. 

23.35 Série: 

Le Monstre évadé de l'espace. 

0.30 Six minutes première heure. 

FRANCE-CULTURE 

20.30 Archipel sctanca. 

Par Stéphane Deltgeorges. 

2*1.30 Grand angle. 

Les cimetramas entra Terre et Ciel (rediff.). 
22.40 Les Nuits magnétiques. 

La course landaise (1). 

0.05 Du jour au lendemain. Avec Philippe 
S, Hadengue (la Loi du cachalot). 

0.50 Musique : Code. 

Les grandes dames du fado. 

FRANCE-MUSIQUE 

20.30 Concert (donné le 5 janvier 1992 è Mos- 
cou) : Symphonie m 2 en si bémol majeur, 
de Teneiev; Concerto pour flûte et orches- 
tre. de Ntelsen; Danses de Galante, de 
Kodaly. par l'Orchestre symphonique de la 
Gostebacflo; Aurèle Nicotet, flûte. 

22.00 Les Voix de la nuit. Par Henri Gor&ieb. 
Marian Anderson, contralto. Œuvres de 
Bach, Haendel. Mendelssohn et Negro Spiri- 
tuals. 

23,09 Ainsi la nuit. Trio pour piano, violon et 
violoncelle n* 1 en fa majeur op. 18, de 
Saint-Saône; Sonates pour violon et et gui- 
tare, de Peganini; Tzigane, Rhapsodie poix 
violon et orchestre, de Ravel. 

0.00 L'Heure bleue. 


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26 • Mardi 14 septembre 1993 • 














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visite de Charles Pasqua 


Le gouvernement fera avant la fin de l’année 
des proposition; pour le développement de la Corse 


En visita en Corse-du-Sud, 
samedi 11 septembre, à l'occa- 
sion des cérémonies du cinquan- 
tième anniversaire de ia libéra- 
tion de ia Corse, Charles 
Pasqua, ministre d'Etat minis- 
tre de l'hrtérieu’ et de l'aména- 
gement du territoire, a annoncé 
que le gouvernement arrêtera 
savant la fin de /'années ses 
propositions pour le développe- 
ment économique de IDe, sur la 
base du plan de développement 
régional que les ôhis doivent lui 
remettre ie 30 septembre. 

PHOPBIANO (Corae-du-Sud) 

de notre envoyé spécial 

Chartes Pasqua est éminemment 
jaloux de son territoire. Bridé par 
les rigueurs du protocole, il s'était 
résigné, le 10 septembre, A rester 
dans l'ombre de François Mitter- 
rand, venu saluer au nom de la 
République la mémoire de la résis- 
tance corse (le Monde daté 
12-13 septembre). Samedi, le 
«ministre de la Cane» 8 réinvesti 
son domaine à la manière d'un 
propriétaire s’annonçant en faisant 
cliqueter son trousseau de clés. 
Non qu'il y ait un quelconque our- 
let de nuage entre mi et le prési- 
dent de la République sur ie dos- 
sier corse; bien au contraire, a-t-il 
assuré, «ri/ y a unité de mes». Il 
n'en a pas moins signifié avec 
force que sa propre visite, une fois 
le président parti vendredi soir, se 
faisait «rnu nom du gouverne- 
ment». 

Faconde, humour, cris du cœur 
et mises a garde : te fils de Case- 
vecchie retrouvait ses compa- 
triotes tandis que le ministre de 
l'intérieur sermonnait la Corse. 
M. Pasqua face aux siens, c'est la 

g iume ouverte et l'index levé. 

ans le fief communiste de Sar- 
t&ne, ce berceau de la féodalité du 
Sud, il est comme chez lui, ivre de 
convivialité. La ville, ombrageuse- 
ment agrippée au flanc de mon- 
tagnes de granit, s’est endimanchée 
pour lui Taire honneur. Charles 
Pasqua connaît la clé du lieu : 
debout devant le monument de la 
Résistance, il salue les anciens 
combattants d’un * chers ca-ma-ra- 
des» bien articulé. Puis il exalte la 
geste des maquisards de 1943, en 
rappelant que «les patriotes corses 
et - pourquoi ne pas le rappeler foi ? 


- les patriotes communistes ont 
pris, tout seuls, la décision du soulè- 
vement». 



gnîft, patron de la très contestataire 

H VMM wW raP WW W •WWWWUiWi mm 

Fédération du PC de la Corse-da- 
Sud, l'homme estun communiste 
foncièrement atypique. Cet ancien 
instituteur ayant transité par l'école 
des cadres du parti présente l’origi- 
nalité de régner sur un électorat 
municipal qui, pour jpaitk^ plébis- 
cite ensuite au scrutin législatif le 
chef du «dan» du Sud, Jean-Paul 
de Rocca-Serra, président (RPR) 
de F Assemblée de Corse. Ainsi va 
la politique insulaire, où l'excel- 
lence couronne surtout, ao-ddà des 
étiquettes, le savoir-faire dans le 
contact paternel et la connaissance 
intime des heurs et malheurs du 
village. 


Un dirigeant 

dans la foule 

Plus an nord, à une demi-heure 
de la oe fs à travers le dffvif 

le village de Levie, le ministre de 
l'intérieur a usé d’une autre dé, 
celle de ia coraitude, D ne s’est pas 
ofliuqué le moins du monde de 
cette tête de Maure apposée sur le 
drapeau tricolore voilant le monu- 
ment de la Résistance, alors que 
des fonctionnaires de la préfecture, 
Inquiets de sa réaction, avaient 
cherché à la foire disparaître. L’ob- 
jet du délit étant imprimé et non 
cousu, ils ont pourtant dû renon- 
cer : techniquement, l’opération 
était sans espoir. 

Le patron de la place Beaavau 
ne s’est pas davantage ému de la 
présence, dans la foule, d’un des 
chefs du FLNC-Canal historique, 
simple badaud cravaté venu non- 
chalamment au spectacle. Improvi- 
sant, le ministre a gardé dans sa 
poche le texte de son allocution 
détaillant la bataille de Levie, ce 
fameux combat où maquisards et 
soldats italiens ont joint lenrs 
forces contre les troupes alle- 
mandes, pour lancer ce cri du 
cœur : «St A un moment de ma vie 
j’ai rouent/ l’orgueil de mes ori- 
gines. c’est bien Lorsque. Jeune résis- 
tant corse sur le continent, j’ai 
appris ^ que mon Ile venait de se 

Ce Corse-là connaît assez bien 
l’ame insulaire pour savoir qu'il 
serait périlleux de trop ia flatter. 
C’est i Propriano, village balnéaire 


SOMMAIRE 


DÉBATS 

Un entretien avec JQrgen Haber- 
mas 2 

ÉTRANGER 

L'accélération du processus de 

paix au Proche-Orient 3 h fl 

La situation dans l'ex-Yougoriavie. 7 

POLITIQUE 

Le retour de Lionel Jospin sur la 
scène poSffque.......................... 8 

A la Fête de PHu/mnité, les com- 
munistes appellent è «foira échec 

au plan Balladur» 9 

L'élection législative partielle de 
Loire-Atlantique et quatre canto- 
nales partielles 10 

SOCIÉTÉ 

Uns large majorité de Français est 
favorable è ds fortes augmenta- 
tions des taxes sur le tabac 11 

Les horizons incertains de la plai- 
sance dans les Côtes-d'Armor . 12 
La tempêta s secoué la façade 

atlantique 13 

Le championnat du monde 
d'échecs 24 

SPORTS 

Tennis : les Internationaux des 

Etats-Unis 14 

Athlétisme : les Chinoises battent les 
records féminins du daml-fbnd ... 14 
Automobilisme : le Grand Prix 
dltaBa de formule 1 14 

CULTURE 

La 50 Mostra de Venise 15 

La Festival du cinéma américain de 
DeauviHe 1 5 


ÉCONOMIE 

La préparation du budget 1994 .. 18 
Le Crédit lyonnais, l'UAP et le Cré- 
dit national pourraient changer de 

président 18 

Vie des entreprises 22 

COMMUNICATION 

Le groupe Hersant est-il en règle 
avec la lot? 21 


I 


L’ÉCONOMIE 


• La réforme du système de santé 
aux Etats-Unis • Vietnam : l’an 1 
du décotiage • La mutt [propriété 
nouvele vagua • Dossier : tes pro- 
duits verts • Le marché des 
changes critiqué.... 27 è 36 


Serrées 

Abonnements.......... ... 16 

Annonces classées ... 24 

Carnet 24 

Loto, Loto sportif 24 

Marchés financiers.... 22 et 23 

Météorologie 25 

Mots croisés 24 

Redlo-télévlslon 25 

Spectacles 17 

La télématique du Mondé : 

3615 LEMONDE 

3815 LM 

Ce numéro comporte un cahier 
«La Monde-L'Économie » 
foferté 27 à 36 

Le miméra <fo « Monde » 
daté 12-13 septembre 1993 
a été tiré è 537 364 exemplaires. 


Pologne, an V 


Demain dans « 3e Monde »■ 


Quatre ans après avoir entamé leur transition, è marche forcée, 
vers l'économie de marché et ta démocratie, iss Polonais retour- 
nait aux urnes, dimanche 19 septembre, pour renouveler leur 
Parlement, Nous commençons, demain, ia ptôfication d'une série 
d'articles consacrés aux succès et aux doutes de cette Pologne 
nouvelle. 


languissant sous les derniers rayons 
de septembre, que le ministre de 
l'intérieur se décide alors à dresser 
l’index. Face au maire, Emile Moo- 
ebi, qui vient de lui soumettre ses 
doléances, il se cabre poliment et 
foït la leçon. «Nous, les Corses, 
nous sommes capables du pire 
comme du meilleur. lanee-tiL C’est 
dans notre tempérament, mais U 
faut cesser de se prendre pour le 
nombril du monde. Arrêtons de 
penser que nous sommes extraordi- 
nairement originaux et qu’il fau- 
drait mobiliser en notre faveur des 
moyens extraordinaires. Cela me 
fait sourire et cela m'attriste. Nous 
méritons mieux que cela. » 

L’assistance qui se presse dans la 
salle de la mairie est brutalement 
refroidie. M. Pasqua le sent Alors, 
pour se racheter, fl jette une de ces 
formules dont il sait qu’elles déri- 
dent mécaniquement les visages : 
«On dit souvent que la Corse est 
une île entourée d'eau. Ce n'est pas 
vrai. C'est une montagne entourée 
d'eau. » L’index est tombé, la 
paume s’est ouverte, et Propriano 
s’est esclaffée. 

FRÉDÉRIC BOBIN 


La Banque de France 
abaisse son taux 
de prise en pension 
d’un quart de point 

La Banque de France a annoncé,, 
dans la matinée du lundi 13 sep-i 
tembre, une baisse de son taux de 
prise en pension à vingt-quatre 
heures d’un quart de point, de 7,30 
i 7,23 %, ce qui le rapproche du 
taux allemand équivalent (7 %). 

La précédente baisse remonte an 
vendredi 10 septembre, lorsque la 
Banque de France Pavait bit passer 
<fe 7,75 % à 7,50 profitant de la 
fa t ff ÿg des taux dirortepra 
En revanche, le taux de prise en 
pension de 5 à 10 jouis n’a pas été 
modifié par la Banque de France. U 
reste fixé à 7,73 %, tandis que le 
taux d’appel d'offres est toujours 
fixé A 6,75 %. 

□ Un Boeing 747 é*Air Fraace sort 
de la piste i Papeete (Tahiti). - Un 
Boeing 747 de la compagnie Air 
France qui assurait le vol AF 072 
entre Les Angeles et Papeete avec 
256 passagers et membres d’équi- 
page à bord a fait une sortie de 
piste lors de son atterrissage à 
Papeete (Polynésie française), 
dimanche 12 septembre à 
21 heures (lundi 13 septembre à 
9 heures, heure de Paris). Le sys- 
tème de freinage de l’avion n'a 
apparemment pas fonctionné et 
l'avion a piqué du nez dans le 
lagon an bout de la piste d'atterris- 
sage. Tous les passagers, évacués 
par toboggan, sont indemnes. 

□ Mbit de Ray m o nd Bon. - L’ao- 


teur de cinéma et de télévison Ray- 
mond Burr est mort d’un cancer du 
foie dimanche 12 septembre dans 
sro ranch de Dry Creefc (Californie), 
fi était figé de soixante-seize ans. 
Comédien à la carrière prolifique (fl 
avait notamment joué dans Une 
place au soleil, de George Stevens, et 
Fenêtre sur cour, d’Alfred Hit- 
chcock), il connut rare gloire interna- 
tionale en interprétant un détective 
paralysé, héros de la série télévisée 
«l’Homme de fer». 


*-V ^ * **.. ' _ ^ 


■*. -■ 


partisans du général AÜid avalent proposé an cessez 


■ * ■ 

Combats d’une intensité sans précédent en Somalie 

■ 

Des affrontements d'uns intan- affrontements bout intervenus deux entretien, publié samedi par k J 0 ®" 
srté sam précédent ont oooosé J 00 * 3 8 P rts 95 e rAffiance nationale nal géorgien Atlanta Joumal-consu- 
jutufi 13 «MrtwnW— a rJSZh «malienne (SNA) du général Moha- tution, Tex-président américain 

-med Farah AMM eût un appeL fimmy Carter a indiqué qu'il coro- 
tem traction rapide américaine a M cessez-le-feu et & la reprise de mU niauait «assez régulièrement »- 

pourparlers avec l’Opération des 
Nations unies en Somalie (ONU- 
SOM). Recevant des journalistes, 
deux dirigeants du SNA, Mohamed 
Hassan Awaie et Mohamed Sied 


des mffidem somations, dans ia 
sud de MogadhciQ. Des Soma- 
tiens en pro ven an ce des quartiers 
où se » i* déroulés les combats 
ont affirmé que plusieurs aoldati 
américains et de nombreux Soma- 
tions ont été tués. 

Le calme est revenu dans le sud 
de la capitde somaltennc après deux 
heures et demie de violents combats, 
au cours desquels les hélicoptères 
américains Cobra ont tiré de longues 
rafales au canon de 20 millimètres. 
Selon les témoignages de Somaliens, 
une opération an sol, du corps 
d’élite des Rangera américain», pris 
des hôpitaux de Médina et de Bena- 
dir, serait à l’origine des combats. 

Plusieurs dizaines de Somaliens 
auraient été arrêtés au cours de cette 
opération, avant que les Rangers 
n’esuient les tira de miliciens. Ces 


bsa, avaient déclaré que « tous les 
problèmes peuvent être résolus , pacifi- 
quement». «Nous voûtons la paix et 
nous aooetons la communaux inter- 
& arrêter le massacre du 
peuple somalien et promouvoir le 
dialogue», avaient-ils ajouté. Selon 
eux, les violents affrontements de 
jeudi ont bit 203 morts et 349 bles- 
sés, côté somalien. 

Dimanche, le jporte-parole de 
l’ONUSOM avait affirmé que 
« toutes les démarches visant à ame- 
ner la paix et la sécurité à Mogadis- 
c io sont bienvenues». S’en tenant & 
des déclarations de principe, il 
s’était refusé i commenter pins en 
détail rappel au cessez-le-feu des 
deux, dirigeants du SNA. Dans un 


depuis un mois, avec Mohamed 
parafa Aïdid, ««« qu’il né né g o c iai t 
pas la reddition de ce dernier, «les 
tentatives pour oser ou capturer ATdid 
dotent cesser*, a affirmé M. Carter 
dans cet entretien. 

De plus, des soldais français, attar 
qués par des tireurs somaliens, en 
ont tué un et blessé deux antres, 
vendredi apris-midi, dans le sud de 
MogadiscUya indiqué on porte-pa- 
role militaire de l’ONUSOM. Des 
mnieîan» «mslima avaient ouvert le 
feu sur un convoi de Tannée fran- 
çaise, formé de trois chars et d’un 
«wwiww qui revenait de Baidoa, où 
sont déployées les forces françaises. 
Sx roMa** ont riposté et poursuivi 
les assaillants la maison d’où 
ils tiraient. Un Somalien a été tué et 
deux autres rot été blessés i T inté- 
rieur de la maison. - (AFP.) 


Les coDcentrations dans le secteur de la commimication aux Etats-Unis 

Le groupe Viacom rachète Paramount 


La groupe de tMévMon Vtecom 
a pria la contrôla, dimanche 
12 septembre, de Paramount 
Communications, l'une des 
«majorai do Hollywood. Cotte 
operation oe 0,2 itwnras oe oor 
lara (46 mHBards de francs envi- 
ron] donne naissance à T un des 
plus grands groupas momfiaux 
dans- le domaine de la commwil- 
canon, lb nouvne soaon, uiuiit- 
Me Paramount Viacom Internatio- 
nal, représente un chiffra 
d'affaires cumulé de 6 milliards 
de doBars (33 mSSaids de francs 
environ). 

Ted Turner geignait Paramount, 
nuis c’est Viacom qui s conclu. 
Dimanche 12 septembre, le groupe 
américain de télévision Viacom a 
pris le contrôle de Paramount Com- 
munications, Tune des «majora» de 
Hollywood. L’opération de rachat- 
fusion, dont la rameur courait Wall 
Street depuis une semaine, a été 
approuvée k l'unanimité par les 
deux cousais d'administration. 

La nouvelle société, intitulée Para- 
mount Viacom International, repré- 
sente un chiffre d'affaires cumulé 
d’environ 6 milliards de dollars (33 
milliards de francs) dans les 
domaines du câble, de la télévision, 
de b production audiovisuelle et 
cinématographique et de l’édition de 
livres. 

Paramount qui, aux termes de 
Taccord, fusionnera avec Viacom est 
un important producteur de films 
(Proposition indécente, la Finira..) et 


fr oc sur le câble : MTV (musique), 
Niclododero et Nick at Nrte (chaîne 
pour enfants et adolescents dans la 
journée et qui vise un public 
d’adultes le soir). Showtime et The 
Mbvré Channd (chaînes cinéma). 

Épisode d'an processas 
généralisé 

Le groupe possède égale me n t des 
participations dans Lifetime (chaîne 
pour tes femmes i la maison), Ail 
News Charnel (informations), et 
d’autres chaî ne s câblées. Yiaoom est 

é gftlamant un important distributeur 

de programmes de télévision 
(«Gosby Show» notamment). 

La fusion entre Viacom et Para- 
mount n'est qu'un épisode au sein 
d’un processus géhénuisé de concen- 
tration entre te monde (te la télévi- 
sion et celui du cinéma. Tous tes 
groupes de communication améri- 



cains pr éparent aujourd'hui l'avène- 
ment de la télévision numérique qui 
per m et tra dans un avenir proche de 
nau MpU er te nombre de «mSmm de 
télévision par sept ou huit. Dans 
cette per sp ective, assurer Tj 
sionnemenl des chalheade 
en programmes passe principale- 
ment par des prises de contrôle & 
Hollywood. Il n’est donc pas éton- 
nant qnc Taccord conclu dimanche 
prévoie la diffusion exclusive des 
films produits par Paramount sur tes 
chaînes de télévision ciblée de Via- 

COuL 

«La révolution 
diale dans le domaine dû 
ment rient de commencer. Cette 
fusion est une stratégie idéale, adap- 
tée par deux grands groupe compié- 
■“ Mémoires dont let 'matem sont sans 
limite», a commenté Sommer Red*- 
tone, président de Viacom. 

YVES MAMOU 





de programme» de télévision ( «Star 
True». «Le juste prix» _). Para- 
mount contrôle également un certain 
nombre de stations régionales de 
télévision (WKBD-TV à Detroit par 
exemple, récemment rachetée à 
. Rupert Murdoch) et possède un 
dé part ement fort actif dans la mise 
au point de logiciels éducatifs- Penh 
mount possède également un catalo- 
gue de pris de huit cents films. 

n 

Viacom (12 milliards de francs de 
chiff re d'affaire environ^ quinzième 
icSMp-opérateur des Etats-Unis (1,1 
million d’abonnés en 1992) est sur- 
tout connu par les chaînes de télévi- 
sion thématique qu’il contrôle et dif- 


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DU VIVANT 


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S SECRET 

DU VIVANT 


Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 27 


La multipropriété nouvelle vague 


Dossier : Les produits verts 


Le marché des changes critiqué 


^ 



La formule des 
années 70 revient 
sous un vocable 
anglo-saxon, le 
« tlme-share ». Il 
s'agit toujours 
d'achatar une 
semaine de 
vacances à vie, 
mais cette foie 
avec des bourses 
d'échange Interna- 
tionales. 



.La vague des pro- 
duits t écologi- 
ques» rencontre 
des écueils : man- 
que de crédibilité, 
; marques obscures, 
.réputation d'ineffi- 
jcacité. Mais la 
bagarra sur las 
«labels verts» mon- 
tre que l'intérêt des 
industriels ne faibSt 


&<£)$ 




m 


page 





pas. 


page 




Après ta crise 
monétaire da l'été 
qui a bouleversé le 
SME, les réflexions 
vont bon train sur 
le rôle et la nature 
même du marché 
des changes. 
Révélateur « neu- 
tre » ou manipula- 
teur? Trois opi- 
nions plutôt 
critiques. 


MOMPIMHOt M 

Humeur, par Josée Ooyère : 
Psychologie, La cote dea mots, per 
Jean-Pierre Cotignon : 
Entrepreneurial (e). Livras : Les 
secrets du temps, une critique du 
dentier Kvra de Bruno Jerroseon. 
Note de lecture. Agenda. 

MRSMCnviS stètt 

Luxe ; Vrankan, le mouton noir du 

champagne. Récolte : un retour à la 
raison. 


•••■■aiiavf|,ll*ltll< 


page 




^ ♦ ni U 


Les taux d'intérêt : Lente décrue. 
L'économie mondiale : L’Europe » le 
trsbie. Marchés financiers : Euphorie 
boursière. Les produite laitière : La 
fleuve blanc troublé. 


L 


f 










N 




L J 






À-CÔTÉS 


LA RÉFORMI DU SYSTÉMI DE SANTÉ AUX ÉTATS-UNIS 


A l’abordage ! 

Les pirates sont 
de retour : Equipages 
dépouillés, 
cargaisons pillées 
ou bâtiments envolés . 
Des centaines de méfaits 
par an, dans le secret ... 


L’Amérique réinvente la Sécu 


LONDRES 

correspondance 

- ‘ : >• 

L E Bolttmore-ZepMr ; im cargo danois 
de 3 200 tonnes, battant pavillon 
des Bahamss, transportant des équi- 
pements miniers de Freemsntei (Austra- 
lie) i &ngapoux; long6 les petites lies de 
la Sonde, dans les eaux territoriales indo- 
nésicnnes. JPsr tue nuit de pteine lime, 
des -pilâtes^ masqués et^ armés de fusils 
d’assaut AK 47, à bord d’une vedette 
rapide amarrée à la poupe, montent à 
bord à Faide de cordes et de grappins. Le 
^capitaine anglais, John Bashforth, lance 
Lan SOS, mais les nombreux navires qui 
^«transitent par cette route pourtant tris 
Éggfiiéquentée, refhsent'de -venir à la res- 
néiàifft 

} £t ■ :■ Les autorités de Sumatra et de Java 
if fbut également la sourde oreille. L’officier 
£êqui refuse d’ouvrir le coffre et son pre- 
: minier adjoint, un Philippin, sont abattus à 
ii&ôüps de revolver. Les neuf hommes 
^d’équipage sont dévalisés. Les pirates dis- 
fpahûtsent la nature# 
p ; A l’abordage I Les pirates sont de 
^retour et le fhit divers n’a £rit qu’un petit 
^entrefilet dans le Lloyds'Llst, le quotidien 
phrmiméro nn mondial de l’assurance. H 
Cèie s’agit pourtant pas d’un épisode isolé, 
équipages dépouillés, cargaisons pillées, 
|1bÂiments parfois envolés. 




E? - 


Mare Roche 
Un la suite page 32 



Le 22 septembre, le 
président des Etats-Unis, 
Bill Clinton, doit présenter 
au Congrès la réforme 
difficilement élaborée qui 
devrait enfin guérir le 
système de santé 
américain des deux maux 
qui le minent. Faute de 
contrôle, les coûts ne 
cessent de monter, 
menaçant les systèmes 
d'assurance publics ou 
privés. En môme temps, 
un nombre croissant 
d'Américains ne sont pas 
ou sont mai couverts 
contre la maladie. Bill 
Clinton veut généraliser, 
d'ici à 1 998, une 
assurance de base, définie 
sur le plan national, avec 
des normes communes 
gérées au niveau de 
chaque Etat. Aidés par des 
exonérations fiscales, 

\ employeurs et salariés se 

\ partageront les frais . 


Lira pages 30 et 31 
ides de Serge Marti, 
Claudine Mulard 
et Colombe Schneck 


-i - 

IJI Vietnam : l’an 1 du décollage 

X En attendant la levée de l'embargo américain , le Vietnam a de nouveau accès 
y- àüx crédits interpationaux. Un nouveau coup de fouet pour une économie renaissante. 


ASIE 




'SXSUÙ"- ï n - 


Mais les handicaps demeurent lourds 


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SCIENCE**- 



HÔ-CHl-MINH- VILLE 
de notre envoyé spécial 

sÉ p^^lSTUÉS à vivre très chichement jus- 
Wsm ra^pri 1987 au moins, les Vietnamiens 

un peu. Les réformes écono- 
^^ ^mfe&troduitei ces sept dernières années 

production et attiré les investis- 
^p^lk^ riüner».- En 1992, le taux de crois- 
j^B^Piiôt M %, et le montant global des 
^ ^^ren mnts étrangers - agréés depuis jan- 
1 ? â dépassé le càp des 6 miüianis de 
iliHffiH$3e'31 juillet dernier. La croissance 
araffiïWpounuivre cette année i nn taux 
%, et Hanoï s’est fixé pour ôbieo- 
de cro issan ce de 8 % à 9 % en 1993 
1991, les exportations aug- 
^rapot de & % en moyenne chaque année, 
l^pih&tânps, r économie i survécu à la 
Mj^^aàippregskMi de raide de l’ancien bloc 
lliplnteTttt 1991) en établissant rapidement 
.commerciaux avec phisicun pays de 
lipËpôà: !En outre, la libéralisation des prix et 
^^cômineice mt au Vietnam de deve- 
depuis 1989, le tnrisième exportateur mon- 
^PJIb rbc.-Le 14 juillet dernier, l’Assemblée 
W^êSlSTéiiôSEut aux paysans des garanties 


supplémentaires. A défaut du rétablissement 
du droit de propriété, mesure à laquelle ne se 
sont pas encore résolus les dirigeants marxistes 
de Hanoi, les cinquante-sept millions de 
ruraux vietnamiens bénéficient de baux renou- 
velables de vingt ans pour les cultures 
annuelles et de cinquante ans pour celles de 
longue durée. Surtout, outre un allégement des 
impôts, les droits de transfert, d’échange, de 
location et d’héritage des terres ont été accor- 
dés aux paysans dont les exploitations sont 
à 3 hectares. Le développement de la 
production agricole - que beaucoup d’experts 
considèrent comme cruciale - déviait donc de 
.nouveau rebondit. 

MOSrfftlTÉ • Bref, l'économie vietna- 
mienne est sortie de sa léthargie sans attendra 
ta levée de l’embargo américain. Principal cen- 
tre industriel et commercial du pays, Hô-Chi- 
Minh-Vifia son quartier chinois de Cholon et 
leurs environs immédiats (cinq millions d'ha- 
bitants) n’ont probablement jamais connu un 
tel niveau d'activité. Dans le delta du Mékong, 
grenier à riz, les signes d'une nouvelle prospé- 
rité sont évidents. M&me le Nord surpeuplé 
s'anime rapidement. Mais ces c hs ti gem ëi Uf, si 


nets soient-ils, ne doivent pas faire oublier de 
lourds handicaps après trente ans de guerres 
rameuses et, dans là foulée, dix années d’une 
gestion qui a conduit le pays au bord de la 
faillite. 

Les ressources humaines constituent, de 
loin, l’atout le plus crucial. Mais l’infrastruo- 
turc du pays est en raine ou reste à créer. Par 
exemple, cette année en dépit d’exportations 
record (780 000 tonnes pendant les six pre- 
miers mois, soit 30 % de plus que Tannée pré- 
cédente), les riziculteurs se sont retrouvés avec 
600 000 tonnes- qu’ils n’ont pas les moyens de 
stocker faute d’installation», alors qu’ils sont 
obligés de vendre i bas prix parce que la per- 
cée du Vietnam sur le marché mondial a déjà 
fait nettement chuter les cours. Les Vietna- 
miens estiment 1 i phis de 20 milliards de dol- 
lars (sur un total de quelque 30 milliards) les 
crédits étrangers nécessaires à Téquipement du 
pays d’ici é Tan 2000. 

Jean-Claude Pomonti 

Ura h suite 

et le point de vue de Jean Bmnot de Rouvre 
page 29 

(1) I doDir vaut environ 6 foutes. 


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28* Le Mondé m ‘Mardi t4> sèptèmbre '1S93 


L’ECONOME 


MODE D’EMPt 


LOGEMENT 


Multipropriété nouvelle vague 

Quelque 33 000 Français ont acheté une semaine de vacances à vie . La formule, qui a connu 
des déboires, cherche un nouveau souffle dans les bourses d'échanges internationales 


E N France, la multipropriété a mauvaise 
presse. Les associations de consommateurs 
dénoncent régulièrement des cas de publi- 
cité mensongère, des méthodes de vente mus- 
clées, sans parler de la flambée des charges sur 
les appartements et de la revente quasi impos- 
sibtel 

Créée en 1967 par la société Les Grands 
Travaux de Marseille à Superdévoluy dans 
les Alpes, la formule s’est vite essoufflée : te 
plus gros opérateur, Pierre et vacances, 
constatant la mévente des périodes bois sai- 
son, a préféré abandonner. En revanche, la 
multipropriété s'est exportée avec bonheur 
aux Etats-Unis-, d’où elle nous est revenue 
à la fin des années 80, affublée de l’angli- 
cisme résidences en « üme share» («temps 
partagé», littéralement) et pourvue d'un 
attrait supplémentaire : les bourses 
d'échange. Dans l’absolu, le «time share» 
ne serait donc que de la multipropriété 
nomadisée™ 

Juridiquement, l’acquéreur d’un appar- 
tement en multipropriété n'achète pas 
des mètres carrés mais simplement les 
parts d’une société civile immobilière, les- 
quelles lui donnent droit d’occuper le loge- 
ment en question une ou deux semaines par 
an, à période fixe, et ce généralement pour 
une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans. 

Quoi qu'en disent certains vendeurs, la 
multipropriété n’a donc rien & voir avec la 
propriété. La modicité de l’investissement 
(la semaine se vend entre 40 000 francs et 
100 000 francs pour un «studio deux cou- 
chages», selon le standing et la saison considé- 
rée) constitue le principal argument de vente. 

SOUPLESSE • Fatalement, partir chaque année 
au même endroit la même semaine finit par las- 
ser ou par devenir carrément impossible : les 
familles qui, fl y a dix ans, ont acquis la jouis- 
sance de la seconde semaine de septembre ont 
ainsi fait les fiais de l’avancée de la date de là 
rentrée scolaire. D’où l’idée, importée d’outré- 
Atlantique, d’affilier tes résidences à des bourses 
d’échange permettant per exemple de «troquer» 
une semaine & Biarritz en septembre contre une 
autre à Cannes en mal Finie la multipropriété 


autarcique, l’heure est aux globe-trotters : ainsi 
est né le « lime share». De par te monde, ils 
seraient actuellement 2 400 000 «timesharers» 
- dont 33 000 en Fiance - à se partager 3 000 
résidences affiliées à deux bourses d’échange 

américaines, Resort Condo minium International 
(RCp et Innervai International, qui régnent res- 
pectivement sur deux tiers et un tiers du marché. 



Apparemment plus souple, . la formule ne 
fait pourtant pas l’unanimité. «On reçoit deux à 
trois plaintes chaque semaine», reconnaît Joël 
PkL président du syndicat des professionnels du 
temps partagé qui, soucieux d’assainir la profes- 
sion, s’est doté d’une «charte de déontologie». 
Le «time share » est eu effet le terrain de prédi- 
lection de nombreuses sociétés écrans qui, pour 
échapper à toute poursuite juridique, installent 
leur siège social dans FUe de Man. Leurs 
méthodes de marketing alliant démarchage à 
domicile, matraquage commercial, pression psy- 
chologique et promesses mirifiques défiaient la 
chronique, jusqu’au jour où elles disparaissent 


Philippe Baverel 


Ii-'U H *«:• 

u cotedesmOïs 


Entrepreneurial(e) 


L’adjectif entrepreneu- 
rial (e) s’est peu à peu 
introduit dans le langage, 
pour qualifier ce qui 
concerne un entrepreneur, 
pour caractériser une 
démarche relevant de l’ini- 
tiative économique, il s'agît 
une fois encore d'un angli- 
cisme, mais qui a la bonne 
idée de découler d’un mot, 
entrepreneur, dont la gra- 
phie est la même tant en 
français qu’en anglais... De 
plus, entrepreneurial s'in- 
sère sans problème au sein 
de termes comme dïietaro- 
rial. impérial, etc., qui eux 
aussi appartiennent è la 
famille de noms en eur [dic- 
tateur, empereur...). 

En français, entrepre- 
neur a d’abord désigné une 
personne qui entreprend 
quelque chose. Puis cette 
acception a été supplantée 
par le sens, plus restreint, 
de c personne qui s'engage 
par contrat à fournir des 
services, des denrées, ou 
qui se charge de l’exécu- 
tion d’un travail - en parti- 
culier en matière de 
construction ». 

Depuis le début de ce 
siècle, le mot a pris une 
signification plus large, et 
cela de plus en plus, ces 
dernières années, sous l’in- 
fluence de l’homographe 
anglo-saxon. 

Ce qui introduit assez 
souvent un quiproquo, les 
usagers du français ayant 
immédiatement à l’esprit 
les entrepreneurs de plom- 
berie, entrepreneurs de 
bâtiment, etc. 

Pour cette raison il 
nous semble bon de s'en 
tenir le plus souvent possi- 
ble è chef d'entreprise, diri- 
geant (d’entreprise), capi- 
taine d'industrie, brasseur 
d’affaires, industriel, etc., 
selon le cas, quand il y a 
risque de confusion sur le 
sens restreint. 

Jean-Pierre Coiignon 






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LIVRES 


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Les secrets du temps 

Savoir utiliser le temps est indispensable aux économies 
comme aux entreprises. Bruno Jarrosson ne donne pas de recettes 

mais une analyse des pratiques 


BRISER LA DICTATURE DU 
TEMPS 

de Bruno Jarrosson 
Ed Maxima-Lauren t du Mesnil , 
diffusion PUF, 

208 p-, 138 F. 


S AISIS-TOI de chaque 
heure. Ainsi tu seras 
moins dépendant du 
lendemain puisque tu te seras 
emparé du jour présent. » Cest Tun 
des conseils que Sénèque donne à 
Lucflins dans une lettre qui ouvre 
l’ouvrage étrange et passionnant de 
Bruno Jarrosson. Etrange parce 
qn’en ingénieur il philosophe sou- 
vent mieux - en tout cas plus clai- 
rement - que ceux qui ont des 
grades dans cette disciplina Pas- 
sionnant parce qu’on met en 
lumière les liens si forts - et trop 
méconnus - entre la culture et 
l'économie. 

Certes, à force de retourner les 
concepts sur (e développement, on 
s’est fait une religion sur tes causes 
de la richesse des nations et deleur 
pauvreté. Mais si l’on a multiplié 
les explications, on a trop rarement 
recherché la plus profonda L'une 
d’entre elles est privilégiée avec 
raison par notre auteur. Elle tient 
essentiellement & la vision que les 
sociétés ont du temps ou plus exac- 
tement au contenu du temps, de 
son sens, ce qui n’a rien à voir 
avec sa mesure. 

ÉTERNITÉ m Dans l’Histoire, note 
Bruno Jarrosson, on voit que les 
Grecs glorifient le passé. Pour 
Aristote, le changement ne peut 
être que perte de perfection. Avec 
l'Eglise catholique, qui dominera 
longtemps la société occidentale, le 
modèle du temps n'est plus le 
passé mais l'éternité. Le chrétien 
n'est pas sur terre pour satisfaire 
ses besoins et s’enrichir, mais pour 
chercher le royaume de Dieu. En 
Afrique, la tradition règle la vie et 
le futur i peu de poids, donc l’in- 
vestissement Dans la philosophie 
bouddhiste, le temps est cyclique 
et le progrès est une idée naïve. 


Le modèle occidental de déve- 
loppement donne an contraire du 
temps une valeur déterminante. 
e [je futur devient la raison d'être 
du présent .» Le progrès remplace 
l’idée de paradis et, «si nous pro- 
gressons, ti n’y a pas une minute à 
perdre.» 

Même lorsqu’on admet ce 
paradigme, les appréciations du 
«temps économique » varient selon 
que l’on est américain ou latin ( 
« rhénan » ou « anglo-saxon », 
dirait Michel Albert, que cite notre 
auteur).- 

Aux Etats-Unis, «Forgent est 
la finalité de l’occupation du 
temps» et ce capitalisme est 
orienté vers Le court terme, la ren- 
tabilité immédiate, la consomma- 
tion rapide et l’endettement. Dans 
le capitalisme latin, «il faut donner 
du temps au temps », comme aima 
à le répéter François Mitterrand 
après César, donc privilégier 
l'épargne, l'investissement, le long 
terme. Quant aux Japonais, s’ils 
sont beaucoup plus proches de ce 
dernier modèle, c’est parce qu’ils 
ont peur de cet inconnu que repré- 
sente l'avenir qui, pour eux, «n'est 
qu'une émergence du prisent» que 
fou ne peut planifier. 

Bruno Jarrosson consacre 
encore plus de place, dans son 
livre, à la micro-économie et aux 
hommes qui agissent. Il estime 
que, comme dans une équipe de 
football, trois temps gouvernent 
l’action collective : le temps per- 
sonnel qui est celui de la créativité 
et de la décision; te temps des 
autres qui est celui de la motiva- 
tion; le rythme général, régulant la 
vie de l'organisation. 

Un bon chapitre aussi sur les 
« pathologies du temps». L'idée 
que tout temps doit être productif 
est une absurdité qui conduit à la 
fuite dans faction, à une aberra- 
tion du comportement : se trouver 
des prétextes pour avoir l'air 
occupé. Autre erreur : la confusion 
entre le potentiel et la performance 
qui mène au mégalomane pour qui 
« un égoïste est celui qui ne pense 
pas à moi». Autre danger : le tra- 


vail devenant une drogua Certains 
responsables se sentiraient dévalo- 
risés d’avoir du temps, et leur 
dépendance traduit, comme celle 
de l'alcoolique, une angoisse dé 
l'avenir qui peut se manifester au 
reste par d’autres trembles : manie 
de la prévision, de la vérification, 
etc. fi existe aussi des façons de 
« trahir le temps». Elles se nom- 
ment la frivolité (vouloir la fin 
sans vouloir les moyens); l'infidé- 
lité (vouloir tes moyens sans la fin 
et, au-delà, craindre d'atteindre la 
fin de peur d’être privé des 
moyens) : «Nous trahissons le 
temps par peur de regarda- en face 
le sens de la vie.» 

CHOISIR • Pour un décideur, la' 
stratégie consiste à gagner de l’es- 
pace (parts de marchés) et du 
temps (anticipation, flexibilité) : 
apanage, dans ce dernier cas, des 
petites entreprises par rapport aux 
grosses, co mme on l’a vu dans L’in- 
formatique ces dernières années. 
Mais la stratégie est d'abord «chro- 
nastratégie», parce que le stratège 
est celui qui choisit : «Or, choisir, 
c’est maîtrisa l'information et donc ' 
usa au mieux du temps.» 

Le temps n’est pas une denrée. 
Parkinson a raison : plus on dis- 
pose de temps pour faire une 
chose, plus il fout de temps pour la 
foire. Ce qui veut dire que, «d'une 
part, le temps de Faction est celui 
du contenu du temps, mais que, 
d'autre part, le cadrage de l'action 
à partir de la mesure du temps pos- 
sède le pouvoir d'accélérer Fac- 
tion. » Bruno Jarrosson, on 1e voit, 
n’a pas voulu faire un livre de 
recettes. Parce que c’est inutile : 
«La discipline du temps est une 
discipline de synthèsè de vie... Si 
l'âne n'a pas soif, U rte boit pas. ». 
En revanche, on peut aider à réflé- 
chir sur la question et, très vite, on 
est conduit à proposer un «nouvel 
humanisme», celui dont on a tant 
besoin aujourd’hui pour redonner 
un sens à l'action d’un' monde 
déboussolé: 

Pierre Drouin 


HUMEUR t par Josée Poyère 

Psychologie 


(Holiday Investment, Emolink, Archipel Diffii- 
skuu.), parfois avec l’argent des victimes! 

«Tous les litiges portent sur des résidences 

situées à l'étranger», constate JoS Pid. Il est vrai 
qu'en Europe, seuls te France. & Grèce et- le, 
Portugal disposent d'une législation sur le 
«temps partagé». En attendant la cÜrcctivc aHo- 
péehne sur la question, en discussion depuis plu- 
sieurs aimées, les «brebis galeuses» ont 
beau jeu d’exploiter le vide juridiqua D’au-- 
tant que lorsque le contrat est signé à 
l'étranger, la loi française de 1972 sur le 
démarchage à domicile (qui prévoit un 
délai de rétractation de 7 jouis) ne s'appli- 
que évidemment pas. 

DÉBOIRES • La nature du produit, lui- 
même suscite aussi bien des déboires. Pre- 
mière déconvenue : r inflation surprise des 
chaiçss, sous-estimées sur le contrat èt pres- 
tement réévaluées parfois à hauteur de 

100 % - Tannée suivante. Heureusement, la - 

101 du 6 janvier 1986 sur le «temps par- 
tagé» précise que les charges ne peuvent 
augmenter qu'en fonction de l'inflation et . 
distingue les charges concernant le fonction- 
nement de la résidence et celles bées à l'oc- 
cupation de l’appartement (électricité. „), 
non exigibles si l’acquéreur n'utilise pas sa 
tranche annuelle. Second point de friction : 
l’accès à la bourse d’échanges, qui se paie 

. cher (1470 francs l'abonnement de trois 
ans, plus 570 francs par semaine échangée, 
citez RG) . 

L’échange relève en foit du parcours 
du combattant : pour avoir une chance d'obtenir 
la destination de son choix, mieux vaut s’y pren- 
dre longtemps à Tavanca «Le plus tôt possible», 
prévient Claude Blanc; directeur général de RG 
France, c’est-à-dire un ou deux ans avant 1e 
départ, en indiquant- trois «choix». Et pas ques- 
tion d’échanger une se main e de basse saison 
-contre une antre en période rouge! De toute 
façon, aucune clause du contrat ne garantit que, 
le «timeshara» doive obtenir satisfaction! Sage 
précaution : la plupart (tes clients souhaitent par- 
tir an même endroit en même temps— 


N OUS avons tous plus bu 
moins dans la tête una 
idée de la formation dès prix 
fort éloignée de la réalité : 
fabrication, distribution . et 
consommation de massa ont 
une autre logique. 

Oui, bien sûr, il y a la loi di 
marché qu'au quotidien on 
constate facilement sur les 
fruits et légumes ; les primeurs 
sont chers, car les premières 
asperges, les premiers raisins 
de Moissac sont rares sur le 
marché, puis, en pleine saison, 
les cours s’assagissent, avant 
de s’effondrer parfois quand la 
production excède . la 
demande. 

Pour les produits manufac- 
turés, le processus est plus 
subtil, . La concurrence de 
proximité joue son râle, cha- 
que responsable de grande 
surface ou de petite boutique 
surveillant d'un ceil aigu le 
comportement de son plus 
proche concurrent, susceptible 
de casser le prix d'une ou deux 
« références > incontournables, 
car la grande marque reste 
chérie de bien des consomma- 
teurs, même s'ils sont de plus 
en plus nombreux è rechercher 
Iss «petits prix». 

Mais les hommes de mar- 
keting, ceux qui maîtrisent le 
produit, de sa conception è sa 
commercialisation, ont du prix 
une idée qui n'a pas grand- 
chose è voir avec l'équation 
simplette apprise par tous è 
l’école primaire ; prix de vente 
= prix de revient + frais divers 
+ bénéfice. Ce qui compte, 
pour eux, c'est le « prix psy- 
chologique», celui que le client 
est prêt à payer quoi, qu'il 
arrive. 

Si le prix psychologique 
est inférieur au prix de revient, 
si les économies dues à la 
robotisation, è la productivité. 


sont insuffisantes et si 
l'homme de marketing fie 
trouve pas f astuce indispensa- 
ble pour changer l'image du 
produit et créer un prix psy- 
chologique plus élevé, c'est 
simple, on ne le fabrique pas, 
ce produit ; les grossistes et 
détaillants ne rachèteraient 
pas, et les consommateurs 
encore moins. En revanche, 
plus le prix psychologique est 
supérieur aux coûts cumulés 
de fabrication, de présentation 

(emballage, publicité), de corn- 

merdalisatfon, plus le produit 
est rentable et générateur de 
profits. 

Vous pensez si les profes- 
sionnels les recherchent, ces 
oiseaux rares porteurs de 
bénéfices assurés. Souvent, il 
s'agit d’articles bien installés, 
prévendus è leurs clients 
potentiels, dont le geste de 
prendre l'objet sur le rayon et 
de le mettre dans le caddy est 
devenu quasi automatique. 
Mais ils se font rares, car les 
produits vtefflissent et 8 faut un 
ajustement constant de leur 
prix, de leur présentation, de 
leur publicité pour qu'Hs gar- 
dent la faveur du public. 

Et puis, à côté des pro- 
duits sans cesse rajeunis, il y a 
les produits nouveaux, mais 
ceux-ci sont plus porteurs 
d'espoirs que de réalités son- 
nantes et trébuchantes jusqu'à 
ce qu’ils soient bien Installés 
sur le marché. Et là, c'est la 
galère, parce quHs ne sont pas 
tout seuls, les produits nou- 
veaux ou apparemment nou- 
veaux. ils foisonnent, et se 
concurrencent l'un, l'autre. 
Avant de régner sur les rayons 
et dans les cabas, H leur faut 
durement crapahuter, et ça 
coûte cher en matière grise et 
en pub pour, qu’un produit 
s'impose...» 


ii. 


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mC ^1*11 |- «i J rV, r ■ Cx. ■JJ'., .x 

ih-tï n-f v NOTE DE LECTURE- - 




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EN ÉTAT DE CHOC 

de Brigitte Fournier 
Ed. de l'environnement, 
218 pages, 149 F. 




de Patrick Lagadec 
Editions d'organisation. 

128 pages, 140 F. 

Comment garder le contrôle 
des événements lorsqu’une entre- 
prise est frappée par une crise 
majeure? Comment maîtriser, à 
trait 1e moins gérer la crise, une fois 
ques’est produit f accident? Y a-t-fl 
des recettes pour sortir de la spirale 
infernale où plonge l’organisation 
après le déclenchement de l’aterte 
ronge? Deux ouvrages, sortis tout 
récemment en librairie, tentent 


d’apporter des réponses. Le pre- 
mier, écrit par Brigitte Fournier, 
retrace tes crises qui o ut frappé ren- 
tre prise depuis une dizaine d’an- 
nées. En étudiant 1e traitement de 
ces crises par les médias, die tire tes 
leçons de l’expérience acquise et 
donne quelques «trucs» pour que 
l’entreprise sorte la tête haute de 
son état de choc. 

Quant à Patrick Lagadec, ce 
chercheur devenu expert en catas- 
trophes industrielles, il définit une 
méthode détaillée pour «apprendre 
à géra les crises ». El montre par- 
faitement comment un groupe, si 
puissant soît-fl, peut-être déstabilisé 
par un accident mal géré. Et com- 
ment une bonne préparation per- 
met de sortir avec grâce d’une 
situation embarrassante. 


R. C. 


AGENDA 


MARDI 14 SEPTEMBRE. 

Washington. Bill ôlinton 
doit signer les accords 
annexes au traité de libre- 
échange en Amérique du 
Nord (NAFTA). 

MERCREDI 15 SEPTEMBRE. 

Paris. La Coordination 
rurale et te MODEF se pré- 
parent à organiser des 
manifestations autour de 
Paris afin de démontrer au 
gouvernement que les pay- 


sans demeurent opposés à 
la .réforme agricole com- 
muna 

VENDREDI 17 SEPTEMBRE. 

Moscou. Journée de protes- 
tation à l’appel des syndi- 
cats de Russie contre ['ef- 
fondrement de l’économie 
et en faveur d’élections 
* générales anticipées. 

DIMANCHE 1 9 SEPTEMBRE. 

Pologne. Elections géné- 


attematives 

éconotriqies 


septembre-octobre 93 

CARTON JAUNE POUR 
L’EUROPE MONÉTAIRE 

Chez votre marchand de journaux 


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4 - bénéfice. Ce qui compte, 
pour «eue c'eut te «prix psy- 
oh ol o ÿ q ue », celui que te dent 
tiB prêt è payer quoi qu’il 
«Rte*. 

$; te prix psychologique 
est teteneur au prix de revient, 
ci tes économie* duce è le 

fobottofrinn, è te productivité 


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E**-*. Bl .as 

morcul. M „ 01 , JJU 
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profits S®***. 

Vous pensez aïs. 
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bénéfices assure!^ 
s agn d articles JS» 
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potentiels, don, 
pn-ndr t .,ob,e lsU[lî ^ 

do lo meme dans le af ! 
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Mais ils se font raresT 
produits vieillissent ai iï* 
ajustement constant.^ 

prix, de leur présenta»»- 
tour publicité pour «si 1 * 
dont la faveur du pj*. r 

E* Puis, à côté te- 
duits sans cesse raj&n-f 
les produits nouvtea.J! 
ceux-ci sont plus J* 

d espoirs que derêaSfe t 
nantes l-i trébucfianss». 
ce qu'ils scient bien iob^ 
sur if marché Et fi. ca . 
galère . parce qu ils 
tout suuis ies produQ rc- 
vcüuv ou upparemmam. 
veaux üs foisonnent, a, 
concurrencent r B n. r® 
Avant nr- rc-ijnersurfesup 
et dans les cabas, d lest 
duroru-iM crapahutet, 9; 
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• La Monde .0 Mardi 14 sspternbre 1993 29 


PERSPECTIVES 


ASIE 


Vietnam : l’an 1 du décollage 


Suite de la page 27 

Les autres handicaps sont 
nombreux : le niveau de vie reste 
tris bas, avec un revenu annuel 
par tête estimé entre 220 et 
3SÛKloUais, et un PNB de 13 mÜ- 
tiards de dollars (contre ISO mil- 
liards pour la Thaïlande); la 

bureaucratie est lourde et parfois 
incompétente, ce qui explique la 
lenteur avec laquelle sont imposés 
des règlements précis et clairs (un 
tiers seulement des investisse- 
ments étrangers agréés sont, pour 
l'instant, réalisés); le système ban- 
caire est inadéquat (lire à-des- 
sous), etc. 

STRATÉGIE • A plus long terme, 
la croissance du Vietnam se heur- 



en milliards 
de dollars 
PNB : croissance 
réelle en % 


A 


long terme 
la croissance 
du pays se heurtera 
à deux obstacle* : 
la ruine écologique 
i expansion 
démographique 
galopante. 


tera également à deux obstacles de 
taille : la ruine écologique de plu- 
sieurs régions, due en grande par- 
tie aux deux guerres d’Indochine, 
et une expansion démographique 
encore galopante dam le Sud. 

Le pays devra également 
choisir une stratégie de dévelop- 
pement. Si des crédits étrangers 
sont indispensables j. la création 
d’une infrastructure, il sera vital 
de ne pas laisser trop gonfler, une 
dette extérieure pour- l’heure 
encore très légère (féqui valent de 
7 à 8 milliards de dollars en 
comptant la dette en roubles). 
Simultanément, il faudra triom- 
pher, au sein dé la nomenclature 
communiste, des réserves de ceux 
qui s’inquiètent déjà <Pdnè coges- 
tion de l'économie par le Fonds 
monétaire international ou la 
Banque mondiale, ce qui impli- 



gnMce^AgjS^ftr^mfinanonKflBwy 

quera probablement des réformes 
politiques. Les «tigres» asiati- 
ques, comme Singapour, la Corée 
du Sud. ou Taïwan, se sont rapide- 
ment développés en pratiquant un 
capitalisme d'Etat Au Vietnam, 
géré par un parti pendant les 
quinze annés qui ont suivi sa réu- 


nification, l’Etat reste encore à 
créer. Pour y parvenir, le régime 
devra fatalement confier des res- 
ponsabilités à des éléments com- 
pétents extérieurs aux rangs du 
PC 

Jean-Claude Pomonti 


L'« exportation » de travailleurs 


HO-CHI-MINH- VILLE 
de notre envoyé spécial 

L'effondrement du bloc 
soviétique et les réformes 
économiques ont aggravé le 
chômage au Vietnam. Dans un’ 
pays où la population vient de 
franchir Je cap des 72 millions 
d'habitants - dont \a moitié 
sont Sgés de moins de dix- 
neuf ans, - prés de 8 millions 
de gens, pour les deux tiers 
en milieu rural, sont actuelle- 
ment sans emploi ou sous- 
employés, selon des chiffres 
officiels. 

Des réformes économi- 
ques, notamment la suppres- 
sion progressive des subven- 
tions aux entreprises d'Etat, 
expliquent en partie cette 
crise. En outre, sur plus de 
100 000 Vietnamiens rapa- 
triés depuis 1990 - principa- 
lement d’Irak, de ('ancienne 
Union soviétique et d'Alle- 
magne de l'Est, - de 70 % à 


90 % n’ont pas trouvé d’em- 
ploi. Le gouvernement a donc 
décidé de reprendre 
l'« exportation » de travail- 
leurs. Mille cinq cents d’entre 
eux (maçons, mécaniciens et 
ouvriers non qualifiés) sont 
actueliement acheminés vers 
l'Arabie Saoudite avec des 
contrats de trois ans. Un 
nombre identique d'ouvriers 
sont déjà à la tâche dans le 
désert libyen pour le compte 
d'un entrepreneur sud-coréen. 

Hanoi négocie, en outre, 
l'envoi de 7 000 à 
10 000 ouvriers dans les 
pays du Golfe, t Notre politi- 
que. dit un officiel, est d’en- 
voyer des travailleurs dans 
tout pays qui offre un 
emploi. » Le gouvernement 
vise également les marchés 
régionaux, comme ceux de 
Singapour, de la Malaisie ou 
de Taiwan, où la demande de 
travailleurs Immigrés est 
forte. 


Avant la guerre du Golfe 
et l’effondrement du bloc 
soviétique, plus de 
300 000 Vietnamiens étaient 
employés outre-mer, notam- 
ment en Irak, en Union sovié- 
tique et en Europe de l'Est. Il 
n’y en restait plus que 
55 000 à la mi- 1993, en 
majorité en Russie. Hanoi 
s'est fixé pour objectif de 
faire passer ce chiffre à 
70 000 dès le début de l'an 
prochain (compte non tenu 
des dizaines de milliers de 
Vietnamiens installés dans 
l'Est cambodgien et dans te 
Sud laotien). 

La pression sur le marché 
du travail est, en effet, rude : 
le taux» avoué d'expansion 
démographique atteint 2,3 % 
et le nombre annuel des nou- 
veaux demandeurs d'emplois 
est estimé è 1,2 million de 
jeunes. 


J.-C. P. 


Les risques du crédit privé 




HO-CHI-MJNH-VILLE 
dé notre envoyé spécial 


^E* expérience a rendu les 
-^ 3 '- : -ns méfiants vis-à-vis 
J* bancaire orchestré 
He pouvoir socialiste. La 
iqifr’ centrale, institut 
mission, a trop longtemps 
“i?fffëré à une planche 

.jhfcdés bidets dont, ces 

^ères,. années, ies gens 
%îeht pris l'habitude de se 
" aùrrassér le plus vite possi- 
fjîn. raison de l'inflation 
rite. 

gtàt de choses a com- 
à se modifier. Depuis 
tfemier, le taux du dong, la 
inrâie locale, par rapport au 

liât- s'est stabilisé. L'infla- 

tJIoH à été ramenée à quelque 
12 % par an (contre 700 % en 



1 988). Opérant de façon plus 
autonome, les banques com- 
merciales offrent davantage de 
garanties et des crédits a des 
taux plus intéressants aux 
grandes entreprises. Mais te 
système a beau se consolider, 
les petits entrepreneurs n'y 
ont pas toujours accès. Quant 
à la population, plutôt que de 
déposer son argent auprès 
des banques, elle a encore 
tendance à thésauriser i'or ou 
à investir dans la pierre. 

Petits entrepreneurs et 
commerçants ont également 
recours aux services de ton- 
tines illicites, qui peuvent rap- 
porter jusqu '6 30 96 d'intérêt 
mensuel à ceux qui les finan- 
cent. A telle enseigne qu'à Ho- 
Chi-Minh-Ville on estime à 
60 % les crédits privés accor- 


dés en dehors du système 
bancaire. L'effondrement d'un 
réseau de ces sociétés, début 
juillet, dans le quartier chinois 
de Cholon, a illustré les ris- 
ques encourus : l'équivalent 
de 10 millions de dollars partis 
en fumée, dix personnes 
arrêtées, dix tentatives de sui- 
cide et probablement quelques 
centaines de faillites. 
L’enquête de police n'a pas 
encore permis de savoir si 
comme certains le pensent, 
les opérateurs ont eux-mêmes 
fait plonger leur réseau de 
quelque 420 tontines pour évi- 
ter de rembourser leurs 
clients. Un scandale du même 
genre avait déjè éclaté en 
1990. 

J.-C. P. 


Point de vue 

Un tremplin? 


Situé au cœur dé la zone la plus dynamique du 
globe, le Vietnam constitue nue excellente base 
pour pénétrer les marchés asiatiques. Les 
Français y disposent d’un avantage» ils auraient 
tort de ne pas en profiter. 


D 


par JEAN BRUNOT DE ROUVRE (*) 


EPUIS que l’Indochine est à ia mode, on 
entend des mises en garde contre un engouement 
romantique qui gagnerait nos entreprises. Certains 
rappellent qu' après tout le Vietnam ne pèse pas 
plus dans notre commerce extérieur que nie de 
Malte et qu'il ne faudrait pas se tromper de cible en 
Asie. Cette vision mercantiliste oublie que ies 
échanges économiques ne se réduisent pas aux 
exportations et que les flux d 'investissements sont 
plus significatifs au moment où la dynamique de la 
mondialisation s’accélère. 

Certes, nous ne regardons pas assez vers 
l'Asie, perçue chez nous comme un danger alors 
qu’elle est d'abord une formidable source d’oppor- 
tunités : s'il faux donc aux entreprises françaises 
une stratégie en Asie, quelle place donner au Viet- 
nam dans cette stratégie? 

Pour les investisseurs asiatiques, la question ne 
se pose plus. Depuis l'an dernier, leur intérêt pour le 
Vietnam ne cesse de grandir. Les industriels nip- 
pons qui recentrent désormais sur l'Asie leurs 
intentions d'investir placent la Chine en tête pour 
leurs prochaines nouvelles implantations, suivie par 
les pays de l' ASEAN et le Vietnam en bonne posi- 
tion. C'est ce que constate la dernière enquête 
annuelle de l'Export Import Bank du Japon, qui a 
envoyé en 1992 une mission au Vietnam et dans la 
région pour tâter le climat des investissements. Cet 
été, la Far ffastem Economie Review, éditée à Hong- 
kong, sondait également les hommes d'affaires de 
la région, de l’Australie au Japon : cette fois le Viet- 
nam vient en deuxième position, juste après la 
Chine. 

Sur ies 6 milliards de dollars d’investissements 
étrangers autorisés par HanoT jusqu’ici, les Asiati- 
ques se taillent ia part du lion. Taiwan et Hongkong, 
aidés par ta communauté chinoise au Vietnam, vien- 
nent en tête avec le tiers à eux deux. On pense que 
nombre de petits projets de PME chinoises échap- 
pent aux autorisations officielles : le chiffre réel est 
donc encore supérieur. Le gouvernement taiwanais, 
préoccupé de voir sas entreprises investir massive- 
ment en Chine continentale (c le Monde de l'écono- 
mie» du 30 août), inerte très officiellement ses res- 
sortissants è se diriger ailleurs, et leur désigne le 
Vietnam comme premier choix. Ces relations nou- 
velles se sont concrétisées par l'ouverture d’yoe . 
ligne aérienne directe et par une représentation 
commerciale dans chacun des deux pays. 

L'Australie, de plus en plus présente au Viet- 
nam, a dépassé la France, qui était ie troisième 
investisseur. En fait, les entreprises nippones sont 
omniprésentes, lassant les Vietnamiens par leurs 
innombrables enquêtes et la lenteur de leurs déci- 
sions : mais ils avouent aussi que les Japonais font 
les meilleures études et que, lorsque la décision est 
prise, la mise en œuvre est remarquablement huilée. 
La Corée du Sud, qui a établi des relations diploma- 
tiques avec HanoT fin 1992, a déjà dépassé la 
Grande-Bretagne. Singapour, principal fournisseur 
du Vietnam, appuie aussi ses investisseurs ; ia 
Malaisie vient pourtant de lui passer devant, et on 
pourrait voir aussi des délocalisations depuis la 
Thaïlande. 

Délocalisations 

Car ce qui motive tous ces investissements, ce 
n'est pas seulement le marché vietnamien, qui reste 
encore limité avec un revenu par habitant très faible. 
En plus de ses réserves naturelles, pétrole et mine- 
rais, le Vietnam offre des avantages grâce à sa 
main-d’œuvre bon marché et à sa position géogra- 
phique, au milieu de la zone en expansion ia plus 
rapide de la planète. Tous les hommes d’affaires de 
le région pensent donc en termes de délocalisa- 
tions, d'autant que les Vietnamiens accordent des 
avantages aux entreprises qui s’implantent pour 
réexporter. En sortant de son isolement avec l'inté- 
gration dans l'ASEAN comme aboutissement logi- 
que, le Vietnam devient sans doute une des meil- 
leures bases pour pénétrer ces marchés, avec des 
productions à des prix pouvant concurrencer ies 
autres productions de la région. 

Devant l'afflux de concurrents asiatiques en 
Indochine, la France ne se défend pas mal : 
de décembre à mai, malgré son recul d'une place, 
ses investissements sont passés de 7 % à 9 % des 
investissements autorisés. Et les Vietnamiens eux- 
mêmes cherchent un contrepoids à la présence 
massive des Chinois et des Japonais : ils souhaite- 
raient plus d'investissements européens, comme le 
premier ministre Vo Van Kiet l’a dit de Paris à 
Bruxelles dans sa tournée de juin. En rencontrant les 
chefs d’entreprises françaises au siège du CNPF, les 
ministres vietnamiens qui l'accompagnaient ont 
souligné les efforts de leur pays pour améliorer sa 


réglementation concernant lu investisseurs étran- 
gers. Le code des investissements de 1987 a été 
amendé deux fois : en fait, tout bouge si vite (droit 
du entreprises, droit foncier, Bbené de mouvement 
et de transaction des étrangers) que certains se 
plaignent de ne plus suivre. 

Mais la leçon du expériences concrètes pré- 
sentées par les Français montra qua la pratique a 
souvent précédé la règle : dès lors que le projet 
contribue au développement du pays, les autorités 
vietnamiennes finissent pu accorder des facilités 
qui n’érsfent pas dans les textes. Comme M est fré- 
quent en Asie, la parole donnée compte plus que te 
contrat, la compréhension réciproque que le cèdre 
juridique. 

Nos entreprises om-etles pourtant tes moyens 
d’investir à la hauteur des enjeux en Asie? Èt te 
Vietnam peut-il attirer fes investisseurs à la hauteur 
de son ambition régionale? Les obstacles sont 
connus (lire ci-concr»J. L'aide internationale, qui pié- 
tinait en attendant te régularisation de la situation du 
Vietnam au FMI, va pouvoir donner un coup d’accé- 
lérateur, mais cela prendra du temps. La France a 
réussi à doubler chaque année son aida publique 
depuis 1989, mais nos moyens sont limités. L'er- 
reur serait de trop attendre de ces aides internatio- 
nales. 

S' allier avec d«« partenelfii loca ux 

Les capacités d'investissement de nos entre- 
prises ne sont pas au mieux non plus, et pour le 
moment il est impossible de monter des crédits à 
moyen terme pour te Vietnam. En Europe du moins, 
car en Asie c'est différent. Tarwan ou Singapour 
offrent déjà des crédits garantis. Et les retours 
rapides sur investissement que visent les Asiati- 
ques leur permettent de mobiliser des moyens, 
dans une région où l'accès aux capitaux est beau- 
coup moins coûteux. Aussi las banques françaises 
actives au Vietnam et dans te région ont-elles cou- 
ramment recours à des capitaux asiatiques pour 
boucler le financement d’opérations en Indochine. 
S’allier avec des Chinois ou des Japonais ? L’idée 
suscite encore la méfiance et pourtant elle fait son 
chemin. 

Nos grandes entreprises le font déjà : Total 
investit au Vietnam avec des Japonais, puis des 
Taïwanais. Des Français sont associés avec des 
intérêts de Hongkong dans l'hôtellerie. Mieux, des 
industriels japonais, des sociétés de commerce ou 
d'ingénierie, nous sollicitent pour préparer des opé- 
rations conjointes au Vietnam. Notre intérêt est de 
prendre pan à ta croissance de l'Asie, d'utiliser ses 
flux de capitaux. C' est ,çten$ qeup Mrgûpctive régio- 
nale qu'il faut apprécier les atouts' au Vietnam. S'as- 
socier avec des partenaires asiatiques pour investir 
au Vietnam offre alors un double avantage : d’une 
part pour compléter les financements, mais aussi 
pour avoir des associés qui faciliteront l’accès è des 
marchés porteurs moins difficiles. 

Comme l’écrit un responsable de 1a Deutsche 
Bank son ne réalise pas assez en Europe que l'Asie 
va dominer l'économie mondiale avec une capacité 
d'investissement qui commandera les flux de capi- 
taux. L’Asie épargne, étudie, investit, prépare le 
long terme ». On lui prévoit dans dix ans un tiers du 
PNB mondial, et c'est la seule zone en croissance 
rafrida : c'est d'ailleurs une chance pour r économie 
mondiale qu'une région aussi peuplée soit encore 
en expansion. Les Français n'y sont pas assez pré- 
sents, mais si la France ne représente en moyenne 
que 2 % des échanges des pays d'Asie, au Vietnam 
c'est phis de 9 %. 

Nos atouts au Vietnam sont réels. Il n’est pas 
surprenant que tes Japonais nous considèrent 
sérieusement comme des partenaires potentiels 
intéressants en Indochine. Comme le font malicieu- 
sement remarquer nos interlocuteurs, notre chance 
n'est pas tant de bien connaître la Vietnam, c'est 
que les Vietnamiens nous connaissent bien. Avec 
un Français, la confiance sera facile, avec un Japo- 
nais ce sera te vigilance. L'importante communauté 
vietnamienne en France, ou d'origine vietnamienne, 
avec ses liens familiaux des deux côtés, joua un rôle 
considérable dans cette complicité. 

Le Vietnam force l'admiration des experts inter- 
nationaux pour avoir réussi seul, en dépit de l’em- 
bargo américain, les ajustements structurels qui 
sont si difficiles ailleurs même avec l’aide de la Ban- 
que mondiale. (I a maîtrisé l 'inflation, est devenu 
exportateur de riz, a relancé te croissance indus- 
trielle et s'est ouvert aux investisseurs. Certains 
disent même que cela s'est passé plus sainement 
qu’avec une injection massive d'aide internationale. 
Lorsque les dettes au FMI seront réglées avec l’aide 
de la France et du Japon et que reprendra l’aide de 
la Banque mondiale et de te Banque asiatique de 
développement, les hommes d'affaires vont affluer, 
li est conseillé de ne pas attendre ce moment-lè 
pour aller au Vietnam. 

(*) Ingénieur général des Ponts at Chaussées, 
ancien directeur de l'Agence de le DATAR en 


EOÇ Extrême Orient Conseil 
(I), vient de publier un annuaire 
sur le Vietnam pour les hommes 
d’affaires et industriels. 

Dans le cadre d’une collection 
intitulée Vos Interlocuteurs en Asie 
du 5W-£sr, où ont déjà été publiés 
des annuaires sur Ja Thaïlande et 
le Laos, suivis cet hiver par la 
Malaisie, EOC entend informer 
ceux qu’intéressent les affaires 
dans cette région du monde sur les 
hommes et les sociétés avec les- 


Un annuaire 

quels ils auront à traiter. 937 
noms de personnalités au Vietnam 
(2 221 en Thaïlande, 863 dans le 
petit Laos), des listes de sociétés, 
un index des entreprises par sec- 
teur, l'adresse des ministères, les 
noms des principaux responsables 
du Parti communiste (au pouvoir) 
et de l'armée, dont le rôle 
demeure considérable, représen- 
tent une indispensable informa- 
tion de base. A laquelle doit 
s'ajouter, évidemment, une bonne 


connaissance de la législation et 
des pratiques dans un des derniers 
pays marxistes-léninistes, pour 
laquelle l'ouvrage Investir en Indo- 
chine, publié par le cabinet d’avo- 
cats Gide Loyrette Nouel, sera 
également très utile {le Monde du 
7 mai). 

(1) EOC, 30, me Boissière, 75116 
Paris, tél 47-27-63-58, télécopie 
47-27-40-9 S. Chaque annuaire coûte 
950 F HT, 1 126.70 F TTC. 


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30 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 


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7 


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NEW-YORK 
de notre correspondant 

R hea chiles-mackin- 

NON, la fille du gouverneur 
de Floride, qui faisait cam- 
pagne, avec d’autres jeunes mères, 
devant le Capitole de l’Etat, a 
obtenu gain de cause : elle pourra 
bientôt allaiter son nourrisson en 
public, sans craindre un procès- 
verbal. Victoire sur l’absurde, la 
décision du parlement local va 
aussi permettre à la Floride d'éco- 
nomiser chaque année 22 millions 
de dollars de lait en poudre distri- 
bué au a mères & faibles ressources. 
A l'heure où pratiquement tous les 
Etats sauf Hawaii sont confrontés 
au constant dérapage de leur bud- 
get santé, la moindre économie est 
la bienvenue. 

Les Etats-Unis vivait un dou- 
ble problème. D’une put. L’assu- 
rance-maladie est facultative. 
Certes fa majorité des 258 millions 
d’Américains sont couverts, au 
moins partialement, par une assu- 
rance souscrite par leur entreprise, 
ou par eux-mêmes personnelle- 
ment ; en outre des systèmes 
publics prennent en charge les 
34 millions de plus de 65 ans (le 
Medicare) et les 30 millions les 
plus démunis (le Medicaid). Mais 
37 millions - près de 15 % de la 
population - n'ont aucune couver- 
ture. D’autre part, les coûts explo- 
sent faute d’un système de 
contrôle : les compagnies d’assu- 
rance n’ont souvent d’autre arme 
que la hausse des primes on la 
sélection des assurés et des risques. 
Contradiction fondamentale du 
système : les dépenses s’envolent 
alors même que la couverture se 
réduit. 

Depuis longtemps, les gouver- 
neurs qui, pour le compte de 
Washington, gèrent les pro- 
grammés Medicare et Medicaid 
créés au milieu des années 60, 
avaient tiré le sign a l d’alarme. En 
vain. Mais le président Clinton, 
qui a fût de la santé l’un des prin- 
cipaux thèmes de sa campagne 
électorale semble bien décide à 
agir, pour se sauver et sauva- l’en- 
semble du système. 

Car si rien n’est fait pour 
réduire - de façon drastique et très 
vite - l’envolée des dépenses de 
santé, qui, chaque année, croissent 
deux fois plus rite que P inflation, 
c’est tout son programme de réduc- 
tion du déficit budgétaire sur cinq 
ans qui se trouvera compromis. En 
effet, ces deux programmes gouver- 
nementaux représentent à eux 
seuls 16 % du budget fédéral : le 
troisième poste, après la défense et 
le service due ta dette, qui ne gon- 
flent pas aussi rite. 

COMMISSION • En février der- 
nier, Bill Clin ton a confié la res- 
ponsabilité d’une vaste réforme à 
son épouse, Hillary Rodham Clin- 
ton. Celle-ci a aussitôt délégué à 
Ira Magaziner, un ancien consul- 
tant, ami de la famille, et & une 
commission de 500 personnes 
composée de membres de l'admi- 
nistration, du Congrès, d’universi- 
taires et de consultants (mais non 
de professionnels de la santé, une 
erreur politique vertement criti- 
quée) la mission d’élaborer des 
propositions crédibles et flnandè- 
rement viables. Ge sont ces dispo- 
sitions que, après plusieurs reports, 
le président Clinton devrait pré- 
senter le 20 septembre, à l’occasion 
d’une session conjointe da 
Congrès. 

D était temps. Fin 1993, les 
Américains, champions du monde, 
auront dépensé 940 milliards de 
dollars pour la santé, contre 834 
millia rds l’année précédente et 666 
milliards en 1990 (et, à titre de 
comparaison, 74 milliards en 
1970). Soit 14 % du produit inté- 
rieur brut (PIB) américain, contre 
12 % en 1990. Si rien n’est entre- 
pris, ces dépenses pourraient cul- 
miner à 17 % du PIB à la fin de la 
décennie (et 20 % en 2020). 

Parallèlement, le nombre 
d’Américains dépourvus de la carte 
portant Ve nom d'un organisme 
d’assurance qui permet d’être rem- 
boursé croît au rythme de 100 000 
par mois en raison du chômage et 
de la décision de certaines entre- 
prises qui, effarées par Faugmenta- 
lion du coût d'assurance de leurs 
salariés (en hausse de 15 % i 20 % 


PERSPECTIVES 


iB a r-« < U"afiJL’ a > . ’ 


LA RÉFORME DU SYSTÈME DE SANTÉ AUX ÉTATS-UNIS 


Un remède amer pour tous 

Indispensable - et réclamée - pour couvrir tous les Américains et freiner la hausse des dépenses publiques, 
fa réforme de l'assurance-maladie présentée le 22 septembre va mettre à contribution usagers et employeurs 


par an), décident de la rayer des 
avantages sociaux qu’ils leur accor- 
dent. 

A ces noo-assurés qui ne sont 
pas seulement des «pauvres» ou 
des chômeurs, mais aussi de dignes 
représentants de la classe moyenne 
travaillant dans des PME ou à leur 
compte, il fout ajouter quelque 
40 millions de salariés qui, fente 
d’une couverture suffisante, sont 
contraints de régler des factures 
démentielles, atteignant 8 000 dol- 
lars pour un accouchement (deux 
jours d'hospitalisation) ou 140 dol- 
lars pour consulter un ophtalmolo- 
giste (10 minutes d’examen). 

Une fois n’est pas coutume, 
les Américains ont appris à se 
plaindre. «A quoi bon posséder la 
meilleure médecine au monde (ce 
qui est de moins en moins vrai, 
dans de nombreux domaines. - 
NDLR) si ceux qui l’utilisent se 
retrouvent ruinés et si les Etats- 
Unis continuent à figurer au ving- 
tième rang mondial en termes de 
mortalité infantile (classement 
1991). aux côtés de~ Cuba?», s’in- 
surgent tes plus amers. 

Le mal n’est pas nouveau, et 
George Bush s’était déjà efforcé 
d’y trouver remède. Selon ses prin- 
cipes libéraux. En février 1992, 
l’ancien président avait présenté 
les grandes lignes d’un projet 
consistant, pour l'essentiel, i adap- 
ter les mécanismes existants. Les 
familles dont le revenu ne dépas- 
sait pas un certain seuil se voyaient 
proposer un crédit d’impôt ou une 
déduction fiscale (allant jusqu’à 
3 750 dollars pour un foyer de 
quatre personnes) lorsqu'elles sous- 
crivaient une assurance médicale. 

RÉSEAUX • Dans le même 
temps, le «plan Bush» proposait 
de contrôler la dérive des coûts 
(notamment en fixant un plafond 
aux indemnités versées par les tri- 
bunaux lors des innombrables pro- 


cès intentés anx praticiens pour 
faute médicale) et encourageait la 
création des Health Insurance Net- 
works (HIN), ces «réseaux de 
santé» constitués dans un certain 
nombre d’Etats et qui permettent 
aux PME de se réunir pour sous- 
crire des contrats de groupe auprès 
des compagnies d'assurance. 
Autant de suggestions restées lettre 
morte pour cause d’échec électoral. 

CENTRALES • La philosophie qui 
inspire le tandem. Hfliary Clinton- 
Ira Magaziner est tout autre. 
Fidèles au programme électoral du 
président (c la santé doit être un 
droit, pas un privilège a), ses 
oonseiDers s’efforcent de préserver 
cinq grands principes : garantir 
l’accès universel aux soins, 
maîtriser les dépenses, établir des 
normes, promouvoir la médecine 
générale et confier L’essentiel du 
dispositif aux Etats. Point fonda- 
mental : tout 1e monde devra être 
assuré. 

Dans un premier temps, l’en- 
tourage du président avait envisagé 
de s’inspirer du système canadien, 
où c’est FEtal (Le fédéral et tes pro- 
vinces), «payeur unique», qui 
règle directement médecins et 
hôpitaux. Mais, bien qtœ 40 % des 
Américains (sondage Galinp) se 
disent favorables au «modèle 
canadien», il est vite apparu que la 
simple évocation de ce «système 
socialiste» était un chiffon rouge 
agité sons le nez de l’opposition 
républicaine dont le président a 
besoin pour faire adopter son pro- 
jet au Congrès. Pourtant, ele sys- 
tème américain est déjà socialisé 
puisque le premier payeur de seins 
est l’Etat fédéral», relève un spé- 
cialiste : 44 % des dépenses sont 
payées par des fonds publics, et 
même 51 96 en tenant compte des 
déductions fiscales liées à l’assu- 
rance maladie,' selon le bureau du 
budget du Congrès. 


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que des procédures et des actes 
jugés coûteux grâce au recours 
accru à des organismes fris que les 
Health maintenance orga n is atio ns 
(HMO), une formule,* organisée» 
dont te développement a été moins 
rapide qu’escompté mais qui 
devrait retrouver une nouvelle 
vigueur avec «la réforme Clin- 
ton». En 1976, les HMO comp- 
taient 6 millions d’adhérents. A 
présent, elles -détiennent environ 
23 96 du marché de la santé 
«administrée» et regroupent pins 
de 35 mütions de 


Après avoir paru peacber pour 
un système de managed care ou 
«soins coordonnés», comportant 
la nécessité d’ententes préala b les, 
pour les assurés comme pour les 
médecins, 1e président Clinton a 
privilégié une managed compéti- 
tion ou «concurrence encadrée», 
laissant le libre choix du médecin 
et de l’assureur. 

CONTRÔLE • Les employeurs 
seraient invités à se regrouper pour 
faire jouer fa concurrence entre les 
assureurs et obtenir la meilleure 
couverture au prix le plus bas. 
Dans chaque Etat, deux ou trois 
«centrales d’achat», baptisées 
Health Alliances , seraient mises à 
leur disposition : leurs prestations 
seraient définies à - partir d’un 
contrat-type élaboré au- niveau 
fôdérai. 

L’assurance- maladie propre- 
ment dite serait fournie par un 
nombre également restreint de 
réseaux d’assurance (une quinzaine 
sur l’ensemble des Etats-Unis, ce 
qui obligerait les quelque 
1 500 compagnies opérant actuelle- 
ment dans le pays à procéder à. un 
important regroupement).- Ce sys- 
tème reposerait sur un contrôle 
rigoureux des hospitalisations ainsi 


FISCALE • Deux importantes 
questions restent jusqu’ici en sus- 
pens : comment la réforme sera-t- 
elle financée? Quels seront ses 
effets sur l’emploi ?. Un système 
permettant de réintégrer 37 mil- 
lions de non-assurés coûterait de 
30 à 150 milliards de dollars par 
an selon les divers calculs. Des éco: 
imihimm importantes (de l’ordre de 
70 müiards de dollars par an) 
pourraient être réalisées en élimi- 
nant une paperasserie justifiée uni- 
quement par le nombre actuel d’in- 
tervenants, assurent les défenseurs 
du projet. 

De plus, tons tes employeurs 
qui rie sont pas déjà auto-assurés 
fia plupart des grandes entreprises 
américaines figurent dans cette 
dernière catégorie) devraient 
contribuer an financement de l'as- 
suran ce-maiadie de leurs salariés. 
Les autres ressources seraient de 
nature fiscale. 

Ayant abandonné ridée d’une 
taxe à la valeur ajoutée fit 5 %, die 
rapporterait 100 milliards de dol- 
lars), impensable après tes déboires 
qu’a connus le programme budgé- 
taire de Bill CÜntotL, l’entourage 
présidentiel évoque une hausse des 
taxes sur les tabacs et les alcools 
(l’« impôt du péGbéaÛL-v.’ 

Les conséquences en matière 
d’emploi sont encore plus 


confuses. Les chiffres ca&stro- 
pbistes avancés par lès différents 
lobbies, liés au mili eu médical (lire 

dessous) sont à prendre avec une 
extrême prudence. 11 est vrai, en 
revanche, que le secteur de la 
santé, prinûipaT créateur d'emplois 
des années 80 (14,2 % des nou- 
veaux emplois) va souffrir et que 
quelques-unes des 10,6 minion s de 
personnes qui y travaEDent, notam- 
ment des administratif}, devront se 

chercher un autre 

De même, les compagnies 
d’assurances vont licencier. «Il 
fitttt effectivement s’attendre à un 
coup de torchon, admet un familier 
du secteur. Mais d’autres profes- 
sions vont se créer, par exemple 
celle de spécialistes pouvant mieux 
informer les consommateurs. De 
plus, la médecine américaine est 
très tournée vers l'exportation et là 
aussi, de nouveaux emplois seront 
créés.» 

' Pour Bill Clinton, l’emploi 
reste un sujet politiquement très 
sensible. Au patronat, le président 
a promis 70 de dollars ds 

subventions et déductions fiscales; 
Q a fait marche arrière sur l’idée 
d'un contrôle des prix des médica- 
ments, initialement avancée par 
son administration. De même, cer- 
tains soins (troubles mentaux et 
- soins dentaires) ne sont pas sürsde 
figurer dans la version définitive 
du «contrat-type». 

Enfin, ce système de couver- 
ture médicale propre à chaque 
Etat, financé à 80 96 par l’em- 
ployeur et pour le solde pur les 
salariés, n’entrerait que progressi- 
vement en vigueur, te date-butoir 
étant fixée à 1998. Mais, ainsi que 
te rappelle Ira Maga zine r, le projet 
comporte au moins 700 disposi- 
tions diverses. «Et chacune d’elles 
a de bonnes raisons de faire au 
moins un 'mécontent k- • 


Serge Marti 


Entreprises : un « fardeau » inégal 

Les grands groupes se ruinent , les PME se dérobent. Les expériences antérieures 
n'ont pas fourni un système général satisfaisant et accessible aux uns et aux autres 


NEW-YORK 

correspondance 

L E problème paraît insurmon- 
table ; d’un oôté, des minions 
de salariés - généralement de 
PME - sans couverture médicale, 
de l’autre des entreprises qui 
consacrent des millions de dollars 
par an à l'assurance-maladie de 
leurs salariés (IX 

Dans certaines branches, 
comme l’automobile, c’est une 
obligation, obtenue par les syndi- 
cats. A raison de 2 119 dollars par 
personne. General Motors (GM) 
verse a™» 3,7 milliards de dollars 
de primes d’assurance pour couvrir 
les dépenses de santé de ses 
1,7 million de salariés, de leur 
famille, et des retraités de la 
société. Ces sommes représentent, 
affirment les dirigeants de GM, 
i 469 dollars par véhicule, contre 
300 dollars pour une voiture étran- 
gère < montée aux Etats-Unis par 
des ouvriers non syndiqués. Maïs 
rünited Automobile Workers 
(UAW) a prévenu les dirigeants de 
te firme en avril que toute tenta- 
tive de réduire la couverture des 
salariés déboucherait sur une 
grèvei 


COMMENT LES AMÉRICAINS SONT ASSURÉS 

(assurance des travailleurs de 1 8 à 64 ans) 


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CHARGE • En revanche, dans les 
entreprises de 25 i 100 personnes, 
52 % des salariés seulement sont 
assurés par leur employeur, et le 
chiffre tombe à 23 % pour celles de 
moins de 10 salariés. D'où les 
inquiétudes suscitées par le plan 
Clinton qui veut obliger les entre- 
prises à prendre en charge 80 % 
d'une couverture de base de leurs 
salariés. 

Selon la National Fédération 
of Indépendant Business, qui réu- 
nit 600 000 PME, la charge supplé- 
mentaire (jusqu’à 7 96 de la masse 
salariale) entraînerait la perte de 
3,2 millions d’emplois. «Toute 
charge salariale supplémentaire 
signifie une réduction de mon plan 
d’embouche», dit Jeanne Morissey, 
ingénieur qui vient de créer une 
société de construction. Et pour la 
majorité des patrons de PME 


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I Le total des pourcentages est supérieur à 100. certains étant assurés à la /bât 

par leur conjoint et leur entreprise.) 



interrogés par la National Associa- 
tion of Manufactures, «le coût de 
l’assurance-maladie est la menace 

la plus importante sur notre compé- 
titivité». 

La généralisation de la couver- 
ture permettra au contraire de 
réduire 1e coût de l’assurance pour 
les petites entreprises et n’aura 
donc pas d’effets négatifs sur rem- 
ploi, rétorque te Bureau fédérai du 
travail, s’appuyant sur l’expérience 
de Hawaï où, depuis 1974, les 
employeurs doivent participer au 
financement de 1 ’ass urance-mala- 
die de leurs salariés. Aujourd’hui, 
en effet, les compagnies.. d'assu- 
rances imposent souvent aux PME 
qui veulent couvrir leur personnel 
des tarife de 20 96 à 30 96 plus éle- 
vés. arguant que les risques sont 


souvent plus importants sur te plan 
professionnel et plus étendus (les 
familles aussi sont prises en 
charge). 

Pour les grandes comme pour 
tes petites et moyennes entrepr is es, 
en tout cas, les tarifs d’assurance 
continuent d’augmenter an rythme 
de ! S 96 l’an et, selon une étude du 
cabinet Foster Higgins, le coût 
moyen par salarié atteignait 
3 968 dollars en 1992. Les échap- 
patoires sont rares. ATT (télécom- 
munications), par exemple, qui 
avait tenté, en 1989, d’obliger ses 
salariés i payer 20 96 de leurs fiais 
médicaux, a dû recaler devant la 
menace d'une grève. Texas Instru- 
ments a pu seulement imposer une 
surcharge de 10 dollars par mois 
aux salariés qui fument. 


Cependant, notamment depuis 
les années 70, de nouvelles for- 
mates d’assurance et d'organisa- 
tion des soins se sont développées, 
qu'on regroupe sous le nom géné- 
ral de managed care, (soins organi- 
sés), pour abaisser le coût des sous' 
et obtenir un « meilleur rapport 
qnülité-coût». 

Alors que tes assurances tradi- 
tionnelles se contentent de rem- 
bourser les actes médicaux (fee for 
service),' U s'agit pour les entre- 
prises de se regrouper et de confier 
i un organisme commun le soin 
d’obtenir des hôpitaux ou des 
médecins des tarife plus avanta- 
geux, contre la garantie d’un chif- 
fre d’affaires minimum. 

DÉPENSHRS • Les systèmes tes 
plus répandus sont tes Preferred 
provider organisations (ou PPO) et 
les Health maintenance organisa- 
tions (HMO), dont fa première fut 
créée en Californie, à la fin des 
aimées 50, par l’entreprise Kaiser, 
et dont l’avocat 1e plus éloquent est 
Alan Enthoveu, professeur d’éco- 
nomie de la santé à l’université 
Stanford, célébré par la presse 
am éricain e comme tm des pères du 
managed care. 

Rank Xerox offre ainsi depuis 
quinze ans à sou personnel 1e choix 
entre une assurance traditionnelle 
et un système «organisé»- adopté 
aujourd’hui par 65 96 de ses sala- 
riés. Dans .une HMO, souligne 
Patricia Nazemeth, directeur des 
affaires sociales de Xerox, «te 
médecin n’a pas intérêt à gonfler 
les actes, car d ne touchera pas 
plus, et grâce aux protocoles médi- 
caux, on peut surveiller les résultats 
obtenus. Des contrôles réguliers de 
la qualité et du prix des soins nous 
ont ainsi amenés à mieux prendre 
eh charge les actes de prévention, 
par exemple les mammographies 
pour détecter le pba tôt passible le 
cancer du sein, tin examen rare- 
ment remboursé par les assurances 
traditionnelles ». 

Chez General Motors, 36 96 
des salariés adhérent à un système 
«organisé». Mais Tom Pydn, res- 


ponsable des affaires sociales, 
estime que la formule «n’a pas eu 
les effets escomptés : les HMO 
reviennent aussi cher que les assu- 
rances traditionnelles». En fait, 1e 
coût moyen d’une HMO 
(3 600 dollars par an et par salarié 
chez Xerox) n’avait augmenté que 
de 8,8 96 entre 1991 et 1992, con- 
tre 14,2 96 pour le paiement à 
l’acte, selon l’étude Foster Higgins. 
Mais ces meilleurs résultats 
(reconnaît-on même chez Xerox) 
peuvent tenir au fait que tes assu- 
rés tes pius «dépensiers» préfèrent 
l’assurance traditionnelle qui leur 
permet de choisir leur médecin. Et 
HMO ou pas, la charge reste 
encore lourde pour une œ (reprise,- 
surtout une PME 
■ ■ Le plan Clinton tente de sur- 
monter l’obstacle et de rassurer : 
en étendant le managed care à 
Fécbelte de chaque Etat pour ren- 
dre' abordables les tarifs d’assu- 
rance, en laissant 20 96 des cotisa- 
tions & la charge des -salariés, en 
donnant cinq ans aux entreprises 
pour se conformer à la toi, et enfin 
en accordant à toutes des déduc- 
tions fiscales et aux PME des sub- 
ventions fédérales, de façon à 
ramener de 7 96 A 3^5 96 la put de 
la masse salariale nécessaire pour 
faire adhérer son personnel i une 
HMO. 

Mais tout le monde n’est pas 
convaincu. Pour Leslie Ausbin, de 
la National Fédération of Indépen- 
dant Business, les subventions 
entraîneront une hausse des 
impôts, car on ne pourra pas récu- 
pérer sur tes programmes Medicare 
(soins aux personnes âgées) et 
Medicaid (personnes démunies) tes 
sommes nécessaires pour couvrir 
les non-assurés. «Nous sommes 
conscients que tout le monde a le 
droit à une assurance médicale, dit- 
elle, mois nous n’en avons pas tes 
moyens.» 

Colomba Schneck 



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L’ECONOMIE 


Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 31 


P E I S P E C T I V E S 


LA RÉFORME DU SYSTÉMK DE SANTÉ AUX ÉTATS-UNIS 


Les mauvaises surprises de l’assurance 


Il ne suffit pas d'être assuré. Encore faut-il le rester . Et quand l'assurance paie 
il faut aussi qu'elle n'en profite pas pour augmenter brutalement ses tarifs 



A 


LOS ANGELES 
correspondance 

UX Etats-Unis, dit-on, «on 
est toujours à deux mois de 
salaire de la rue» ou bien 
eà une maladie de la pauvreté». 
Même ceux qui ont une as s ura nce 
ne sont pas à l’abri. Quelques c» 
réds peuvent donner une idée des 
difficultés rencontrées par de 
nombreux Américains. 

Aanon avait deux jours quand 
les médecins lui découvrirent une 
tumeur cancéreuse. Ses parents 
étaient bien assurés par la compa- 
gnie Prudential, par l'intermé- 
diaire de rbôpàtal universitaire de 

San-Frandsco où Paul est pédia- 
tre. La compagnie refusa d’abord 
de prendre en charge le traitement 
de Ten&nt (trois semaines d’hos- 
pitalisation, deux opérations), puis 
régla les factures, biais l’université 
de San-Francisco, en raison de 
coupes budgétaires, cessa d’assurer 
les salariés à mi-temps, ce qui 
était le cas de PauL 

Le petit garçon, i cause de 
son passé médical, ne pouvait 
obtenir d’être assuré par une autre 
compagnie : aajoord’hui. Il reste 
* uninsurable » (non assurable), 
même après cinq ans de rémis- 
sion, et toute sa vie Q aura du mal 
i obtenir un contrat d’assurance. 

Le docteur Kimbanm exerçait 
dans un cabinet médical de 
Grand-Ràpids, dans téMîffugan, 
et bénéfidatt.àrôte police r d?assu- 
cance contracre^or son grempe 
médicaL A râic^dc trente "et 
un ans; victime d’onegiacéphalr , 1 
Q doit interrompre soé Activité 
professionnel^. fi perd 
coup sa coavarftire mi 
ses coUèguesLïredatttant 

■ ■ j "yv** i 



; leur carrière : les praticiens préft- 

jrent donc se prémunir contre ce 
risque. En même temps, ils aug- 
■ meurent leurs tarifs pour pouvoir 
s’assurer contre les poursuites. Or 
les femmes ne touchent pas de 
salaire pendant leur congé de 
maternité (six semaines). Avec les 
inégalités d’assurance, cela expli- 
que le retard américain sur la 


mortalité infantile (Il décès pour 
mille naissances vivantes, contre 
7,3 en France). 

Claudine Mulard 


(I) Tout le monde a en principe 
son dossier médical dans une banque 
d'informations, le Medical Information 
Bureau. 


L' « hôpital-caviar » 
de Houston 



;« 


actm 

rééducation ’à 2 000 
mois. Sa femme bénéficie <fnhe 


aide fédérale; mate celle-ci ne cou- 
vre pas la totalité des frais médi- 
caux. «Nous étions une famille 
américaine sans problèmes, dit- 
elle, avec une formation supé- 
rieure. deux salaires, nous payions 
des impôts . Nous avons dû vendre 
notre maison, et nous avons 
30 000 dollars de dettes. C’est la 
preuve que le système de santé ne 
fonctionne pas. » 

Frances est comptable dans 
use société de San-Frandsco. Ette 
n’avait iras eu de problème de 
santé jusqu’à ce qu’on 
diagnostiquât un cancer du sein. 
Non seulement il lui a fallu 
affronter le choc psychologique et 
le. traitement chimique, mais sa 
compagnie d’assurance essaya de 
prouver que cette tumeur était 
antérieure à la date d'effet de son 
^contrat d’assurance : les soins, 
innait-eUe, ne pouvaient donc 
Être pris en . draige.JOr le ' 
cerdu, seinestiq 
de décèr chez les 1 
cainës'~de>35. à 52 ahs'ï dta en a 



diagnostiqué chez 1,6 million 
d’entre dits et un antre million en 
seraient atteintes sans le savoir. 

Barbara M., artiste-peintre, 
55 ans, vit dans le nord de la 
Californie, et était assurée chez 
Blue Cross, une des principales 
compagnies. En 1989, elle dut 
subir l’ablation d’une tumeur à 
l’utérus, non cancéreuse. Après 
avoir accepté de prendre en 
charge l’opération, l’assureur 
refusa de la régler. Or, d’après le 
système américain, le patient est, 
en dernier ressort, responsable du 
règlement de ses factures médi- 
cales. Barbara ayant déposé une 
réclamation, Blue Cross a exigé de 
consulter son' dossier médical 
depuis 1961 (IX puis a carrément 
annulé sa police d’assurance, pré- 
tendant que Barbara leur avait 
e caché des informations sur sa 
santé», notamment qu'elle avait 
^passé un test de- dépistage du sida 


connaît le même sort que les huit 
mille retraités des usines McDon- 
nell-Douglas. La firme les assurait 
dans le cadre de son pian-retraite. 
Elle vient d’annoncer qu'elle ver- 
serait à chacun 15 000 dollars 
d’ici à 1996, pour souscrire une 
assurance-maladie, et cesserait 
ensuite de les prendre en charge. 

«On na pas le droit de faire 
ça. C’est rompre une promesse que 
mon père avait faite, et que j’avais 
faite moi-même , affirme Donald 
Douglas Jr. Personne ne connaît 
donc le dossier mieux que moi » 
N’a-t-il pas négocié ces avantages 
sociaux au moment de la fusion? 
Pour obtenir le rétablissement de 
la couverture médicale, il a créé la 
McDonnell-Douglas Retirées 
Behefïts Association (Association 
des retraités), qui attaque l'entre- 
prise en justice. «Je reçois des let- 
tres à pleurer , dît-il : ta plupart des 
gens qui m’éerivent et qui ont 
causé -*til y = a phisieora 'années. - -**-■•* ■ v yntre S&et "80^ même 90 ans - 

améri- '''V'- ’Gonsulté, un avocat lui a v ont 'des problèmes de ' santé, et 






* Le» système* ie> 

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Hospital, à Crown 
H«glrt8(BrooWyn> ( ;tm quartier 
synonyroè de ten- 
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ripants sans couverture médh- 
cafe.lciits seront' soignés gra- 
tujtement Js le savent, tabes ils 
attendant Jb dernier montent et 
les mabdiès s'a&jravant.» 
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dorieiira dans le dos. «Sto a été 
rêhk&ïfJerpar une vôfture hier 
an aôÔr$991 des affronte^ ■ après-midi, te médecin qui l’a 
ont fait deux moits^eë axanwéenu Brooklyn fcsjjïtat, 

un hôpitaPpoyé, kâ a (St qù’0a 
pouvait iwitiw. chez elfe. Ce 
matin, site ÿ préféré venir Ici. à 
En principe une fei dè l'Etat de 
-New-Ycrk oblige les services 
d'urgence U donner tous les 
soîtis 'nécessaires aujf.per- 
consùltâtions de ta jour- .- sonnes qui on om besoin, quelle 
Des malades «habituels». ' : 4u fl soit leur capacité de paie- 
Dèux . jaunes gêna, menottas ment. Mais les bj^ritaux privés 
aux ^ëvfflas et aux poignets, s’arrangent pas dhrënfcmoyens, 
éncsKves par trois policiers, se pMs...ou moins subtils, pour y. 
plaignent dé doiéairs abdorai- échapper. 

« Ühe'friectton aifman- - Ainsi ^au Columbtan frês- 
trapéé dëns ta can tin e de > bytertan. im Wpitai univertititae.; 
'tapnson de RScers Isiand cToù Us _* privé dans lé haut de Harierii; 


cantaines dô^biôssés. Et ta* 
de l'une dés victimes- au 
a déhanché une 

' s t ; 

’. Le docteur Thomas Sçalaa, 
dtrige le sefvice d'urgences 


ont 'été amenés «/'«Kpfique la 
docfêâtScaiea. Üiî sans-abri, 
conâtétFeussi par un po Scier, 
présente tous les symptOmas 
.de ta tréMiçiiépee. « Cette ^ épxié- 
irpe fait des ravages depuis vols 
taris à New-YèfktERe e et Bée eu 
snr ét à ta pauvreté; » 

> iiC.'est vraiment calme 
atqoudüiu, s'étonne ta docteur 
ScateaÆ^, 9 est encore tôt: 
les prerrnbrgs bagarres com- 
mencent vers^16 heures. , Cha- 
jfgque nuit noos recevons -àn, 
une dizafne de blessés 
btanàseou par baBe. » 
cfiènts eTtin Jour for- 
commmid'une sfita 


‘r. 



son fut patieritar-Jes malades 
des journées entières, alors ils 
partent sans avoir été soignés, 
découragés», axpBque te doc- 
taur Fëtar Kohen qui travaille au 
service (f urgence psyditatiique 
de cet étabMsement. Au Broo- 
klyn Hospital, on renvoie des 
patients ailleurs s faute de 
ptace». 

Résultat, les urgences de 
Kncp'Courity, l'un des efix-sept 
établissements publics de ta 
ville, accueillent chaqtie jour 
neuf esntisi -patients : ta phipart 
n'ont rien à y faire. s&hm&* 
tiré patent sans avoir rempB les l 
formalités nécessaires pour que 


Mais depins quel- 

J ««si lii^ouvolls cnmSe, 

** ^ iq93l 

^làridént ta députa des heuréai' v-Bons de dollars en f 

■■ferf^îies sont eric«nt8S,.d’au- * 

très sont accompagnées de 
petits enfants, e Rhumes, fiè- 
vres, asthme : ta saSa d’urgence 
est devenue la médecin de 
femflto pour des mffionsd'Amé- 


par feMecBcaid ou le MeêBcam ». 
eoufighsFIe docteur Scaiea. Le 
service dépend entièrement dss 
subventions de la vDle (20 mB- 
Rons de dollars en 1 993) et sa 
survie est constamment mena- 
cée. e C'est la guérre, mais on 
se débrouSe», conclut le méde- 
cin en terminant sa visite. 

C.S. 


Tl 


déconseillé d’intenter une action 
en justice, car l’assureur, estime- 
t-il, a lé. dioit pour lui. « Une 
honte nationale f 3 dit Barbara. Le 


pire est que loisqn’ona été rejeté, 
il est. quasidient impossible de 
retiôévêr un autre asrèroif^; 

■. .. H . ■ w \. t 

ACCOUOffAHNTS • Mark, qui 
vivait à Atlanta‘'(Geârgie), était 
^couverte - du mbms ie pensai t- 
éllç par une assurance-maladie 
individuelle, qui Tûî ; . coûtait 
1 6Ô0 dollars par ah. Ep;i988, 
lorsque détectée sa séropositi- 
vité, la Ütàme fut portée; à 
8 500 doüars, soît 5,5 fois plus, 
lîu coût prohibit^: sa famille à 
dû jw^er ses soï^^usqu’à sa 
mortlésiois dernier^'.".. 

Di&akl Douglas Tr^ 61s du 
fondàtéitr dn constructeur 
■ d’avions DoUglas Aircraft, Vèst 
-sans doute pas^un retraité comme 
leSt&uttes : après 1 ctix-hoit ans <rao- 
tîvfté dans la fîrme, de 1939 à 
1957,îK a siégé an crmseil d’adnii- 
*nlstration jusqu’en 1989 ^rrès la 
fiision entre- Douglas et McDon- 
nell, en 1967, Mais, i 76 ans, il 


n’ont pratiquement aucune chance 
de retrouver taie assurance. » 
Certaines pratiques médicales 
américaines^ viennent encore 
aggraver la situation et entraîner 
des dépenses insupportables. 
Catiiêrine P. avait souhaité accou- 
cher de Ta façon la plus «natu- 
relle» et la moins médicalisée 
possible. Elle a pourtant dû subir 
une anesthésie rÿéridurale, puis, 
parce que l'enfant se présentait 
mal, une césarienne Coût total : 
15 000 'dollars. Le coût moyen 
d’un accouchement normal est de 
5 000 dollars, et celui d’une césa- 
rienne à rbôpîtal de 8 000. Elle a 
découvert ensuite que les méde- 
icheurs américains prati- 


HOUSTON (Texas) 
de notre envoyé spécial 

Tableaux de maître aux murs, 
plantes tropicales à foison, baga- 
gistes en fivrée s’affairant autour 
de la réception..., le haê d'accueil 
du MethodSst Hospital de Hous- 
ton a tout de rhôtsl quatre étoâes 
à Singapour C'est qu’id le patient 
n'est pas seulement un client 
auquel i convient de prodiguer les 
meilleurs soins médicaux que 
peut fournir cet établissement de 
1527 Rts, spécialisé dans les 
malades cardio-vasculaires et le 
cancer; il est aussi un VP, une 
Très Importante Personne dont le 
séjour, nécessairement forcé, 
doit laisser un souvenir festif. 

Pour les patients en prove- 
nance de l'étranger (beaucoup de 
têtes couronnées et de richis- 
simes hommes d'affaires}, le ser- 
vice personnalisé commence à 
l'aéroport de Houston où les 
attend une limousine, dès qu'ils 
auront quitté le salon d'accueil 
mis spécialement à leur disposi- 
tion per les douanes américaines. 
A peina- franchie -rentrée de 


hosphafisé. En quelques années, 
cette Metropobs médical a qui 
consacre plus de 200 méfions de 
doter» par an à la recherche s'est 
transformée en une ruche 6 dol- 
lars, premier employeur de tavfle, 
qui apporte è l’économie locale 
quelque 3,5 maiards de dollars 
par an, plus 8 miffiards de retom- 
bées indirectes. eLe budget 
annuel du Texas Medical Conter 
dépasse celui de ta vite de Hous- 
ton, souligne avec fierté Richard 
Wainerdi, l'un des responsables 
du centre. Tout est on hausse :la 
nombre de malades, ta chiffes 
d’affaires... Nous n'avons pas 
connu un seul trimestre de 
betssef» 

Sur les 38 institutions médi- 
cales, universitaires ou de 
recherche (dont 14 hôpitaux) que 
compte le centre, le Merhodist 
Hospital est certainement celui qri 
affiche la meilleure santé. L'éta- 
blissement accueille chaque 
année 36 000 clients, plus de 
800 000 actes médicaux y sont 
effectués, par quelque 
6 700 salariés. 

Cet * établissement pé à 


l'hôpftat fe sorit escortés jusqu'à ; l'ÉgBse méthodiste est ïe plus 
leur chambre aux allures da bou- important hôpital privé à but non 



quant souvent des 1 césariennes 
(22,% des accouchements) pour 
miqnx maîtrise* les jours et heures 
de Inaissahce puis surtout pour 
éviter les risqués de poursuites 
judiciaires en casÿle suites médi- 


JEn effet. 70% des obstétri- 
ciens sqnf poursuivis pour «mol- 
procîicè» -(fis u te professionnelle) 
au moitié uhé fois au cours de 


doir où le bagagiste n'en finira pas 
d'énumérer les prestations 
offertes : piscine, restaurant 
réputé (Chez Eddy), blanchissage, 
service de sténographes, livrai- 
son quotidienne du WaB Street 
Journal, valet, parking, 
concierge... 

Un «hôpital-caviar» en quel- 
que sorte, bien différent du 
modeste étabfissement qui vit ta 
jour en 1919 dans ie centre- vifle 
de Houston, où 8 menait 90 fits à 
la disposition des plus démunis. 
Une trentaine d'années plus tard, 
9 émigrait en périphérie, sur te 
gigantesque Texas Medical Con- 
ter. Celui-ci, devenu la premier du 
monde, couvre à présent 
243 hectares où se pressent, 
chaque jour. 35 000 patients, 
23 000 employés, 9 000 volon- 
taires, 12 000 étudiants da six 
centres universitaires et... 
900 membres du dergéi Sans 
compter les 2,3 minions de per- 
sonnes qui, chaque année, vien- 
nent rçndra visite à un proche 


lucratif des Etats-Unis et son bud- 
get annuel est cf environ 380 mü- 
nons de dollars. Sa rentabilité 
reste confidentieBe mais elle est 
sûrement très élevée. «Mata nous 
n'accueillons pas que c tes riches, 
se défend Blythe Scheffs, la res- 
ponsable de ta communication. 
Environ 60 96 de nos patients 
proviennent du Medlcare (retrai- 
tés) er nous recevons aussi des 
gens en MetBcaid (démunis)», 
assure-t-efle, omettant de préci- 
ser que le Medicare couvre tous 
les plus de 65 ans, y compris les 
plus fortunés. 

Michael DeBakey, ta chirur- 
gien fétiche du Mathodtet Hospi- 
tal, vénéré des cardiologues, ne 
se sent pas concerné parce débat 
sordide. A 84 ans, n continue à 
opérer chaque matin ou presque 
pour mériter son titre de «p/us 
vieux chnurgpen au monde encore 
an activité» : a trava31a déjà pour 
ta postérité. 

S. M. 


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32 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 


L'ECONOMIE 


Suite de la page 27 

Officiellement, on décompte 
quelque deux cents actes de pirate* 
rie par an, mais comme la {dupait 
des attaques ne sont pas révélées, le 

nombre réel est beaucoup plus 
important 

Gomme l’atteste la' mésaven- 
ture du Baltimore Zephir, les 
détroits du Sud-Est asiatique sont le 
gros point noir de la flibuste 
moderne. L'une des zones favorites 

d’intervention des malfaiteurs est le 
détroit de Malaoca, séparant Singa- 
pour, ia Malaise et l'Indonésie. Il 
s’agit d'un channei par lequel 
transite un dixiéme du commerce 
mondial. L’antre secteur est la mer 
de Chine méridionale - côte chi- 
noise, port de Hongkong, île de 
Luson, -, mais la piraterie est égale- 
ment présente au large des côtes 
d’Afrique de l'Ouest et australe et 
d’Amériqu e du Sud. 

Les vob & main armée dans les 
ports du Libéria, du Mozambique, 
de l’Angola, pays en proie i la 
guene civile, la disparition de 
conteneurs au Nrgéria, les vols d’or- 
dinateurs sur les quai de Rio-de-Ja- 
nemo et de Santos (Brésil), le trafic 
de drogue dans les Caraïbes et en 
Colombie, celui des armes dans 
Pex-URSS, sont aussi l’œuvre des 
nouveaux forbans des flots. Leurs 
coups de main peuvent se chiffrer 


Chasseur 
de pirates 

LONDRES 

correspondance 

Un ancien policier 
anglais aux trousses des fli- 
bustiers de la mer, des 
escrocs de l’assurance et 
des pilleurs de cargaisons 
aux quatre coins du mondai 
Les stéréotypes le vou- 
draient mal rasé, vêtu d'un 
Imperméable élimé, fumant la 
cigarette, la nuit, à la lueur 
d'un lampadaire, sur un quai 
désert. Sam Spade ou Philip 
Marlowe, un malabar, tom- 
beur de dames, cynique et 
coriace... 

Lasl Eric Ellen, soixante- 
deux ans, n’a rien de tout 
cela. Dans son bureau de 
Baridng, dans l'est de la capi- 
tale, le chasseur de pirates a 
l’air bien banal : costume 
bieu strict, cheveux courts, 
voix douce, phrases brèves 
et froide courtoisie britanni- 
que. Mais son sourire scepti- 
que, un peu sévère et sa 
détermination certaine ont dû 
hanter les cauchemars de 
bien des gangs organisés qui 
sévissent au large ou dans 
tes pots. 

Eric Ellen est né dans 
cette zone d’East End, soli- 
dement ancrée sur las rives 
de ia Tamise, è quelques 
encablures des quais. L'uni- 
vers des gens de la mer, des 
escales et des appareillages 
n'ont guère de secrets pour 
cet ancien commissaire en 
chef du port de Londres, qui 
a mené toute sa carrière de 
pofidar au sein de fa brigade 
fluviale. En 1981, à la 
demande de la chambre de 
commerce internationale, ce 
spécialiste des vols de 
conteneurs, auteur d'un livre 
remarqué, intitulé fe Terro- 
risme maritime, crée le 
bureau maritime internatio- 
nal. Il disposa d’une secré- 
taire et d'une cagnotte de 
20 000 livres. 

Aujourd'hui, le budget 
de l'organisme, qui emploie 
une vingtaine d’enquêteurs, 
s'élève è 750 000 livres, 
financé en grande partie par 
les quelque 200 000 mem- 
bres de ia profession. 
Ceux-ci ont notamment 
accès è l'ordinateur qui 
contient les données de près 
de 13 millions de navires et 
qui recense tous les inci- 
dents survenus. En 1986, un 
bureau anti-contrefaçon est 
créé au sein même du BMI 
pour extirper ce cancer de 
l'industrie du iuxe. Dans la 
foulée de l'affaire Maxwell, 
un Commercial Crime Bureau 
a vu le jour pour s’attaquer 
aux placements financiers 
douteux. 

M. R. 


PERSPECTIVES 


A l’abordage ! 



en millions de dollars. «Les pirates 
ont iuk image romantique à ta capi- 
taine Crochet. Mais ceux d'aujour- 
d'hui appartiennent aux réseaux du 
crime onanisé qui se tapissent au 
centre erune inarme toile d’arai- 
gnée», déclare Eric Ellen, directeur 
du Bureau maritime international 
(voir encadré). A entendre ce 
«super-flic» des mers, des «par- 
rains» ont mis en place des filières 
très organisées : a des commandi- 
taires de la diaspora chinoise organi- 
sent la prise de bateaux obtiennent 
de faux documents, font changer tes 
noms, vendent des cargaisons, fic- 
tives ou non \ le marché est libre.» 

CONSTANCK • Elle court, elle 
court, la piraterie maritime, à un 
rythme toujours accéléré, et les 
milieux de l’armement, les compa- 
gnies d’assurances et la commu- 
nauté internationale mettent une 
redoutable constance à fermer les 
yeux. 

Far crainte de conséquences 
préjudiciables à leur réputation, les 
armateurs victimes de ce fléau gar- 
dent le silence. Une enquête poli- 
cière prenant an moins une journée 
et coûtant l'immobilisation d'un 
porte-conteneur peut atteindre 
20 000 livres (1). Tout retard de 
livraison entraîne un surcoût subs- 
tantiel en raison des pénalités finan- 
cières. «Je ne veux pas que mes 
clients puissent penser que les mar- 


“Il tau «c*r 

■ 

une force 
d'intervention 
è l'échelle 
planétaire, 
former dans chaque 
pays concerné 
des policiers 
spécialisés. 99 


chandises qu’ils me confient peuvent 
être dérobées avant d'arriver au 
port», nous explique un courtier 
maritime londonien, souhaitant 
conserver l’anonymat La loi de la 
mer, c’est Aussi Ia loi du 

Confrontés i une tentative de 
fraude, les assureurs préfèrent sou- 
vent faire appel & des détectives pri- 
vés (KroU, Bishop international, 
Control-risk...) pour retrouver la 
trace d’un navire ou le contenu de 
ses soutes. La discrétion est assurée, 
tes différends se règlent i l’amiable, 
l’attention des médias est évitée. 

SOINCI • «Il ne faut pas exagé- 
rer la menace. Tant que les actes de 
piraterie ne provoquent pas de 
grandes catastrophes, comme une 
marée noire. On peut très bien vivre 
avec Pour certaines zones chaudes, 
nous nous contentons d'augmenter 
les primes», indique Christopher 
Rome, patron du principal syndicat 
d’assurance maritime Lloyd’s, reflé- 
tant le sentiment général dans 1 & 
célèbre bourse mari time. 

La désorganisation chronique 
du milieu du shipplng - navires qui 
changent contaminent de proprié- 
taire ou d’appellation, - !e manque 
de fiabilité des documents, des tam- 
pons, des certificats d’inspection, les 
difficultés d’authentification des 
contrats, constituent d’importants 
obstacles au combat contre les 
pavillons noirs. L’utilisation perma- 
nente de pavillons de complaisance, 
la multiplication des ports francs, 1e 
transbordement automatique des 


conteneurs et 1e secret bancaire sont 
autant <f incitations à L’escroquerie. 

La plupart des projets concoc- 
tés à force de longues négociations 
par la communauté internationale, 
ont Gui dans les poubelles. Les 
pirates savent se jouer des lacunes 
du secteur maritime et des carences 
des législations nationales en 


matière de souveraineté. Celles-ci 
empêchent souvent la mise en place 
de forces de protection navale è 
réchette régionale. En Indonésie, en 
Chine, aux Philippines, tes autorités 
locales, La police et les dockers sont 
souvent de mèche avec les bandits. 
Dans un premier temps, le gouver- 
nement de Djakarta, par exemple, 


affirmait dur comme fer que le 
capitaine du Baltimore Zephir, John 
Bashforth, avait été tué lors d’une 
mutinerie/Quand i rOorident, fl & 
demande pourquoi 9 faudrait, inter- 
venir dans cette jungle maritime 
que sont devenues tes mers du Sud, 
où naviguer équivaut pour beau- 
coup de capitaines à jouer à la rou- 


lette russe. Pourtant, les esprits évo- 
luant, les grandes compagnies pétro- 
lières prennent désormais au 
sérieux les risques potentiels que 
fbnt courir è F environnement les 
tante s, cibles des pi rat es, Qui peu- 
vent s’échouer ou prendre fan. 

■ Les armateurs renforcent les 
consignes de sécurité à bord. L’IMB 
vient d’installer un bureau régional 
à Singapour. Pékin s'est déclaré 
intéressé par l'offres d’Eric Ellen 
d'en ouvrir un autre & Hongkong, 
chargé notamment de la lutte contre 
l'émigration clandestine et la 
pjqt nEhpiiriÆ L’Indonésie et tes Phi- 
lippines ont lancé plusieurs opéra- 
tions «coup de poing» pour tenter 
de nettoyer leurs détroits 

«H j but créer une firme eTtnter- 
vention à l’échelle planétaire, former 
dans chaque pays concerné des poli- 
ciers spécialisés, rompus aux arcanes 
du monde de ht mer. Bref, TONU 
doit, engager ia mime lutte à mort 
contre ce fiêau que contre le trafic de 
drogue», proclame Eric EUen, qui 
-s'agite comme un sémaphore pour 
alerter Fopmkm. Et de supplier que 
l’on entende sa voix peur que les 
flots ne deviennent pas un draetière 
de navires et de marina. 

Marc Roche 


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(1) 

francs. 


I livre vent environ 8,70 



Notre monde change chaque an! 













• Le Monde • Mardi 14 septembre 1 993 33 


L'ECONOME 




P E R S P E C T I ï E S 


LUXE 


Vranken, le mouton noir du champagne 

En choisissant de s'adresser aux grandes surfaces, tout en maintenant la qualité et en soignant sa réputation, 

cet « étranger » s'est hissé en vingt ans parmi les dix premiers vendeurs du vignoble. 




V&j* » ■ 



fer que le 
■, John 
ton d'une 
il s* 

1 t&ednk inter- 
maritime 
rs du Sud, 
pour beau- 
jjh» prêterai- 


i on entende a 
jtets ne deviez kt 
de navires et de m** 5 

_ Msefc 

, M»i livrer 
francs. 


A VENUE de Champagne à 
Eperaay. Cest là que rési- 
dent les maisons Moët et 

Ch an don. Mercier, Pemer-Jouët, 
de Venoge, Pd Roger, dont le pres- 
tige n’a rien à envier à celui des 
Mumm, Potnmery, Lansoo, Piper- 
Heidsieck, Krug et Veuve Qiquot 
& Reims. Cest là que se niche Tof- 
fice de tourisme de la capitale du 
champagne : 43 000 visiteurs en 
1992, intéressés surtout par la 
visite les caves. 

Cest là précisément que s'est 
installée en 1988 la Demoiselle de 
Paul Vranken, sur le rite des cham- 
pagnes Sacotte. Une première 
consécration pour ce Parisien, né 
en Belgique en 1947. Q n'axxra fallu 
qu'une vingtaine d’années à la 
sodété Vranken, qui, outre Demoi- 
selle, commercialise sous les mar- 
ques Charles Lafitte (à Vertus) et 
Histoires de Champagne (à Congy), 
pour se hisser parmi les dix pie- 
mites maisons de champagne : la 
sixième par le volume d’expédi- 
tions en 1992, selon Paul Vranken, 
avec 4 130 000 bouteilles vendues 
(presque 12 % des ventes totales de 
champagne), pour un chiffr e d’af- 
faires de 342 millions de francs et 


un bénéfice après impôt de 2 mil- 
lions. 

«Quelques maisons gagnent de 
l’argenL.. encore, mais leur rentabi- 
lité s’amenuise», affirme Jean-Mi- 
chel Du cellier, PDG d’Ayala, 
co fondateur et coprésident du 
Comité interprofessionnel des vins 
de Champagne (1). Cest précisé- 
ment en raison de la contrainte de 
rentabilité que Paul Vranken met 
actuellement la dernière ma»™ à 
une modification de son «haut de 
bilan». Elle se fera en augmentant 
ses capitaux propres, sans modi- 
fier, assure-t-il, la structure du 
capital Une mesure qui apportera 
de l’eau au moulin de ses détrac- 
teurs. Si la réussite de Vranken, en 
effet, suscite le respect en Cham- 
pagne, elle provoque aussi bien des 
grincements de dents. D’aucuns 
susurrent que cette réussite serait 
fondée sur un fort taux d’endette- 
ment™ 

TURBULINC1S • Paul Vranken 
lui-même est le premier à tempérer 
son succès : « Nous sommes dans 
les turbulences comme tout le 
monde, dit-il, même si nous tirons 
noire épingle du jeu. » 


Turbulences? Alors que la 
production croît régulièrement, 
depuis 1990, la consommation de 
champagne chute, comme tout le 
secteur du luxe, en raison de la 
crise. EBe s’est stabilisée en 1992 à 
214 millions de bouteilles (contre 
248 millions en 1990), mais les sto- 
cks s’élèvent aujourd’hui à près 
d’an milliard de bouteilles. 

Vranken, lui, annonce trois 
années de stock seulement. Un 
chiffre idéal, compte tenu du vieü- 
h ' ssemeut du vin. H a réussi à ven- 
dre. A quel prix? Dans ira hyper- 
marchés, la bouteille de champagne 
est descendue au-dessous de 
30 francs l’hiver dernier, au grand 
dam de la profession, qui a crié an 
suicide. Quand le kilo de raisin se 
négocie à 30, voire 33 francs, une 
telle politique, devenue systémati- 
que, ramène les marges & zéro™ «Il 
serait mensonger de dire que nous 
ne l'avons pas fait, explique Lau- 
rent Davaine, responsable de l’ex- 
porta ti ou ,« qui est depuis dix ans 
chez Vranken, mais chez nous, ce 
fut très ponctuel Cest marginal.» 

La réussite de Vranken est ail- 
leurs. Cest d’avoir compris très 
vite, plus vite que la plupart des 


maisons, le poids de la grande dis- 
tribution et surtout d’avoir su s'y 
placer. Son diplôme de droit privé 
de l’université de Liège en poche, 
Paul Vranken débarque en Cham- 
pagne en 1974, au moment de la 
crise de surproduction, achète des 
raisins et loue un local à Fére- 
brianges. D part de rien ou presque, 
et fait figure de novice. Son expé- 
rience d’administration dans le 
groupe anglo-saxon Bass l’a en fait 
formé au grand commerce. Il va 
démontrer qu'il sait vendre. 

SAVOK-FA1R1 • Ainsi, dès ses 
débuts, le Parisien, assisté de son 
fidèle Régis Desbleds, opte résolu- 
ment pour la vente en grandes et 
moyennes surfaces. □ applique au 
champagne la recette cfAlain-Do- 
minique Perrin de chez Cartier 
pour les bijoux : «Nous faisons 
tous deux dans la grande diffusion : 
il apporte le hixe, moi le plaisir...» 
Aujourd’hui, 70 % de ses bouteilles 
sont vendues dans les hyper et 
supermarchés. La société Vranken, 
avec ses trois marques, et notam- 
ment Histoires de champagne, est 
présente dans la quasi-totalité des 
enseignes leaders. Les vins Nicolas, 






-\r, 





Hotro monde d ljnr 


les bars, cafés, restaurants s’adju- 
gent le reste. 

«Nous bénéficions aujourd'hui 
d’une certaine antériorité. Cela 
nous a permis d’acquérir un savoir- 
faire, explique Laurent Devaine. 
La grande distribution est très solli- 
citée. Un prix n’est pas facile à 
négocier, et le cahier des charges est 
très rigoureux. Il ne s’agit en aucun 
cas de vendre des sous-produits. » 

Face à un consommateur exi- 
geant, il faut justifier les prix. 
Vranken apporte un soin particu- 
lier an verre et à la présentation 
des bouteilles. Quelle que soit la 
gamme, la qualité reste un maître 
mot, et chaque produit a son iden- 
tité. La Demoiselle, créneau moyen 
et supérieur, se vend entre 100 et 
130 francs, Charles Lafitte entre 80 
et 100 francs. Même démarche 
pour les marques de distributeurs, 
Paul Demart chez Franprix, Gub 
des vins et terroirs chez Système U. 

Mais Vranken a aussi amassé 
un capital d’image, en soignant sa 
notoriété a sa crédibilité. 

COMMUNICATION • Notoriété. 
En 1983, il achète le Château des 
Castaignes sis au lieudii Demoi- 
selle, près de Montmort, et décide 
d’en faire son «site d’image », le 
lieu où il reçoit. Homme de com- 
munication. Paul Vranken pore sa 
Demoiselle d’atours divers. II en 
fait en 1991 la Demoiselle de Saks- 
bourg dans le cadre d'une cuvée 
spéciale pour le bicentenaire de la 
mort de Mozart, la Demoiselle de 
nuit pour les discothèques de 
Régine. Avec elle, Q est présent à la 
plupart des opérations de mécénat 
de Cartier (comme le Printemps de 
la photo à Cahots), dans les salons 
de l’Hôtel de Ville de Paris, quand 
Jacques Chirac reçoit la princesse 
Margaret d’Angleterre ou le Royal 
Ballet™ 

Crédibilité. En septembre 
1992, Paul Vranken s’adjuge les 


il lance le 
16 septembre 
prochain 
à Paris 

sa première ligne 

haut de gamme 
Orgueil de France 
et vient d'ouvrir 
au public ses caves 
Demoiselle avec son 
et lumière comme 
les grandes maisons. 


7,3 hectares de vignes Laliement à 
Bouzy, un cru classé à 100 %, ce 
qm porie ses vignes à 63 hectares. 
II investit en étendant sa cuverie, 
en modernisant sa chaîne d’habil- 
lage et en augmentant sa capacité 
de rcmuage à Vertus. 

CONSÉCRATION • «U chôm- 
ant bel avenir devant lui», 
e Paul Vranken. II compte 
s'attaquer au marché européen 
avec les mêmes méthodes et le 
même réseau. Il s’est engagé sur les 
prochaines vendanges à hauteur de 
800 hectares, ce qui correspondrait 
à plus de 3 millions de cols. 

Autant dire qu'il a foi en son 
produit II lance le 16 septembre 
prochain à Paris sa première ligne 
haut de gamme, Orgueil de France, 
et vient d’ouvrir au public ses 
caves Demoiselle, avec son et 
lumière, comme les grandes mai- 
sons. « Je ne jais que suivre te che- 
min emprunté par les pionniers des 
maisons de champagne au XIX* siè- 
cle», explique-t-il sans fanfaron- 
nade. S’il gagne ses paris, il ne lui 
manquera ptos que deux consécra- 
tions : celte d’entrer dans 1e très 
sélect dub du Syndicat des grandes 
marques, et (te voir la sienne figu- 
rer sur le plan distribué par l'Office 
de tourisme rfEpemay, et plus seu- 
lement dans tes encarts publid- 


Ittbollt Dubois 


(1) Organisme créé en 1941, 
chargé de réguler les relations entre 
vignerons, négociants et pouvoirs 
publics. 


Un retour 
à la raison 

En Champagna, la 
récolta 1993 aéra «excep- 
tionnelle » et « noua en 
tarons un millésime », 
assura Jean-Piarrs Giraud, 
président de la brancha chez 
Rémy-Martin (Krug, Chartes 
Haldslack at Piper Hsid- 
aleck), qui reflète, ainsi, le 
sentiment général h Raima 
at Epemsy. Cette récolte 
sera, aussi, très abondante, 
atteignant de 15 OOO à 
16 000 kflogrammes da rai- 
sin par hectare dans cer- 
tains endroits, ce qui n'est 
pas tout è fait une bénédic- 
tion dans une profession qui 
croule sous les stocka. La 
situation financière des mai- 
sons de champagne s'en 
fortement dégradée, d'où 
les programmes de Bcenda- 
ments qui secouent toute la 
région et provoquent de vifs 
mouvements sociaux. 

Pour tes vignerons, qui 
fournissent 80 % de leur rai- 
sin aux grands producteurs, 
l'horizon s'assombrit égale- 
ment. La vendange 1993 
leur sera payée au prix de 
20,50 francs le kilo de rai- 
sin, en baisse de près de 
16 % sur celui de 1992 (24 
francs), (ul-même an recul 
de 20 % sur les 30 francs 
de 1991. On est loin du 
record de 32 francs au kilo, 
établi en 1990. après la 
dénonciation du contrat da 
six ans, renouvelé régulière- 
ment depuis 1959, qui liait 
vignerons et producteurs. 

Il y a trois ans. une 
pénurie de raisin régnait 
encore en Champagne, la 
hausse de 1990 marquait le 
terme d'une folle ascension 
qui avait renchéri le prix du 
raisin dp 50 % en trois ans, 
la portant Jusqu'è.40 francs 
le kilo, avec les primes, 
pour les meflleurts qualités. 
Comme il faut 1,25 kilo de 
raisin pour une bouteille de 
champagne, on imagine les 
répercussions désastreuses 
de cette folle envolée. 

Aujourd'hui, c'est le 
retour à la raison pour tout 
le monde. Les maisons da 
champagna ont dû consentir 
des rabats massifs pour 
relancer la consommation, 
qui a réagi plutôt favorable- 
ment, non seulement lors 
des fêtes ds la fin da l'an- 
née 1992, mais aussi au 
premier semestre 1993 où 
des «frémissements» ont 
été enregistrés, avec l'es- 

r ir ds porter les livraisons 
220 millions, ou même 
225 mimons, de bouteilles 
cane année. Selon Paul 
Vranken ijlra ci-contre ). 
prasqu 'aucun champagne 
de marque non millésimé ne 
peut se vendra au-dassus 
de 120 francs la bouteille. 

Quant aux vignerons, 
qui voyaient Isa ceps mon- 
ter jusqu'au ciel puisque 
lew coût de production n’at- 
teint qus 10 francs è 
12 francs au kilo, ils volant 
le prix de ce kilo revenir 
presque è celui de 1982 
(19,18 francs) et de fait, en 
francs constants, è celui de 
1976 (7,18 francs). Da plus, 
Ils ont dû consentir, non 
seulement, une limitation è 
10 400 kilos de raisin par 
hectare de ta récohe classée 
«champagne» mais, aussi, 
te blocage en cuves de 
2 000 kilos per hectare, qui 
s'ajouteront è celui de 
2 800 kilos décidé l’an der- 
nier, soit l'équivalent d’une 
demi-récoite au total misa 
en réserve. 

La discussion a été 
âpre : les vignerons ne vou- 
lant pas descendre su-des- 
aous de 22 francs au kilo, 
les « maisons » voulant 
20 francs, même 18 francs, 
at c'sst la préfet da région 
qui a fini par trancher è 
20,50 francs, o« prix, au 
surplus, n’étant qu’ «incita- 
tif». puisque iss transac- 
tions sont libres, mais tout 
de même, Il dorme la «le» h 
la profession. 

François Renard 


> _ 








■34 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 ■ 


L'ECONOMIE 


DOSSIER 



Les produits verts 


Quel est 

leur poids ? 




Les industriels français ont j 

toujours pris /'environnement 
comme une contrainte et non i 

comme un moyen de 1 

développer de nouveaux 
produits ou technologies. 

Quant aux consommateurs 
eux-mêmes , ils ne se sont 
jusqu'à présent guère mobilisés 
en faveur des produits verts 
suspectés d'être chers, 
inefficaces ou peu crédibles. 

Pour toutes ces raisons, le 
marché des produits verts 
n'a guère décollé, chacun 
attendant une réglementation 
pour modifier ses habitudes de 
production ou de 
consommation. Avec le retour 
des difficultés économiques, le 
timide engouement 
de ces dernières années 
semble même retombé. 

Pourtant, derrière cet 
encéphalogramme 
apparemment plat, les 
frétillements sont nombreux. 
Selon les études du CREDOC, 
le consommateur français 
semble enfin prêt à se mobiliser 
en faveur des produits verts. 

La crise ne doit donc pas fait 
illusion : si le prix est 
aujourd'hui un facteur 
déterminant des valeurs aussi 
immatérielles que 
l'environnement seront sans 
doute, demain, susceptibles de 
relancer la consommation. 

Les premiers labels français et 
européens, décernés 
dernièrement aux produits 
verts « méritants », marquent 
sans doute un tournant. Aussi 
timide soit-elle, cette 
officialisation leur donne 
une nouvelle dimension. Elle 
pourrait annoncer les prémices 
d'une réglementation plus 
contraignante. D'ailleurs, les 
affrontements qui entourent 
l'attribution du label européen 
montrent que les produits verts 
sont beaucoup plus 
prometteurs qu'il n'y paraît. 
Autour des enjeux écologiques 
se dessinent les contours d'une 
nouvelle guerre économique 
entre fabricants, matériaux et 
procédés. La guerre des 
lessives avec ou sans 
phosphates n'était sûrement 
pas un avatar publicitaire... 
Certes, compte tenu des 
lacunes scientifiques et des 
imperfections de la gestion de 
l'environnement - en particulier 
du traitement des déchets, - 
les produits verts ne sont pas 
toujours crédibles. Et ces failles 
ouvrent la porte à toutes les 
dérives possibles. Mais les 
produits verts d'aujourd'hui 
constituent sans aucun doute 
une étape intermédiaire 
indispensable. Certains 
industriels européens ne s y 
sont pas trompés. Ils ont fait du 
«t management vert » leur cheval 
de bataille. 


■ Aérosols sans CFC, piles sans mer- 
cure, lessives sans phosphates, essence 
sans plomb, emballages recyclés ou bio- 
dégradables, peintures sans solvants, etc, 
les produits verts, dits 3ussi éco-produits, 
sont supposés moins polluer l’environne- 
ment et sont identifiés comme tels par les 
consommateurs grâce â des mentions par- 
ticulières. 

Apparus en France à la fin des 
années 80, ils ne jouent encore qu’un fai- 
ble râle, ne dépassant pas 7 % des ventes. 
Selon une étude du ministère de l'indus- 
trie portant sur 8 000 entreprises fran- 
çaises (78 secteurs concernés, hors agro- 
alimentaire), 14 % seulement d'entre elles 
déclarent fabriquer des éco-produits, 
pour l’essentiel vendus par les grandes 
entreprises, les PME n'intervenant que 
marginalement. 

Les consommateurs sont aujourd’hui 
peu sensibles à l’argument environne- 
ment dans leurs achats de tous les jouis. 


“Le 


Le prix est le premier cri- 
tère de choix des consomma- 
teurs. S'ils sont tout à fait 
prêts a contribuer à ta pro- 
tection de l'environnement, 
c'est dans la limite de leur 
pouvoir d'achat. 


Véronique Neiertz 
(député socialiste). 


10 % seulement d’entre eux se sentent 
concernés. S’ils redoutent les grandes pol- 
lutions accidentelles, ils font par contre 
rarement le lien entre leurs gestes quoti- 
diens et les équilibres naturels. Faute 
sans doute d’une information adéquate. 
Surtout, comme le montrent diverses 
études, ils ne sont pas prêts à payer plus 
cher pour les produits écologiques, qui 
doivent prouver leur efficacité. Ainsi, la 
lessive verte qui laverait moins blanc 
aurait de grandes chances de rester sur les 
étagères des linéaires. «En France, les 
produits écologiques, pour réussir à grande 
échelle ; devraient être innovants, moins 
chers et aussi bons », confirme Jacques 
Beslin, directeur certification â l’AF- 
NOR. 

Le manque d’intérêt des consomma- 
teurs s’explique aussi par la faiblesse du 
mouvement consumériste français et son 
absence de mobilisation autour des pro- 
duits verts. Le boycottage d'un produit 
polluant n’est guère envisageable chez 
nous & moins d’un accident grave, à la 
différence des pays anglo-saxons où la 
sensibilité verte est nettement pins 
importante. La crise actuelle fait aussi 
revenir en force l’argument prix. Enfin, le 
faible engouement actuel se justifie chez 
maints consommateurs par la difficulté 
de se repérer dans les arcanes floues des 
éco-produits. ■ 


LEXIQUE 


Dossier préparé 
par Catherine Lévi 


ÉCO-PRODUIT. Ce terme «savant» 
qualifie un produit vert, censé 
sinon respecter l’environnement, 
du moins causer le minimum de 

ÉCO-BILAN. Cest une analyse complète 
du cycle de vie du produit, de sa 
conception à son élimination. U 
permet d’évaluer l’impact réel 
d’un produit sur l'environnement, 
sans se limiter à la prise en 
compte d’un seul critère donnant 
nécessairement une appréciation 
plus partielle. 

ECO-LABELS. Les labels verts apposés 
sur les emballages certifient au 
consommateur le caractère vert 
d’un produit. La «griffe» offi- 
cielle française est la marque NF 

„ Environnement. 

ECOH NDUSTR1ES. Ces entreprises fabri- 
quent des matériels ou des ser- 
vices permettant de produire pins 
propre ou de traiter tes nuisances 
(rejets atmosphériques, eaux et 
effluents, déchets, bruit, etc.). 

ECO-MANAGEMENT. L’environnement 
engage tous les aspects de L'entre- 
prise y compris sa stratégie, son 
organisation et ses fonctions. Le 
management vert suppose la mise 
en place d'une politique globale 
incluant la planification des objec- 
tifs environnementaux, les actions 
à mener et leur contrôle. L’AF- 
NOR a publié récemment une 
première norme pour donner un 
fil directeur aux actions des indus- 
triels. 

AfNQR. Agence française de normalisa- 
tion. 


- -F 


Quelle est 

leur crédibilité ? 


Quels sont 
les labels ? 


Quels sont 
les enjeux ? 


■ Le plus grand flou règne aujour- 
d’hui autour des produits verts, compte 
tenu du manque de connaissances scienti- 
fiques et de l’absence de cadre officiel de 
référence. Le marketing vert, véritable 
fourre-tout, génère une multitude de 
labels que les fabricants s’autodccerncnt 
et dont la crédibilité est parfois contesta- 
ble. Peut-on, par exemple; proclamer un 
emballage « recyclable » en l’absence de 
vraies structures de recyclage? Peut-on 
déclarer un produit «bon pour l'environ- 
nement » ri son procédé de fabrication est 
polluant ou fortement consommateur 
d'énergie? Et que dire des arguments éco- 
logiques qui mettent l’accent sur la sup- 
pression de composants nuisibles en Gri- 
sant Pim passe sur les autres substances 
toxiques qui demeurent? En outre, les 
équivoques autour des produits verts ne 
manquent pas. Les phosphates polluent- 
ils vraiment ies rivières? Les CFC détrui- 
sent-ils vraiment la couche d’ozone? Les 
théories scientifiques n'ont jamais 
apporté de réponse définitive à ces ques- 
tions. On peut même recycler ou incinérer 
salement, etc. 

En fait, le caractère écologique ou 
non d'un produit dépend d’une multitude 
de paramètres complexes incluant les 
matières premières, la production, la dis- 
tribution, les déchets. Cest tout l'enjeu 
des écobilans d’entreprises, qui étudient 
le cycle de vie du produit jusqu’à sa mort, 
pour savoir ri celui-ci apporte ou non une 
contribution positive à l’environnement. 
La tâche est toujours longue, complexe et 
coûteuse tant le nombre de critères à ana- 
lyser est élevé. Dans le secteur des pein- 
tures, par exemple, plus de deux cents 
paramètres différents ont été relevés. Une 
dizaine de sociétés spécialisées travaillent 
aujourd'hui sur ces mesures, dont la plus 
connue est Ecobilan. 

Dans ce domaine, les problèmes de 
crédibilité se posent également. En l’ab- 
sence de normalisation des procédures, 
chacun est en effet libre de réaliser son 
écobilan sur ses propres bases, ce qui 
donne fieu à des abus de toutes sortes en 
matière de prix comme de fiabilité. L’AF- 
NOR travaille sur la normalisation des 
procédures, et les labels officiels qui se 
mettent aujourd’hui en place tant au 
niveau français qu'européen tentent de 
limiter les abus de toutes sortes et d’ap- 
porter une réponse cohérente au consom- 
mateur. ■ 


■ Reposant sur une démarche de 
certification volontaire, la marque NF 
Environnement, pilotée par i’AFNOR. a 
vu te jour en juin 1991 Aujourd’hui, elle 
concerne exclusivement les fabricants de 
peinture. Mais un label sac-poubelle 
devrait sortir prochainement, et d’autres 
projets sont en cours (shampooings, piles, 
lubrifiants, etc.). 

Pour déterminer les critères de label- 
lisation. la France réalise des analyses de 
cycles de vie (écobilans) et tient compte 
de l'efficacité des produits. Pas moins de 
dix-huit critères ont été retenus pour tes 
peintures : moins de solvant, pas de subs- 
tance considérée comme c a ncéri gè ne, pas 
de pigment susceptible de polluer tes 
eaux. etc. Cette approche garante d’une 
crédibilité global est néanmoins com- 
plexe, d’où la sortie au compte-gouttes 
des produits labettreés. 

Lancés dès 1978, les labels allemands 
(l’Ange bleu) semblent par comparaison 
moins solides puisque leur attribution 
porte sur un seul critère. Cependant, te 
système est simple, ce qui permet aujour- 
d’hui à plusieurs milliers de produits d'en 
bénéficier. En outre, il donne largement 
satisfaction en Allemagne. 

Issu du règlement communautaire 
de mars 1992, l’Ecolabei européen, lui, a 
retenu l'approche « cycle de vie ». La 
procédure est la suivante : un pays prend 
l'initiative de piloter la labellisation d'un 
produit, réunit des experts et organise des 
réunions de concertation avec scs parte- 
naires européens. Le Royaume-Uni est 
leader pour les laques, te Danemark pour 
les produits papetiers, l'Allemagne pour 
les détergents, la France pour les pein- 
tures, etc. Mais la méthodologie du bilan 
est laissée au libre arbitre du pays leader, 
sans qu’il ne soit fait explicitement réfé- 
rence à la diversité des produits et des 
situations industrielles européennes. Ce 
qui conduit chacun à retenir les critères 
les plus conformes aux intérêts de son 
industrie nationale... Portant sur les 
machines à laver, le premier label euro- 
péen en titre, datant du mois de juin, 
tient compte de la consonssation if éner- 
gie et d’eau, mais non du bruit. U a été' 
voté à «l’arraché» malgré Taris défavo- 
rable des Allemands et des Français. Des 
batailles d’experts qui traduisent le flou 
scientifique entourant encore l'environ- 
nement, mais aussi l’importance des 
enjeux économiques. ■ 


■ Théoriquement. te but des bbeb 
verts n'csl pas d’éliminer un produit « de 
favoriser un secteur, nuis de faire progres- 


ser des industries vers des produits pies 
respectueux de l'environnement. C’en 


respectueux de l'environnement Cen 
d’ailleurs Tune des raisons pour Jaquette 
les labels, démarche vokmuurisie, ûttt été 
préférés à une réglementation be au c ou p, 
plus contraignante- En Allem^ne, par 
exemple, te label est une mcita b oa g fin- 
novation technologique et i ramétiorabos 
des performances d'autant pins forte que 
80 % des consommateurs achètent en 
priorité les produits (plusieurs miflien au 
total) l’ayant obtenu. 

Dans la pratique, tes enjeux économi- 
ques et politiques remportent. D'où icteb- 
byisg qui sévit à Bruxelles. Ce n’est sus 
doute pas un hasard si Tagriculnireer Tm- 
tomobîle ont été pour l’instant exclus du 
champ du label européen. La prise en 
compte des différences de conception 
entre cultures de plein champ et ciütofts 
sous serre pourrait beurrer bien êtes 
intérêts. El risquer de récompenser d'un 
label une voiture japonaise ne serait pu 
au goût de tour 1 e monde. 

Le meilleur exemple de «bataille 
verte» - faon label en Toccunencc - reste 
sans doute celte des lessives sans phos- 
phates, qui ne représentaient qu’un 
volume marginal du marché jusqu’à « 
que Henket reprenne Le Chat en 1989. 
Troisième producteur mondial de phos- 
phates. Rhône-Poulenc est alors passé à 
l’offensive, car Taïga ment écologique ris- 
quai! de lui faire perdre des pans rte mar- 
ché considérables. Aujourd'hui, les deux 
produits sc partagent te marché sur fond 
d’incertitude écologique. Au consomma- 
teur de dnâir. Des m migpg rres économi- 
ques vertes que Tou retrouve de façon lar- 
vée dans d'autres secteurs, notamment 
dam remballage. 

La production de produits verts 
entraîne aussi à des degrés divers la remise 
en casse des habitudes de fabrication. Une 
démarche coûteuse dass laquelle tes 
petites entreprises ne peuvent jouer â jeu 
égal avec les grand. D’id quelques années, 
on -peut imaginer fappawtHMyag imm de 
l’écologie, de discriminations - justifiées 
ou abusives, - comme Texclusion des 
sous-traitants incapables de se conformer 
an cahier des c harges de lms dormeurs 
d’ordre verts. L'instauration de normes 
vertes contraignantes pourrait même créer 
de nouvelles armes protectionnistes. ■ 


Les principaux labels écologiques (1) 


PAYS 

Label 

Date 

de création 

Duée 

Produis concernés* 

A11BVIAGNE..... 

L'Ange bleu 

1977 

Trais ans, 
renouvelable 

Environ 80 groupes 
de produits 
représentant 

4000 références 

CANADA.— 

Le Choix 
environnement 

1988 

Trois aïs, 
renouvelable 

Environ 15 catégories 
dB produits, 
essentieSement à basa 
de matériaux recyclés 

JAPON 

L'Eco-mark 

1989 

| 

Deux ans, 
renouvelable 

Environ 20 catégories 
de produits 
essentiellement 
ménagers. 

plus de 300 produits 

PAYS 

SCANDINAVES.. 

Le Cygne 
blanc 

1989 

Variable 
et renouvelable 
selon les produits 

Environ 

10 catégories 
de produis tfivers 


f A OmmH 




ÉTATS4JNB...- 

LO gGQqV 

vert 

1991 

irais ans, 
renouvelable 

Deux catégories 
de produis 

FRANCE. 

NF 

Environnement 

1992 

Trois ans, 
renouvelable 

Un label: 

les peintures a ventis 

8 projets en chantier 

EUROPE 

«UEcoiabalv 

euupéen 

19S2 

Trois ans. 
renouvelable 

Un label : 

les machines à laver, 
26 catégories 

à l'examen 


DE L’ECO-LABEL 
A L’ECO- 


Source ; docum ent s AFNOR. 


(!) D'autres expériences se mettent en place, notamment aux Pays-Bas. Pratiquement tous 
las labels sont mutacrftdres S l'exception de rABernsone. 

* fl s'agit d'es tim ati on s sur la base de l'année 1992 pour les labels les plus anciens. 


■ Les Marchés verts, réconcilier crois- 
sance économique et écologie, de France 
Caîrncross, Les Editions d’oiganisation, 
avril 1993. 

■ L'impératif écologique, l'entreprise 
européenne parie sur l'environnement, de 
Nick Robins, Calmann-Lévy,. 325 pages, 
février 1992. 

■ Tous verts, la surenchère écolo- 
gique. de Roger Cans, Calmann-Lévy, 
233 pages, avni 1992. 

■ Guide vert à l'usage des entreprises, 
de Laurent Binet et Carole Livio, 
AFNOR, Défis, 222 pages, février 1993 


■ Entreprise, environnement, la révo- 
lution paradoxale, de François de Teys- 
sié» Les Editions d’organisation, 
128 pages, décembre 1991 

■ Vers une consommation engagée 
étude du CRÉDOC, 4 pages, mars 1993. 

■ L'industrie investit les marchés de 
l’environnement, étude du SESSI, minis- 
tère de l'industrie, 4 pages, mars 1993. 

■ On peut lire également le dossier 
«NF Environnement, les peintures 
et vernis un an après», qui est paru 
dans la Lettre du marketing vert du 
23 juin 1993. 


Nos poubelles sont pleines d'embal- 
lages se proclamant écologiques, nu»* qui 
ne sont pas valorisés. Peu importe ators" 
qu'ils soient recyclables, biodégradables 
ou énergétiques. Le projet initié par 
l'Agence de Teavironnement et de la 
maîtrise de l’énergie (ADEME) devrait i 
terme régler ce problème (le Monde à» 
13 janvier et 22 mars 1993). Depuis 1e 
1 er janvier 1993, toute société doit en 
effet contribuer à la valorisation de ses 
déchets d’emballages ménagers en versant 
une contribution financière à Eco-Embal- 
lages, société privée agréée par les pou- 
voirs publics. ^ 

En contrepartie, cette dernière leur 
accorde l’autorisation d’apposer te logo 
Point vert sur ses emballages. Les fonds 
collectés sont versés aux collectivités 
locales volontaires pour la collecte et te. 
tri des emballages usagers. Objectif: 
valoriser 73 % des emballages usagés à 
l’horizon 2002 contre 5 % i 40 %aufoar- 
d'hui selon les filières. 

Ce projet ne règle pas tous tes pro- 
blèmes. Si les opérations de récupération 
vont plus vite que la mise en place des 
filières de traitement, tes professions vont 
se retrouver avec des tonnes d’embattages 
inutiles sur tes bras. Très vite, elles vont 
aussi devoir s’interroger sur le caractère 
écologique ou non des modes de traite- 
ment choisis. En d'autres termes, un 

matériau doit-il être recyclé ou incinéré 

avec récupération d'énergie ? Faute de 
données fiables, il est encore dîfftefe 4* 
se prononcer. Reste que les répons** 
seront sans doute très différentes séton 
les matériaux et les situations locales^ 
Dans le domaine des emballages connue 
sans celui des produits, ha éco-bilans 
analysant les cycles de vie se justifient 
pleinement. 

On comprend toutes les ambiguïtés 
du label européen, qui tient compta des 
aspects emballage pour se prononcer sur 
la caractère vert ou non (Ton produit Us 
pays largement pourvu en équipement* 
d’incinération avec récupération d’éner- 
gie peut décerner un label vert à un pro- 
duit facilement incioérabte et à haut pou- 
voir calorifique. Alors qu’en l'absence de 
telles installations tel autre pays peut 
juger le même produit peu écotogtaucj 
Dans quel sens les autorités de Brnxdles 
doivent-elles trancher? 










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-i\Cv. - comme l'ndc. 
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foi contra ignames pournhçEi 
nouvelles armes prc«ükmfc 

DE L'ECO-LAia 
A L'ECO-EMBAUM 

Nos poubelle» 
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•C «ont pas valorises. Peu 
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L’ECONOMIE 


• Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 35 


OPINIONS 


U FONCÏIONNEMINT OU MARCHÉ DSS CHANGES EN QUfSTION 


La crise monétaire qui a secoué l'Europe cet 
été, après celle de l'automne dernier, amène 
à réfléchir sur le fonctionnement et la nature 
même des marchés des changes. 
Marc-Antoine Kleinpeter souligne que la 
conception du marché qu'ont les 


Anglo-Saxons est confondue, à tort, avec 
celle de la Bundesbank : rouage naturel pour 
les uns, 3 est adversaire pour la seconde. Il 
en résulte des choix diamétralement 
opposés. Hervé Beaudin dénonce les mythes 


vogue qui prêtent aux marchés des vertus 
de politique économique là où il n'y a que 
recherche de profit Marc Chesney et Dtefier 
Pêne soulignent que ce nouveau pouvoir 
économique opaque empiète sur la 
souveraineté des pays, au détriment de choix 
démocratiques comme la monnaie unique. 



Deux voies pour l'Europe 


s 


par MARC-ANTOINE KLEINPETER (*) 


Mythologies 


UR la nature du marché, et particulièrement du 
marché monétaire, s'opposent deux systèmes de 
représentations. Us s'incarnent dans deux institu- 
tions qu'un mur d'incompréhension sépare : la Bun- 
desbank et la Banque d'Angleterre. La crise du SME 
a révélé cet antagonisme. 

Selon la conception anglo-saxonne, le marché 
est le lieu où des agents offrent des quantités d'une 
marchandise, d'autres en demandent, et cette ren- 
contre détermine le prix et les volumes échangés. 
L'économie se ramène è un ensemble de marchés 
qui ont le pouvoir de s’autoréguler. La pratique 
anglo-saxonne consiste è se rapprocher de la confi- 
guration canonique des marchés concurrentiels : 
deux groupes d'agents atomisés, les offreurs et les 
demandeurs, individualités élémentaires ayant cha- 
cuns son objectif propre. 

Ce qui échappe è cette configuration est 
néfaste, en particulier l'Intervention d'un agent 
dominant qui impose un prix ou une quantité globale 
d'échange. Le politique est le suspect de toutes les 
mésaventures. La crise du SME, dès lors, tient au 
SME lui-même. 

La question de la monnaie taraude cette idéolo- 
gie. Le circuit monétaire ne répond pas è la repré- 
sentation du marché. Il n'existe pas une concur- 
rence d'offreurs privés de- monnaie. La monnaie ne 
peut être produite, elle est créée. Mais il est possi- 
ble de revenir è la configuration canonique du mar- 
ché en s'appuyant sur ce qu'on peut appeler la «fic- 
tion de la monnato-marchandîae». 

La banque centrale livre une certaine quantité 
de monnaie. Voilà l'offre. Les agents privés expri- 
mer ■taun'dénwfide.-'pt le-priX; c'est-à-dire en i'oc- 
currence fe taux d'intérêt à court terme, résulte de 
l'équilibre. 

Approcha gwmanique 


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L’important est que l'offre et la demande res- 
tant quantitatives, comme pour une marchandise. 
La banque centrale doit livrer juste la quantité 
nécessaire b ta croissance de l'économie {donc des 
transactions). Une livraison excessive est inflation- 
niste. Les marchés retrouvent leurs rouages harmo- 
nieux si ia banque centrale est conservatrice, 
dénuée de volonté. Telle est la doctrine monéta- 
riste. La banque calcule le montant de monnaie qu'il 
convient dVnjecter dans l'économie», l'annonce au 
marché et se plie è ce calcul. 

Or la parabole de la livraison quantitative est 
irréaliste. La banque centrale n'alimente pas un mar- 
ché de gros de la monnaie, dont le marché de détail 
serait tenu- par les banques privées. Ce sont 
celles-ci qui, par les crédits qu'elles accordent, 
créent ta monnaie. La banque centrale a uniquement 
la maîtrise du taux de refinancement, c'est-à-dire du 
prix. L'offre n'est pas contrainte comme pour un 


produit, et le prix est nécessairement administré. 
Lors de la crise du SME, la spéculation a emprunté 
des francs aux banques privées pour les revendre 
contre des maries. L'offre de francs devient subite- 
ment vertigineuse. Tant que des banques prêtent 
(aux spéculateurs), l'offre peut s’accroître sans 
limite. La banque centrale ne peut qu’élevar la taux 
d'intervention pour rendra la spéculation plus ris- 
qués. Mais celle-ci est d'autant moins risquée 
qu'elle est intense. La Banque ne peut contrôler les 
quantités. 

La déprédation du franc ne se justifiait pas. Les 
performances de l'économie française (en matière 
d'inflation, de taux, d’équilibre extérieur...) plai- 
daient pour une appréciation vis-à-vis du marie. 

Mais l'homme de marché ne répond pas au 
modèle canonique du marché où l'agent agit dans 
son coin en fonction de ses objectifs et de l’état 
des prix observable. Le cambiste et l'investisseur 
surveillent ce qu’ils appellent le marché, et qui est 
en réalité ta position des confrères. Bien que techni- 
quement très proche du marché parfait, le marché 
des changes n'est pas le lieu anonyme où chacun 
procède individuellement è ses choix, mais le lieu où 
chaque acteur surveille les autres. Si ceux-ci sont 
suffisamment nombreux à vendre du franc contre 
mark, la pression est irrésistible. Les «fondamen- 
taux» sont oubliés. Le marché quitte le mode paisi- 
ble des échanges anonymes. Il devient celui des 
contagions mimétiques et de l'autovalidation des 
stratégies. 

Sur ce constat se fonde l'approche germanique 
de ta politique monétaire. Les Allemands ne croient 
pas è l'autorégulation naturelle. La crise n’est pas 
un malencontreux accident mais une menace 
latente. Sur le marché ne s'expriment pas les réacr 
tions d-'acteurs atomisés, mais la -volonté d'agents 
libres^ et potentiellement panurgiens. La régulation 
monétaire est une affaire politique au sens fort du 
terme. 

N'a-t-on pas raillé le dogme quasi religieux du 
mark, gage de la sacro-sainte stabilité allemande? 
Mais, pour un Allemand, le mark n'est pas une mar- 
chandise. Il est une des manifestations du collectif, 
si cher è l'âme allemande. L'organisation de la ban- 
que, son indépendance et son mode de prise de 
décision correspondent à ce statut d'émanation 
démocratique de la collectivité. 

Un contresens courant est de prêter è l'autorité 
allemande une conception monétariste de la politi- 
que monétaire. Or l'expérience monétariste instau- 
rée en Grande-Bretagne par M™ Thatcher fut 
accueillie outre-Rhin avec scepticisme. Il est incon- 
cevable pour un dirigeant allemand de ramener le 
mark à un produit livré aux forces du marché. 
Encore plus inconcevable de renoncer è la politique, 
en annonçant pour les années è venir une stratégie 
et des objectifs auxquels on se tiendra. 

Au contraire, la Bundesbank traite avec le mar- 
ché comme avec un adversaire. Son objectif est 
d'être imprévisible. Les opérateurs ne doivent pas 


anticiper ses décisions, au risque de reformer la 
polarisation spéculative. Aussi déteste-t-slle les 
pressions politiques, qui peuvent la rendre prévisi- 
ble. Elle porte plus de soin è sa communication qu’à 
ses travaux statistiques. La politique est première, 
et la technique accessoire. 

La Bundesbank, c'est vrai, affiche une doctrine 
monétaire servilement soumise au dogme quanti ta- 
tiviste. Elle fait mine d’accorder aux fameux signaux 
monétaires, l'inflation et les agrégats, une confiance 
aveugle. Alors qu’elle ne croit pas au marché ato- 
misé, elle cautionne la fiction de la monnaie mar- 
chandise. Pourquoi? Parce que, précisément, cette 
fiction est partagée par las agents. C'est bien un 
processus d'autovaTfdation qui est è l'œuvre, mais il 
a cette fois le résultat de faire émerger, en temps 
normal, des mécanismes de marché. Le marché 
monétaire fonctionne à peu près comme un marché 
parce que ses acteurs adoptent la représentation du 
marché. 

Pour la pratique allemande, l'important est que 
perdure le fiction. Ainsi les innovations financières 
sont peu prisées par les autorités allemandes. Elles 
transforment le circuit monétaire, modifient la 
vitesse de circulation de ta monnaie, perturbent les 
agrégats et brouillent les signaux sur lesquels le 
marché se régule. La Bundesbank laisse è ses ban- 
ques commerciales de confortables rentes qui les 
incitent à un conservatisme prudent, et les dissua- 
dent de se livrer comme leurs consœurs anglo- 
saxonnes à une concurrence féroce et à des suren- 
chères d’innovations. La Bundesbank s'est opposée 
à l‘ internationalisation du mark. Cette politique, pour 
un Anglo-Saxon, est incompréhensible. 

Une divergence irréaliste 

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Le soutien dé la parité franc-mark par la Bun- 
desbank, at donc son adhésion au SME, fut limité 
puisque la spéculation a bouté le franc hors de ses 
marges. La Bundesbank pouvait indéfiniment pro- 
duire les marks en échange des francs créés pour 
les spéculateurs. 

Mais cette pléthore quantitative risquait de bri- 
ser ta foi dans les signaux, la pratique liée à ta repré- 
sentation de la monnaie marchandise, l'autorôgula- 
tion non pas naturelle mais soigneusement 
entretenue. 

La Bundesbank a déclaré qu’elle ne pouvait plus 
soutenir le franc. Comme si elle avait épuisé d'hypo- 
thétiques réserves de marks. La vérité est qu’elle a 
vu péril en la demeure. 

L'enjeu de cette divergence idéologique entre 
les deux pôles européens est de taille. Selon que le 
politique est le régulateur des petites affaires pri- 
vées ou le régulateur de la grande affaire publique, 
l'Europe se fera à la mode anglo-saxonne, par un 
élargissement contrôlé des marchés, ou è la mode 
allemande, par un approfondissement politique. 


U 


par HERVÉ BEAUDIN (•} 


(*) Economiste. 


■ 

Les pompiers pyromanes 


D 


par MARC CHESNEY et DIDIER PÊNE (*) 


EPUJS un an que le marché des changes 
prend pour cible les monnaies du SME, des voix 
accusent ia spéculation. Or, un marché libéré du 
contrôle des changes rend de grands services en 
permettant une accélération des transactions, la 
couverture contre les risques de change, un 
important abaissement du coût des transactions. 
Il semble donc vain de condamner un marché 
aussi utile et d'envieager le rétablissement du 
contrôle . dBs changes, mais ces événements 
conduisent tout de même è se demander si son 
fonctionnement est optimal pour les entreprises, 
l'Europe et l'économie mondiale. 

D'abord les critères du marché sont trop ins- 
tables. Les. règles è respecter en vue de la créa- 
tion ds la monnaie unique ont été établies en 
fonction dss exigences du marché des changes à 
l’époque, la stabilité des prix, la diminution des 
déficits publics, quitte è maintenir provisoirement 

des taux d'intértt élevés. 

Or il semble que, depuis un an, le marché des 
changes privilégie la baisse des taux è tout prix, 
sans se soucier du déficit budgétaire, et favorise 
les «dévaluations» compétitives, dont on a 
connu les ravages, ainsi que la résurgence d'une 
inflation toujours latents I 

L'importance prise par le marché est telle 
qu'il y a un déséquilibre croissant entre^ les cam- 
bistes et les banques centrales. A l'automne 
1992, 150 milliards de francs suffisaient pour 
défendre la franc. Pendant l'été 1993, plus du 
double n'a pas permis de la maintenir. 

Face è une attaque, soit les banques cen- 
trales tentent de résister mais, ne disposant pas 
de moyens suffisants, elles assurent aux spécula- 
teurs des gains considérables, soit elles cèdent 


d'emblée, mais elles renoncent alors è l'une de 
leurs principales missions. Sans contrepoids suf- 
fisant, le marché est tenté d'imposer des critères 
qui n'ont rien è voir avec la logique économique. 
Dire qu'il faut que le franc baisse d’abord pour 
remonter ensuite est illogique, sauf si l'on remar- 
que que cela offrirait aux spéculateurs adroits 
deux plus-values successives I 

Le marché des changes, après avoir joué le 
rôle de pyromane en provoquant des mouve- 
ments ravageurs de yoyo sur les monnaies, peut 
mettre son casque de pompier en proposant è 
ses victimes des instruments de couverture l 

Et plus les variations de cours sont nom- 
breuses et fortes, plus les risques que courent les 
entreprises sont importants, plus elles cherchent 
è se couvrir, ce qui accroît les bénéfices des 
pompiers pyromanes. 

En outre, ce pouvoir financier sans contrepar- 
tie déborde sur le domaine politique. Les attaques 
menées depuis l'automne dernier sont également 
dirigées contra la monnaie unique, qui ne plaît ni 
au dollar ni aux opérateurs du marché de Londres. 
Les marchés, en faisant reculer l'union monétaire, 
ont empiété sur la souveraineté des pays euro- 
péens. Or, ce nouveau pouvoir n'a ni la légitimité 
ni le respect de ta séparation des pouvoirs néces- 
saires è la démocratie : il fixe la loi (les nouveaux 
critères) selon des processus mystérieux et sans 
discussion préalable, l'applique lui-même et punit 
Iss « contrevenants » en leur infligeant de lourdes 

pertes. 

De plus il est anonyme et opaque. A l'excep- 
tion de quelques-uns, comme Georges Soros, on 
né connaît généralement pas le nom des interve- 
nants. Il serait pourtant intéressant de savoir, par 
exemple, quelles entreprises françaises spéculent 
contre le franc en même temps qu’elles réclament 
une aide de l'Etat 1 On cite le chiffre pharamineux 


de 1 000 milliards de dollars de transactions 
moyennes sur le marché des changes par jour. 
Mais il est beaucoup plus difficile de savoir qui 
gagne (et perd) et combien I Ajoutons 
qu’empêcher les hommes politiques d'exprimer 
leur opinion sur la stratégie économique de la 
France sous prétexte d'une incidence possible 
sur la monnaie est une atteinte à la liberté d'ex- 
pression I Enfin, il n'est pas évident que ce com- 
portement favorise la reprise économique. L'ac- 
croissement de la volatilité des monnaies 
entraîne un risque qui conduit les prêteurs è exi- 
ger une prime correspondante. Cela ne peut que 
jouer au détriment des investissements et donc 
de l'emploi et de l'activité économique, pour les- 
quels le marché prétend lutter. 

Mais comment éviter ces excès sans 
empêcher le marché de fonctionner ? 

La disparition de l'anonymat des intervenants 
et la transparence des transactions è l’échelon 
international s’imposent. Tout refus d'aller dans 
ce sens ne pourrait être que suspect. Une taxe 
sur les transactions qui ferait 
réfléchir les intéressés avant 
d'agir n’aurait de sens qu'à 
l'échelon mondial. 

Aboutir le plus rapidement 
possible & la monnaie unique 
européenne et, pour ce faire, 
rapprocher les politiques éco- 
nomiques reste indispensable. 

Mais il faudrait aussi que les 
institutions financières interna- 
tionales cherchent les moyens 

de limiter la volatilité à l’éche- 
lon mondial. 


n mythe circule de nos jours dans las 
milieux économiques : les marchés financiers, par 
les anticipations des agents qui y opèrent, impose- 
raient aux gouvernements la seuls politique 
conjoncturelle convenable du moment. 

Derri&re ce mythe se cache une réalité toute 
sordide : des opérateurs «influents» se servent de 
leur pouvoir financier pour imposer des vues dont le 
perpétuel renouvellement ne sert qu'à pérenniser 
leurs profits. Car la profit est la seul moteur des 
marchés. Il n'y en s jamais eu et il n'y en aura jamais 
d'autres. D’une hypocrisie redoutable ou d'une nab 
veté regrettable font donc preuve les « relais » qui 
commentent les prises de position spéculatives de 
ces opérateurs en partant de t message qu'a voulu 
adresser le marché au gouvernement». Mais le seul 
message est, en l'occurrence : « Dévaluez le franc, 
que nous empochions nos bénéfices. » 

Le pire est que les marchés, c'est-à-dire les 
agents qui y opèrent, ou plutôt la majorité - pondé- 
rée par les capitaux détenus et maniés - des opéra- 
teurs tiennent des discours successifs contradic- 
toires. Ainsi le franc, attaqué è l'automne 1992 an 
anticipation de ta baisse des taux, l'est désormais 
en raison de leur niveau excessif et pour sanction- 
ner la situation dépressive de l'économie qui en 
résulte. C'est pourquoi l’on assiste cette fois à une 
hausse concomitante du marché des actions, car si 
le franc se déprécia, c'est pour que les taux 
d’intérêt baissent, relançant ainsi l'économie, et non 
pas en anticipation de leur baisse possible. D’antici- 
pateur, le marché devient gouvernant, et mise sur 
une reprise qu'il a lui même programmés. 

Dès lors, on observe que le franc est dans tous 
les cas de figure considéré par le marché comme 
surévalué, mais qu’il l'est contradictoirement, tantôt 
en raison de la faiblesse de l'économie française dü 
fait de taux d’intérêt trop élevés, tantôt è cause de 
la théorie financière classique du fait de taux 
d'intérêt appelés à devenir trop faibles. 

Mieux, la valeur d'une monnaie dépendant de ia 
vigueur de son économie et étsnt fonction inverse 
dü taux d'inflation, te franc devrait se valoriser par 
rapport au mark puisque ta récession et l'inflation 
allemandes sont toutes deux plus accentuées que la 
récession et l'inflation françaises. 

Mais le suprême paradoxe se situe ailleurs. Il 
est que si les opérateurs avaient vraiment vocation 
à réformer, les politiques gouvernementales, alors 
ils prendraient le risque que les gouvernants, se 
soumettant è leur «analyse», éradiquent les fonde- 
ments mêmes de leurs positions spéculatives. 

Ainsi, une baisse rapide at substantielle des 
taux courts devrait-elle, selon le marché, contribuer 
au redressement du franc. Mais où serait alors la 
bénéfice des spéculateurs ? C'est bien lè la preuve 
que le franc n’est pas attaqué parce que les taux 
sont trop élevés, mais parce que les opérateurs ont 
besoin, pour pérenniser leurs profits, de provoquer 
des décalages fréquents et importants des cours 
des devises, escomptant de F« histoire» qu'ils pro- 
pagent ta réalisation de leurs gains. Voilà ta dé du 
mécanisme de la machine è profit. Voici maintenant 
ce qui révolte : non r« escroquerie» financière fon- 
dée sur la liberté laissée è la spéculation par nos 
institutions ; mais bien plutôt l'escroquerie intellec- 
tuelle, c'est-à-dire la justification morale qu'elle pré- 
tend apporter à son action, par le biais de conseils 
de politique économique tirant leur source de posi- 
tions spéculatives qui, pour être gagnantes, exigent 
précisément qu'Hs ne soient pas mis en œuvre I 

Ainsi, ce n'est pas le caractère erroné de la 
politique économique qui explique les profits des 
opérateurs, mais le talent qu'ils déploient dans l'an 
du conte, tandis que, avec l'argent, ils possèdent le 
moyen imparable de le faire passer pour ta réalité. 
En imposant périodiquement des idées entièrement 
nouvelles au marché, les opérateurs « dominants » 
parviennent, entraînant dans leur sillage les opéra- 
teurs influençables et ceux qui ne le sont pas mais 
qui savent qu'il n'est pas du tout raisonnable de 
prétendre avoir raison contre le marché, è réaliser 
des profits substantiels et è justifier leur existence. 

(*) Ancien gérant de portefeuille. 


(*) Professeurs au groupe 
HEC. 




MBA Part-Time ESCP 

Programme infer-Européen de Management 

Janvier 1994 


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d'experience. Ce programme, compatible cvcc Pactrvité professionnelle, 
comprend 550 heures d'enseignement reparties sur 18 moi^. 


A 


Remise des dossiers avant le 1er octobre 
Sélection et entretien du 1er au 30 octobre 
Informations : Hélène Penaîn ou 49,23.22*70 


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36 Le Monde • Mardi 14 septembre 1993 





L A décision du 2 août d'élargir à +f - 15 % autour de leur cours central 
les marges de fluctuation des devises du SME entre «lies, considérée 
par de nombreux observateurs comme l’abandon implicite du système de 
change européen, prélude & une période de flottement généralisé des 
monnaies, a en ait peu modifié les politiques monétaires. 

Loin (f adopter le comportement des Britanniques au lend emain du 
décrochement de la livre du SME, les autorités monétaires ont maintenu 
des taux relativement élevés. Les perturbations sur k change ont donc été 
tempérées. Le franc s'est déprécié d'environ 2,5 % face au mark par 
rapport au cours-plancher qui était le àen depuis 1987, k franc belge B 

m 

ALLEMAGNE 


INDICATEUR • Le* taux d'IntérSt 

Lente décrue 

perdu moins de 2 % par rapport à ce même p l anc he r, la peseta ne s’est 
pas écartée des marges de fluctuation fixées en mai dernier. 

Un td résultat a été obtenu au détriment des baisses de taux d'intérêt 
qui auraient pu avoir lieu une fois la contrainte de change levée. Ainsi, la 
France a tout juste récupéré les niveaux de taux d’intérêt & court terme 


oui étaient les sons avant la crise de juillet* la Banque c ent ral e de 
Belgique, soudeuse de entrer toute dtp ricwü o s du franc beige yis-fr-vn 
du ma*, a, contrairement i Toute êvoterion soubmt*bk s do poûa devne 
de ractivité, relevé de trois points son ta» central denrfs jadis. La 
Banque <r&pagne s, de mta* aanflen» ose pofitiq« rigcottoie, 
Cétait donc une fois de plus de la Bundesbank que pouvait noir 
une détente du dînjat monétaire. Elle en a donné le signal jeudi 9 ecfXctt- 
bre, eu abaissant d'un demi-point ses taax directeurs, ce qm devrait 
permettre de rapprocher les taux courts de ce que ks raaichés tutidpem 
au vu du niveau des taux longs. 



GRANDE-BRETAGNE 


ITALIE 


ÉTATS-UNIS 


JAPON 





nrn ml imf Juin |ri. AOÛT I 93 im avril mal ]uh ■ JtriL AOÛT n m nH mai Juki JS. AOÛT 


Rappel août 92; CT :ê£ % LT:fl^S%[ (Rappel Mût 92; CT :10,3K LT:9,0%| [ Rappel août 92; CT: 10*4% LT: 9£% 



is wE irai Juin Jufl. AOÛT 


août 92; CT: 1^0% LT: 1 


Un U. AOÛT 


Rappel août 92; CT :3*4% LT:7^% 



II! 


Ml U IA U AOÛT 


k 82; CT; ag»% LT; 4M 


Eu colonnes : ks taux A court tenue, & trois mois sur 1e marché des eurodevises (CT). Eu courbes : ks taux des emprunts 


L’ÉCONOMIE MONDIALE 

L’Europe à la traîne 


L ES dernières enquêtes auprès 
des chefs d'entreprise et des 
consommateurs, conduites par la 
Commission des Communautés 
européennes viennent de confir- 
mer l'extrême dégradation du cli- 
mat conjoucturd en Europe. 

L’indicateur avancé de l’évo- 
lution économique est tombé en 
juin à son plus bas niveau histo- 
rique. Cest eu Allemagne qu’il est 
k plus médiocre, A la fois en 
niveau et en tendance. Les entre- 
prises industrielles indiquent avoir 
de nouveau révisé à la baisse leurs 
projets d'investisseme n t en Belgi- 
que, en Allemagne, en Espagne, 
en France, eu Italie et au Portu- 
gal. L'indicateur de confiance des 
consommateurs est loi aussi au 
plus bas pour l’ensemble de la 
Communauté, même si une légère 
amélioration apparaît en Irlande 
et an Royaume-Uni. 

La récession a frappé PEn- 
rope continentale A l’automne 
1992, A un moment où k reste de 
l'économie mondiale évoluait de 


développés anglophones étaient 
tous eu croissance, modérée mais 
robuste. Beaucoup de pays d'Asie, 
d'Amérique latine, du Moyen- 
Orient connaissaient un dévelop- 
pement dynamique. Cest dire que 
cette récession a résulté de phéno- 
mènes spécifiquement 
liés aux difficultés de 1 
allemande et de 1a coopération 
communautaire, et qu’elle a placé 
l'économie européenne sur une 
trajectoire singulière. 

Au cours des derniers mois, 
ce décalage aigu de conjoncture a 
engendré ses propres mécanismes 
de diffusion et d'ainoitisreinenL 
Les écarts de taux d'intérêt entre 
l'Europe et les autres pays se sont 
sensiblement réduits, k dollar a 
vu sa sous-évaluation se résorber 
partiellement et temporairement, 
le yen s’est nettement apprécié, ks 
flux commerciaux ont été forte- 
ment modifiés. 

Aux Etats-Unis, au deuxième 
trimestre 1993, le glissement 
annuel en volume des importa- 
tions atteignait 10 %, alors que 
celui des exportations n’était que 
de 4 %. Parallèlement au recul des 
dépenses publiques et de l'inves- 
tissement en logement, cette 
contribution négative du com- 
merce extérieur a pesé sur la 
croissance américaine. Malgré k 
dynamisme continu de l'investis- 
sement productif des entreprises 
et révolution satisfaisante de la 
consommation des ménages, la 
croissance américaine revient vers 
un rythme de 2,5% Pan. La 
modération de la croissance et des 

créations d’emplois, ainsi que 
l'adoption du programme budgé- 
taire, ont éloigné la perspective 
d’un resserrement de la politique 
monétaire américaine. 

La stabilité des taux direc- 
teurs américains et japonais n'a 
pas empêché une forte apprécia- 
tion du yen, y compris par rap- 
port au dollar. La reprise japo- 
naise pourrait en être affectée, 
sans toutefois se trouver remise en 
cause. Le nouveau gouvernement 
japonais en tirera probablement 


argument pour infléchir encore sa 
politique économique, tant budgé- 
taire que monétaire, dans 1e sens 
de la stimulation. 

En Europe, au contraire, les 
échanges extérieurs avec k reste 
du monde ont soutenu l’activité 
économique et contribué A stabili- 
ser la conjoncture. Ainsi, au cours 
du premier semestre 1993, les 
commandes externes en volume 
au secteur manufacturier des 
anciens Lânder allemands ont crû 
de plus de 10 %. Après la chute 
vertigineuse de la production 
industrielle intervenue entre sep- 
tembre 1992 et février 1993, k 
deuxième trimestre a vu s'opérer 
uire légère correction, qui déviait 
se poursuivre jusqu’à k fin de 
l’année 1993. Les tentatives de 
rédaction des déficits publics et la 
vigilance de la Bundesbank dans 
la lutte contre L’inflation ne 
devraient pas contrarier une 
reprise progressive de l’économie 
allemande. Son rythme dépendra 
de façon cruciale de la capacité 
des exportateurs allemands A 
bénéficier du dynamisme des 
débouchés extra-européens, et 
donc, notamment, de l’atténuation 
de la surévaluatiom du mark. 

Le commerce extérieur a 
apporté une contribution positive 
d'un demi-point (k PIB A la crois- 
sance (négative) de l’économie 
française au premier trimestre 
1993. Depuis k début de Tannée, 
et pour autant que les perturba- 
tions statistiques fiées au marché 


TAUX DE CROISSANCE 


l&sts-Uniay 

glissement annuel an % 

i i i [ r r i 

1989 1990 


1991 


1992 1993 


125 


120 


115 


110 


105 


100 


INDICES BOURSIERS 


Allemagne 


r 


France (CAC 40) 


A M J 


Etats-Unis 
(Dow Jones) 


a s 


unique ne troublent pas trop k 
diagnostic, la France a bénéficié 
(Tune réduction de ses déficits vis- 
à-vis de l'Allemagne, des Etats- 
Unisj du lapon et des antres pays 
asiatiques, en même temps qu'elle 
maintenait ses excédents. Les 
p e rsp ect i ves de demande interne 
restent maussades : k logement 
pourrait rebondir bientôt, mais 
l'investissement des entreprises est 
pénalisé par f ampleur des capaci- 
tés inemployées et la consomma- 
tion des ménages par les ponc- 
tions fiscales de juillet. Depuis la 
fin de Phi ver, l'activité économi- 
que est stabilisée, mais ks milices 
de redémarrage sont encore ténus. 

L’Europe continentale a été 
épargnée, pour cause d'unification 
allemande, par la récession de 
1990-1991. Sa résistance a d’ail- 
leurs permis d’en limiter l’am- 
pleur dans ks pays anglo-saxons. 
Le chassé-croisé se poursuit Tou- 
chés A leur tour par la récession, 
ks pays européens voient mainte- 
nant leur activité soutenue par la 
croissance des débouchés dans k 
reste du monde. Quand la reprise 
viendra en Europe, et que l'aug- 
mentation de la consommation et 
de l’investissement lui douma un 
caractère auto-entreteau, çUe sera 

de nouveau ralentie par l’affeiblis- 
sement probable de 1a croissance 
américaine : depuis la reprise du 
printemps 1991, ks Etats-Unis 
ont en effet déjà bénéficié de dix 
trimestres consécutifs de crois- 
sance. 

Jean-Michel Charpin 
directeur des études 
économiques de la BNP, 


MARCHÉS FINANCIERS 

Euphorie boursière 


L ES Bourses européennes flam- 
bent. Alors que le continent 
traverse une sévère récession, que 
les entreprises publient des résul- 
tats médiocres, voire exécrables, 
que le chômage s’étend, les 
indices boursiers votent de record 
en record : plus de 1 5 % de 
hausse depuis k début de l’année 
en France et en Allemagne. Cest 
encore mieux qu'à New-York et à 
Londres, où pourtant 1993 est 
aussi une année favorable. 

Toutes ks Bourses du monde 
bénéficient, comme il est normal, 
de la décrue des taux d’intérêt A 
long terme. Alimentée par l'ab- 
sence d'inflation et la réduction 
des besoins de financement pri- 
vés, elk a été spectaculaire : pour 
ks obligations à dix ans, plus d’un 
point aux Etats-Unis depuis le 
début de l’année, presque deux 
points en France. La dégradation 
des comptes publics ai Europe et 
au Japon a été plus que compen- 
sée par l’atonie de l'investisse- 
ment des entreprises et la réti- 
cence à s’endetter de beaucoup 
docteurs économiques. 

Dans certains pays, notam- 
ment en France et on Allemag ne , 
la période récente a vu les Bourses 
soutenues aussi par la baisse des 
taux A court terme et k perspec- 
tive de son accélération. Un phé- 
nomène similaire avait été 
observé auparavant aux Etats- 
Unis et au Royaume-Uni : il 
résulte de la conjonction de plu- 
sieurs facteurs, dont te principal 
est la perte d'attrait des place- 
ments liquides rémunérés. 


Faut-il eu déduire que les 
intervenants ne prennent plus en 
compte que les taux d’intérêt, cl 
qu’ils sont devenus indifférents A i 
la rentabilité des entreprises? Oer- 1 
tainement pas. D’une part, les , 
Bourses européennes anticipent 
une reprise économique en 1994. 
Cette perspective reste incertaine, 
mais elle trouve des arguments 
dans k constat qu’un palier a été 
atteint dis k premier trimestre de 
1993, dans l’espoir d'une évolu- 
tion positive du secteur du loge- 
ment, dans 1e dynamisme persis- 
tant hors d’Europe. 

D’autre part, et plus profon- 
dément, les analystes financiers 
prévoient que la rentabilité des 
entreprises connaîtra use amélio- 
ration spectaculaire locs de cette 
reprise. Dans cette optique, et 
comme i’iliustre k décalage entre 
les résultats nets eu finie détério- 
ration publiés par les entreprises 
et k maintien de ratios de renta- 
bilité satisfaisants dans les 
comptes nationaux (en France, 
par exemple, un taux d'épargne 
des sociétés de 18,3 % au premier 
trimestre de 1993, à comparer A 
17,3 % en 1991 et A 18,2 % en 
1992), ce seraient des éléments 
exceptionnels, dns A la récession, 
qui seraient A la source des diffi- 
cultés actuelles dm entreprises. 

Les Bouses font un double 
pari, su la baisse des taux 
d'intérêt, gu la nature des pro- 
blèmes financiers des entreprises, 
n n'est pas sans justification. 

J.-M. C. 


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Les graphiques et ks cartes de ce sup^ément août réalisés par k service infogmphîque du Monde. 


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